GillesH38 a écrit :Justement, j'ai vu ce schéma et ça m'intrigue:
* il part de 86 Mb/jour en 2006 , qui est l'extrapolation normale de la croissance depuis 2002, mais à cause du plateau de 2005 on a déjà du retard, il y a un déficit de plus de 1Mb/jour.
* il a une dérivée positive dès le départ, pas de signe de plateau ou de point d'inflexion. La encore, va falloir déjà redresser la courbe actuelle.
Mon avis, c'est que les degats du golfe du Mexique et les troubles du
Nigeria ont eu une influence notable sur les pronostics, qui supposaient que tout se passerait au mieux.
...
Le point de départ de la courbe est en fait à 85 mb/j, après prise en compte des "délais/réductions" qui interviennent principalement la première année. De plus, il s'agit de capacités de production. Il faut donc inclure les capacités de productions inutilisées. Si on considère une production moyenne de 84 mb/j pour 2005 (EIA), c'est assez cohérent.
Ce que montre cette étude, c'est qu'il y a une bonne visibilité pour les nouvelles capacités de production jusqu'à 2010 (un peu moins de 3 mb/j net par an en moyenne).
Pour savoir si la production va augmenter ou non (par définition, si la production augmente encore, c'est que nous ne sommes pas encore au pic - ce qu'on peut dire comme Lapalissades !), le niveau de la demande n'intervient pas (sauf si effondrement de celle-ci).
Il reste 2 facteurs : le déclin des champs existants et les pertes de production.
Pour le déclin (qu'il nomme érosion), Skrebowski prend maintenant une moyenne de 2% pour la période. Cela semble peu, mais ce 2% se rapporte à l'ensemble de la production. Ce pourcentage pour les champs réellement en déclin est donc plus élevé. Et surtout, un des sous-produits très intéressant de sa méthode est de pouvoir estimer retrospectivement ce déclin. Or, pour 2005, il est de 1.5%. Le monter progressivement à 2% pendant la période semble raisonnable.
Après prise en compte de ce déclin, le bilan est d'environ +1.4mb/j en moyenne par an. Pour que la production n'augmente pas, il faudrait donc une amputation de ce niveau tous les jours sur la période. Cela n'est pas impossible, mais il faudrait que beaucoup de choses aillent très mal simultanément et pendant très longtemps. Par exemple, depuis le début de l'année (qui devrait apporter un peu plus d'1mb/j de nouvelle capacité), on a déjà pris de l'avance malgré un grave problème au Nigéria. (les problèmes actuels du golfe du Mexique sont déjà pris en compte).
Comme je l'ai déjà fait remarquer, Skrebowski sous-estime la production réelle, puisque ne prend pas en compte les productions de moins de 50.000 barils/j (à la louche, d'environ 150.000 b/j).
Je ne suis pas complêtement naïf au point de forcément accepter comme exacts tous les chiffres de production (notamment ceux de l'Opep). Néanmoins, il sont assez cohérent avec tout ce que l'on peut observer : apparente surproduction, demande apparemment satisfaite, stocks apparemment en croissance. Sans le niveau élevé des prix du barils et sans doute "l'amicale" pression des pays importateurs, je pense même que l'Opep aurait du réduire sa production depuis quelques mois.