Terra Eco
Les malfaçons seraient nombreuses sur le chantier de l'EPR français en construction.
Mais pour quelle raison et que risque-t-on au juste ? Le point avec Yves Marignac, directeur de l'agence sur le nucléaire Wise-Paris.
Dans un article du 31 août, le Canard enchaîné a révélé l’existence de 4 courriers envoyés par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à EDF entre octobre 2010 et août 2011. Ils signalent un certain nombre de malfaçons dans la construction de l’EPR à Flamanville (Manche). Des observations auxquelles sont sommées de répondre EDF d’ici à mi-septembre pour la plupart. Martin Bouygues, le PDG du constructeur en charge du gros oeuvre a déjà répliqué « Si vous m’expliquez qu’il peut y avoir ici ou là de temps en temps, (…) des difficultés dans la mise en oeuvre, et quelques malfaçons qui sont reprises par la suite, c’est vrai, je ne connais pas de chantier au monde où ça n’existe pas, c’est impossible ». La semaine précédente l’hebdomadaire avait déjà révélé l’existence d’un courrier dans lequel l’ASN pointait l’existence de 13 défaillances.
Terra eco : Vous avez eu entre les mains certaines des lettres mentionnées par le Canard Enchaîné qui dénoncent de graves malfaçons dans la construction de l’EPR. Pouvez-vous nous décryptez quelques exemples ?
Yves Marignac : A mon sens, la lettre la plus importante est celle du 24 juin (voir ci-dessous, ndlr) car elle rapporte les conclusions d’une inspection de revue. Dans ce courrier, l’ASN relève 13 écarts significatifs sur des postes d’importance, notamment sur les générateurs de vapeur et sur le système d’injection de sécurité qui intervient en cas de défaillance du circuit de refroidissement. La lettre du 4 mars (voir ci-dessous ndlr) montre que le bétonnage n’a pas été fait dans les règles de l’art qu’il y a eu des repiquages (soit des reprises, ndlr) dans l’enceinte béton du réacteur. Elle relève aussi le fait qu’il n’y a pas eu de nettoyage du fond des coffrages. Pour monter une paroi de béton, on fait un coffrage dans lequel on coule le béton. Mais normalement on nettoie le fond du coffrage avant. Or, les inspecteurs ont constaté de gros amas au fond qui montrent que le nettoyage n’a pas été fait correctement. Il y a de vrais problèmes regardant la qualité de la construction. Or, ils s’accentuent aujourd’hui. Car avec le retard, la pression s’accentue sur le chantier. Pour aller vite, on respecte moins les procédures de qualité. A cause de ce retard aussi, certaines pièces métalliques construites et livrées sur le chantier présentent déjà une pollution ferritique, en clair ils rouillent.
Mais ces problèmes touchent-ils des éléments centraux pour assurer la sécurité de la centrale ?
On peut estimer que des éléments sont centraux quand leur défaillance pourrait conduire à un défaut majeur de sûreté. Par exemple si on a des parois de piscine moins résistantes que prévu. Ce n’est pas très clair dans les lettres mais si je comprends bien, pour rattraper le retard, Bouygues s’est probablement orienté vers une technique de coulage de béton plus rapide. Apparemment le mélange utilisé n’aurait pas été suffisamment homogène. C’est ainsi qu’on aurait obtenu ce « nid de cailloux » dont parle l’ASN c’est à dire des parties dans lesquelles il n’y a pas assez de liants. Ces cailloux se seraient alors dispersés quand le coffrage a été retiré. Ce serait notamment le cas dans les piscines de combustibles irradiés. Or, on connaît l’importance de ces piscines depuis l’accident de Fukushima. Certes, Bouygues va pouvoir faire un rafistolage. Mais en cas de séismes, d’explosion, un mur rafistolé ne sera pas aussi résistant que si on avait un mur coulé d’une seule pièce dans les règles de l’art.
Quels risques encoure-t-on avec de telles malfaçons ?
D’abord un mauvais fonctionnement des réacteurs. Si l’étanchéité des enceintes ou des circuits n’est pas suffisante, s’il y a des fuites, il faudra arrêter les réacteurs pour réparer. Et ces malfaçons pourraient être autant de vulnérabilités supplémentaires dans le scénario d’un accident. L’ASN a donc raison de mettre la pression là dessus.
Bouygues s’est défendu en disant que les malfaçons sont courantes sur un chantier. Qu’en pensez-vous ?
C’est effectivement normal qu’il y ait des écarts sur un chantier mais c’est inadmissible que ces écarts ne soient pas corrigés sur un chantier de réacteurs nucléaires. Il a fallu que ce soit l’ASN qui demande des corrections. Il semble qu’on soit dans la logique du pas vu pas pris. C’est un sujet d’inquiétude. D’autant que ce n’est pas la première fois. Il y a des problèmes depuis le début. En 2007/2008, on a retrouvé un ferraillage sur le chantier avant de s’apercevoir qu’on aurait dû le couler dans un mur un peu plus loin. Le chantier a même été suspendu un moment par l’ASN. Il ne faut pas l’oublier ! Il y a aussi eu des problèmes de soudures sur des pièces importantes. Notamment sur le « liner » c’est à dire la peau métallique qui assure la première couche d’étanchéité de l’enceinte du réacteur et des piscines. Une partie des soudures a été faite par des soudeurs qui n’avaient pas de qualification particulière. Ce n’est pas juste un incident de chantier. C’est une liberté prise par le constructeur par rapport aux règles applicables sur les réacteurs nucléaires.
En Finlande aussi le chantier a pris beaucoup de retard. L’EPR est-il trop complexe à construire ?
C’est un problème de capacité industrielle plus que de complexité intrinsèque. C’est vrai que l’EPR est plus gros qu’un réacteur classique mais comme dans une centrale classique, on doit construire une enceinte en béton étanche, des pièces métalliques inoxidables et faire de bonnes soudures.
En fait, le problème c’est qu’on a perdu les compétences pour construire des réacteurs car on n’a cessé d’en construire. On n’a pas formé à ces métiers qualifiés. Alors on fait venir des soudeurs de Pologne. Mais en Pologne, il n’y a pas de réacteurs alors les ouvriers n’ont pas la qualification et encore moins l’expérience. On a aussi perdu la capacité au niveau organisationnel. Un chantier comme celui-là n’est pas un chantier de BTP classique comme Bouygues les fait habituellement.
Les problèmes risquent-t-ils de s’aggraver ?
L’EPR français a déjà trois, quatre ans de retard par rapport au délai officiel (1). C’est énorme. Et le coût a déjà doublé. En 2005-2006 au moment où on a pris la décision de construire l’EPR, le coût de l’électricité produite était évalué à 32 euros le Mwh. Fin 2008, il était évalué à 58 euros le Mwh. C’est déjà le niveau de l’éolien terrestre ! Et c’était avant qu’on prenne encore 2 milliards de coûts de retard. Si les coûts augmentent encore, l’EPR risque de n’être plus du tout compétitif. C’est pour ça qu’il y a une pression forte sur le chantier. Le coût de construction dépend du temps pendant lequel on exploite la main d’oeuvre et aussi des intérêts financiers. EDF a emprunté pour construire l’EPR et les intérêts coureront jusqu’à ce qu’il commence à produire. Or EDF n’est plus une entreprise publique. Elle n’a pas la capacité d’absorber les coûts financiers liés à ce genre de dépenses. Elle a des actionnaires privés à qui elle doit rendre compte.
Que risque-t-il de se passer ?
Si ces malfaçons continuent, l’ASN pourrait demander l’arrêt du chantier. Et la démolition de certaines parties qui devront être reconstruites. Aujourd’hui, c’est rigoureusement impossible de dire comment chaque écart va être réglé. Certains risquent de prendre deux semaines, d’autres deux ans. A mon sens, vu certains écarts, il serait inquiétant qu’ils soient réglés rapidement comme s’il n’y avait rien de grave.
(1) EDF a indiqué en juillet un nouveau retard de deux ans pour l’EPR qui doit être mis en service en 2016 alors qu’il était initialement prévu pour l’an prochain. La facture est déjà estimée à 6 milliards d’euros soit le double des estimations initiales.
[Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
Apparemment il y en a qui ont toujours des doutes sur l'étanchéité des conteneurs de transport... et qui ne sont jamais allés voir sur internet lesz essais de ces conteneurs... et qui ne se posent pas la question des transports de produits chimiques, et seulement d'essence!!
Un convoi de déchets nucléaires traverse la région
L’Ardennais (http://www.lunion.presse.fr/article/ais ... -la-region) - le mercredi 07 septembre 2011
MARNE & AISNE. Un convoi de déchets nucléaires composé de deux castors doit traverser l'Aisne puis la Marne dans la soirée.
Parti de Valognes, en Basse-Normandie, à 13 h 07, il est attendu à Laon (à 21h42 puis à Reims à 22h24. Il sera à Châlons-en-Champagne entre 23h15 et 4h30 et à Vitry-le-François jeudi matin à 4h55 avant de mettre le cap sur Bar-le-Duc.
Il traversera donc l'Est et le Nord de la France pour rejoindre Würenlingenen en Suisse, sa destination finale où il doit arriver jeudi vers 11 h 50.
"Un nouveau convoi de déchets radioactifs retraités à La Hague a traversé la Basse-Normandie ce matin", assure Bérengère Dauvin. La secrétaire régionale d'Europe Écologie Les-Verts en Basse-Normandie constate le passage de ce type de convois presque toute les semaines.
Les déchets nucléaires passeront par la capitale régionale picarde vers 19 heures. Le groupe amiénois EELV n'a pas tardé à réagir. "Ce convoi contient un type d'emballage de transport du combustible nucléaire et de déchets radioactifs fabriqués en Allemagne appelé « castor ». Il passe aujourd’hui dans l’Oise, la Somme (Poix de Picardie, Saleux, Amiens, Villers-Bretonneux, Chaulnes, Ham…) et l’Aisne et contiendrait deux castors d’activité jugée faible à moyenne. S’il n’est pas comparable, en terme de dangerosité, au convoi qui a traversé notre pays et notre région les 5 et 6 novembre derniers, il n’est nullement garanti qu’il ne fasse courir aucun risque aux populations locales", explique Vincent Bawedin, le secrétaire du groupe EELV de la Somme.
Le parcours du convoi inquiète tout particulièrement les écologistes. "Ces castors passent dans plusieurs métropoles régionales ou départementales (Caen, Amiens, Reims, Bar Le Duc, Nancy) sans que les garanties d'étanchéité et de sécurité ne soient apportées et dans l'opacité la plus complète puisque les populations concernées n'ont pas été informées de leur passage", insiste Vincent Bawedin.
Que ce soit à Amiens, ou dans le Sud de l'Aisne, partout, le même son de cloche : EELV soutiendra toute initiative non violente qui jalonnera le parcours.
De son côté, Stéphanie Derobert, porte-parole EELV en Basse-Normandie trouve "inadmissible que les maires des communes traversées ne soient pas prévenus de ces passages ! Responsables de la sécurité des populations, ils ne peuvent agir en ce qui concerne les déchets nucléaires".
À suivre en direct.
Carole Lardot
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
Des doutes de partout..
@+
@+
Emaux radioactifs à Limoges : aucun risque sanitaire. L’IRSN attire l’attention sur les précautions à prendre lors de l’emploi de radiamètres par des personnes du public
05/09/2011
En juillet 2011, une personne détenant des tableaux en émaux a détecté une radioactivité anormalement élevée au contact de ses tableaux en faisant lui-même des mesures avec un radiamètre[1].
A la demande de l’Agence régionale de la santé du Limousin et de l’Autorité de sûreté nucléaire, l’IRSN est intervenu le 9 août pour effectuer des mesures sur les 17 tableaux de la collection, afin d’en caractériser la radioactivité.
Les investigations menées par l’IRSN, dont le déroulement et les résultats sont détaillées dans la note d’information technique disponible ci-dessous, permettent de confirmer que cette collection de tableaux en émaux ne présente pas de risque d’exposition significatif pour les personnes.
La présence d’uranium dans les tableaux en émaux a été confirmée, et s’explique par l’emploi de pigments contenant de l’uranium dans le processus de fabrication des émaux[2]. Cependant, les niveaux de radioactivité mesurée au contact des tableaux (0,12 microsievert par heure) correspondent au niveau de rayonnement naturel et ne présentent pas de risque sanitaire.
Les résultats des mesures réalisées par l’IRSN à l’aide d’un appareil professionnel, particulièrement sensible et bien étalonné, contredisent les résultats obtenus par le particulier (jusqu'à 20 microsievert par heure) avec un appareil acheté sur internet et pour lequel le bon étalonnage par un organisme compétent ne peut être établi.
L’IRSN estime donc important d’attirer l’attention sur les précautions à prendre pour le bon emploi des appareils de mesure en radioprotection :
s’assurer de son étalonnage par un organisme compétent,
disposer des compétences appropriées permettant d’interpréter sans erreur les valeurs mesurées,
connaître les limites d’utilisation des appareils, bien souvent incapables de correctement détecter de faibles niveaux d’irradiation.
Télécharger la note d’information technique de l’IRSN « Bilan des contrôles de radioactivité effectuées par l’IRSN sur des émaux pigmentés par de l’uranium » (doc. pdf)
[1] Appareil de mesure de la radioactivité.
[2] L’utilisation de pigments à l’uranium, et notamment de « poudre d’émail jaune N°17 », dans le processus de fabrication des émaux remontent aux années 1950-1960 et a été interdite depuis.
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
Je met un article du Figaro, comme ça, pour changer.
Pif, paf, boum.Aucune fuite radioactive n'a été signalée sur le site de Marcoule. L'accident, qui est désormais «terminé», a fait également fait quatre blessés.
L'explosion d'un four d'une installation nucléaire située proche du site de Marcoule, dans le Gard, a fait lundi un mort et quatre blessés, dont un grave.
Un périmètre de sécurité a été installé, mais l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et EDF assurent que l'accident n'a provoqué aucune fuite radioactive ou chimique à l'extérieur de l'installation Centraco de Codolet.
«Il s'agit d'une explosion d'un four servant à fondre les déchets radioactifs métalliques de faible et très faible activité», a indiqué l'ASN. L'Autorité a déclaré à 16h15 que «l'accident était terminé» et qu'elle «suspendait son organisation de crise».
D'après nos informations, deux scenarii sont privilégiés : celui d'une explosion due à la présence de liquide sur des métaux. Une rapide montée en chaleur ayant provoqué la déflagration ; ou celui d'un corps gazeux emprisonné dans une poche.
«Un accident industriel, pas un accident nucléaire»
Selon un porte-parole d'EDF, dont une filiale, la Socodei, exploite le centre de Centraco, «c'est un accident industriel, ce n'est pas un accident nucléaire». «Dans ce type de four, il y a deux types de déchets: des déchets métalliques (vannes, pompes, outils) et des déchets combustibles comme des gants ou des combinaisons de travail des techniciens», a-t-il précisé. «L'incendie déclenché par l'explosion a été maîtrisé», a ajouté EDF.
Le Centre de traitement et de conditionnement des déchets de faible activité (Centraco) est situé sur la commune de Codolet mais dépend du site nucléaire de Marcoule.
Pas d'évacuation
«Aucune mesure de confinement ou d'évacuation» des salariés «n'a été nécessaire» sur le site, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Les blessés «n'ont pas été contaminés» et la personne décédée est «morte dans l'explosion», a-t-on ajouté. «Il n'y a aucune raison de s'inquiéter», déclarait le ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, arrivée sur les lieux en fin de journée, «pour rassurer le personnel et la population locale».
Devant les grilles de l'usine de Codolet, rien sinon le ballet des pompiers et des agents du CEA ne laisse présager qu'un accident est survenu car aucune fumée ne se dégage du bâtiment. «On a dû rester enfermés dans nos locaux. On a été vite informés qu'il n y avait aucune fuite» radioactive, témoigne Cedric, employé d une entreprise de sous traitance électrique.
Ce n'est pas la première fois qu'un incident survient à Marcoule. En mars 2009, un incident de «niveau 2» (sur une échelle qui en compte 7) s'était produit à l'installation nucléaire Melox d'Areva, rapportait L'Express. A l'occasion d'une opération exceptionnelle, une masse de matière fissile avait été introduite dans l'usine et cette matière avait provoqué un dépassement de la «limite de sûreté-criticité», c'est à dire le démarrage d'une réaction nucléaire non contrôlée .
LIRE AUSSI :
» Face au risque nucléaire, sommes-nous prêts ?
http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... u-gard.php
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
Les Autrichiens ont un "doute" sur les possibles extensions du nucléaire tchèque..
D'autant qu'à priori le programme nucléaire tchèque est soutenu par les Russes qui ont pris une participation dans les sociétés locales d'électricité.
L'axer politique russe en matière énergétique est clair :
- construire des centrales nucléaires en Russie d'Europe pour moins consommer / gaspiller le gaz sibérien qui peut être vendu cher à l'Ouest.
Et d'autre part envoyer de l'électricité nucléaire à l'Europe de l'Ouest, l'Allemagne, l'italie, la Belgique... suivant un "autoroute électrique" européen. Mais pour envoyer de l'électricité loin, il faut soutenir le réseau de place en place. La position de la République tchèque est stratégique de ce point de vue dans le plan russe.
Alors des Russes ou des Autrichiens qui va gagner la bataille qui s'annonce ?
@+
D'autant qu'à priori le programme nucléaire tchèque est soutenu par les Russes qui ont pris une participation dans les sociétés locales d'électricité.
L'axer politique russe en matière énergétique est clair :
- construire des centrales nucléaires en Russie d'Europe pour moins consommer / gaspiller le gaz sibérien qui peut être vendu cher à l'Ouest.
Et d'autre part envoyer de l'électricité nucléaire à l'Europe de l'Ouest, l'Allemagne, l'italie, la Belgique... suivant un "autoroute électrique" européen. Mais pour envoyer de l'électricité loin, il faut soutenir le réseau de place en place. La position de la République tchèque est stratégique de ce point de vue dans le plan russe.
Alors des Russes ou des Autrichiens qui va gagner la bataille qui s'annonce ?
@+
Tollé en Autriche contre une extension du programme nucléaire tchèque
(http://www.romandie.com/news/n/_Tolle_e ... 111309.asp)
VIENNE - Le gouvernement autrichien, par la voix de deux ministres, a marqué son opposition à un projet du ministère tchèque de l'Industrie d'augmenter sensiblement les capacités nucléaires du pays, projet révélé par la presse praguoise.
Six mois après la terrible catastrophe de Fukushima au Japon, nos voisins n'en ont tiré aucune leçon, alors que la devise doit être: sortie de l'atome et en marche vers les énergies renouvelables, a affirmé samedi dans un communiqué, le ministre autrichien de l'Environnement, Nikolaus Berlakovich (ÖVP, démocrate-chrétien).
Auparavant, le vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères, le démocrate-chrétien Michael Spindelegger, avait demandé dans un communiqué à Prague de repenser ses plans dans un cadre européen, annonçant que l'Autriche emploiera tous les moyens politiques et juridiques pour s'opposer aux plans nucléaires tchèques.
Selon un rapport du ministère tchèque de l'Industrie, publié par la presse tchèque, Prague veut faire passer ses capacités de production d'énergie nucléaire d'aujourd'hui 3,78 gigawatts à 18,69 gw. A l'horizon de l'an 2060, la part de l'énergie nucléaire dans l'économie tchèque devrait passer à 80%, ce qui impliquerait la construction dans les prochaines années de 10 à 15 nouvelles centrales nucléaires, selon des experts autrichiens.
Et Prague a déjà décidé l'agrandissement de la centrale nucléaire de Temelin, construite entre 1987 et 2000, et située à proximité de la frontière austro-tchèque, avec la mise en service d'ici 2025 de deux réacteurs supplémentaires.
Or, l'Autriche, qui a dit non à l'atome à la fin des années 1970, défend une ligne anti-nucléaire stricte et dénonce régulièrement la vétusté des centrales de ses voisins.
Outre les deux ministres, la classe politique autrichienne, du Parti social-démocrate (SPÖ) au Parti populaire (ÖVP, démocrate-chrétien), tous deux au pouvoir dans un gouvernement de grande coalition, en passant par l'extrême-droite (FPÖ) et Les Verts, ainsi que les organisations de défense de l'environnement, Greenpeace en tête, ont stigmatisé la position tchèque.
Ainsi, Greenpeace estime que le lobby du groupe nucléaire tchèque CEZ est à l'oeuvre derrière les plans du ministère de l'Industrie en vue de dégager des revenus substantiels dans l'exportation d'énergie nucléaire.
Lors d'une rencontre le 22 mars avec son homologue tchèque, Petr Necas, à Vienne, le chancelier social-démocrate Werner Faymann avait réclamé que les associations environnementales autrichiennes aient leur mot à dire sur l'agrandissement de la centrale de Temelin.
Dans le cas de Temelin, Vienne avait remis aux autorités tchèques un rapport soulignant des déficiences en termes de sécurité, alors que l'expertise menée par Prague n'a relevé aucun obstacle à cet agrandissement.
CEZ
(©AFP / 18 septembre 2011)
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
La contamination des denrées alimentaires suite à un accident nucléaire..
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http://www.enerzine.com/2/12608+clarifi ... ents+.html
Clarification de l'Europe sur la contamination des aliments
La semaine dernière, la Commission européenne a apporté des clarifications concernant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive des denrées alimentaires dans l'UE après l'accident de Fukushima au Japon.
Le Médiateur européen P. Nikiforos Diamandouros avait en effet demandé ces clarifications à la Commission, suite à plusieurs plaintes de citoyens suggérant l'existence d'un manque d'informations au sujet des modifications apportées aux niveaux maximaux admissibles.
Dans son avis qu'elle a transmis au Médiateur, la Commission explique qu'immédiatement après l'accident nucléaire de Fukushima, les niveaux de radiation maximaux autorisés dans les denrées alimentaires importées du Japon vers l'UE étaient plus élevés que ceux autorisés au Japon même, mais qu'ils ont été ramenés aux niveaux japonais quelques semaines plus tard.
Des plaintes contre le manque d'informations sur les taux de contamination
En mars 2011, un tremblement de terre et un tsunami ont endommagé la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, ce qui a conduit à une augmentation de la contamination radioactive dans les environs de la centrale. Dans les semaines qui ont suivi l'accident, le Médiateur a reçu plusieurs plaintes de citoyens estimant qu'il y avait un manque d'informations concernant les modifications apportées aux niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive des denrées alimentaires importées du Japon vers l'UE.
Le Médiateur a ouvert une enquête afin d'obtenir des informations précises sur les niveaux maximaux admissibles avant et après l'accident de Fukushima. Dans son avis, la Commission a expliqué qu'immédiatement après l'accident, l'UE a activé les mécanismes d'urgence qu'elle avait mis en place après l'accident de Tchernobyl. Ceux-ci concernaient notamment les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive des denrées alimentaires, telles que les aliments pour bébé ou les produits laitiers, ainsi que les aliments pour le bétail. Ces niveaux étaient plus élevés que les niveaux en application au Japon. Par conséquent, en avril 2011, la Commission a diminué les niveaux maximaux autorisés pour les mettre en conformité avec les niveaux japonais.
L'avis de la Commission avec sa décision a été publié. Les deux documents sont disponibles via le lien suivant:
http://www.ombudsman.europa.eu/en/cases ... l.bookmark
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
Bigre, les 7/8ème des convois radioactifs sont liés à des applications médicales ! la propoertion est la même en France, mais je me demande pourquoi Greenpeace ne tente jamais de bloquer ces convois-là ?
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Belga le jeudi 22 septembre 2011 à 12h34
400 000 colis radioactifs traversent chaque année la Belgique
· Quelque 400 000 colis de matières radioactives, ce qui correspond à 40 000 transports, sont transportées chaque année sur le territoire belge, a révélé jeudi l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN).
Un transport peut comprendre un ou plusieurs colis, allant de deux à quelques centaines, précise l'agence.
Les matières radioactives sont utilisées dans de nombreux domaines et elles nécessitent des transports nationaux et internationaux.
Les applications médicales représentent la part la plus importante avec 350 000 colis (50 % en transit) transportées chaque année, soit environ 35 000 transports. La Belgique compte d'importants centres de production dans le domaine, de même que la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, l'Allemagne et la France. Les transports sont organisés entre les différents centres de production belges et étrangers, les universités, les aéroports de Zaventem et Liège, etc.
Pour les applications industrielles en agronomie et en recherche, 30 000 colis, soit 3000 transports, sont transportés chaque année.
Quelque 20 000 colis d'applications nucléaires, soit 2 000 transports, sont transportées annuellement. Une dizaine de transports concernent les centrales nucléaires de Tihange et Doel, une centaine les activités industrielles (éléments combustibles et déchets) de Mol et Dessel et plus de 1000 transitent par le port d'Anvers.
L'AFCN souligne qu'au cours de ses 10 années d'existence, aucun accident significatif n'a été recensé lors d'un transport, qui aurait entraîné un relâchement de radioactivité et aurait nécessité des mesures restrictives pour la population, les travailleurs ou l'environnement.
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
un truc interessant , mais c'est pondu par le CEA donc ça reste a confirmer ...ou infirmer :
http://www.francesoir.fr/actualite/sant ... 40702.html
La génétique s'en mêle
Des chercheurs du Commissariat à l'énergie atomique ont découvert des signatures moléculaires qui pourraient permettre de savoir si un cancer de la thyroïde est lié ou non à une exposition radioactive.
http://www.francesoir.fr/actualite/sant ... 40702.html
La génétique s'en mêle
Des chercheurs du Commissariat à l'énergie atomique ont découvert des signatures moléculaires qui pourraient permettre de savoir si un cancer de la thyroïde est lié ou non à une exposition radioactive.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)
- krolik
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
Des plaisanteries d'un mauvais gout..
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(AFP) –
LILLE — La centrale nucléaire de Gravelines (Nord) a été partiellement évacuée à deux reprises dans la nuit de vendredi à samedi en raison d'une alerte à la bombe qui s'est révélée infondée, a-t-on appris de source préfectorale et auprès d'EDF.
Aux alentours de 0H15, les pompiers ont reçu successivement deux ou trois appels affirmant qu'une bombe allait exploser dans une tranche de la centrale qui est actuellement en travaux, selon la préfecture.
Une cinquantaine de personnes, sur les 155 qui se trouvaient sur le site, ont été évacuées à deux reprises autour de 2H00 et de 5H00, horaires auxquels les appels, qui n'avançaient aucune revendication, avaient annoncé l'explosion d'une bombe.
Les personnels indispensables à la conduite des installations sont restées sur le site, a précisé la préfecture.
Des démineurs et un chien dressé à la détection d'explosifs sont intervenus, mais aucun engin explosif n'a été découvert, selon la même source.
"Cet incident n'a eu aucun impact sur la production de la centrale", a indiqué EDF dans un communiqué.
Actuellement les unités de production 2, 3, 4 et 5 sont à la disposition du réseau électrique. L'unité de production n° 1 est à l'arrêt programmé pour visite décennale. L'unité de production n° 6, visée par l'alerte selon la préfecture, est à l'arrêt pour rechargement du combustible et opérations de maintenance, a précisé EDF.
Une enquête a été confiée à la police judiciaire, selon la préfecture.
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
http://www.google.com/hostednews/afp/ar ... 918442.121Fuite d'uranium au Tricastin: la Socatri (Areva) reconnue coupable en appel
(AFP) – Il y a 5 heures
NIMES — La Socatri (Areva) a été reconnue coupable vendredi par la cour d'appel de Nîmes du délit de "déversement de substances toxiques dans les eaux souterraines ayant entraîné une modification significative du régime normal d'alimentation des eaux", après une fuite d'uranium en juillet 2008.
Dans son arrêt, la cour d'appel a condamné la Socatri à une amende de 300.000 euros ainsi qu'au paiement de 20.000 euros de dommages et intérêts à chacune des associations parties civiles, comme Sortir du nucléaire, Greenpeace, Les Amis de la Terre ou France Nature Environnement (FNE).
Selon FNE, "c'est la première fois qu'un exploitant d'une installation nucléaire est condamné pour pollution".
"Il était temps que la responsabilité d'Areva soit reconnue dans cette affaire", a réagi dans un communiqué Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace. "Les Français commencent à avoir une vision plus juste du nucléaire: une industrie dangereuse et incompatible avec la démocratie", a-t-il ajouté.
Le réseau Sortir du nucléaire s'est "félicité d'un tel verdict" dans un communiqué, en espérant "que cette décision ouvrira la voie vers la fin de l'impunité des pollutions nucléaires".
Les magistrats ont également condamné la Socatri à verser 10.000 euros pour préjudice moral à une dizaine de particuliers, des riverains du site qui s'étaient aussi portés partie civile.
Cette filiale d'Areva avait été relaxée en première instance en octobre 2010 par le tribunal de Carpentras (Vaucluse) "du délit de pollution des eaux ayant causé un effet nuisible sur la santé ou des dommages à la flore ou à la faune".
Le tribunal de Carpentras avait en revanche déclaré la Socatri "coupable du délit d'omission de déclaration sans délai à l'Autorité de sûreté nucléaire et au représentant de l'Etat". Elle s'était vu infliger une amende de 40.000 euros.
Interrogé par l'AFP, Areva, qui peut sous cinq jours se pourvoir en cassation, a indiqué qu'il "étudiait le jugement".
Dans la nuit du 7 au 8 juillet 2008, 74 kg d'uranium avait été rejetés dans l'environnement sur le site de la Socatri, une usine de traitement des déchets, à la suite du débordement d'une cuve.
Ce rejet avait contaminé temporairement les rivières alentour et entraîné la mise en place de mesures de précaution. Cet incident très médiatisé avait été classé au niveau 1 de l'échelle Ines (échelle internationale des événements nucléaires) qui en compte sept.
- krolik
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
http://www.leparisien.fr/bordeaux-33000 ... 633352.php
Le candidat à la présidentielle de CPNT (Chasse Pêche Nature Traditions), Frédéric Nihous, a appelé vendredi à sortir "des discours obscurantistes et anxiogènes" qui font du "nucléaire civil" un "danger pour la population", au lendemain d'une visite à la centrale nucléaire du Blayais (Gironde).
"Depuis 1956, année d'ouverture de la première centrale en France, l'énergie nucléaire en France, c'est +l'énergie zéro mort+, tant pour sa fabrication que dans sa distribution.
Le regrettable accident qui s'est produit le 12 septembre dernier à Marcoule, qui a fait un mort, est un accident industriel, pas un accident nucléaire. C'est un accident du travail", juge M. Nihous.
Alors que la catastrophe de Fukushima, au Japon, a relancé le débat sur le nucléaire, Frédéric Nihous rappelle pour sa part que la catastrophe minière de Courrières (Pas-de-Calais) fit 1.099 morts en 1906 et que la rupture du barrage de Malpasset (Var), en 1959, causa la disparition de 423 personnes.
Se disant "favorable au développement progressif et complémentaire des énergies alternatives au nucléaire" mais pas les "éoliennes qui ne sont qu'une arnaque écologique et économique à l'impact négatif sur l'environnement", M. Nihous "est bien déterminé à ne pas laisser le lobby antinucléaire occuper tout le champ politique et médiatique".
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
Un peu d' obscurantisme:
http://www.lesinrocks.com/actualite/act ... e-secrete/
////
A l’usine nucléaire de La Hague, un simple toit de tôle abrite dix mille tonnes de combustibles radioactifs. Une attaque terroriste pourrait provoquer un accident équivalant à six Tchernobyl. Où l’on apprend aussi que l’usine a caché pendant trente ans au gouvernement les causes du plus grave incident de son histoire.
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http://www.lesinrocks.com/actualite/act ... e-secrete/
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A l’usine nucléaire de La Hague, un simple toit de tôle abrite dix mille tonnes de combustibles radioactifs. Une attaque terroriste pourrait provoquer un accident équivalant à six Tchernobyl. Où l’on apprend aussi que l’usine a caché pendant trente ans au gouvernement les causes du plus grave incident de son histoire.
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L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)
- krolik
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
L'avantage c'est qu'un incident c'est beaucoup moins grave qu'un accident.
Ca se mord la queue.
J'aurais bien aimé savoir d'incident..
Ayant été chef de projet de la construction de "piscine C". Celle qu'ils visitaient, c'était la "D" celle d'à côté.
Lors de la construction il y a eu un tyupe qui s'est fait irradier en faisant une radiographie d'une soudure, accident nucléaire dans une usine appelée à devenir nucléaire, cela avait fait un must dans les journaux déjà à cette époque.
@+
Ca se mord la queue.
J'aurais bien aimé savoir d'incident..
Ayant été chef de projet de la construction de "piscine C". Celle qu'ils visitaient, c'était la "D" celle d'à côté.
Lors de la construction il y a eu un tyupe qui s'est fait irradier en faisant une radiographie d'une soudure, accident nucléaire dans une usine appelée à devenir nucléaire, cela avait fait un must dans les journaux déjà à cette époque.
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- krolik
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
Il est intéressant de noter que le personnel navigant s'en prend pas mal..
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En 2010, les professionnels ont été moins exposés aux rayonnements ionisants
JDLE (http://www.journaldelenvironnement.net/ ... ants,25369) - Le 11 octobre 2011 par Geneviève De Lacour
Les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants dans le cadre de leurs activités professionnelles ont reçu, l’an passé, une dose collective inférieure de 5% à l'année précédente, selon un bilan de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) publié mardi 11 octobre.
Conformément au Code du travail, les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants sont soumis à un suivi dosimétrique et à une surveillance médicale renforcée, qu'ils soient salariés ou sous-traitants. Ainsi 330.618 travailleurs ont été surveillés en 2010 par l'Institut, en raison de leurs activités dans le domaine médical ou vétérinaire, dans le domaine nucléaire, dans l’industrie non nucléaire ou dans la recherche. Soit un nombre de travailleurs en augmentation de 3,6% par rapport à 2009. Parallèlement, la dose collective a diminué de 5%.
Dans le détail, 95,8% de la population de travailleurs a reçu une dose annuelle inférieure à 1 millisievert (mSv), la limite fixée pour la population générale par le Code de la santé publique.
Parmi les 13.851 travailleurs ayant reçu des doses supérieures, 1.644 (soit 0,5%) ont reçu une dose supérieure à 6 mSv et 8 une dose supérieure à 20 mSv, la limite fixée pour les travailleurs exposés aux radiations. Ce dernier chiffre est en baisse constante depuis plusieurs années. En 2009, 14 personnes avaient reçu des doses de plus de 20 mSv, 16 en 2008, 22 en 2007, 26 en 2006 et 40 en 2005.
Pour l'IRSN, ces chiffres confirment le bon fonctionnement global du dispositif national de radioprotection des travailleurs.
La répartition des doses est toutefois très inégale en fonction des secteurs d'activité. Les travailleurs du nucléaire, y compris les sous-traitants, représentent 30% de l’effectif total surveillé et reçoivent les doses individuelles moyennes les plus élevées (respectivement 0,36 et 0,51 mSv en 2010).
Dans le domaine médical et vétérinaire, qui regroupe la majorité des effectifs surveillés (61%), la dose individuelle moyenne reste faible (0,1 mSv en 2010). Dans le domaine de la recherche, les doses individuelles sont en moyenne inférieures à 0,1 mSv.
Les cas de dépassement des limites réglementaires (corps entier et extrémités) sont majoritairement rencontrés dans le domaine médical, puis dans celui de l’industrie non nucléaire. Les domaines de la recherche et du nucléaire sont chacun concernés par un cas de dépassement en 2010.
L’analyse des données 2010 montre que si les résultats de la surveillance dosimétrique individuelle de tous les travailleurs exposés sont enregistrés dans le fichier national SISERI, il existe des lacunes dans l’information concernant l’activité précise de ces travailleurs, «qui sont autant de freins à une meilleure connaissance de l’exposition dans certains secteurs». Et le rapport de l’IRSN de préciser qu’«il est impossible, par exemple, de distinguer l’activité de radiologie interventionnelle de celle de la radiologie médicale, ou l’activité de sous-traitance dans l’industrie de celle sur les installations nucléaires».
En ce qui concerne le nombre de cas avérés de contamination interne, il reste faible. En 2010, 15 travailleurs ont eu une dose engagée supérieure à 1 mSv -la dose engagée est la dose délivrée sur toute la durée pendant laquelle le radionucléide est présent dans l’organisme. La plus forte dose engagée enregistrée est égale à 14 mSv.
Enfin, l’exposition à la radioactivité naturelle des personnels navigants a été mesurée. En 2010, le bilan dosimétrique du personnel de l’aviation civile soumis aux rayonnements cosmiques a inclus les données de 19.532 travailleurs de 3 compagnies. Ces doses individuelles sont calculées par les compagnies aériennes, à partir des plans de vols. Conclusion: la dose individuelle moyenne est stable par rapport à 2009 (2,1 mSv). Stable également, le taux (85%) de personnels navigants ayant reçu une dose efficace annuelle supérieure à 1 mSv, la dose individuelle maximale s’élevant à 4,9 mSv.
- krolik
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Re: [Nucléaire] Nucléaire et sécurité, j'ai comme un doute.
Un accident rara pendant la visite décennale de Penly.
@+
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27 octobre 2011 | Par Jade Lindgaard
Un salarié prestataire de la centrale nucléaire de Penly a été victime d'une contamination externe d'une exceptionnelle intensité au début du mois d'octobre. Il a reçu au niveau du visage une dose de Cobalt 60, évaluée à environ 430 millisieverts (mSV) par le médecin du travail. C'est une quantité très importante et tout à fait inhabituelle, au point que l'autorité de sûreté du nucléaire (ASN) a déclaré lundi 24 octobre l'incident et l'a classé au niveau 1 de l'échelle INES qui évalue de 0 à 7 la gravité des dysfonctionnements des installations nucléaires (voir ici le communiqué de l'ASN).
Chaque travailleur du nucléaire est soumis à des limites réglementaires de dose à ne pas dépasser dans l'année. Pour la globalité du corps, ce plafond s'établit à 20mSV sur douze mois cumulés. Pour la dose « à la peau », mesurée aux extrémités du corps, le seuil à respecter est beaucoup plus élevé, à 500 mSV. L'agent concerné par cette contamination a donc reçu en une seule fois quasiment la totalité de ce qu'il est autorisé à encaisser sur douze mois consécutifs. Selon l'ASN, il fait l'objet d'un suivi médical « préventif », et a repris le travail sur le site, mais dans la salle des machines, en dehors de la zone contrôlée, potentiellement irradiante et contaminante. Selon les examens médicaux qu'il a subis, cette contamination est restée externe, c'est-à-dire que les poussières radioactives retrouvées sur son visage sont restées à l'extérieur de son corps, et n'ont pas pénétré l'intérieur de son organisme. C'est la première fois qu'une telle dose est « prise » par un agent en une seule fois sur la centrale de Penly, précise un porte-parole de la direction de la centrale.
Dans le bâtiment réacteur de la centrale de Penly (EDF)
Il s'agit d'un logisticien, travaillant depuis trois ans en zone nucléaire, et employé par la société SPIE-DEN (« démantèlement et environnement nucléaire »). D'après les informations de Mediapart, il semble qu'après sa contamination, il se soit vu offrir un contrat à durée indéterminée alors qu'il était prévu qu'il bénéficie d'un contrat d'intérim d'un peu moins d'un an.
Il intervient dans le cadre de l'arrêt décennal du réacteur n°1 de la centrale de Penly – tous les dix ans, les tranches nucléaires font l'objet d'une révision de fond en comble qui fait travailler des centaines de prestataires. Environ 2500 personnes travaillent à cette visite décennale à Penly, contre un effectif habituel de 800 personnes.
Cruelle ironie du sort
Que s'est-il passé le 11 octobre 2011 ? Par une cruelle ironie du sort, l'agent a été contaminé alors qu'il manipulait du matériel servant à protéger les autres travailleurs des rayonnements ionisants : il était chargé de « retirer, dans un local du bâtiment réacteur, des matelas de plomb qui avaient été installés avant le début des travaux de maintenance », explique le communiqué de l'ASN. D'après l'enquête des inspecteurs de la division de Caen de l'ASN, les particules de Cobalt 60 dégagées par les matelas de plomb proviennent du circuit primaire du réacteur. « Le chantier se trouve à proximité du circuit primaire du réacteur, comme nous sommes en visite décennale, le circuit primaire fait l'objet de montages et de démontages, c'est lors de ces opérations que la contamination des matelas a eu lieu », explique Simon Huffeteau, directeur de la division de Caen de l'ASN.
Le gendarme du nucléaire n'a pas repéré d'irrégularités dans l'application des règles de radioprotection concernant le prestataire. A la suite de cet accident, EDF, exploitant de la centrale de Penly, a réalisé une cartographie des éventuels points de contamination dans le bâtiment réacteur.
Durant le même arrêt de tranche, trois autres personnes ont elle aussi été victimes de contamination, interne cette fois, lors de deux interventions différentes. Il s'agit de « légères traces », explique un communiqué de la direction de la centrale, d'une « valeur très inférieure au quarantième de la limite réglementaire annuelle fixée à 20 mSv sur 12 mois glissants ». Contactée par Mediapart, la direction de la centrale précise que la dose était d'environ 0,1 mSV, sans pouvoir préciser de quels radionucléides il s'agissait.