Energies…le regard de Total

[kraveunn]

Salut à tous,

Quelques extraits de la revue officielle intérieure de Total France : « Energies » (des idées, des actions, des hommes…le regard de Total.), N° 10 Décembre 2006.

Extraits de l’éditorial :

Citation:
… « l’industrie pétrolière depuis un siècle et demi n’a cessé de repousser les frontières technologiques. Malgré tout, des incertitudes se font jour : découvertes insuffisantes, gisement de plus en plus difficiles d’accès alors que la consommation ne cesse de croître.
Compagnies pétrolières et pays producteurs sont conscients de la nécessité de satisfaire durablement la demande mondiale. Une nécessité qui rime pour les compagnies pétrolières internationales avec le développement de technologies nouvelles pour exploiter au mieux les réserves et développer de nouvelles ressources comme les bruts lourds ou les gisements des grands fonds. Les mutations technologiques passées tendent à prouver que l’industrie a su jusqu’ici surmonter les difficultés rencontrées… son objectif (Total) : prolonger la durée de vie des champs en exploitation, augmenter le taux de récupération, exploiter le pétrole et le gaz de l’extrême de manière plus fine de façon à augmenter les ressources par une gestion optimisée des réserves, exploiter les ressources non conventionnelles si abondantes. » Parlant de la flambée du baril et du fléchissement à l’été 2006 : « une baisse durable ? Les experts se gardent bien de jouer les augures. »

« La quête du pétrole « de l’extrême », les voies d’avenir annonciatrices d’opportunités nouvelles sont nombreuses et leur exploitation ouvre des perspectives inattendues laissant présager que Total et l’industrie pétrolière ont encore de beaux jours devant eux. »



Un dossier spécial sur la R&D « moteur de la croissance » (pétroles de l’extrèmes).

Incroyable, un article sur le pic : « des technologies pour repousser le peak-oil. »

Citation:
« Si la hausse du prix du pétrole suscite des inquiétudes et conduit à s’interroger sur l’avenir du pétrole, elle crée aussi des opportunités nouvelles. Ne donne-t-elle pas les moyens financiers de développer des techniques de pointe, propre à repousser le moment où la production mondiale amorcera son déclin ? Deux experts de l’institut français du pétrole (IFP) font le point. »

Extraits :

Citation:
« Le marché du pétrole souffre d’une double contradiction…demande des pays consommateurs…du côté de l’offre, des producteurs qui rechignent à augmenter leur production…par crainte de ne pouvoir écouler à terme et d’épuiser trop vite leur principale source de revenu.
Les majors…se heurtent au refus des pays détenteurs d’importantes réserves de s’ouvrir à l’investissement étranger.

Les investissements en exploration-production croissent…hausse et baisse des investissements survient avec un décalage de – mois à un an par rapport à la variation des cours. La nouveauté réside dans l’ampleur du mouvement, puisque, sur les 2 ou 3 dernières années, on a enregistré une hausse record du prix du baril…les investissements…n’ont pas suivi dans la même proportion. »
Résumé :

Les compagnies investissent surtout dans les zones ou domaines minier facilement accessible mer du nord, golf du Mexique et de guinée) et devront bientôt augmenter au moyen orient et Amérique latine (difficiles d’accès = géopolitique).

L’offshore représente 40 % des dépenses de capital investissement (exploitation-production et demain, les investissements dans les pétroles les plus difficiles à produire (très grands fonds, très enfouis, etc.)

« Pour éviter les crises, il va falloir mobiliser les ressources supplémentaires » : améliorer le taux de récupération du pétrole conventionnel (30 % et de 10 à 50 % selon les sites et les techniques employées). « Augmenter d’un point le taux de récup permet de gagner » 2 ans de » conso mondiale.

« Nous allons rentrer dans une période de mobilisation des ressources non conventionnelles : bruts extra-lourds et sables asphaltiques. » Les réserves récupérables en non conventionnel, seraient équivalentes aux réserves de l’Arabie saoudite.

Les techniques misent en œuvre seront forte consommatrices d’eau et d’énergie. « Ces contraintes limitent l’accroissement rapide de la part de ces pétroles dans la prod mondiale ».

« Pour éviter les crises, il faudra aussi maîtriser la demande en développant des technologies plus efficaces énergétiquement. A terme, il s’agit d’être moins dépendant des hydrocarbures. Les systèmes énergétiques se caractérisants par leur très grande inertie, le problème sera de gérer la transition vers un monde où les hydrocarbures seront rares et chers. Ceci rendra la mobilisation des pétroles plus difficiles à produire de plus en plus stratégique. Une phase qui s’annonce longue…le monde utilisera encore longtemps des combustibles fossiles…le pétrole restera …une source d’énergie importante pour le transport, tout comme le gaz naturele et le charbon pour l’électricité….le développement des techniques de captage et de stockage du CO2 prend donc tout son sens. »

« Le paradoxe voudrait peut être que nous entrions dans l’âge d’or du pétrole, avec un prix du baril durablement élevé, avec des technologies en exploration et production de plus en plus sophistiquées, ce qui conduira au développement et à l’exploitation de ressources non conventionnelles aujourd’hui difficilement accessibles.

[energy_isere]

merci kraveunn pour ces extraits.

Aurait tu un lien internet, ou bien c'est une version papier auxquel tu as eu accés ?

[Environnement2100]

« Le marché du pétrole souffre d’une double contradiction…demande des pays consommateurs…du côté de l’offre, des producteurs qui rechignent à augmenter leur production…par crainte de ne pouvoir écouler à terme et d’épuiser trop vite leur principale source de revenu.
Les majors…se heurtent au refus des pays détenteurs d’importantes réserves de s’ouvrir à l’investissement étranger..

Ce phénomène se confirme de plus en plus, il est la source principale de la déformation de la Courbe de Hubbert chère aux peakistes.

Les producteurs de pétrole, sans être forcément mieux au courant que le reste de la planète sur la date excate du Pic, ont forcément l'appréhension de rater ce moment historique, autour duquel les bénéfices des exportateurs, eux aussi, vont piquer. Grande est donc la tentation de "manipuler" cette date, pour rester le plus longtemps possible dans la phase ascendante des bénéfices.

Pour ce faire, l'organisation artificielle et raisonnable de la pénurie est une arme évidente. La courbe de Hubbert est ainsi écrasée et décalée vers la droite, au point de ne plus du tout répondre à la formule consacrée.

Je proposerais bien, comme indicateur supplémentaire de Pic, le fléchissement des bénéfices des pays producteurs, mais j'ai beaucoup de mal à mesurer cette valeur.

[kraveunn]

merci kraveunn pour ces extraits.

Aurait tu un lien internet, ou bien c'est une version papier auxquel tu as eu accés ?

Version papier

[ABC]

« Le marché du pétrole souffre d’une double contradiction…demande des pays consommateurs…du côté de l’offre, des producteurs qui rechignent à augmenter leur production…par crainte de ne pouvoir écouler à terme et d’épuiser trop vite leur principale source de revenu.
Les majors…se heurtent au refus des pays détenteurs d’importantes réserves de s’ouvrir à l’investissement étranger..

Ce phénomène se confirme de plus en plus, il est la source principale de la déformation de la Courbe de Hubbert chère aux peakistes.

Les producteurs de pétrole, sans être forcément mieux au courant que le reste de la planète sur la date excate du Pic, ont forcément l'appréhension de rater ce moment historique, autour duquel les bénéfices des exportateurs, eux aussi, vont piquer. Grande est donc la tentation de "manipuler" cette date, pour rester le plus longtemps possible dans la phase ascendante des bénéfices.

Pour ce faire, l'organisation artificielle et raisonnable de la pénurie est une arme évidente. La courbe de Hubbert est ainsi écrasée et décalée vers la droite, au point de ne plus du tout répondre à la formule consacrée.

Je proposerais bien, comme indicateur supplémentaire de Pic, le fléchissement des bénéfices des pays producteurs, mais j'ai beaucoup de mal à mesurer cette valeur.

Je ne suis pas bien sûr que les bénéfices piqueront en même temps que la production. Le peak risque d'être accompagné d'une hausse des cours, ce qui peut fort bien compenser la baisse de la production.

Par contre d'idée que les différents pays producteurs vont se modérer afin de ne pas tout dilapider d'un coup est assez probable. Je me demande même si on ne peut pas considérer que cette attitude a commencé en 1973, étant donné que c'est à cette époque que la courbe se déforme par rapport à celle de Hubbert.

[Tiennel]

1973 a démontré à l'OPEP qu'il détenait une arme formidable vis-à-vis de l'Occident, mais qu'elle risquait d'anéantir l'OPEP si elle était mal utilisée : c'est la fameuse "destruction de demande" provoquée par des prix trop hauts, qui détruit les revenus pétroliers par effet de conséquence.

L'OCDE, par son âme damnée l'AIE, a soigneusement entretenu l'OPEP dans l'erreur jusqu'en 2003. Là, les USA sont joyeusement partis faire la guerre en Irak, ce qui risquait de faire flamber les prix à la moindre fausse manoeuvre (par exemple, un missile perdu sur un terminal pétrolier).

L'OPEP s'est alors dit que, connaissant la rationalité yankee, ce risque devait avoir été mesuré, et donc que le pétrole pouvait désormais devenir cher sans que la demande ne se détruise.

L'OPEP cessa donc de faire en sorte que son offre précède la demande, en investissant le minimum syndical, et le prix du pétrole commença à monter, monter...