par GillesH38 » 12 janv. 2025, 11:35
LeLama a écrit : ↑12 janv. 2025, 11:01
Une remarque perso aussi, qui est effleuree, mais peu developpée, c'est la qualité de vie associée aux low tech.
J'ai pour ma part essayé la décroissance, et ce n'est pas possible pour moi. C'est une impression de renoncement et de privation continuel.
Si on change le mot décroissance par "simplicité volontaire" et qu'on met en oeuvre cette simplicité volontaire par les low tech, la vie devient tres creative, amusante. Chacun choisit ce qui le motive, nous avons tous des gouts differents. Mais si fais une part de ta nourriture, tes peintures, de la couture, que tu vas au boulot a pied ou a velo en vivant davantage dehors, c'est une vie extremement creative et pas une sensation de renoncement comme la décroissance.
Mon constat est que le sentiment d'urgence que j'avais auparavant a disparu. Je pense que ce sentiment d'urgence est lié à la non réalisation de taches quotidiennes. C'est probablement un sentiment qu'on a tous ressenti : celui de ne pas avoir assez travaillé, et d'etre face a un mélange de vide et de culpabilité parce qu'on n'a pas fait les taches qu'on devait faire. En nous privant de taches a faire, la société consumériste et high-tech amplifie ce sentiment. Il y a des bullshit life comme il y a des bullshit jobs, une vie remplie par des taches qui n'ont plus trop de sens. A l'inverse, le processus de creation avec tes mains te donne un sentiment d'accomplissement, de maitrise de ta propre vie, et de sens.
Cet image d'un homme "artisan" n'est pas un homme nouveau. C'est au contraire un homme comme il en a toujours existé et qui ne devient rare que dans la société occidentale la plus récente.
ce qui me frappe dans ce que tu décris; c'est que c' est une vie d'une catégorie de population extrêmement restreinte dans le monde : celle d'occidentaux aisés, qui n'ont pas de souci d'argent, qui vivent dans une société globalement riche qui leur assure approvisionnement en énergie, en nourriture, en soins, en éducation gratuite, qui n'ont pas à se battre pour ça, et qui soignent leur mal être et leur culpabilité de riches en s'occupant à de menus travaux manuels.
Je ne te fais aucun reproche de ce mode de vie, bien sûr, pas plus qu'à d'autres. Je te fais juste remarquer que les gens vivent des situations extrêmement différentes et des cultures extrêmement différentes, que ça va du paysan africain qui doit péniblement cultiver les champs pour gagner juste de quoi survivre jusqu'à l'hypermilliardaire américain qui fait 10 fois le tour de la planète par an, et que pour la grande majorité des humain, ton mode de vie est complètement en dehors de tout ce qu'ils peuvent envisager. Le donner en "exemple" ne sert strictement à rien, ce serait de toutes façons impossible que tout le monde vive pareil.
Ce qui est marrant c'est que tu prends ma position comme une "prescription" aux autres de ne rien changer, alors que justement ma position est de NE PAS être prescripteur. Mais comme toi tu fonctionnes avec l'idée qu'il faudrait dire aux autres comment vivre, tu ne comprends pas que je ne le fasse pas. Ou alors tu le comprends inconsciemment mais tu ne l'acceptes pas, du coup tu transformes mon discours pour prétendre que je suis "méchant" parce que je prescris de ne rien changer. Mais encore une fois je ne prescris rien, je ne donne aucun mode de vie en "modèle", parce que ça ne sert strictement à rien. Aucun mode de vie ne peut etre érigé en modèle universel. Je me contente d'observer la variété du monde et de conclure qu'il y a suffisamment de gens qui veulent augmenter leur consommation (même si ce n'est pas ton cas) pour savoir que la croissance ne s'arrêtera pas avant que l'épuisement des ressources n'y mette fin.
[quote=LeLama post_id=2405210 time=1736676100 user_id=1136]
Une remarque perso aussi, qui est effleuree, mais peu developpée, c'est la qualité de vie associée aux low tech.
J'ai pour ma part essayé la décroissance, et ce n'est pas possible pour moi. C'est une impression de renoncement et de privation continuel.
Si on change le mot décroissance par "simplicité volontaire" et qu'on met en oeuvre cette simplicité volontaire par les low tech, la vie devient tres creative, amusante. Chacun choisit ce qui le motive, nous avons tous des gouts differents. Mais si fais une part de ta nourriture, tes peintures, de la couture, que tu vas au boulot a pied ou a velo en vivant davantage dehors, c'est une vie extremement creative et pas une sensation de renoncement comme la décroissance.
Mon constat est que le sentiment d'urgence que j'avais auparavant a disparu. Je pense que ce sentiment d'urgence est lié à la non réalisation de taches quotidiennes. C'est probablement un sentiment qu'on a tous ressenti : celui de ne pas avoir assez travaillé, et d'etre face a un mélange de vide et de culpabilité parce qu'on n'a pas fait les taches qu'on devait faire. En nous privant de taches a faire, la société consumériste et high-tech amplifie ce sentiment. Il y a des bullshit life comme il y a des bullshit jobs, une vie remplie par des taches qui n'ont plus trop de sens. A l'inverse, le processus de creation avec tes mains te donne un sentiment d'accomplissement, de maitrise de ta propre vie, et de sens.
Cet image d'un homme "artisan" n'est pas un homme nouveau. C'est au contraire un homme comme il en a toujours existé et qui ne devient rare que dans la société occidentale la plus récente.
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ce qui me frappe dans ce que tu décris; c'est que c' est une vie d'une catégorie de population extrêmement restreinte dans le monde : celle d'occidentaux aisés, qui n'ont pas de souci d'argent, qui vivent dans une société globalement riche qui leur assure approvisionnement en énergie, en nourriture, en soins, en éducation gratuite, qui n'ont pas à se battre pour ça, et qui soignent leur mal être et leur culpabilité de riches en s'occupant à de menus travaux manuels.
Je ne te fais aucun reproche de ce mode de vie, bien sûr, pas plus qu'à d'autres. Je te fais juste remarquer que les gens vivent des situations extrêmement différentes et des cultures extrêmement différentes, que ça va du paysan africain qui doit péniblement cultiver les champs pour gagner juste de quoi survivre jusqu'à l'hypermilliardaire américain qui fait 10 fois le tour de la planète par an, et que pour la grande majorité des humain, ton mode de vie est complètement en dehors de tout ce qu'ils peuvent envisager. Le donner en "exemple" ne sert strictement à rien, ce serait de toutes façons impossible que tout le monde vive pareil.
Ce qui est marrant c'est que tu prends ma position comme une "prescription" aux autres de ne rien changer, alors que justement ma position est de NE PAS être prescripteur. Mais comme toi tu fonctionnes avec l'idée qu'il faudrait dire aux autres comment vivre, tu ne comprends pas que je ne le fasse pas. Ou alors tu le comprends inconsciemment mais tu ne l'acceptes pas, du coup tu transformes mon discours pour prétendre que je suis "méchant" parce que je prescris de ne rien changer. Mais encore une fois je ne prescris rien, je ne donne aucun mode de vie en "modèle", parce que ça ne sert strictement à rien. Aucun mode de vie ne peut etre érigé en modèle universel. Je me contente d'observer la variété du monde et de conclure qu'il y a suffisamment de gens qui veulent augmenter leur consommation (même si ce n'est pas ton cas) pour savoir que la croissance ne s'arrêtera pas avant que l'épuisement des ressources n'y mette fin.