
Le pic aurait-il déjà été atteint ?
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Pause pouvant s'expliquer par la saturation des capacités de devinez quoi ?
moi m'sieu moi m'sieu ! de ra-ffi-nage
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Méfiez-vous des biais cognitifs
- GillesH38
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Un graphe récent posté par Staniford, résumant l'évolution de la production et des prix dans la dernière décennie :

Graphe très intéressant je trouve (meilleure vision que juste les 3 dernières années ou l'ensemble de la production depuis le XIXe siècle!)
Il y a pas mal de commentaires associés sur le post de Oildrum.
Ce qui intéressant, c'est de remarquer qu'il y a deja eu des pics apparents de production dans le passé récent : en 1998 et en 2001. On pourrait penser que le plateau actuel n'est qu'un répit temporaire.
Cependant, on voit que les deux derniers cas, les prix ont baissé en même temps que la production (la baisse de cette dernière étant d'ailleurs assez franche). Pour moi, ça veut dire clairement que cette baisse était vraiment du à une surproduction, soit que les pays producteurs aient exagéré leur production, soit à cause d'une récession économique (il me semble que 1998 etait la date de la récession des pays d'Asie, Japon en tête, et il y a eu egalement une récession mondiale en 2001).
Autrement dit, la baisse de production était simplement due à une demande moins forte, elle etait entrainée "naturellement" par une baisse des prix.
La situation actuelle parait différente : un plateau et non une baisse , comme si on pompait au maximum (ce qui est plausible), et des prix qui explosent. C'est la première fois je pense qu'il y a excès de la demande sur l'offre, et une régulation de la demande par les prix. Un argument de plus pour un pic imminent?

Graphe très intéressant je trouve (meilleure vision que juste les 3 dernières années ou l'ensemble de la production depuis le XIXe siècle!)
Il y a pas mal de commentaires associés sur le post de Oildrum.
Ce qui intéressant, c'est de remarquer qu'il y a deja eu des pics apparents de production dans le passé récent : en 1998 et en 2001. On pourrait penser que le plateau actuel n'est qu'un répit temporaire.
Cependant, on voit que les deux derniers cas, les prix ont baissé en même temps que la production (la baisse de cette dernière étant d'ailleurs assez franche). Pour moi, ça veut dire clairement que cette baisse était vraiment du à une surproduction, soit que les pays producteurs aient exagéré leur production, soit à cause d'une récession économique (il me semble que 1998 etait la date de la récession des pays d'Asie, Japon en tête, et il y a eu egalement une récession mondiale en 2001).
Autrement dit, la baisse de production était simplement due à une demande moins forte, elle etait entrainée "naturellement" par une baisse des prix.
La situation actuelle parait différente : un plateau et non une baisse , comme si on pompait au maximum (ce qui est plausible), et des prix qui explosent. C'est la première fois je pense qu'il y a excès de la demande sur l'offre, et une régulation de la demande par les prix. Un argument de plus pour un pic imminent?
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".
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Le plateau actuel, amorcé vers le milieu de l'année 2004, n'a effectivement rien de nouveau en apparence, et il faudra encore attendre quelques mois, peut-être la fin de l'année, pour commencer à se prononcer de façon plus précise - les deux derniers plateaux, 1998 à 2000 et 2001 à 2003, ayant chacun duré deux années pleines, il sera intéressant de voir si celui-ci se prolonge au-delà, ce qui serait particulièrement intéressant et significatif dans le cadre de notre discussion.
L'étude parallèle de l'évolution des prix révèle néanmoins un élément troublant, comme l'a très justement mis en évidence GillesH38 : un fort découplage entre l'évolution de la production et celle des prix, apparu justement à l'entrée du plateau actuel, au milieu de l'année 2004. Jusqu'à cette date, la parallélisme était net, avec un petit retard de la production sur celle des prix, de l'ordre de 6 mois à 1 an, à la hausse comme à la baisse. Les prix commencent à baisser début 1997, la production ne suit le mouvement que 12 mois plus tard. Les prix remontent début 1999, la production 6 mois plus tard - le temps que les "vannes" s'ouvrent pour satisfaire la demande à nouveau croissante.
Cette logique n'a aujourd'hui plus cours, brisée qu'elle fut au milieu de l'année 2004. Clairement, nous sommes depuis cette date dans un contexte de pénurie, et l'augmentation des prix ne fait selon moi (et d'autres) que traduire l'écart grandissant entre niveau de consommation théorique (qui croît) et niveau de prodution réel (qui plafonne).
Un autre petit détail ne peut laisser indifférent : la forme du plateau. Dans les deux cas précédents, on observait un ralentissement de la production, l'offre s'alignant à la baisse sur la demande fléchissante. Ici, il s'agit d'un plateau très net, en première approximation une horizontale.
La production plafonne, que dire de plus ? Je ne vois vraiment pas comment interpréter différemment ces deux courbes. Reste à savoir si les efforts sensément menés pour offrir de nouvelles capacités de production donneront prochainement leurs fruits (d'où la nécessité d'attendre encore quelques paires de mois avant de crier "Pic ! Pic !"). Et même si c'était le cas, il est fort à parier que les capacités nouvelles dégagées seraient alors immédiatement épongées par le marché, avide ; et que les prix, un temps en repli, repartiraient aussi vite à la hausse.
L'étude parallèle de l'évolution des prix révèle néanmoins un élément troublant, comme l'a très justement mis en évidence GillesH38 : un fort découplage entre l'évolution de la production et celle des prix, apparu justement à l'entrée du plateau actuel, au milieu de l'année 2004. Jusqu'à cette date, la parallélisme était net, avec un petit retard de la production sur celle des prix, de l'ordre de 6 mois à 1 an, à la hausse comme à la baisse. Les prix commencent à baisser début 1997, la production ne suit le mouvement que 12 mois plus tard. Les prix remontent début 1999, la production 6 mois plus tard - le temps que les "vannes" s'ouvrent pour satisfaire la demande à nouveau croissante.
Cette logique n'a aujourd'hui plus cours, brisée qu'elle fut au milieu de l'année 2004. Clairement, nous sommes depuis cette date dans un contexte de pénurie, et l'augmentation des prix ne fait selon moi (et d'autres) que traduire l'écart grandissant entre niveau de consommation théorique (qui croît) et niveau de prodution réel (qui plafonne).
Un autre petit détail ne peut laisser indifférent : la forme du plateau. Dans les deux cas précédents, on observait un ralentissement de la production, l'offre s'alignant à la baisse sur la demande fléchissante. Ici, il s'agit d'un plateau très net, en première approximation une horizontale.
La production plafonne, que dire de plus ? Je ne vois vraiment pas comment interpréter différemment ces deux courbes. Reste à savoir si les efforts sensément menés pour offrir de nouvelles capacités de production donneront prochainement leurs fruits (d'où la nécessité d'attendre encore quelques paires de mois avant de crier "Pic ! Pic !"). Et même si c'était le cas, il est fort à parier que les capacités nouvelles dégagées seraient alors immédiatement épongées par le marché, avide ; et que les prix, un temps en repli, repartiraient aussi vite à la hausse.
- Jorkar
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Bonjour, ça la fait quelques temps que je lis ce forum et surtout depuis que j'ai commencé "la face cachée du pétrole" de Eric Laurent. Alors comme aujourd'hui j'avais quelque chose à apporter, je me suis inscris
C'est à propos de la une d'aujourd'hui sur lesechos.fr:
http://www.lesechos.fr/journal20060505/ ... /index.htm

C'est à propos de la une d'aujourd'hui sur lesechos.fr:
http://www.lesechos.fr/journal20060505/ ... /index.htm
Les compagnies pétrolières aux limites de leurs capacités
• L'explosion des coûts d'exploration oblige Shell à reporter certains projets • Crainte pour le renouvellement des réserves • Nouveau profit record de 3,7 milliards pour Total au 1er trimestre
....
Les groupes pétroliers font face à une explosion des coûts des matières premières et des équipements qu'ils utilisent. Ces tensions ont conduit le géant anglo-néerlandais à reporter certaines de ses campagnes d'exploration, ce qui pourrait avoir des conséquences sur le renouvellement de ses réserves
...
- energy_isere
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- jerome
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bienvenue Jorkar!Jorkar a écrit :Les groupes pétroliers font face à une explosion des coûts des matières premières et des équipements qu'ils utilisent. Ces tensions ont conduit le géant anglo-néerlandais à reporter certaines de ses campagnes d'exploration, ...
C'est exactement ce qui me fait penser que les estimations de réserves "exploitables " en deep sea sont pour moi largement surestimées : elles demandent beaucoup trop d'investissements et de technologie avancées pour être compatibles avec une économie en débacle de par le début d'une dépletion mondiale.
Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé,
Alors seulement vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas
-- un Indien Cree
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Très très intéressant. Et voilà qui ne fait que confirmer que le pétrole n'est pas une matière première comme les autres. Impossible de raisonner avec lui comme on raisonne avec l'or, l'aluminium ou autre. Un pétrole plus cher, c'est tout plus cher, en particulier, évidemment, les investissements pour aller le chercher.
Et voilà qui jette un doute sur ces "fabuleuses" réserves d'appoint qu'on nous fait miroiter. Qu'importe au mendiant d'être assis sur un gros tas de pièces s'il n'a plus de main pour s'en délecter.
Et voilà qui permet de comprendre quel miracle fut pour l'économie moderne un pétrole abondant et peu cher : une huile dans le moteur. Qu'il enchérisse et toute la machine risque de se gripper.
Et voilà qui jette un doute sur ces "fabuleuses" réserves d'appoint qu'on nous fait miroiter. Qu'importe au mendiant d'être assis sur un gros tas de pièces s'il n'a plus de main pour s'en délecter.
Et voilà qui permet de comprendre quel miracle fut pour l'économie moderne un pétrole abondant et peu cher : une huile dans le moteur. Qu'il enchérisse et toute la machine risque de se gripper.
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- Gaz naturel
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J'ai une métaphore un peu osée, mais je vois cela comme un épaississement du sang dans le corps humain. Le coeur doit pomper plus fort pour maintenir le débit et cela consomme de plus en plus d'énergie, ce qui réduit la part énergétique disponible pour les autres activités (travailler, faire du sport, marcher etc...) jusqu'a ne plus pourvoir faire quoi que ce soit d'autre que de pomper.
Je sais pas si c'est bien clair mon truc là
Je sais pas si c'est bien clair mon truc là

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- Kérogène
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Ce qui est surprenant dans la courbe de production est qu'après une hausse importante, il n'y ait pas eu mi 2005, comme précédemment, de baisse de la production d'un ou 2 ans. Paradoxalement, c'est peut-être ce niveau de prix qui pourrait expliquer ce phénomène : profitons-en au maximum tant que cela dure doivent se dire les membres de l'Opep (toute l'histoire de l'Opep n'est faite que de dépassements de quotas).
Rien n'indique que la demande ne soit pas satisfaite, au contraire.
Petite digression : il ne suffit pas qu'Eric Laurent répète 10 fois dans ses interviews ou son détestable -mais à l'évidence fort efficace - bouquin de propagande que la demande s'emballe alors que la production s'effondre depuis des années pour que cela soit vrai. Je suppose que, même pour un journaliste ou un écrivain, les mots ont un sens : un "emballement sans précédent de la demande" + "un effondrement de la production" = une terrible et dramatique pénurie.
Les derniers rapports de l'EIA et de IEA montrent une situation relativement saine : augmentation de la demande très modérée, augmentation de la production en ligne avec les attentes, stocks élevés. Il semble même qu'il y ait une surproduction de l'Opep très importante en avril : 30mb/j pour un "call" au 2ème trimestre de 28mb/j (EIA). Si cette situation dure tout le trimestre, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes jusqu'à la fin 2006.
J'adopte un ton volontairement optimiste dans une tentative désespérée de contrebalancer l'effet négatif de l'immense majorité des posts (je ne parle pas de ce fil en particulier). Dix fois par semaine, on apprend qu'une pompe s'est grippé au fin fond de la Sibérie, que la production de la Norvège ou du Nigéria a reculé, que çà y est, maintenant, c'est sur, tel champ géant est entré en déplétion. Lorsque la pompe est réparée, qu'une nouvelle production arrive au Nigéria ou dans le golfe du Mexique, que la production Irakienne, Russe, Américaine, Nigérienne ou Chinoise a augmenté, comme cela a été le cas en avril 2006, on en sait rien. De même, l'interprêtation des chiffres et évènements est le plus souvent faite dans le sens négatif. Au total, le tableau est tronqué, nous nous intoxiquons nous-même et ce qui est au moins aussi grave perdons toute crédibilité.
Ce fil m'a donné l'idée d'essayer de définir les conditions qui permettraient d'affirmer que l'on est à au pic. Pour moi, il faudrait remplies les 2 conditions suivantes :
* maximum de production non dépassé depuis au moins deux ans.
* sur une période continue de 6 mois (un an ?) se produisent un ou plusieurs des événement suivants :
- situation de pénurie persistante dans un ou plusieurs pays industrialisés (Japon, Europe, Etats-unis)
- les stocks stratégiques sont utilisés sans réelle raison
- les stocks commerciaux diminuent régulièrement
- malgré le "call" de l'AIE, l'Opep ne parvient pas à augmenter suffisamment sa production.
Le problème se pose si un pic ainsi défini est consécutif à une rupture d'approvisionnement majeure.
Rien n'indique que la demande ne soit pas satisfaite, au contraire.
Petite digression : il ne suffit pas qu'Eric Laurent répète 10 fois dans ses interviews ou son détestable -mais à l'évidence fort efficace - bouquin de propagande que la demande s'emballe alors que la production s'effondre depuis des années pour que cela soit vrai. Je suppose que, même pour un journaliste ou un écrivain, les mots ont un sens : un "emballement sans précédent de la demande" + "un effondrement de la production" = une terrible et dramatique pénurie.
Les derniers rapports de l'EIA et de IEA montrent une situation relativement saine : augmentation de la demande très modérée, augmentation de la production en ligne avec les attentes, stocks élevés. Il semble même qu'il y ait une surproduction de l'Opep très importante en avril : 30mb/j pour un "call" au 2ème trimestre de 28mb/j (EIA). Si cette situation dure tout le trimestre, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes jusqu'à la fin 2006.
J'adopte un ton volontairement optimiste dans une tentative désespérée de contrebalancer l'effet négatif de l'immense majorité des posts (je ne parle pas de ce fil en particulier). Dix fois par semaine, on apprend qu'une pompe s'est grippé au fin fond de la Sibérie, que la production de la Norvège ou du Nigéria a reculé, que çà y est, maintenant, c'est sur, tel champ géant est entré en déplétion. Lorsque la pompe est réparée, qu'une nouvelle production arrive au Nigéria ou dans le golfe du Mexique, que la production Irakienne, Russe, Américaine, Nigérienne ou Chinoise a augmenté, comme cela a été le cas en avril 2006, on en sait rien. De même, l'interprêtation des chiffres et évènements est le plus souvent faite dans le sens négatif. Au total, le tableau est tronqué, nous nous intoxiquons nous-même et ce qui est au moins aussi grave perdons toute crédibilité.
Ce fil m'a donné l'idée d'essayer de définir les conditions qui permettraient d'affirmer que l'on est à au pic. Pour moi, il faudrait remplies les 2 conditions suivantes :
* maximum de production non dépassé depuis au moins deux ans.
* sur une période continue de 6 mois (un an ?) se produisent un ou plusieurs des événement suivants :
- situation de pénurie persistante dans un ou plusieurs pays industrialisés (Japon, Europe, Etats-unis)
- les stocks stratégiques sont utilisés sans réelle raison
- les stocks commerciaux diminuent régulièrement
- malgré le "call" de l'AIE, l'Opep ne parvient pas à augmenter suffisamment sa production.
Le problème se pose si un pic ainsi défini est consécutif à une rupture d'approvisionnement majeure.