Normalement comme bon Oleocénien , tu dois avoir du stock en bouffe .~~sylvain~~ a écrit :bin oui c'est normal mais ici ils vont faire greve générale , un avant gout de ce qui pourrait se passer à l'échele mondiale
L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
Reponses à sylvain
aux jeunes diplomés qu'ils faut qu'il se réoriente rapidement dans l'agriculture autodidacte
Réponse: il y en a qui le font déja
aux néo chomeurs sans solde qu'il y a du travail dans les champs
pour autant qu'on leur explique je ne vois ou est le problème
aux RMIstes que c'est terminé l'argent facile
c'est plutôt aux financiers qu'il faudrait dire cela
aux routiers qu'il y a des tiquets de rationnements
a ce moment, l'économie de marché ira vraiement très mal et je pense sera déjà en partie remplacée par l'autarcie
aux marins pécheurs qu'il faut ajouter une voile sur le chalutier
techniquement pas réalisable
aux militaires qu'il ne faut pas s'atendrir et repousser les manifestants même si ce sont des anciens ou des jeunes femmes enceintes en pleur, maigres comme des anorexiques,
potemkine http://www.youtube.com/watch?v=WtauB7xqT7M why not?
et qu'il faut forcer certains à continuer le travail sans paye dans les usines nucléaires
Tu dois savoir qu'une équipe d'entretien peut arrêter une usine quand elle veut surtout si elle en a le courage et surtout informée du fonctionnement de la société
aux paysans qu'il faut partager humainement leur domaine familial
aux viticulteur qu'il faut arracher leur vignoble pour laisser les vilageois cultiver des carottes
aux citadins qu'il faut cultiver absolument leur 500m² de jardrin en ville et partager avec le voisin
certes, pour passer d'une agricultre industrielle de marché à une agriculture citoyenne autarcique, il y a encore du chemin, mais le coup est jouable
franchement je ne vois pas comment ça pourrait se passer bien?
non vraiment on vois rien qui change fondamentalement alors qu'on est déjà à pic + 1
Certes, cela va être hard, mais a t on le choix?
aux jeunes diplomés qu'ils faut qu'il se réoriente rapidement dans l'agriculture autodidacte
Réponse: il y en a qui le font déja
aux néo chomeurs sans solde qu'il y a du travail dans les champs
pour autant qu'on leur explique je ne vois ou est le problème
aux RMIstes que c'est terminé l'argent facile
c'est plutôt aux financiers qu'il faudrait dire cela
aux routiers qu'il y a des tiquets de rationnements
a ce moment, l'économie de marché ira vraiement très mal et je pense sera déjà en partie remplacée par l'autarcie
aux marins pécheurs qu'il faut ajouter une voile sur le chalutier
techniquement pas réalisable
aux militaires qu'il ne faut pas s'atendrir et repousser les manifestants même si ce sont des anciens ou des jeunes femmes enceintes en pleur, maigres comme des anorexiques,
potemkine http://www.youtube.com/watch?v=WtauB7xqT7M why not?
et qu'il faut forcer certains à continuer le travail sans paye dans les usines nucléaires
Tu dois savoir qu'une équipe d'entretien peut arrêter une usine quand elle veut surtout si elle en a le courage et surtout informée du fonctionnement de la société
aux paysans qu'il faut partager humainement leur domaine familial
aux viticulteur qu'il faut arracher leur vignoble pour laisser les vilageois cultiver des carottes
aux citadins qu'il faut cultiver absolument leur 500m² de jardrin en ville et partager avec le voisin
certes, pour passer d'une agricultre industrielle de marché à une agriculture citoyenne autarcique, il y a encore du chemin, mais le coup est jouable
franchement je ne vois pas comment ça pourrait se passer bien?
non vraiment on vois rien qui change fondamentalement alors qu'on est déjà à pic + 1
Certes, cela va être hard, mais a t on le choix?
L'utopie c'est ce qui n'a pas encore été essayé: Théodore Monod
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
l'an dernier on avait rien du tout, j'ai réussi à avoir un bidon d'essence au port (j'avais une réserve de 12litre de mon hors bord)kercoz a écrit :Normalement comme bon Oleocénien , tu dois avoir du stock en bouffe .~~sylvain~~ a écrit :bin oui c'est normal mais ici ils vont faire grève générale , un avant goût de ce qui pourrait se passer à l'échelle mondiale
j'ai réussi à attraper plusieurs kg de poissons tous les deux jours, pour manger et faire du troc
on a gagné 160€ dans le mois rien de plus mais on a mangé , on a eu chaud car ici on avait pas d'amis ni famille on arrivait juste
ici quand tu sort de l'eau avec du poisson il y a régulièrement des acheteurs potentiels
il faut dire que le chasseur est sur une strate biologique inoccupée par les professionnels de la pèche
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
et bien si le prochain choc pétrolier "géologique" provoque effondrement systémique comparable à celui de 2008 mais sans que nous soyons capable de l'enrayer cette fois ciPierre M. Boriliens a écrit :Pour qu'une réduction de la population ait des conséquences, il faut évidemment que ce soit une réduction de la population qui consomme beaucoup de pétrole. C'est-à-dire nous, l'occident, au premier chef. Et tu vois ça se faire comment, concrètement ?~~sylvain~~ a écrit :avec le réduction de la population le pétrole sera de nouveau abondant même s'il est cher, c'est une réalité
je pense que ça provoquera des conflits armés en irak iran arabie saoudite yemen afghanistan
pas forcément partout et généralisé mais suffisamment pour ralentir les exportation de brut
de plus l'effondrement financier et des économies paralysera les pétrolier privés
étant donné que notre électricité dépend du pétrole ainsi que nos engrais
étant donné que les routiers, pécheurs, paysans, manifesteront au lieu de travailler
étant donné le nombre de chômeurs et d'entreprises fermé
étant donné notre préparation au niveau agricole face à cette crise et étant donné qu'il est prouvé qu'il faudra 3ans pour rendre nos terres fertiles,
et bien concrètement je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas pire qu'à cuba quand on leur a supprimé 50% de leur importation de pétrole
50000morts à la havane et 15kg perdu par personnes
plus concret je ne vois pas
et comme tu n'est jamais concret et que tu ne donne jamais aucune théorie , je ne compte pas sur toi pour faire avancer le fil, comme toujours
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
si on rapporte ça a la france
il faut considérer que la havane représente paris
qu'à l'époque la havane était rurale et la france aussi
désormais 3% de la population travaille les champs en france et il nous faut importer beaucoup de nourriture
si nous manquons de pétrole en deux mois c'est une hécatombe
il faut considérer que la havane représente paris
qu'à l'époque la havane était rurale et la france aussi
désormais 3% de la population travaille les champs en france et il nous faut importer beaucoup de nourriture
si nous manquons de pétrole en deux mois c'est une hécatombe
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
Contrairement a Cuba, la France est le 3ème (2ème ?) exportateur agroalimentaire mondial, il y a quand même de quoi voir venir...et bien concrètement je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas pire qu'à cuba quand on leur a supprimé 50% de leur importation de pétrole
50000morts à la havane et 15kg perdu par personnes
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
et en importation? combien on importe? de pates de riz etc?
et niveau agriculture tu parles d'agriculture bio ou industrielle avec pesticides (gaz) et engrais chimique?
il parait qu'il faudrait trois ans pour rendre la terre cultivable
comment labourer un sol dur comme de la pierre? avec 60% de la population?
en combien de temps meurt t on de faim? il ne faut pas oublier le climat tropical de cuba son sol volcanique naturellement fertile, et ses trois récoltes par an
tu sembles oublier tout ça purement et simplement
et niveau agriculture tu parles d'agriculture bio ou industrielle avec pesticides (gaz) et engrais chimique?

il parait qu'il faudrait trois ans pour rendre la terre cultivable
comment labourer un sol dur comme de la pierre? avec 60% de la population?
en combien de temps meurt t on de faim? il ne faut pas oublier le climat tropical de cuba son sol volcanique naturellement fertile, et ses trois récoltes par an
tu sembles oublier tout ça purement et simplement
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
En terme "CALORIES" , la france est déficitaire : elle importe plus de calories agricole qu'elle n'en exporte .Silenius a écrit : Contrairement a Cuba, la France est le 3ème (2ème ?) exportateur agroalimentaire mondial, il y a quand même de quoi voir venir...
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
donc la conclusion reste encore et toujours qu'en cas de rupture partielle d'approvisionnement en pétrole
ou bien dans le cas d'un prix excessif du carburant
la france ne sera pas capable d'assurer sa survie alimentaire, surtout dans le cadre d'un problème mondial
la seconde conclusion c'est que pour limiter les dégâts , la france aurait du déjà commencé un changement profond de son agriculture, mais qu' apparemment rien ne sera fait
on peut donc s'attendre à une catastrophe planétaire en cas de forte augmentation du prix du pétrole ou de rupture pacielle d'approvisionnement
personne n'a réussi à prouver le contraire malgré les nombreuses pages de discussion: personne!
préparez vous en conséquence!
ou bien dans le cas d'un prix excessif du carburant
la france ne sera pas capable d'assurer sa survie alimentaire, surtout dans le cadre d'un problème mondial
la seconde conclusion c'est que pour limiter les dégâts , la france aurait du déjà commencé un changement profond de son agriculture, mais qu' apparemment rien ne sera fait
on peut donc s'attendre à une catastrophe planétaire en cas de forte augmentation du prix du pétrole ou de rupture pacielle d'approvisionnement
personne n'a réussi à prouver le contraire malgré les nombreuses pages de discussion: personne!
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
Il y a plusieurs problèmes structurels qui demanderaient trop de temps si Big Bug:~~sylvain~~ a écrit :donc la conclusion reste encore et toujours qu'en cas de rupture partielle d'approvisionnement en pétrole
ou bien dans le cas d'un prix excessif du carburant
la france ne sera pas capable d'assurer sa survie alimentaire, surtout dans le cadre d'un problème mondial
transferer les surfaces animales en surfaces vegetales
transferer les kw petrolesen kw humains
nourrir AUSSI l'europe qui compte sur nous (et la pologne !)
conserver les produits , les acheminer...
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
c'est clair
on est pas dans un jeu virtuel genre sim city
chacun doit faire des réserves et aprendre à cultiver et trés rapidement s'y mettre
on est pas dans un jeu virtuel genre sim city
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
Annonce gratos :
Je viens de recevoir 10 bons cubes de broyat (chène /tamaris etc ...) il restait 3 cubes de peuplier ....
C'est gratuit si vous etes ds le coin : sud gironde entre Labrede et Podensac .
Me contacter en MP.
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
J'ignore si cet article d'Olivier de Schutter a déjà été cité dans ce fil
http://www.mediaf.org/fr/themes/fiche.p ... &md=&thm=5 , article dont voici des extraits sélectionnés sur son blog par jean Gadrey ( http://alternatives-economiques.fr/blog ... riculture/ )
http://www.mediaf.org/fr/themes/fiche.p ... &md=&thm=5 , article dont voici des extraits sélectionnés sur son blog par jean Gadrey ( http://alternatives-economiques.fr/blog ... riculture/ )
LE CONTEXTE
« La hausse des prix des denrées alimentaires sur les marchés internationaux affecte lourdement la balance des paiements et la balance commerciale des pays pauvres qui sont importateurs nets de nourriture, comme le sont beaucoup de pays d’Afrique sub-saharienne. Or, ces pays restent très vulnérables, en raison de cette dépendance, qui elle-même résulte de TRENTE ANNEES PENDANT LESQUELLES ON N’A PAS ASSEZ INVESTI DANS LES CULTURES VIVRIERES, AFIN DE PRIVILEGIER LES CULTURES D’EXPORTATION, source de devises étrangères. Chacun voit bien que, compte tenu du lien entre les prix des produits agricoles et ceux du pétrole, cette situation est intenable. De nouvelles secousses sont inévitables, tant qu’on n’aura pas agi sur les causes profondes de la volatilité des prix. »
UNE QUESTION D’OFFRE ET DE DEMANDE ?
Question : The Economist soutient que tant que les rendements agricoles ne progresseront pas dans les pays pauvres, l’équilibre entre l’offre et la demande alimentaires restera précaire. Etes-vous d’accord avec ces propos ?
« Sans être fausse, cette analyse est fortement réductrice. D’abord, elle se focalise sur l’offre, sans réfléchir à la demande – or, l’appétit des pays du Nord pour les protéines animales, et plus récemment notre soif des agrocarburants, sont pour beaucoup dans la réduction des stocks et les tensions entre offre et demande sur les marchés internationaux. Ensuite et surtout, IL EST DANGEREUX DE REDUIRE LE PROBLEME DE LA FAIM A LA QUESTION DE L’EQUILIBRE ENTRE OFFRE ET DEMANDE. Les récoltes de 2008 ont été historiquement excellentes, mais le nombre de personnes affamées a crû notablement. Pourquoi ? Pas parce qu’on ne produit pas assez. Mais, parce que le pouvoir d’achat des pauvres n’a pas progressé suffisamment ; parce que 80 % des familles n’ont accès à aucune forme de protection sociale ; et parce que les plus petits paysans ne sont pas suffisamment soutenus. On ne peut pas réfléchir la production sans penser aussi à la distribution. »
POURQUOI L’AGRICULTURE A ETE NEGLIGEE, CONDUISANT A UN DESASTRE
« L’agriculture dans beaucoup de pays en développement a été négligée depuis le début des années 1980, aussi bien dans les politiques de coopération au développement (où la proportion consacrée à l’agriculture est passée de 18% en 1980 à 4% en 2007) que dans les budgets nationaux. Il y a trois raisons à cela.
1) D’abord, compte tenu des soutiens considérables, y compris sous forme de subsides à l’exportation, bénéficiant aux producteurs agricoles des pays de l’OCDE – pour un montant de 258 milliards de dollars en 2007, pour ne citer qu’un chiffre –, et compte tenu aussi de la très forte compétitivité de l’agriculture dans des pays tels que l’Argentine, le Brésil, la Thaïlande ou l’Uruguay, le secteur agricole n’était pas vu comme rentable dans la plupart des pays en développement, et notamment dans les pays les moins avancés : pourquoi miser sur l’agriculture, alors que ce secteur paraissait voué à demeurer non compétitif ? Plutôt que de renforcer l’agriculture paysanne et familiale, il a paru plus simple d’exporter des matières premières – minerais, pétrole, diamant – ou des cultures de rente – coton, café, thé, tabac — et d’importer des denrées alimentaires, souvent transformées.
2) Ensuite, les plans d’ajustement structurel des années 1980 ont conduit à un retrait de l’Etat de la production, par exemple par l’organisation de filières ou par des mécanismes de soutien aux prix, afin de laisser jouer la « vérité des prix » – or le secteur privé n’a pas pris le relais, et l’agriculture a été, parfois littéralement, désertée.
3) Enfin – et cette troisième raison explique en partie les deux précédentes – les petits paysans, dispersés dans les campagnes, sont relativement marginalisés politiquement : leurs intérêts n’ont pas pesé lourd face à ceux des populations des villes, en faveur desquelles on a fait le choix d’importer à bas prix des denrées alimentaires achetées sur les marchés internationaux, et de recourir à l’aide alimentaire, même si ceci pouvait nuire aux producteurs locaux et accélérer l’exode rural. Nous avons là tous les ingrédients du désastre dont nous payons aujourd’hui le prix. »
UNE QUESTION D’INTRANTS ?
Question : dans un pays comme le Mali, le grand problème de la culture agricole est l’absence de débouchés, mais également la difficulté d’accès aux intrants. Avez-vous des recommandations sur cet aspect ?
« Je ne conteste pas l’importance des intrants pour la viabilité de l’agriculture, dans le court terme : je relève d’ailleurs que les prix des engrais et pesticides ont grimpé plus vite encore que les prix des denrées alimentaires entre juin 2007 et juin 2008, en lien avec le pic qu’a connu le prix du pétrole, ce qui a rendu intenable la situation des paysans dans beaucoup de pays africains. Mais en même temps, la fourniture d’intrants à prix subsidié ou même gratuitement n’est pas une solution durable ; elle est un palliatif, pas un remède de long terme. La fourniture d’intrants, comme l’aide alimentaire, relève de l’aide humanitaire. Elle ne nous dispense pas de travailler sur les causes structurelles de la faim et de la malnutrition dans les campagnes.
A MOYEN TERME, IL FAUT PROMOUVOIR DES METHODES AGRICOLES MOINS VORACES EN ENGRAIS CHIMIQUES ET EN PESTICIDES, car ceci contribue à la dégradation des écosystèmes – notamment par l’épuisement des sols, dont les micro-organismes sont chassés, et la pollution des nappes phréatiques. En outre, le recours massif à des intrants accentue la dépendance des paysans vis-à-vis des quelques firmes qui fournissent des intrants, et qui forment un secteur de plus en plus concentré – donc tenté, forcément, d’abuser de son pouvoir économique, d’autant plus qu’il est protégé par le renforcement des droits de propriété intellectuelle sur les semences. UNE AUTRE MANIERE DE PRODUIRE EST PENSABLE : C’EST LA QUE SE SITUE LA SECURITE ALIMENTAIRE A LONG TERME. »
LES OGM NE SONT PAS LA SOLUTION, L’AGRO-ECOLOGIE EST A PRIVILEGIER
Question : pour ce qui est de la problématique des Organismes génétiquement modifiés, ceux-ci sont introduis en catimini dans les cultures, souvent sans débat, surtout dans le domaine du coton. Est-ce un phénomène qui vous préoccupe ? Si oui, que comptez-vous faire ?
« Le débat sur le développement des Ogm est mal engagé. J’observe qu’une forte controverse scientifique et sociale persiste partout dans le monde sur leurs impacts, les risques sur la santé et sur l’environnement, et sur les incertitudes qui entourent leur développement. Certains signes sont inquiétants, comme les croisements entre les variétés modifiées et les variétés locales, au Mexique par exemple, ce qui pourrait mener à une pollution génétique incontrôlée ; ou encore le développement aux Etats-Unis de mauvaises herbes devenues résistantes aux herbicides tels que le Round up, ce qui entraîne une augmentation des pesticides utilisés. En Afrique, j’observe que le Bénin – pays dans lequel je me suis rendu en mars 2009 et que je connais bien pour y enseigné pendant huit ans – a décidé de poursuivre un moratoire sur la culture d’Ogm en autorisant les chercheurs à poursuivre des recherches en milieu confiné. C’est une attitude qui me paraît respecter le principe de précaution tout en autorisant des progrès scientifiques.
Il y a plus, cependant. Il faut replacer la question des Ogm dans le contexte des choix à faire pour améliorer l’agriculture et l’alimentation. La question n’est pas de savoir si on est en faveur ou hostile aux Ogm en soi – comme si la question ne se posait pas dans des contextes sociaux précis. Elle est de savoir quelle est l’agriculture que nous souhaitons promouvoir, et quelles sont les différentes possibilités d’améliorer nos systèmes et d’innover. IL EXISTE UNE GRANDE DIVERSITE DE POSSIBILITES D’INNOVER EN AGRICULTURE. LES METHODES AGRO-ECOLOGIQUES, QUI INTENSIFIENT LA PRODUCTION EN SE BASANT SUR LES PRINCIPES DE L’ECOLOGIE, ONT UN REEL POTENTIEL. L’agroforesterie a par exemple, en Tanzanie, permis de reverdir les provinces de Shinyanga and Tabora, qui étaient devenus des déserts dans les années 1980. L’application des principes de l’agro-écologie et la promotion des systèmes agro-forestiers sur 350.000 hectares a significativement changé la donne, et a augmenté les revenus des ménages de plus ou moins 500 dollars par an selon le Centre Mondial d’Agroforesterie à Nairobi. En Afrique de l’Ouest, les dispositifs anti-érosifs comme les Zaï ou les cordons pierreux ont des résultats prouvés pour améliorer la rétention d’eau dans les sols. Au Mali, des projets de production de coton sans pesticides chimiques, mais avec des biopesticides, ont parfois été plus rentables pour l’agriculteur que les systèmes conventionnels. Ces projets sont fréquemment menés en participation avec les communautés locales, et dans les zones où vivent les groupes vulnérables : c’est en cela qu’ils participent de la réalisation du droit à l’alimentation.
La science apportera encore des progrès, naturellement. Mais n’attendons des OGM aucun miracle. Accélérons plutôt, dès à présent, la promotion de ces projets-pilotes fructueux, qui sont de plus cohérents avec l’enjeu du changement climatique. En matière de semences, il faut renforcer et améliorer les systèmes d’échange locaux de semences basés sur les variétés traditionnelles. Il y a des modèles encourageants, où les paysans s’organisent entre eux pour échanger leurs semences, les préserver et les stocker, planifier les besoins futurs…
Axer la relance agricole sur une augmentation de l’utilisation d’engrais chimiques, c’est prendre un risque de contribuer au changement climatique et renforcer une dépendance vis-à-vis des énergies fossiles : ces engrais sont très énergivores au moment de leur fabrication. Au contraire, INVESTIR DANS LES FORMES D’AGRICULTURE DURABLE PEUT LA FOIS REDUIRE LES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE, AMENER AU DEVELOPPEMENT DE SYSTEMES AGRICOLES PLUS RESILIENTS AUX EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUES, ET MEME STOCKER DU CARBONE, COMME DANS LE CAS DES SYSTEMES AGRO-FORESTIERS. »
Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée ( Victor Hugo )
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
ouai! c'est encore pire que ce que je croyais,
manger deviendra un luxe,
comment survivre en gardant sa dignité? en ville ça va devenir un cauchemar!!
ça me fait penser à ce nouveau film "la route" je ne l'ai pas encore vu mais les résumés semblent décrire un monde sans nouriture
ce ne sera pas aussi catastrophique, je pense surtout que les riches s'en sortiront toujours mieux que les autres, ou alors il faudra etre paysan , avoir ses propres sources indépendantes du systeme
le braconnage va faire surface , les chiens et les chats vont payer un lourd tribut
manger deviendra un luxe,
comment survivre en gardant sa dignité? en ville ça va devenir un cauchemar!!
ça me fait penser à ce nouveau film "la route" je ne l'ai pas encore vu mais les résumés semblent décrire un monde sans nouriture
ce ne sera pas aussi catastrophique, je pense surtout que les riches s'en sortiront toujours mieux que les autres, ou alors il faudra etre paysan , avoir ses propres sources indépendantes du systeme
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Re: L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?
Pourrons-nous nourrir de gros chiens de garde ?~~sylvain~~ a écrit :
le braconnage va faire surface , les chiens et les chats vont payer un lourd tribut
L'avenir est peut-être aux Chihuahuas, petits, ils mangent peu et ont une bonne ouïe pour alerter.