Le probléme du sous investissement pétrolier

Toute l'acualité, discutée à la lumière de la déplétion des réserves d'hydrocarbures.

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par energy_isere » 29 déc. 2014, 18:02

Etude de IFP energies Nouvelles de Novembre 2014 :
''Les investissements en exploration‐production et raffinage 2014''

http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/cont ... 202014.pdf

pdf de 40 pages.

page 10 :
2 Exploration Production : ralentissement de la croissance

2.1 Hausse modérée des investissements en 2014

Après 4 années de croissance à deux chiffres, les investissements en exploration‐production
connaîtront cette année une hausse plus modérée, estimée à 5,1%, la plus faible depuis 2010. Ce
ralentissement de la hausse s’explique par la réduction des investissements des majors, alors que les
indépendants et les NOC restent sur une dynamique de croissance forte. Les investissements
devraient néanmoins établir un nouveau record et dépasser les 730 milliards de dollars (G$), soit 36
G$ de plus qu’en 2013. Le Moyen‐Orient est la région la plus dynamique avec une croissance
d’environ 10%, suivi par l’Amérique du Nord (+8,5%) et la CEI (+7,5%). Viennent ensuite l’Asie‐
Pacifique (3,3%) puis l’Europe et l’Afrique avec une hausse 2,8% chacune. L’Amérique Latine devrait
enregistrer la croissance la plus faible (+1%).
En 2015, la croissance devrait rester modérée avec une hausse estimée à 4%. La plupart des majors
ont annoncé une stabilisation, voire une baisse de leurs investissements. En Australie, les
investissements devraient atteindre un pic en 2014‐2015, après plusieurs années de forte hausse liée
au développement des projets de GNL. En Mer du Nord, les investissements sont attendus en forte
baisse à partir de 2015. Cependant les NOC et les indépendants, moteurs de la croissance en 2014,
devraient continuer à investir et l’Amérique du Nord devrait rester dynamique, surtout aux Etats‐
Unis, grâce à la poursuite du développement du gaz et du pétrole de schiste.
plus le graphe ci dessous :
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par energy_isere » 08 janv. 2015, 20:10

LUNDIN (Suéde) va diminuer d' un tiers ses investissements 2015 en developpement/évaluation/exploration.
Lundin Slashes 2015 Budget by One-Third

by Rigzone Staff|January 07, 2015

Sweden's Lundin Petroleum announced Wednesday that its 2015 development, appraisal and exploration budget will be almost one-third lower than last year's budget.

Lundin said the budget will amount to $1.45 billion – 31-percent less than its budget for 2014.

Its exploration budget will fall 27 percent to $320 million, while its appraisal spending will be down 48 percent at $150 million.

...................
https://www.rigzone.com/news/oil_gas/a/ ... y_OneThird

PETRONAS (Malaisie) pourrait diminuer de 30% ses investissemenst 2015.
Petronas May Slash Domestic Investment 30% as Crude Slumps

January 08, 2015

Malaysian state oil firm Petronas may slash capital expenditure even more than it has signalled because the continuing rout in oil prices has hurt revenue, with domestic spending facing cuts of about 30 percent, sources said on Wednesday.

Some domestic and international projects that may become unprofitable due to the continued decline in oil prices could be shelved by Petronas, or Petroliam Nasional Bhd, three sources with knowledge of the matter said.

"When oil prices drop too low below our threshold, we will evaluate everything from scratch. But it is all weighed out, it's not just about monetary value," said one source.

"There's a series of projects over the next few years, some of which they will defer, some they will cut," the source added, without naming specific projects.

.................
https://www.rigzone.com/news/oil_gas/a/ ... ude_Slumps

et LINN energy (Texas, USA) va réduire de moitié son ''capital budget '' 2015.
Linn Energy Cuts 2015 Capital Budget by 53 Percent

Jan 2 (Reuters) - Linn Energy LLC cut its 2015 capital budget by 53 percent to $730 million, joining other oil and gas producers in reducing expenditure in response to falling oil prices.

Linn also said it had reduced its distribution per unit and the dividend per share for subsidiary LinnCo to $1.25 each from $2.90 on an annualized basis.
Qui sait aider à traduire ''''capital budget '' ? :?:

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par energy_isere » 09 janv. 2015, 12:16

Pétrole: les compagnies investiront (beaucoup) moins

Challenges.fr Publié le 06-01-2015

Un rapport de la banque Evercore IS prévoit des coupes importantes dans les dépenses des compagnies pétrolières. Voici les régions du monde qui seront particulièrement touchées.

La chute des cours du brut va mettre un coup d'arrêt aux investissements des compagnies pétrolières même si les projets en Afrique et au Moyen-Orient devraient s'en sortir indemnes, selon un rapport de la banque Evercore IS publié mardi 6 janvier.

"Pour résumer, une importante récession s'annonce pour le monde pétrolier", assure un de ses auteurs, James West, sur la foi d'un sondage auprès de 300 compagnies pétrolières sur leurs projets en 2015.

Selon le rapport, ces entreprises vont sabrer de 10 à 15% leurs dépenses d'exploration et de production au niveau mondial pour s'adapter à la moindre rentabilité du baril de pétrole, qui a perdu plus de 50% de sa valeur depuis juin.

Investissements en hausse en Afrique

Les coupes devraient être particulièrement sévères en Amérique du Nord (de 25 à 30%), notamment dans l'Arctique, les sables bitumineux canadiens et les installations de pétrole et gaz de schiste.

Les investissements, qui devrait également reculer nettement en Europe (20% de baisse attendue) ou en Asie, devraient en revanche continuer à progresser au Moyen-Orient (+15% prévus) et, dans une moindre mesure, en Afrique (+6%), détaille le rapport de cette banque d'investissement.

L'Arabie Saoudite prévoit ainsi de financer plusieurs investissements de grande échelle dans le gaz naturel tandis que le Koweït veut faire passer sa production à quatre millions de barils par jour en 2020, contre trois millions aujourd'hui.

L'Algérie et l'Angola devraient eux tirer les investissements sur le continent africain, selon le rapport.

(Avec AFP)
http://www.challenges.fr/entreprise/201 ... -plus.html

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par Alturiak » 09 janv. 2015, 14:57

energy_isere a écrit :Qui sait aider à traduire ''''capital budget '' ? :?:
Budget d'investissement il me semble.

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par Alturiak » 15 janv. 2015, 10:28

energy_isere a écrit :Etude de IFP energies Nouvelles de Novembre 2014 :
''Les investissements en exploration‐production et raffinage 2014''

http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/cont ... 202014.pdf

pdf de 40 pages.

page 10 :
2 Exploration Production : ralentissement de la croissance

2.1 Hausse modérée des investissements en 2014

Après 4 années de croissance à deux chiffres, les investissements en exploration‐production
connaîtront cette année une hausse plus modérée, estimée à 5,1%, la plus faible depuis 2010. Ce
ralentissement de la hausse s’explique par la réduction des investissements des majors, alors que les
indépendants et les NOC restent sur une dynamique de croissance forte. Les investissements
devraient néanmoins établir un nouveau record et dépasser les 730 milliards de dollars (G$), soit 36
G$ de plus qu’en 2013. Le Moyen‐Orient est la région la plus dynamique avec une croissance
d’environ 10%, suivi par l’Amérique du Nord (+8,5%) et la CEI (+7,5%). Viennent ensuite l’Asie‐
Pacifique (3,3%) puis l’Europe et l’Afrique avec une hausse 2,8% chacune. L’Amérique Latine devrait
enregistrer la croissance la plus faible (+1%).
En 2015, la croissance devrait rester modérée avec une hausse estimée à 4%. La plupart des majors
ont annoncé une stabilisation, voire une baisse de leurs investissements. En Australie, les
investissements devraient atteindre un pic en 2014‐2015, après plusieurs années de forte hausse liée
au développement des projets de GNL. En Mer du Nord, les investissements sont attendus en forte
baisse à partir de 2015. Cependant les NOC et les indépendants, moteurs de la croissance en 2014,
devraient continuer à investir et l’Amérique du Nord devrait rester dynamique, surtout aux Etats‐
Unis, grâce à la poursuite du développement du gaz et du pétrole de schiste.
Hello,
Pour mettre en perspective ce chiffre de 730 G$, on peut le comparer aux investissements dans les renouvelables : 310 G$. A noter que les 730 ne concernent que le pétrole et le gaz, donc pas l'ensemble des fossiles.
Par ailleurs, on note donc que les investissements dans le solaire trustent la première place, avec 50% de plus que pour l'éolien, alors que la production éolienne est environ 5 fois plus importante que la production solaire.
Investissements 2014 dans les ENR, le solaire tire son épingle du jeu
Enerpresse 13 janvier 2015
310 milliards de dollars (262,4 mds¤), les investissements dans les énergies vertes en 2014 ont augmenté de 16 % par rapport à l’année précédente au niveau mondial, d’après les chiffres publiés par Bloomberg New Energy Finance (BNEF) le 9 janvier. Cette hausse est la première depuis l’année record de 2011 (317,5 mds$). « La bonne santé des investissements dans les énergies vertes peut surprendre certains observateurs qui prédisaient des difficultés pour les ENR suite à la baisse du pétrole, a souligné Michael Liebreich, directeur de BNEF. Nous pensons qu’il est trop tôt pour voir des conséquences en 2014 et que l’impact se fera plus sentir dans le transport que dans la production d’électricité.” C’est le solaire qui concentre près de la moitié des investissements (149,6 mds$) avec une croissance de 25 % entre 2013 et 2014, tandis que l’éolien enregistre également une année record avec une hausse de 11 % pour atteindre 99,5 mds$, principalement en raison de l’éolien offshore.
Les grands projets de développement de nouvelles capacités ENR représentent plus de 170 mds$ avec notamment sept projets offshore européens qui ont passé le cap de la décision d’investissement, mais également de grands projets solaires comme ceux de Xina Solar One en Afrique du Sud (100 MW pour 1 md$) ou de Setouchi au Japon (250 MW pour 1,1 md$). Cependant, marquant une nouvelle tendance, les petites installations de production décentralisée d’électricité affichent une croissance de 34 % et atteignent 73,5 mds$. Enfin, les investissements dans les technologies innovantes (stockage d’énergie, réseaux intelligents, etc.) augmentent de 10 % à 37 mds$. En revanche, trois secteurs enregistrent des baisses notables : les agrocarburants (- 7 %), la biomasse (-10 %) et la petite hydroélectricité (- 17 %).
Au niveau des pays, car les investissements dans les énergies vertes sont encore très dépendants des politiques publiques, la Chine arrive loin devant les autres avec 89 mds$ investis en 2014 soit une hausse de 32 % par rapport à 2013. Le pays est devenu le premier marché du solaire et un des premiers pour l’éolien. Les États-Unis viennent ensuite
avec une croissance de 8 % des investissements pour arriver à 51,8 mds$, son plus haut niveau depuis 2012, tandis que le Japon est devenu le 2e plus important marché du solaire et a augmenté ses investissements dans les ENR de 12% l’année dernière pour atteindre 41,3 mds$. Autre bonne nouvelle, le regain d’intérêts des marchés financiers pour les énergies vertes. Les émissions d’actions des entreprises du secteur ont augmenté de 52 % à 18,7 mds$ en 2014, un
niveau record depuis 7 ans, tandis que les émissions d’obligations dites vertes ont permis de lever 38 mds$, plus de 2 fois et demi le niveau de 2013 (15 mds$).
PS : s'il existe un fil sur l'investissement dans les renouvelables, cet article y aurait sa place !

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par marc0 » 15 janv. 2015, 12:19

cote russe, Sapir prevoit une remontee du petrole a 70$ pour Novembre : http://russeurope.hypotheses.org/3278

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par energy_isere » 15 janv. 2015, 18:44

Alturiak a écrit : ....PS : s'il existe un fil sur l'investissement dans les renouvelables, cet article y aurait sa place !
article du méme genre a été posté ici dans le fil (Monde) Potentiel des énergies renouvelables dans Energie

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par energy_isere » 03 févr. 2015, 21:02

Ca continue :
Pétrole : les britanniques BP et BG réduisent aussi leurs investissements

latribune.fr avec Reuters | 03/02/2015,

Au Royaume-Uni, les groupes pétroliers continuent à réduire la voilure. Après Shell, c'est au tour de BP et British Gas de baisser leurs investissements 2015, respectivement de 13% et de 30%.

Les groupes pétroliers britanniques semblent s'être donné le mot. Après le numéro un Shell, les numéros deux et trois de l'énergie au Royaume-Uni, BP et British Gas (BG Group), ont annoncé mardi 3 février une sévère baisse de leurs investissements motivée par la récente chute des prix de l'or noir.

3,6 milliards de dollars de charge nette passée sur les comptes 2014

BP a ainsi réduit de 13% ses investissements 2015, pour les ramener à environ 20 milliards de dollars, contre 22,9 milliards en 2014. Pour refléter l'impact à court terme de cette baisse du cours du pétrole, le groupe pétrolier a aussi passé une charge nette après impôts de 3,6 milliards de dollars (3,18 milliards d'euros), soit 7,4 milliards de dollars (6,5 milliards d'euros) avant impôts, cette charge étant principalement liée à des dépréciations d'actifs sur ses activités amont, en Mer du Nord et en Angola.

Le directeur général, Bob Dudley, a expliqué:

"Nous sommes entrés dans une phase nouvelle et difficile de bas prix du pétrole à court et moyen terme. Notre attention doit désormais porter sur le recalibrage de BP."

Investissements en recul, mais production en hausse

Le groupe a néanmoins précisé que, en dépit des projets de réduction des dépenses d'exploration et du report de projets marginaux, sa production 2015 devrait être supérieure à celle de 2014.

Son compatriote BG Group a passé une charge de dépréciation d'actifs de près de six milliards de dollars (5,3 milliards d'euros) dans ses comptes 2014, lui aussi pour prendre en compte la chute des cours du pétrole.

British Gaz, réduit ses investissements de 30%

Après des années d'investissements élevés, notamment dans de nouveaux projets en Australie et au Brésil, le numéro trois de l'énergie au Royaume-Uni a également annoncé, mardi, une baisse de 30% de ses investissements en 2015: il prévoit de ramener son enveloppe dans un intervalle compris entre 6 et 7 milliards de dollars (entre 5,3 et 6,2 milliards d'euros) en 2015, contre 9,4 milliards de dollars (8,3 milliards d'euros) en 2014.

Cette réduction sera accompagnée d'une baisse prévue de 10% de ses dépenses opérationnelles, y compris des suppressions de postes, a indiqué BG, qui avait déjà réduit ses effectifs d'environ 15% l'an dernier.

Andrew Gould, président exécutif de BG, s'est néanmoins montré optimiste:

"Dans ce nouvel environnement, nous sommes bien placés pour gérer ce retournement de cycle étant donné que nous atteignons la fin d'une période d'investissements élevés et que nous continuerons à augmenter notre production en 2015 grâce à l'Australie et au Brésil".

L'exemple de Shell

D'autres groupes concurrents ont réagi à la chute de près de 60% des cours du pétrole depuis le mois de juin en réduisant leurs dépenses d'investissement pour plusieurs années.

Le numéro un britannique du secteur, Shell, a notamment annoncé son intention de réduire ses investissements de 15 milliards de dollars sur les trois prochaines années.
http://www.latribune.fr/entreprises-fin ... ments.html

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par phyvette » 24 mars 2015, 08:30

marc0 a écrit : Sapir prevoit une remontee du petrole a 70$ pour Novembre :
Et il en remets une couche cette semaine :
http://russeurope.hypotheses.org/3658
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par tita » 24 mars 2015, 12:07

L'évolution du nombre de forage reste assez flagrante:
Image

La production US va forcément être influencée. Mais pas selon une relation directe à la courbe de ce graphique. Le nombre de puits en production est élevé, et malgré le déclin de la première année, restent activité pendant 5 ans avec une production baissant de 5-10% par an. Sans compter ceux qui ont été mis en attente de production dans l'espoir d'un prix plus intéressant.

Ce qui reste à voir, c'est si le nombre de forage en cours va augmenter, se stabiliser ou décliner au moment où la production va fléchir. Et surtout, à quel moment ça va fléchir!

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par energy_isere » 16 juin 2015, 20:18

La chute des cours pèse sur l'investissement pétrolier mondial

Publié le 16 juin 2015, Usine Nouvelle
LONDRES (Reuters)

Des projets gaziers et pétroliers d'une valeur totale d'environ 200 milliards de dollars (178 milliards d'euros) ont été annulés ou suspendus dans le monde au cours des derniers mois en réaction à la chute des cours du baril de brut depuis un an, selon une étude du consultant Ernst & Young publiée mardi.

D'autres annulations et reports de projets sont probables dans la perspective d'une prolongation de cette tendance dans un contexte d'offre surabondante.

"L'état d'esprit du moment dans le secteur est que les prix ne devraient pas rebondir sensiblement sur le court terme", a déclaré Andy Brogan, spécialiste du secteur, lors d'une présentation. "Les anticipations sont que la volatilité devrait persister pendant une certain temps et que les sociétés doivent s'y adapter."

Le report de projets de plusieurs milliards de dollars, qui peuvent prendre dix ans à se développer et qui sont nécessaires pour répondre à l'augmentation de la demande mondiale d'énergie, pourrait créer à terme une situation de pénurie.

Les compagnies multinationales ont promptement réagi à des cours pratiquement réduits de moitié depuis juin en amputant leurs investissements de dizaines de milliards de dollars afin d'améliorer leurs bilans et de continuer à distribuer les mêmes dividendes à leurs actionnaires.

"Un total de 200 milliards de dollars de projets pétroliers et gaziers ont été reportés ou annulés", a déclaré Andy Brogan devant le Congrès mondial des compagnies pétrolières nationales.

"Les revues de portefeuilles se font de plus en plus fréquemment et probablement de manière plus rigoureuse", a-t-il ajouté.
http://www.usinenouvelle.com/article/la ... al.N336385

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par Pi-r2 » 16 juin 2015, 20:22

Alturiak a écrit :
energy_isere a écrit :Qui sait aider à traduire ''''capital budget '' ? :?:
Budget d'investissement il me semble.
en fait c'est la partie du budget qui est amortissable, et dont le produit reste en actif dans les comptes de la société. Le reste du cout est de la dépense (Expense Associated With Capital) ou de la dépense pure non comptée comme cout du projet lui même.
La frontière est parfois floue sur ce qui doit être capitalisé (par exemple un nettoyage de zone nécessaire au projet peut être capitalisé sous certaines conditions, ou des remplacements d'équipements existants).
les bonnes idées triomphent toujours, c'est d'ailleurs à cela qu'on reconnait qu'elle étaient bonnes

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par energy_isere » 03 janv. 2016, 18:08

Le secteur pétrolier réduira encore ses investissements en 2016

03 janv 2016 LONDRES Reuters

Face à des cours du brut proches de leurs plus bas niveaux depuis 11 ans, les principales compagnies pétrolières et gazières mondiales risquent de connaître la plus longue période de baisse de leurs investissements depuis des décennies mais elles devraient continuer d'emprunter pour préserver les dividendes versés aux actionnaires.

A environ 37 dollars, le prix du baril évolue très loin du seuil de 60 dollars nécessaire pour que des groupes comme Total, Statoil ou BP équilibrent leurs compte, un point mort qui a pourtant été fortement réduit depuis 18 mois.

Les compagnies vont donc être forcées de réduire encore leurs dépenses, de supprimer des postes et de retarder certains projets.

Selon le cabinet de conseil spécialisé norvégien Rystad Energy, les investissements mondiaux dans le pétrole et le gaz devraient ainsi tomber cette année à 522 milliards de dollars (481 milliards d'euros), après une baisse de 22% à 595 milliards en 2015.

"Ce sera la première fois depuis la crise des cours pétroliers de 1986 que l'on connaîtra deux années consécutives de baisse des investissements", a précisé à Reuters Bjornar Tonhaugen, vice-président de Rystad Energy.

Parallèlement, le secteur, dont le ratio dette/fonds propres est relativement bas, autour de 20% ou en dessous de ce seuil pour certains groupes, va recourir à l'emprunt pour compenser le manque de revenus lié à la faiblesse des cours et assurer le maintien de son niveau de dividende, prédisent des sources du secteur.

Royal Dutch Shell n'a pas réduit son dividende depuis 1945 et la direction actuelle n'entend pas faire exception à la règle. Le reste du secteur est sur la même ligne, de peur d'indisposer les actionnaires, parmi lesquels figurent souvent certains des principaux fonds d'investissement et fonds de pension de la planète.

Exxon Mobil et Chevron affichent des ratios d'endettement parmi les plus bas des grands noms du secteur alors que ceux de Statoil et Repsol figurent parmi les plus élevés, selon Jason Gammel, analyste de Jefferies.

DES CONSÉQUENCES SUR L'EMPLOI INÉVITABLES

Dans tout le secteur, la réduction des coûts passera par celle du nombre de projets, la renégociation des contrats des fournisseurs et le recours à des technologies moins complexes.

"Les compagnies veulent réduire le champ de leurs activités et privilégier celles qui offrent le meilleur retour sur investissement", explique Brendan Warn, analyste spécialisé de BMO Capital Markets.

Shell, qui prévoit de boucler en février le rachat de BG pour 54 milliards de dollars, entend ainsi se concentrer sur le marché du gaz naturel liquéfié (GNL) et la production pétrolière en eaux profondes, notamment au Brésil, deux domaines jugés plus attractifs et dans lesquels BG dispose d'une position de premier plan.

BP, lui, se concentre sur le golfe du Mexique et l'Egypte, où il a approuvé un projet de 12 milliards de dollars en 2015.

Cette stratégie aura bien sûr des conséquences sur l'emploi dans le secteur, qui a pourtant déjà supprimé plusieurs dizaines de milliers de postes en 2015, ajoute Brendan Warn.

La réduction des coûts passera aussi par de nouvelles réductions de tarifs pour les sous-traitants. Déjà, le coût annuel de location d'un navire de forage est tombé en 2015 à 332.000 dollars, contre 405.000 en 2014, selon Rigzone, qui collecte des données sur le secteur.

Mais en réduisant le nombre de projets lancés et celui des gisements mis en exploitation tout en diminuant les travaux de maintenance, les compagnies prennent le risque d'handicaper leur croissance future.

"Il faudra avoir les nerfs solides. Si on coupe trop, il sera très, très difficile de tirer parti du rebond des cours lorsqu'il surviendra", a dit à Reuters un haut dirigeant d'une "major" européenne.

Certaines compagnies pourraient être tentées par le rachat de concurrents au bilan moins solide que le leur, comme Shell avec BG.

"Au second semestre 2016, si l'on observe une stabilisation des cours, je m'attends à ce que des compagnies cherchent à remplacer leurs réserves par la voie non-organique, c'est à dire en procédant à des acquisitions", dit Warn.
http://www.boursier.com/actualites/reut ... .html?fil2

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par energy_isere » 02 févr. 2016, 17:09

"Seulement" 539 milliards de dollars d’investissements dans le pétrole en 2015

Par Ludovic Dupin - Usine Nouvelle le 02 février 2016

Avec l’effondrement des cours du pétrole depuis presque deux ans, les investissements pétroliers sont en très net recul dans le monde. Les régions les plus affectées sont l’Europe et l’Amérique du Nord.

"Depuis le pic de juin 2014, les prix du pétrole se sont effondrés de 75% pour atteindre un plus bas depuis 2003 (…) Ce phénomène est soutenu par l’Arabie Saoudite qui ne défend pas les prix mais ses parts de marché", juge Philippe Houssin, président de l’IFPEN, l’Institut Français du Pétrole - Energies nouvelles. Subissant cette conjoncture, les pétroliers n’ont cessé d’annoncer des baisses d’investissements, recensés par l'Institut lors de son traditionnel bilan annuel.

Au global, les pétroliers ont investi 539 milliards de dollars en 2015. Un recul de 21,1 % par rapport à 2014. Les zones les plus touchées sont l’Amérique du Nord avec -35 % et l’Europe avec -34 %. Seul le Moyen-Orient a continué à voir ses investissements croître de 3 %, en particulier grâce au Koweït et à Oman.

Image

Image

En 2015, seul 70 000 puits à terre ont été forés, contre 100 000 en moyenne les années précédentes. En mer, 3 000 forages ont eu lieu contre 3 500 habituellement. En amont du forage, les activités de recherches sismiques ont beaucoup souffert. Le chiffre d’affaires de la géophysique s’est effondré de 28 % à 11 milliards de dollars, après une première chute en 2014 de 6 %.

La sismique à la dérive

"Les contacteurs de géophysique sont tous dans des situations difficiles. On assiste à des dépôts de bilan et à des augmentations de capital", décrit Nathalie Alazard-Toux, directeur économie et veille chez l'IFPEN. 50% de la flotte mondiale est inutilisée. Même des navires récents sont en démantèlement, constate l’Institut.
.........................
http://www.usinenouvelle.com/article/se ... 15.N377174

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Re: Le probléme du sous investissement pétrolier

Message par energy_isere » 10 févr. 2016, 20:08

Les investissements dans l'industrie pétrolière réduits à des niveaux dangereux ?

Par latribune.fr 10/02/2016

L'industrie pétrolière court le risque de ne pas pouvoir faire face à la croissance de la demande, si elle réduit trop drastiquement ses investissements en raison de la faiblesse des prix, a estimé mardi 9 février Roberto Casula, le chef du développement d'ENI.

Les compagnies pétrolières se serrent-elles trop la ceinture ? Constatant que des discontinuités certaines avaient façonné l'industrie pétrolière ces dernières années, cette dernière ayant notamment été confrontée à la concurrence croissante des énergies renouvelables mais également à la chute des cours de l'or noir, Roberto Casula, le chef du développement d'ENI, une entreprise italienne spécialisée dans les hydrocarbures, a estimé que réduire les investissements n'était pas nécessairement la meilleure façon de conduire le marché à un nouvel équilibre.

Tout en reconnaissant que "le changement climatique (était) un problème auquel il (fallait) s'attaquer immédiatement", M. Casula a toutefois plaidé pour que "cette volonté (devait) aussi être mise en balance avec la réalité que la demande d'énergie continue à grandir".

Chute des investissements de 20% en 2015

Citant la décision de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) de ne pas réduire sa production, le niveau élevé de l'offre américaine et la résistance inattendue dont ont fait preuve les producteurs américains de pétrole de schiste, M. Casula a souligné qu'au déclin des prix, "l'industrie réagit en réduisant les coûts et en diminuant et différant les projets aux coûts plus élevés jusqu'à ce que les temps soient meilleurs".

"L'effet général est que les dépenses d'investissements en amont (Capex) ont été réduites à des niveaux dangereux", a relevé le chef du développement et directeur des opérations et de la stratégie d'ENI.

"En 2015, les investissements ont chuté de 20% et cette année, on s'attend à ce qu'ils chutent encore davantage de 50% à environ 450 milliards de dollars", a précisé le chef du développement d'ENI, rappelant que selon l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), environ 600 milliards de dollars d'investissements annuels étaient nécessaires pour simplement compenser le déclin de la production mondiale, estimée à 5% par an.

Un secteur de l'énergie qui pourrait ne pas produire assez d'énergie

On pourrait justifier la baisse des investissements par le fait que la demande est plus faible, a argué Roberto Casula, mais elle a augmenté en 2015 et est à son plus haut niveau depuis 2010. Aussi, "si cette situation persiste, nous allons avoir un secteur de l'énergie qui pourrait ne pas être capable de produire suffisamment d'énergie", a-t-il mis en garde.

Le chef du développement d'ENI a néanmoins jugé que si l'industrie pétrolière ne pouvait contrôler la volatilité à court terme, elle pouvait à tout le moins résoudre un déséquilibre majeur, à savoir le manque d'alignement des prix et des coûts.


"Si nous considérons que les prix (du pétrole) ont chuté d'environ 70% (depuis la mi-2014, NDLR), les coûts n'ont baissé que de 15%-20%, restant ainsi en ligne avec un baril à 80 dollars", a indiqué M. Casula.

"Si nous ne sommes pas capables de faire mieux correspondre la structure des coûts aux prix et de maintenir un niveau raisonnable d'investissements, nous risquons de compromettre la structure (même) de l'industrie", a-t-il prévenu, estimant que l'industrie devait s'adapter en réduisant ses coûts de façon ciblée, en se diversifiant et en développant des technologies plus efficaces et sûres.
http://www.latribune.fr/entreprises-fin ... 50070.html

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