par energy_isere » 24 mai 2025, 16:10
Litige territorial : la victoire de la Guinée équatoriale peut relancer son secteur pétrolier en berne
Agence Ecofin 20 mai 2025
Malabo remporte la souveraineté sur trois îles disputées avec le Gabon, ouvrant l’accès à des eaux potentiellement riches en pétrole. Une victoire géopolitique dont l’impact réel dépendra de sa capacité à relancer un secteur pétrolier en déclin.
Le lundi 19 mai, la Cour internationale de justice (CIJ) a tranché en faveur de la Guinée équatoriale dans le contentieux territorial qui l’opposait au Gabon depuis les années 1970. Par cette décision, Malabo obtient la souveraineté sur les îles de Mbanie, Cocotiers et Conga, situées dans le golfe de Guinée, une zone maritime stratégique aux importantes perspectives pétrolières. Derrière cette victoire juridique se cachent toutefois des enjeux économiques cruciaux pour un pays dont le modèle économique repose encore largement sur le pétrole et le gaz naturel.
Depuis son pic de production de près de 400 000 barils par jour en 2004, la Guinée équatoriale a vu sa production chuter à seulement 60 000 barils quotidiens en 2024. Le départ d’ExxonMobil, qui exploitait le champ de Zafiro, autrefois le plus grand champ producteur du pays, a amplifié la crise du secteur. Il a laissé à la société publique du pétrole, GEPetrol, la gestion d’actifs complexes pour lesquels elle ne dispose pas encore de l’expertise opérationnelle nécessaire.
Dans ce contexte de déclin, alimenté par des efforts insuffisants dans la recherche pétrolière en amont, l’accès aux eaux entourant ces îlots, désormais reconnus comme relevant de sa souveraineté, représente une opportunité stratégique. Les gisements voisins comme Ceiba et Okume, logés sur le bloc G et opérés par Kosmos Energy et Panoro Energy, suggèrent un important potentiel sous-exploité dans cette partie du golfe de Guinée. L’année dernière, Panoro Energy y déclarait des ressources exploitables d’environ 180 millions de barils d’équivalent pétrole. Mais des analyses sismiques sérieuses n’ont couvert qu’une infime partie des eaux environnantes et n’ont, jusque-là, pas pris en compte les périmètres proches des îlots.
Pour Malabo, cette décision redonne une base légale claire pour attirer d’éventuels nouveaux investisseurs dans l’exploration en amont. La fenêtre d’action reste étroite. Le pays hispanophone gagne en légitimité, mais la capacité réelle à transformer ce gain territorial en levier économique dépendra d’une stratégie énergétique cohérente et d’un climat d’investissement attrayant.
Il faut savoir que, plus au nord de ces îlots, se situent les eaux territoriales du Nigeria, qui abritent les grands gisements du pays et dont les réservoirs s’étendent vers le bassin du delta du Niger, principal bassin de production du pays.
De plus, la souveraineté sur ces îlots ne signifie pas pour autant un redressement immédiat de la situation pétrolière du pays. Il faudra encore lancer des campagnes d’exploration, sécuriser les financements et convaincre des partenaires étrangers, dans un environnement régional et mondial de plus en plus concurrentiel. Cette décision arrive alors que le pays tente de se repositionner comme un important pôle pour la production et la distribution de pétrole et de gaz en Afrique centrale, malgré l’épuisement progressif de ses ressources.
https://www.agenceecofin.com/actualites ... r-en-berne
https://www.bbc.com/afrique/articles/c89ppxjvx4go
[quote] [b][size=110]Litige territorial : la victoire de la Guinée équatoriale peut relancer son secteur pétrolier en berne
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Agence Ecofin 20 mai 2025
[b] Malabo remporte la souveraineté sur trois îles disputées avec le Gabon, ouvrant l’accès à des eaux potentiellement riches en pétrole. Une victoire géopolitique dont l’impact réel dépendra de sa capacité à relancer un secteur pétrolier en déclin.[/b]
Le lundi 19 mai, la Cour internationale de justice (CIJ) a tranché en faveur de la Guinée équatoriale dans le contentieux territorial qui l’opposait au Gabon depuis les années 1970. Par cette décision, Malabo obtient la souveraineté sur les îles de Mbanie, Cocotiers et Conga, situées dans le golfe de Guinée, une zone maritime stratégique aux importantes perspectives pétrolières. Derrière cette victoire juridique se cachent toutefois des enjeux économiques cruciaux pour un pays dont le modèle économique repose encore largement sur le pétrole et le gaz naturel.
Depuis son pic de production de près de 400 000 barils par jour en 2004, la Guinée équatoriale a vu sa production chuter à seulement 60 000 barils quotidiens en 2024. Le départ d’ExxonMobil, qui exploitait le champ de Zafiro, autrefois le plus grand champ producteur du pays, a amplifié la crise du secteur. Il a laissé à la société publique du pétrole, GEPetrol, la gestion d’actifs complexes pour lesquels elle ne dispose pas encore de l’expertise opérationnelle nécessaire.
Dans ce contexte de déclin, alimenté par des efforts insuffisants dans la recherche pétrolière en amont, l’accès aux eaux entourant ces îlots, désormais reconnus comme relevant de sa souveraineté, représente une opportunité stratégique. Les gisements voisins comme Ceiba et Okume, logés sur le bloc G et opérés par Kosmos Energy et Panoro Energy, suggèrent un important potentiel sous-exploité dans cette partie du golfe de Guinée. L’année dernière, Panoro Energy y déclarait des ressources exploitables d’environ 180 millions de barils d’équivalent pétrole. Mais des analyses sismiques sérieuses n’ont couvert qu’une infime partie des eaux environnantes et n’ont, jusque-là, pas pris en compte les périmètres proches des îlots.
Pour Malabo, cette décision redonne une base légale claire pour attirer d’éventuels nouveaux investisseurs dans l’exploration en amont. La fenêtre d’action reste étroite. Le pays hispanophone gagne en légitimité, mais la capacité réelle à transformer ce gain territorial en levier économique dépendra d’une stratégie énergétique cohérente et d’un climat d’investissement attrayant.
Il faut savoir que, plus au nord de ces îlots, se situent les eaux territoriales du Nigeria, qui abritent les grands gisements du pays et dont les réservoirs s’étendent vers le bassin du delta du Niger, principal bassin de production du pays.
De plus, la souveraineté sur ces îlots ne signifie pas pour autant un redressement immédiat de la situation pétrolière du pays. Il faudra encore lancer des campagnes d’exploration, sécuriser les financements et convaincre des partenaires étrangers, dans un environnement régional et mondial de plus en plus concurrentiel. Cette décision arrive alors que le pays tente de se repositionner comme un important pôle pour la production et la distribution de pétrole et de gaz en Afrique centrale, malgré l’épuisement progressif de ses ressources.
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https://www.agenceecofin.com/actualites/2005-128510-litige-territorial-la-victoire-de-la-guinee-equatoriale-peut-relancer-son-secteur-petrolier-en-berne
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https://www.bbc.com/afrique/articles/c89ppxjvx4go