La Corée du Nord va autoriser le retour de l'AIEA
Par Reuters, L’EXPRESS (
http://www.lexpress.fr/actualites/2/la- ... 46905.html) - le 21/12/2010
La Corée du Nord s'est engagée à autoriser le retour des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur son territoire, a annoncé mardi le gouverneur américain Bill Richardson après une visite à Pyongyang.
Les inspecteurs de l'AIEA travaillant sur le programme nucléaire de la Corée du Nord avaient été exclus du pays en avril, ce qui avait mis fin aux négociations à six (Corée du Nord, Corée du Sud, Etats-Unis, Russie, Chine et Japon).
"Ils vont autoriser le personnel de l'AIEA à se rendre à (la centrale) de Yongbyon pour s'assurer qu'ils ne produisent pas de l'uranium hautement enrichi et que leurs activités ont des visées pacifiques", a dit Bill Richardson à la presse, après son arrivée à Pékin en provenance de la capitale nord-coréenne.
Une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué devant la presse que Pékin avait pris connaissance des conclusions du voyage du gouverneur du Nouveau Mexique et que la Chine encourageait la Corée du Nord à accepter le retour des inspecteurs de l'AIEA.
Pour la diplomatie chinoise, seuls le dialogue et une coopération accrue seront à même d'apaiser les tensions dans la péninsule coréenne, a dit la porte-parole, Jiang Yu.
"La Corée du Nord a le droit d'utiliser la technologie nucléaire à des fins pacifiques mais dans le même temps elle doit accepter les inspecteurs de l'AIEA", a-t-elle déclaré.
"Toutes les parties devraient réaliser que les tirs d'artillerie et la force militaire ne peuvent pas régler les problèmes de la péninsule", a-t-elle ajouté.
La Corée du Nord, qui a enfreint ses engagements internationaux par le passé, travaille depuis plusieurs années à développer un programme nucléaire grâce à sa centrale de Yongbyon.
"INTÉRÊT NATIONAL"
"Je crois qu'il s'agit d'un geste important de leur part, mais les Nord-Coréens doivent encore s'engager à accepter une dénucléarisation conformément aux accords de 2005 qui prévoient l'arrêt de leurs activités nucléaires d'armement", a expliqué Bill Richardson.
Le gouverneur du Nouveau Mexique effectuait un voyage à titre privé en Corée du Nord qui visait à apaiser les tensions dans la péninsule et tenter de convaincre les dirigeants communistes d'un contrôle sur leur programme nucléaire.
Les Nord-Coréens semblent reconnaître qu'ils ont "agi d'une manière trop négative à l'égard des négociations", a expliqué le responsable américain.
"Le message qu'ils envoient peut être très dur et parfois belliqueux. Mais j'ai noté un pragmatisme dans leur attitude, une attitude plus réaliste, l'idée que peut-être ils se sont un peu trop approchés du précipice et qu'il est temps de faire marche arrière et revenir à la table des négociations", a noté Bill Richardson.
Pyongyang a préféré ne pas réagir aux exercices d'artillerie organisés lundi par l'armée sud-coréenne dans la petite île de Yeonpyeong, proche de la ligne de démarcation entre les deux pays.
Un haut responsable du gouvernement sud-coréen a estimé mardi que la récente attaque de ses voisins était tout autant liée à la situation politique intérieure en Corée du Nord qu'au conflit historique entre les deux pays.
"Nous ne souhaitons pas leur donner une mauvaise interprétation qui leur laisserait penser que leurs provocations serviront leur intérêt national", a-t-il prévenu, sous le sceau de l'anonymat.
Le responsable a ajouté que son gouvernement ne pouvait pas prendre au sérieux l'offre des Nord-Coréens tant que celle-ci n'était pas officielle.