Fin du Pic : quelle élasticité au prix ?
Latest Developments:
1) Plateau production - Both the International Energy Agency (IEA) and Energy Information Administration (EIA) figures show that the plateau of global liquids production that began in 2005 recently ended due to a large production increase of 1.4 million b/d in September/October. This production increase has been sustained during October/November.
Si TOD eux-mêmes le disent, c'est que ça doit être vrai :
ouf, finalement c'était pas le Pic, vous pouvez respirer (jusqu'au prochain

).
Maintenant qu'on admet que la production n'a pas (encore) de problème, il est légitime de s'interroger sur la consommation : mais comment font ces cochons de consommateurs pour continuer à consommer malgré une multiplication par 5 du prix de leur drogue préférée ?
Euan Mearns, toujours sur TOD, a eu l'idée de se demander qui dans le monde avait baissé sa consommation, c'est le graphe ci-dessous, avec les pays qui ont , entre 2005 et 2006,
diminué (*édité) leur consommation de plus de 1 % :
On découvre un doux mélange de toutes sortes de pays : l'OCDE en tête, mais aussi les Philippines, la Chine, l'Azerbaidjan... mais pas la France ni l'Allemagne ?
L'interprétation est assez "molle" : qui a les moyens de baisser sa consommation ?
- les pays qui gaspillaient déjà beaucoup, et qui ont la possibilité d'économiser simplement en changeant un peu leurs habitudes
- les pays au pouvoir d'achat en baisse (entendez : dont la monnaie est accrochée au dollar) comme la Chine, qui payent en quelque sorte la "double peine" du pétrole fort et de leur monnaie faible
A l'inverse, qui peut se permettre de ne pas baisser sa consommation, malgré le renchérissement du baril ?
- les pays à monnaie forte ; hélas, la présence de l'Italie et du Canada dans le graphe ci-dessus dément cet argument
- les pays qui "sont déjà au taquet" en termes d'économie d'énergie, et qui n'ont d'autre choix que de voir leur facture pétrolière croître : l'essentiel de l'Europe devrait répondre à ces deux critères
- les pays où le prix de l'essence est ridicule, essentiellement les pays producteurs.
Signalons que :
- il s'agit bien des variations 2005/2006, c'est-à-dire à une époque où le baril ne valait "que" 50 USD, le choc n'était pas encore rude et cette dernière monnaie n'avait pas encore chuté
- difficile de parler économie avec des écarts de 1%
Il est donc difficile de faire de la futurologie au vu de ces seuls schémas

. En revanche, il est probable que le même graphe appliqué à 2005-2008 sera beaucoup plus signifiant.
J'attire déjà votre attention sur la visible diminution de consommation des pays concernés par le graphe ci-dessus : nous vivons (en direct live) un troisième choc pétrolier, provoqué, tout comme les deux autres, par
- une croissance brutale du prix
- elle-même favorisée par la restriction volontaire de la production de l'OPEC
- elle-même provoquée par un mécontentement de certains membres de l'OPEC vis-à-vis des Etats-Unis et de leurs "laquais".
En 1973 et 1980, la Russie et la Mer du Nord sont venues à la rescousse des pauvres économies de l'OCDE ; en 2008, pas de ça Suzette : tout le monde joue le jeu de l'OPEC. J'attends avec délices de voir un certain W aller s'incliner devant un certain Poutine pour le supplier d'ouvrir ses robinets. Et j'entends déjà la réponse dudit Poutine : "Qui donc avait dit "Let them bleed" quand nous étions en Afghanistan déjà ?"
(*) Edit : suite à la remarque d'un forumeur avisé, j'ai remplacé "
augmenté" par "
diminué" dans la phrase ci-dessous :
"c'est le graphe ci-dessous, avec les pays qui ont , entre 2005 et 2006,
diminué leur consommation de plus de 1 % "