Shipibo a écrit :Reste à savoir quelles pourraient être les causes d'une "défaillance de ce processus" et je trouve dommage que l'auteur n'insiste pas davantage sur ce point là. Selon lui un trop plein d'eau douce pourrait perturber le Gulf Stream sans pour autant l'arrêter mais de quelle façon cette pertubation se répercuterait sur la formation des eaux profondes en Mer du Groenland ?
Tu as mal lu ou mal compris, mais c'est clair.
Ce qu'il dit, c'est que la douceur en europe est plus du au fait que l'on soit sur la rive W d'un océan que sur l'existence de la circulation thermohaline.
En effet, dans le Pacifique N, il y a des courants genre Gulf Stream (des tropiques E vers le NW, dus au vent et circulant à la surface), mais il n'y a pas la circulation thermohaline plongeante. Il y a une circulation dans l'autre sens, remontant de l'eau froide des profondeurs.
Et pourtant, la différence de température entre les rives E et W du Pacifique n'est pas bien plus grande que celles entres les rives E et W de l'Atlantique. Quand il dit que le climat de Brest pourrait être celui de Vancouver, il veut bien dire que ça n'a rien à voir avec le climat de Québec ! Vancouver est un peu plus froid que Brest, mais reste tiède et humide en hiver et non froid et sec comme à Québec.
Le Gulf Stream, c'est 140 millions de m3/s maximum (car son débit varie sur son chemin selon les affluents/défluents), 100 millions en moyenne.
La circulation thermohaline, c'est 15 millions de m3/s, qui lors de sa traversée de l'atlantique en surface est confondue avec le Gulf Stream.
Donc si la circulation thermohaline s'arrête, le Gulf Stream perd 15 millions de m3, c'est à dire 10 à 15% de son débit.
Le réchauffement peut entrainer une réorganisation de la dérive Atlantique N et de ses ramifications, mais le schéma général de transport de chaleur des tropiques E vers les mers du NW sera plus ou moins conservé. Le climat européen peut donc changer mais pas au point de devenir celui du Québec.
Donc pas de catastrophe en vu de ce point de vue.
Par contre ça n'enlève pas les autres conséquences du réchuffement : phénomènes extrèmes plus fort, inondation/sècheresse, ...
Pour les causes de l'arrêt ou ralentissement de la circulation thermohaline, ce sont tout ce qui baisse la densité de l'eau de surface vers le Groenland : pluies plus abondantes et fonte de la banquise qui diminue la salinité (donc la densité) des eaux de surfaces, qui ne plongent donc plus à cet endroit (une autre zone favorable au plongeon peut apparaitre ailleurs).
Ensuite, on peut ne pas être d'accord avec cet article, mais voilà ce que l'auteur veut dire.