par energy_isere » 25 mai 2025, 10:43
Trump approuve finalement la prise de contrôle d'US Steel par Nippon Steel
Longtemps opposé à un accord, le président américain soutient désormais un « partenariat planifié », dans un cadre qui reste encore à finaliser, entre le grand sidérurgiste japonais et le petit producteur américain en difficulté.
Par Yann Rousseau le 24 mai 2025 lesechos.fr
Il y a un an, en pleine campagne présidentielle, Donald Trump avait promis de se battre pour bloquer la prise de contrôle du sidérurgiste américain US Steel par le japonais Nippon Steel ou toute autre entreprise étrangère. « Ce serait une chose horrible », s'était-il emporté, après avoir rencontré des syndicalistes opposés à un rachat.
Ce vendredi 23 mai 2025, le président américain a annoncé qu'il soutenait finalement un rapprochement entre les deux entreprises, sans en préciser les conditions exactes.
« Il s'agira d'un partenariat planifié entre US Steel et Nippon Steel, qui créera au moins 70.000 emplois et ajoutera 14 milliards de dollars à l'économie américaine », a affirmé Donald Trump dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Dès cette annonce, le titre d'US Steel a bondi de 21 % sur la place de New York. Les investisseurs se réjouissant de la validation d'un rapprochement approuvé par les deux entreprises dès décembre 2023 mais bloqué, plus tard, pour des raisons électoralistes par l'administration Biden , sous la pression de Donald Trump.
L'américain mal en point
Ne cessant de perdre des parts de marché, au point d'être tombé au 24e rang du classement des plus grands aciéristes du monde, et manquant de capitaux pour moderniser ses fours, US Steel avait accueilli, il y a un an et demi, avec soulagement l'offre d'acquisition japonaise.
Nippon Steel, le quatrième plus grand sidérurgiste de la planète, se proposait, alors, d'acheter son petit concurrent pour un montant de 14 milliards de dollars et d'ensuite investir 2,7 milliards de dollars dans ses usines américaines. Le groupe japonais avait aussi promis de ne fermer aucun site et de garder, sur place, un management essentiellement américain.
Dans son commentaire de vendredi, Donald Trump semble suggérer qu'il a réussi à imposer aux Japonais un « deal » plus favorable pour le groupe américain. « US Steel restera en Amérique et conservera son siège dans la grande ville de Pittsburgh », indique-t-il, sans noter que ces conditions étaient déjà incluses dans l'accord original négocié entre les deux sociétés.
Selon les analystes, le groupe japonais aurait accepté, pour amadouer Washington, de planifier des investissements plus élevés dans les usines américaines et même de construire une nouvelle aciérie.
Il pourrait également créer aux Etats-Unis une nouvelle structure juridique afin de superviser ses activités commerciales en Amérique du Nord et confierait son pilotage à un conseil d'administration dominé par des citoyens américains. Ce montage permettrait de contourner les réticences des élus et les réserves du Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS) face à une acquisition par une entité non américaine.
Dans un communiqué diffusé samedi, Nippon Steel a déclaré qu'il se réjouissait de la décision « audacieuse » de Donald Trump et assuré qu'elle marquait un grand tournant pour U.S. Steel et l'industrie manufacturière américaine dans son ensemble. Le groupe avait intensifié son lobbying ces derniers mois pour tenter de sauver son projet d'acquisition.
Potentiel 3e groupe sidérurgiste mondial
Nippon Steel veut accélérer son empreinte aux Etats-Unis où il anticipe une hausse de la demande d'acier portée par l'industrie automobile et les investissements dans de nouvelles infrastructures, afin de compenser l'évolution du marché en Asie. Dans la région, le groupe souffre du ralentissement de la demande au Japon, où le déclin démographique pèse sur toutes les industries, et de la montée en puissance de ses concurrents chinois en Asie du Sud-est.
Ayant trop de capacités de production, les sidérurgistes chinois inondent les pays d'Asie de leur acier meilleur marché et font baisser les prix pour tous les acteurs du secteur.
Fort du soutien de Donald Trump, Nippon Steel va devoir maintenant, passer les différentes barrières réglementaires, avant de boucler formellement son « rapprochement » avec US Steel. Ce qui permettra aux deux entreprises d'afficher une production d'acier brut d'environ 60 millions de tonnes par an, et en ferait le troisième sidérurgiste mondial, derrière China Baowu Group et ArcelorMittal.
https://www.lesechos.fr/industrie-servi ... el-2167224
[quote] [b][size=110]Trump approuve finalement la prise de contrôle d'US Steel par Nippon Steel[/size][/b]
Longtemps opposé à un accord, le président américain soutient désormais un « partenariat planifié », dans un cadre qui reste encore à finaliser, entre le grand sidérurgiste japonais et le petit producteur américain en difficulté.
Par Yann Rousseau le 24 mai 2025 lesechos.fr
Il y a un an, en pleine campagne présidentielle, Donald Trump avait promis de se battre pour bloquer la prise de contrôle du sidérurgiste américain US Steel par le japonais Nippon Steel ou toute autre entreprise étrangère. « Ce serait une chose horrible », s'était-il emporté, après avoir rencontré des syndicalistes opposés à un rachat.
Ce vendredi 23 mai 2025, le président américain a annoncé qu'il soutenait finalement un rapprochement entre les deux entreprises, sans en préciser les conditions exactes.
« Il s'agira d'un partenariat planifié entre US Steel et Nippon Steel, qui créera au moins 70.000 emplois et ajoutera 14 milliards de dollars à l'économie américaine », a affirmé Donald Trump dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Dès cette annonce, le titre d'US Steel a bondi de 21 % sur la place de New York. Les investisseurs se réjouissant de la validation d'un rapprochement approuvé par les deux entreprises dès décembre 2023 mais bloqué, plus tard, pour des raisons électoralistes par l'administration Biden , sous la pression de Donald Trump.
[b]L'américain mal en point[/b]
Ne cessant de perdre des parts de marché, au point d'être tombé au 24e rang du classement des plus grands aciéristes du monde, et [color=#FF0000]manquant de capitaux pour moderniser ses fours[/color], US Steel avait accueilli, il y a un an et demi, avec soulagement l'offre d'acquisition japonaise.
Nippon Steel, le quatrième plus grand sidérurgiste de la planète, se proposait, alors, d'acheter son petit concurrent pour un montant de 14 milliards de dollars et d'ensuite investir 2,7 milliards de dollars dans ses usines américaines. Le groupe japonais avait aussi promis de ne fermer aucun site et de garder, sur place, un management essentiellement américain.
Dans son commentaire de vendredi, Donald Trump semble suggérer qu'il a réussi à imposer aux Japonais un « deal » plus favorable pour le groupe américain. « US Steel restera en Amérique et conservera son siège dans la grande ville de Pittsburgh », indique-t-il, sans noter que ces conditions étaient déjà incluses dans l'accord original négocié entre les deux sociétés.
Selon les analystes, le groupe japonais aurait accepté, pour amadouer Washington, de planifier des investissements plus élevés dans les usines américaines et même de construire une nouvelle aciérie.
Il pourrait également créer aux Etats-Unis une nouvelle structure juridique afin de superviser ses activités commerciales en Amérique du Nord et confierait son pilotage à un conseil d'administration dominé par des citoyens américains. Ce montage permettrait de contourner les réticences des élus et les réserves du Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS) face à une acquisition par une entité non américaine.
Dans un communiqué diffusé samedi, Nippon Steel a déclaré qu'il se réjouissait de la décision « audacieuse » de Donald Trump et assuré qu'elle marquait un grand tournant pour U.S. Steel et l'industrie manufacturière américaine dans son ensemble. Le groupe avait intensifié son lobbying ces derniers mois pour tenter de sauver son projet d'acquisition.
[b]Potentiel 3e groupe sidérurgiste mondial[/b]
Nippon Steel veut accélérer son empreinte aux Etats-Unis où il anticipe une hausse de la demande d'acier portée par l'industrie automobile et les investissements dans de nouvelles infrastructures, afin de compenser l'évolution du marché en Asie. Dans la région, le groupe souffre du ralentissement de la demande au Japon, où le déclin démographique pèse sur toutes les industries, et de la montée en puissance de ses concurrents chinois en Asie du Sud-est.
Ayant trop de capacités de production, les sidérurgistes chinois inondent les pays d'Asie de leur acier meilleur marché et font baisser les prix pour tous les acteurs du secteur.
Fort du soutien de Donald Trump, Nippon Steel va devoir maintenant, passer les différentes barrières réglementaires, avant de boucler formellement son « rapprochement » avec US Steel. Ce qui permettra aux deux entreprises d'afficher une production d'acier brut d'environ 60 millions de tonnes par an, et en ferait le troisième sidérurgiste mondial, derrière China Baowu Group et ArcelorMittal.
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