Terres rares : Exploration et production miniére

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Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » Hier, 18:57

Comment le Brésil s'impose peu à peu comme une alternative à la Chine pour les terres rares

Raphaël Raffray 04 nov 2025

Alors qu’une guerre commerciale oppose Pékin à Washington, les terres rares se retrouvent au cœur d’un bras de fer technologique. Le Brésil, qui en détient les deuxièmes plus grandes réserves mondiales, espère tirer son épingle du jeu. Mais son manque d’infrastructures de raffinage et de capacités technologiques continue de semer le doute sur sa faculté à réellement concurrencer la Chine.
A-t-on enfin trouvé le nouvel eldorado? Longtemps recherché par les explorateurs à travers toute l’Amérique du Sud, il ne s’agit pas d’or cette fois, mais bien de terres rares. Et leur gisement se trouverait au Brésil.

Alors que Pékin a annoncé de nouvelles restrictions sur l’exportation de terres rares, ces minéraux essentiels aux semi-conducteurs, smartphones, véhicules électriques et autres technologies stratégiques, les États-Unis se sont immédiatement tournés vers d’autres sources pour éviter toute perturbation de leurs chaînes industrielles. Et ce, malgré les récentes annonces qui ont quelque peu apaisé les tensions.

Avec près de 70 % de la production mondiale et 90 % du raffinage des terres rares, la Chine dispose d’un levier commercial et géopolitique majeur, confirmant son rôle de puissance incontournable dans ce domaine. Les terres rares se trouvent ainsi principalement en Chine, mais aussi en Australie, en Russie, en Inde, au Vietnam et également au Brésil. Cependant, leur exploitation ne dépend pas seulement de la géologie : elle repose également sur les investissements, les technologies et le cadre réglementaire.

Des gisements stratégiques

"Quand on parle de réserves, il ne s’agit pas seulement de ce qui est présent dans le sol", explique Julie Michelle Klinger, professeure agrégée à l’Université du Delaware, à Rest of World. "On parle de ce qui est économiquement et politiquement viable à exploiter, ce qui dépend autant de la technologie et des financements que de la géologie". Aujourd’hui, les États-Unis importent environ 80 % de leurs besoins en terres rares depuis la Chine, la Malaisie et d’autres pays.

Le Brésil, qui possède les deuxièmes plus grandes réserves mondiales de terres rares, offre une alternative prometteuse aux approvisionnements asiatiques. Concentrés principalement dans l’État de Goiás, ses gisements d’argile ionique présentent plusieurs avantages: ils sont plus faciles et moins polluants à extraire que ceux de roche dure, et renferment des concentrations significatives d’éléments stratégiques essentiels comme le dysprosium ou le terbium, indispensables aux aimants haute performance et aux technologies de pointe.

Toutefois, deux obstacles majeurs freinent pour l’instant la capacité des États-Unis à sécuriser une source alternative. D’abord, la mine de Serra Verde demeure le seul site exploitable hors d’Asie capable de produire des terres rares lourdes à partir d’argile ionique. Malgré un investissement de 150 millions de dollars américains et britanniques, destiné à réduire la dépendance occidentale à la Chine, la production actuelle est déjà sous contrat avec Pékin, limitant la disponibilité pour les pays occidentaux.

Le second frein est d’ordre géopolitique: les relations tendues entre les présidents Donald Trump et Luiz Inácio Lula da Silva compliquent la coopération stratégique nécessaire pour développer pleinement ce gisement. Ces rivalités politiques pourraient ralentir ou compromettre les efforts occidentaux pour diversifier leurs chaînes d’approvisionnement en terres rares, essentielles à leur souveraineté technologique.

Le Brésil en quête de technologie

Dans ce contexte mondial tendu, le Brésil veut se positionner comme un acteur clé capable de répondre à la demande croissante en terres rares. Raul Jungmann, président de l’Institut minier brésilien, souligne qu’"avec une politique minière globale (de l’industrialisation à la logistique), nous pouvons surmonter les obstacles tels que les connaissances géologiques limitées et le faible financement". Il insiste aussi sur la nécessité de "partenariats avec d’autres pays pour les investissements et le transfert de technologies afin d’optimiser la production brésilienne".

Francisco Valdir Silveira, directeur du Service géologique du Brésil, rappelle à Rest of World que "dans les années 1990, le Brésil figurait parmi les pays les plus avancés dans la filière des terres rares". Selon lui, "le principal défi aujourd’hui n’est pas le manque de minerai, mais le manque de technologies intégrées". Il affirme que le pays a “la capacité d’accroître considérablement l’exploitation si nous investissons dans la recherche, en créant usines, emplois, universités, centres technologiques et en formant une main-d’œuvre qualifiée".

Mais le Brésil accuse toujours un retard stratégique. Fernando Landgraf, expert en minéraux et professeur à l’Université de São Paulo, explique: "nous sommes en retard dans un secteur désormais au cœur d’un conflit mondial, où la Chine ferme son marché et les États-Unis investissent massivement chez eux". Il conclut qu’"il serait très intéressant que les États-Unis investissent dans une coentreprise de raffinage des terres rares au Brésil, pour y ajouter de la valeur".

Un moyen de peser sur les négociations tarifaires

Le Brésil cherche depuis des décennies à développer une stratégie autour des minéraux critiques, mais avec peu de résultats. Une alliance stratégique avec les États-Unis pourrait relancer le secteur grâce à des coentreprises, accords d’approvisionnement et financements, une question qui sera au centre des discussions entre les ministres des Affaires étrangères avant la première rencontre bilatérale Trump-Lula.

Lula pourrait utiliser les terres rares comme levier pour obtenir la levée des lourds tarifs douaniers américains, tout en veillant à développer des capacités nationales de raffinage et de production d’aimants pour rassurer son Parti des travailleurs. Pour les États-Unis, tout approvisionnement alternatif qui limite la domination chinoise est stratégique, tandis que le Brésil pourrait enfin donner un véritable élan à son industrie des terres rares, encore quasi inexistante malgré d’importantes réserves.
https://www.bfmtv.com/tech/comment-le-b ... 40457.html

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 01 nov. 2025, 10:44

kercoz a écrit :
01 nov. 2025, 07:49

Un bon lien sur ce sujet:
https://www.vie-publique.fr/parole-dexp ... et-leurope
Effectivement, bonne introduction au sujet. ;)

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par kercoz » 01 nov. 2025, 07:49

Au vu du ratio extraction/ affinage des terres rares en chine, il semble bien plus difficile de les rafiner que de les extraire.

Un bon lien sur ce sujet:
https://www.vie-publique.fr/parole-dexp ... et-leurope

//Aujourd'hui, ce sont les difficultés à les extraire et à les raffiner qui les rendent rares :

pour extraire 1 kilo de gallium, il faut casser 50 tonnes de roches, pour 1 kilo de Lutecium, il s'agit de 1 200 tonnes de roches ;
leur raffinage passe par l'utilisation d'acides sulfuriques et nitriques, qui contaminent les eaux et les sols avoisinants, générant chez les humains cancers, malformations et infertilité ;
leur contenu en thorium ou en uranium radioactif constitue une autre source de pollution, qui a justifié l'arrêt des activités de la raffinerie de terres rares à La Rochelle (Rhône-Poulenc), délocalisées en Chine. Dans les années 1980 l'usine purifiait 50% du marché mondial de terres rares.////////////

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 01 nov. 2025, 02:02

suite de ce post du 14 sept 2024 : http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopi ... 0#p2398640
Un projet de terres rares à 326 millions $ à nouveau retardé en Afrique du Sud

Agence Ecofin 28 oct 2025

Face à la domination de la Chine dans les terres rares, les pays occidentaux mettent de plus en plus l'accent sur la sécurisation des sources de production. Une dynamique qui oriente les projecteurs vers l’Afrique et ses nouveaux projets, dont Phalaborwa.

En Afrique du Sud, la compagnie minière britannique Rainbow Rare Earths prévoit désormais pour 2026 la finalisation de l’étude de faisabilité définitive (DFS) de son projet de terres rares Phalaborwa. L’annonce faite le lundi 27 octobre dans son rapport financier, marque un nouveau report dans le calendrier de cette étude technique dont l’achèvement était initialement prévu pour le premier semestre 2025.

En mars dernier, la société avait déjà repoussé cette échéance à fin 2025. Si les raisons de cette nouvelle mise à jour n’ont pas été précisées, cette situation peut posiblement s’expliquer par les défis rencontrés dans l’implémentation du procédé d’exploitation choisi. Pour exploiter Phalaborwa, Rainbow Rare Earths compte en effet extraire les terres rares non pas d’un minerai brut, mais de résidus industriels appelés « phosphogypses ». L’idée étant de mettre en place une méthode économiquement viable et réduisant les coûts de production.

La finalisation de la DFS devrait, apprend-on, ouvrir la voie vers le financement du projet, en vue d’un démarrage de la phase de construction en 2027. Selon une étude préliminaire publiée fin 2024, Phalaborwa devrait nécessiter un investissement de 326 millions USD. Ce financement recouvrable sur 2 ans, devrait soutenir le développement d’une mine capable de produire annuellement environ 1900 tonnes d’oxydes de terres destinés aux aimants, sur une durée de vie de 16 ans.

De quoi en faire une source de production de terres rares hors Chine, le leader mondial en matière de production et de raffinage de ces métaux stratégiques pour la transition énergétique mondiale. Rappelons que le projet bénéficie déjà du soutien de l’agence américaine DFC, qui s’est engagée à y injecter 50 millions USD via la société d’investissement TechMet.
https://www.agenceecofin.com/actualites ... que-du-sud

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 26 oct. 2025, 15:07

Prospect de terre rare au Kenya : Mrima Hill
Global race for rare earths comes to Kenya's Mrima Hill

Mary KULUNDU 26 October 2025

........................
https://uk.finance.yahoo.com/news/globa ... 35653.html


Au Kenya, cinq petits villages et une forêt au cœur de la course mondiale aux terres rares
Kwale (Kenya). Kwale (Kenya) - Près de la côte kényane, cinq petits villages et une forêt se retrouvent malgré eux au coeur d'un jeu géostratégique global, impliquant notamment Chine et Etats-Unis, le sol sur lequel ils s'enracinent regorgeant de terres rares.
Par AFP
Publié le 26/10/2025
https://www.lexpress.fr/informations/au ... CUCTID64U/

avec du Niobium en prime.
https://en.wikipedia.org/wiki/Mrima_Hill_mine

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 24 oct. 2025, 23:16

suite de ce post du 30 aout 2025 : http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopi ... 6#p2415836
L’intérêt américain pour les terres rares de Longonjo en Angola se précise avec un nouvel accord

Agence Ecofin 22 oct 2025

Pour réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine dans la fourniture des minéraux critiques, les États-Unis multiplient initiatives et accords stratégiques. En Afrique notamment, l’intérêt américain se porte déjà sur le nickel et les terres rares.

Pensana a annoncé ce mercredi 22 octobre la signature d’un protocole d’accord avec la société Vacuumschmelze GmbH & Co. KG (VAC), spécialisée dans la production d’aimants permanents. L’initiative vise à établir aux États-Unis « une chaîne d’approvisionnement de la mine à l’aimant », intégrant notamment la production de la future mine de terres rares Longonjo. L’intérêt américain pour cet actif en cours de développement en Angola se renforce ainsi, quelques mois après l'annonce d'un accord similaire avec ReElement.

Dans le détail, le protocole d’accord porte sur l'achat par VAC du carbonate mixte de terres rares (MREC) de Longonjo pour « une durée initiale de cinq ans, renouvelable et assortie d’un prix à convenir ». VAC compte utiliser la matière première pour soutenir la production d’aimants dans son usine eVAC Magnetics, basée en Caroline du Sud.

Les volumes à livrer n’ont pas été spécifiés. On sait cependant que le protocole d’accord signé avec ReElement prévoit la livraison annuelle de 20 000 tonnes de MREC sur cinq ans. Si ces accords ne sont pas encore juridiquement contraignants (les termes définitifs devant être discutés entre les parties prenantes), ils partagent un objectif commun. Celui de répondre à la demande intérieure en terres rares des USA, dans un contexte où Washington cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine, principal fournisseur mondial de ces métaux.

« Ce nouveau partenariat entre VAC et Pensana représente une avancée majeure dans la lutte pour le renforcement et la diversification de la chaîne d'approvisionnement occidentale en minéraux de terres rares. […] Cet accord reflète non seulement l'engagement de VAC à bâtir une chaîne d'approvisionnement complète, de la mine à l'aimant, qui répondra à la demande croissante en minéraux de terres rares. Il illustre également la manière dont nous y parviendrons pour renforcer la sécurité nationale et économique des USA » a déclaré Troy Thacker, président exécutif d’eVAC.

Longonjo, dont la mise en service est prévue pour début 2027, devrait afficher une capacité de production annuelle de 20 000 tonnes de MREC. Une phase d’extension en cours de planification devrait en porter la production à 40 000 tonnes par an. Pensana a déjà conclu des accords avec le fonds souverain angolais (FSDEA), l’AFC et la Banque sud-africaine Absa pour sécuriser les 268 millions USD nécessaires au développement du projet. En dehors des USA, notons que des protocoles d'accord ont également été signés avec les sociétés japonaises Toyota Tsusho et Hanwa.
https://www.agenceecofin.com/actualites ... vel-accord

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 22 oct. 2025, 22:48

Terres rares: l'accord Washington-Canberra peut défier la domination chinoise, selon un patron du secteur

AFP •22/10/2025

La domination chinoise sur la production de terres rares pourrait bientôt être remise en cause par le rapprochement australo-américain, estime mercredi dans un entretien à l'AFP le patron de la société minière australienne Arafura Rare Earths (ex-Arafura Resources), Darryl Cuzzubbo.

Les Etats-Unis et l'Australie ont signé lundi à Washington un accord sur les minéraux critiques dont le sous-sol australien regorge, Canberra se posant ainsi en alternative fiable pour son allié Washington, qui cherche à se libérer de l'étau de Pékin qui règne en maître sur ce marché crucial pour l'industrie mondiale - de la fabrication de panneaux solaires, à celle de missiles de précision.

"La Chine contrôle essentiellement le marché des terres rares en contrôlant les prix", indique M. Cuzzubbo à l'AFP.

"Le problème, c'est que la Chine montre qu'elle va utiliser son contrôle à 90% de la production de terres rares comme un outil géopolitique", souligne-t-il.

Non seulement la Chine détient un quasi-monopole sur la production de terres rares, mais elle dispose en plus d'un moyen de pression considérable en étant pratiquement le seul pays capable de raffiner ces métaux à l'échelle industrielle.

Etats-Unis, Allemagne ou Corée du Sud... Les pays manufacturiers recherchent depuis longtemps des partenaires alternatifs à la puissance asiatique.

Et l'accord Washington-Canberra ouvre la voie à d'autres chaînes d'approvisionnement, s'enthousiasme M. Cuzzubbo.

"Cela donne alors aux investisseurs l'assurance que ces pays partageant les mêmes préoccupations qu'eux agiront pour contrer le contrôle de la Chine."

Avec l'accord lundi, les Etats-Unis ont accepté de contribuer au financement d'une série de projets liés aux terres rares en Australie en échange d'un accès préférentiel aux minéraux extraits.

Car si elle excelle dans l'extraction, l'Australie peine à traiter ces minéraux critiques sur son territoire. Plus de 90% de son lithium est expédié chaque année vers les gigantesques raffineries chinoises.

Arafura possède l'un des premiers projets à recevoir un financement dans le cadre de l'accord Washington-Canberra et vise à augmenter rapidement sa capacité de raffinage.

Une autre entreprise australienne, Lynas Rare Earths, a déjà signé un contrat de 258 millions de dollars américains (223 millions d'euros) pour la construction d'une raffinerie de terres rares au Texas.

"Il va y avoir une sorte de jeu avec la Chine tant que cette chaîne d'approvisionnement diversifiée ne sera pas en place", anticipe Darryl Cuzzubbo.

"Et la Chine va en tirer tout ce qu'elle peut, car elle sait que d'ici trois à cinq ans, elle commencera à perdre le contrôle", pense-t-il.

Pour les analystes, il est peu probable que l'Australie produise un jour des terres rares raffinées à l'échelle de la Chine - mais le développement de cette activité sur l'île de l'Océanie pourrait toutefois réduire l'emprise chinoise.

"L'Australie est le partenaire le plus important des États-Unis pour contrer la domination de la Chine dans le domaine des terres rares", a également estimé cette semaine le Centre for Strategic and International Studies, un organisme américain.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 19752dceb1

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 19 oct. 2025, 13:59

Zandkopsdrift j'en ai parlé seulement une fois le 22 aout 2015 viewtopic.php?p=379515#p379515

il y a effectivement un projet minier, voir https://frontierrareearths.com/the-zand ... t-project/
mais mining.com ne sort aucun article depuis 10 ans sur ce projet.

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 19 oct. 2025, 13:53

Terres rares : l’Afrique, potentielle gagnante des prix planchers étudiés par l’Europe
Une mise en place de prix planchers par l’Union européenne et le G7 pour contrer la domination chinoise sur les terres rares pourrait créer une nouvelle vague d’opportunités pour les projets africains dans le secteur.

Emiliano Tossou, Agence Ecofin
Publié le 17/10/25

L’UE poursuit ses efforts pour réduire sa dépendance à la Chine en matière d’approvisionnement en terres rares et développer des alternatives. Bruxelles et les pays du G7 envisagent dans ce cadre, de proposer des prix planchers pour soutenir la production de terres rares en dehors du géant asiatique. Une telle décision pourrait soutenir les plans de plusieurs compagnies occidentales présentes dans ce secteur en Afrique.

Les terres rares constituent un groupe de 17 métaux allant du néodyme et du praséodyme utilisés dans les aimants pour véhicules électriques et les éoliennes, au dysprosium et au terbium, essentiels pour l’aéronautique et la défense. Contrairement à ce que leur nom laisse entendre, elles sont disponibles sur tous les continents et sont extraites dans des dizaines de pays.

Guerre commerciale

La Chine est toutefois le plus grand détenteur de réserves prouvées, avec 36,7% des réserves mondiales. L’empire du Milieu représente jusqu’à 70% de la production mondiale de terres rares, 90% des capacités de raffinage et 92% de la production d’aimants à base de terres rares.

Pour l’Union européenne, cette domination chinoise se traduit par une dépendance à Pékin allant jusqu’à 100% pour les terres rares lourdes. Une situation que le gouvernement chinois exploite comme arme dans sa guerre commerciale contre les États-Unis, en imposant des restrictions à l’exportation qui affectent les industriels européens.

Selon des informations relayées le 23 septembre par Reuters, l’UE et les pays du G7 envisagent ainsi la mise en place de prix planchers afin d’éviter que la Chine pratique un dumping, c’est-à-dire la vente de terres rares à des prix artificiellement bas pour éliminer la concurrence.

« Plus de 96% des aimants en terres rares dans le monde sont produits en Chine. Cela signifie que le prix quotidien que vous voyez est essentiellement fixé par la Chine. Mais à mesure que de nouveaux projets voient le jour et que les tensions géopolitiques s'intensifient, nous nous attendons à l'émergence d'un mécanisme de fixation des prix distinct, non chinois », explique à notre rédaction William Izod, directeur commercial de la compagnie minière britannique Pensana.

Des pays africains bien positionnés

Pensana développe le projet Longonjo, prévu pour devenir la première mine de terres rares d’Angola, et dont l'entrée en production est planifiée pour 2027. La capacité annuelle de l'actif attendue à 20 000 tonnes de concentré de terres rares, devrait ensuite monter progressivement pour atteindre plus de 40 000 tonnes.

Comme l’Angola, plusieurs autres pays africains pourraient être les grands gagnants de la politique européenne. Le Malawi, avec la mine Songwe Hill (Mkango Resources), ou l’Afrique du Sud avec le projet Zandkopsdrift (Frontier Rare Earths) figurent déjà sur la liste stratégique publiée par la Commission européenne dans le cadre de la loi sur les matières premières critiques.

Songwe Hill doit notamment alimenter une usine de séparation en Pologne, tandis que Zandkopsdrift vise une production annuelle de 17 000 tonnes d’oxydes de terres rares. D’autres pays comme la Namibie et la Tanzanie abritent également des projets en cours de développement et qui intéressent l’Europe. L’instauration de prix planchers renforcerait l’attractivité de ces projets africains auprès des investisseurs et sécuriserait leurs débouchés vers l’Europe.

« Nous continuerons à bénéficier des investissements des États-Unis, de l'Union européenne et d'autres parties prenantes, ce qui renforcera la compétitivité des acteurs du secteur des terres rares », poursuit M. Izod. Reste à savoir si ces mécanismes soutiendront uniquement l’extraction ou s’ils contribueront aussi aux ambitions africaines de transformation locale, de plus en plus affirmées par les pays producteurs.
https://www.latribune.fr/article/afriqu ... r-l-europe

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 16 oct. 2025, 12:26

Terres rares : "Il est trop tard, nous sommes dépendants de la Chine" (Philippe Chalmin) vidéo 7mn24s https://www.youtube.com/watch?v=HR9cxGPcs-k

BFM Business
196 k abonnés
33 334 vues 15 oct. 2025 #Economie #Finance #crypto

Philippe Chalmin, économiste spécialiste des matières premières, président fondateur de CyclOpe, était l'invité d'Annalisa Cappellini dans Le monde qui bouge. Ils sont revenus sur l'abondance des terres rares chinoises, qui possèdent aujourd'hui une importance stratégique au motifs qu'elles entrent dans la fabrication d'aimants utiles pour la transition énergétique, l'industrie automobile et l'industrie de l'armement, et auxquelles la Chine peut donner ou retirer l'accès comme elle lui plaît.

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par kercoz » 15 oct. 2025, 10:34

On peut noter Madagascar sur la carte comme proie intéressante.

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 15 oct. 2025, 10:14

Vidéo de Xavier Delmas sur le monopole industriel de la Chine sur les Terres rares :

Trump vs Pékin : Ce que la bourse n’a pas compris 12 mn https://www.youtube.com/watch?v=qrUCYMMLWnQ

Xavier Delmas
71,8 k abonnés
30 907vues
14 oct. 2025

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Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 15 oct. 2025, 10:03

Petit rappel des terres rares dans la classification de Mendeleiv :

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Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 13 oct. 2025, 20:49

suite de 3 posts au dessus.
Terres rares, batteries, extraterritorialité… Cinq questions sur les nouvelles restrictions d’exportation de la Chine

Le ministère de l’Économie chinois a annoncé, le 9 octobre, de nouvelles restrictions d’ampleur concernant l’exportation de terres rares et d’autres matériaux critiques, notamment pour les batteries. Cibles, extraterritorialité, usages, alternative… Tout ce qu’il faut savoir en cinq questions sur cette annonce explosive.

Nathan Mann 13 octobre 2025

Quelles sont les nouvelles cibles ?

«C’est un élargissement marqué du contrôle de la Chine sur l'intégralité de la chaîne de valeur des aimants permanents et des batteries», résume un observateur français qui suit de près la guerre des matériaux critiques menée par Pékin. Le 9 octobre, le ministère de l’Économie chinois (Mofcom) a publié plusieurs annonces, notifiant très précisément les biens qui nécessiteront l’obtention de permis avant d’être exportés hors de Chine à partir du 8 novembre prochain.

Parmi les cibles se trouvent la plupart des machines nécessaires pour séparer et raffiner des terres rares, ainsi que produire ou recycler les aimants permanents qui les contiennent (des cuves d’électrolyses aux fours d’hydrogénation des aimants en fin de vie, en passant par les broyeurs aéroliques). Diverses pièces de rechange et réactifs chimiques (tels que les solvants de séparation, sur lesquels la Chine a beaucoup d’avance) sont aussi concernés. L’échange d’expertise et de technologies, y compris «d’assemblage, de débogage, de maintenance, de réparation et de mise à niveau des lignes de production», est aussi soumis à autorisation, dès aujourd'hui. Cinq nouvelles terres rares s'ajoutent aussi à la liste des matières premières déjà visées : l’holmium, l’erbium, le thulium, l’europium et l’ytterbium.
https://www.usinenouvelle.com/article/t ... e.N2239442

Re: Terres rares : Exploration et production miniére

par energy_isere » 12 oct. 2025, 12:00

Un gros prospect en Australie : Goschen Project
Australia’s VHM gets US interest of up to $200 million for rare earths project

Reuters | October 6, 2025

Australia’s VHM said on Monday it has received a letter of interest from the US Export-Import Bank (EXIM) for up to $200 million in funding to support development of its Goschen rare earths and mineral sands project.

Earlier in the day, shares of the rare earths miner rose 6.1% to A$0.26, their highest since September 25.

The letter of interest from EXIM, the official export credit agency of the US government, proposes funding with a maximum repayment term of 12 years, as Western economies work to diversify the crucial rare earths supply chain away from top producer China.

US government officials have discussed taking a stake in Critical Metals Corp, which would give Washington a direct interest in the largest rare earths project in Greenland, Reuters reported on Saturday, citing people familiar with the matter.

VHM said EXIM has identified the Goschen project as a candidate under its Supply Chain Resiliency Initiative (SCRI), which aims to support projects that strengthen secure and diversified supply chains for US industries.

“VHM is well positioned to advance the Goschen project and become a globally significant solution to the current critical minerals supply chain issues”, CEO Andrew King said.

The Goschen project, located in Australia’s Victoria, is classified as a Tier 1 integrated rare earth and mineral sands project.
https://www.mining.com/web/australias-v ... s-project/

Goschen Project, Australia

he Goschen project is an open-pit mining development situated in North-West Victoria, Australia. VHM, an Australian critical minerals company, is developing the project.

The definitive feasibility study (DFS) for the project was concluded in March 2022 and was updated in March 2023. The project boasts a projected mining life of 20 years.

It will be a multi-phased development with the current developments focussing on Phase 1 and Phase 1A. The commencement of Phase 2 will depend on prevailing market conditions.

Phase 1 will focus on the production of a zircon-titania concentrate, along with rare earth mineral concentrate (REMC) products. Phase 1A will introduce a hydrometallurgical (hydromet) circuit, to convert the REMC into a mixed rare earth carbonate (MREC) product.

The development of Phase 2 will see the addition of a mineral separation plant (MSP) to further refine the zircon-titania concentrate into final products such as zircon, ilmenite, HiTi rutile, and leucoxene.

Operations for Phase 1 are scheduled to begin in the first half of 2025, with an estimated investment of A$376m ($249.9m). Subsequently, Phase 1A is expected to commence in the second half of 2025, with an additional investment of A$124m ($82.4m).
https://www.mining-technology.com/proje ... a/?cf-view

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