BNP Paribas va réduire son empreinte carbone grâce aux radiateurs numériques de Qarnot computing
23 Mars 2015 enerzine
BNP Paribas s'associe à Qarnot computing, une start-up française, dans le but de valoriser l'énergie consommée par ses serveurs informatiques pour chauffer gratuitement plusieurs lieux en région parisienne.
A l'origine du premier radiateur numérique, Qarnot computing propose une solution innovante permettant d'utiliser la chaleur produite par des processeurs pour chauffer gratuitement des installations industrielles ou des habitations telles que des logements sociaux.
Aujourd'hui, les serveurs informatiques consomment 2% de l'électricité mondiale, dont 50% pour leurs systèmes de refroidissement, alors qu'une facture de chauffage moyenne atteint près de 1.700 € par an.
"Grâce à ce partenariat, BNP Paribas CIB réduit l'énergie consommée par ses serveurs informatiques en basculant une partie (5%) de ses calculs de risques sur la plateforme de Qarnot computing. La chaleur générée par ces radiateurs-serveurs est directement utilisée pour chauffer gratuitement et efficacement des habitations, bureaux et bâtiments publics. Qarnot permet ainsi à BNP Paribas de réduire de 75% l'empreinte carbone des calculs informatiques impliqués, car la chaleur rejetée est réutilisée et les serveurs n'ont plus besoin d'être refroidis" a déclaré David Sibai, Ingénieur Financier, Recherche Quantitative, BNP Paribas CIB.
Pour Laurence Pessez, Déléguée à la responsabilité sociale et environnementale, BNP Paribas : "Nous sommes fiers d'être la première institution bancaire française à nous engager au côté de Qarnot computing. En utilisant cette plateforme, BNP Paribas s'associe ainsi à une entreprise sociale dans le secteur du green IT et renforce ses activités de soutien aux entrepreneurs et petites entreprises. Cette initiative permet également d'incarner la volonté de BNP Paribas d'être à la fois innovante et responsable, contribuant ainsi à la transition énergétique."
L'utilisation de ces radiateurs est un choix responsable, un choix collectif et un choix d'avenir. Qarnot computing dimensionne son parc pour garantir à ses clients la puissance de calcul nécessaire tout au long de l'année, été comme hiver.
Explications
Un radiateur-ordinateur utilise les calories dégagées par le calcul des processeurs pour chauffer des habitations.
"Quand un ordinateur effectue des calculs, il dégage beaucoup de chaleur. Notre idée est simple : profiter directement de cette chaleur grâce à un radiateur-ordinateur" avait alors déclaré Paul Benoit, créateur de la start-up Qarnot Computing dans l'Emission de solutions de la MACIF.
"Dans ce radiateur unique au monde, les résistances électriques qui transforment chaque watt d'électricité en chaleur dans un radiateur électrique normal sont remplacées par des processeurs de calcul. Ils produisent la même quantité de chaleur, tout en effectuant une opération intelligente. Plus l'utilisateur monte le chauffage, plus les microprocesseurs pourront effectuer des calculs, tous les radiateurs étant reliés à Internet."
Cette capacité de calcul est vendue par Qarnot Computing aux entreprises et aux centres de recherche. Selon la société, les calculs que réclame la réalisation d'un film d'animation en 3D permettraient de chauffer plusieurs milliers de logements pendant un an.
Dans l'informatique, le marché du calcul intensif a été multiplié par dix en cinq ans. Or, l'énergie coûte très cher à transporter, mais l'acheminement des données est presque gratuit. C'est à partir de ce constat que Paul Benoit, un ingénieur polytechnicien, a eu l'idée d'utiliser la chaleur produite par les microprocesseurs pour chauffer des installations industrielles ou des habitations. Toutes les entreprises ont en effet besoin de calculs et de stockage de données. Elles s'appuient sur de puissants serveurs informatiques hébergés le plus souvent dans des data-centers. Les calculs dégagent alors une énorme quantité de chaleur, dont le refroidissement représente 80% du coût du bâtiment.
A l'inverse, Qarnot Computing propose une solution de calcul distribuée, répartie dans des radiateurs qui possèdent la puissance de 4 PC. Le chauffage induit est alors gratuit pour les habitants.
Paul Benoit estime que d'ici à cinq ans, 100 000 radiateurs correspondant à 20 000 logements, pourront être opérationnels.