Conséquences des déchets plastiques

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Re: Conséquences des déchets plastiques

par energy_isere » Hier, 21:08

De l'usine à la plage, les tribulations d'un granulé de plastique qui fait pleurer les sirènes

Connaissance des Énergies avec AFP le 21 octobre 2025

C'est un granulé de plastique, rond et translucide le plus souvent, de 5 mm en moyenne, qui pris isolément semble inoffensif. Mais ce roi de l'évasion voyage en bande et quand ils se déversent par millions dans l'océan, il est quasiment impossible de les ramasser et d'enrayer leurs dégâts.

Leur nom officiel? Granulés plastiques industriels ou GPI. Ils sont aussi appelés pellets ou "larmes de sirènes".

Ces GPI sont les premiers maillons de la chaîne de fabrication du plastique, "l'intermédiaire entre le pétrole principalement et les produits plastiques finis", explique à l'AFP Kevin Tallec, du Cedre (organisme expert en pollution des eaux), docteur en biologie marine.

L'usine est le milieu naturel de cette microbille qui, fondue avec des milliers d'autres, deviendra bidon, barquette ou tout autre objet plastique.

Elle est produite par les géants de la pétrochimie, puis livrée par bateau ou camion aux plasturgistes qui la transforment.

Les plus de 400 millions de tonnes de plastique produites par an mondialement, selon l'OCDE, le sont "majoritairement sous forme de granulés initialement", rappelle Kevin Tallec.

Et "entre 52.140 et 184.290 tonnes de granulés ont été perdus dans l'environnement au sein de l'UE en 2019", selon la Commission européenne. Une régulation pour empêcher les pertes doit être votée jeudi par le Parlement européen.

Ces granulés sont "révélateurs de l'omniprésence du plastique, plus nous allons consommer de plastique, plus nous en aurons besoin", souligne le député français Philippe Bolo (MoDem), expert du sujet.

- Marées blanches -

Depuis longtemps dans l'environnement, ils se sont fait remarquer par d'immenses marées blanches, dont la plus grave s'est produite en 2021 au Sri Lanka où 11.000 tonnes se sont abîmées en mer.

Le littoral Atlantique français a aussi connu des échouages fin 2022 et début 2023.

Or, endiguer ce déferlement est une mission quasiment impossible. "On peut déjà être sûrs à 100% aujourd'hui que s'il y a une pollution par GPI, on n'arrivera pas à récupérer tous les granulés", confirme Kevin Tallec.

Solide, non soluble, léger... ce pellet flotte et s'éparpille. La récupération se fait "essentiellement manuellement", détaille Kevin Tallec qui décrit "un travail intense physiquement, chronophage".

"Petite j'en ramassais déjà sur les plages, à l'époque quelques-uns seulement, mais la pollution est devenue chronique" et plus abondante, témoigne Amandine Le Moan, cofondatrice de l'association finistérienne Ystopia, oeuvrant à la préservation de la mer et du littoral.

"Au départ on était très décontenancés, pas du tout outillés. Contribuer sans être équipés était juste impossible, car il ne fallait pas générer plus de dégâts en ramassant. On a même contacté une association au Sri Lanka pour avoir des conseils", raconte-t-elle.

Pour ce qui est de leur impact, la Commission européenne a répertorié des "effets néfastes" sur l'environnement, le climat, potentiellement sur la santé humaine et sur l'économie, certains "spécifiquement dus aux granulés" et d'autres "aux microplastiques en général".

Les études en laboratoire ont montré qu'un apport massif de GPI "pourrait modifier structurellement les habitats" des espèces concernées, note Kevin Tallec, en relevant aussi un "risque d'ingestion" et de "transfert des contaminants chimiques" dans la nature.

Economiquement, M. Tallec recense notamment des risques de fermeture de la pêche ou de sites touristiques et évoque aussi l'impact esthétique ou sur le bien-être humain.

Avec des coûts élevés à la clé, mais retrouver le pollueur relève généralement du casse-tête.

- Conteneurs en perdition -

Le plus souvent le déversement résulte de la chute d'un conteneur en mer que les armateurs avaient coutume de placer en haut des piles et dont ils ne déclaraient pas la perte.

Depuis, l'Organisation maritime internationale (OMI) a émis des recommandations, non contraignantes, mais déjà suivies par des poids lourds du secteur.

Armateurs de France, qui représente les entreprises françaises de transport et de services maritimes, les a ainsi adoptées.

"Ces conteneurs doivent être identifiés, déclarés et traités d'une façon particulière, comme les produits chimiques et dangereux, placés sous le pont", déclare à l'AFP Laurent Martens, délégué général d'Armateurs de France, favorable à des mesures contraignantes.

Le transport n'est pas seul en cause: "plusieurs milliers de tonnes de GPI" sont perdues "par les voies opérationnelles et non accidentelles", dit Kevin Tallec.

- 1 euro le kilo -

Les plasturgistes assurent ne pas être le maillon faible. "Nous avons bien conscience de tous les enjeux et bien évidemment la pollution plastique est quelque chose dont il faut qu'on se débarrasse", déclare Caroline Chaussard, directrice RSE de Polyvia, organisation professionnelle française des plasturgistes.

Mais selon elle, "les plus grosses fuites ne se trouvent pas chez le transformateur, c'est plutôt là qu'elles sont le plus faciles à juguler puisqu'elles sont sur un lieu circonscrit".

En plus des problèmes environnementaux, "c'est de la matière première qui coûte cher et que personne n'a envie de perdre - un kilo coûte entre 1 et 1,3 euro", souligne Joseph Tayefeh, secrétaire général de Plastalliance The European Plastics Alliance, représentant des plasturgistes français et européens.

Pour Lucie Padovani, de l'ONG Surfrider, "ce n'est pas qu'une histoire de transport, c'est aussi une histoire plus large de la chaîne de valeur qui manipule ces granulés d'une manière qui ne permet pas d'empêcher la perte dans l'environnement".

Elle donne l'exemple de sites de production à Tarragone en Espagne où elle a constaté "une pollution impressionnante" ou à Ecaussinnes en Belgique.

Philippe Bolo, qui s'est rendu dans la ville belge, témoigne aussi avoir "vu des sols agricoles, des rond-points, des forêts... avec des granulés partout".

- Silence radio -

Du côté des producteurs, le silence règne, même parmi les signataires du programme Operation Clean Sweep (OCS), lancé dans les années 1990 pour prévenir leurs rejets de GPI.

Les géants de la pétrochimie français Arkema ou américains Dow et ExxonMobil ont indiqué à l'AFP ne pas souhaiter s'exprimer. Leurs syndicats professionnels comme Plastics Europe ou France Chimie n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

M. Bolo, qui évoque un dialogue régulier avec les industriels, note aussi que "la seule chose qui (lui) manque aujourd'hui est de visiter un site de production de GPI", malgré des demandes répétées.

Le député a activement contribué à pousser la règlementation française, pionnière, qui s'est concrétisée par un décret en avril 2021. Celui-ci demande entre autres d'identifier les zones de pertes potentielles, de vérifier emballages et stockage, confiner, ramasser, former le personnel et contrôler.

Le texte que le Parlement européen s'apprête à voter s'en est inspiré. Il ajoute des aménagements pour les petites entreprises et étend l'obligation de prévention des pertes aux transporteurs européens et étrangers opérant en Europe.

Plastics Europe et EuPC (European plastics converters, plasturgie) "ont été fortement impliqués" dans la réflexion et "le compromis est bien reçu par l'industrie", affirme à l'AFP Pedro Guincho, chargé de compte chez EuPC.

Les sirènes vont-elle cesser de pleurer après ce vote ?

Du côté des transformateurs, "on peut arriver au zéro fuite" avec ces nouvelles règles, estime Caroline Chaussard.

Pour le monde maritime, dominé par les Européens, Laurent Martens est aussi optimiste: "Si les leaders du secteur suivent les recommandations, 80% du transport de GPI va être conforme".
https://www.connaissancedesenergies.org ... nes-251021

Re: Conséquences des déchets plastiques

par kercoz » 07 août 2025, 17:18

Re: Conséquences des déchets plastiques

par energy_isere » 07 août 2025, 15:19

"Dialogue de sourds" aux négociations plastiques de Genève

AFP •07/08/2025

Les négociations à Genève en vue d'établir le premier traité mondial de lutte contre la pollution plastique sont bloquées par des pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique vierge, rapportent à l'AFP plusieurs sources impliquées dans les tractations.

"On est dans un dialogue de sourds, avec très peu de pistes pour atterrir" ou faire des avancées dans la négociation, a indiqué une source diplomatique appartenant à un pays de la coalition dite "ambitieuse", qui souhaite imposer dans le texte des objectifs de réduction de production.

En face, un groupe de pays essentiellement pétroliers s'y oppose fermement.

Ce projet de traité "juridiquement contraignant" est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets plastique sont rejetées dans l'environnement, empoisonnant les sols, les océans et la biodiversité, et pénétrant jusqu'aux tissus humains.

Quelque 184 pays sur les 193 que compte l'ONU participent à ce nouveau round de négociations, décidé après l'échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud.

- "Les positions se cristallisent" -

"Les positions se cristallisent" confirme à l'AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation.

Les documents soumis par les délégations montrent que l'Arabie Saoudite, les pays arabes, la Russie et l'Iran, qui disent "partager les mêmes idées" dans un groupe baptisé "like minded", refusent toute mesure contraignante sur la production.

Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l'origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l'aval lorsqu'il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur "tout le cycle de vie" du plastique.

Si le texte ne doit être qu'une aide aux pays en développement pour qu'ils gèrent mieux leurs déchets, "on n'a pas besoin d'un traité international pour le faire", juge la source diplomatique selon laquelle "on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu'il n'y ait pas de traité" du tout.

Aucun consensus non plus n'émerge sur un autre point dur, l'article 3 du futur traité: l'établissement d'une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l'environnement ou la santé humaine: additifs, colorants, polluants dits "éternels" (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition.

- "Pas de liste" -

"Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international", relève la même source, qui se dit par ailleurs étonnée "de l'absence d'ouverture de la Chine".

La Chine est le premier pays producteur mondial de plastique, fabricant à elle seule 34% des quatre polymères parmi les plus répandus (polyéthylène (PE), polypropylène (PP), polyéthylène téréphtalate (PET) et polystyrène), selon le cabinet de conseil environnemental britannique Eunomia.

Le premier producteur mondial de plastique est le groupe public chinois Sinopec qui fabrique à lui tout seul 5,4% de ces quatre molécules.

"Ce qui s'est passé durant les deux premiers jours de négociation n'est pas très surprenant", les positions sont les mêmes qu'à Busan, analyse pour l'AFP Rachel Radvany de l'ONG CIEL, basée à Washington et à Genève et qui apporte un soutien juridique aux pays en développement.

"Les parties devraient trouver un terrain d'entente moyen, entre ceux qui ont une grande ambition et ceux qui n'en n'ont pas du tout, mais rien ne bouge d'en bas", ajoute Cate Bonacini, de la même ONG.

Une résolution possible serait de "passer par un vote" sur le texte, estime l'observateur issu d'une ONG.

Mais cela irait à l'encontre des traditions, la plupart des grands traités (eau, accidents industriels, pollution de l'air...), sauf celui sur les ventes d'armes, ayant été adopté selon les règles de l'ONU par consensus.

En cas d'impasse en fin de négociation, un pays peut le proposer et "le comité est alors légalement obligé" de procéder au vote, dit à l'AFP Eirik Lindebjerg, du WWF.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... b76fca18af

Re: Conséquences des déchets plastiques

par energy_isere » 01 août 2025, 15:01

Près de 50% des microplastiques présents dans les océans viennent de nos voitures, et l'électrique n'y changera rien

Publié le 30 Juil 2025 sciences et vie

Sur les routes du monde entier, des milliards de véhicules roulent chaque jour sans que personne ne remarque la poussière noire qu’ils laissent dans leur sillage. À mesure que les pneus s’usent, ils libèrent de minuscules fragments qui échappent à l’œil mais non à l’environnement. Portées par le vent, lessivées par la pluie, ces particules d’usure des pneus s’accumulent dans les eaux pluviales, se déposent sur les fonds marins ou flottent dans l’air que l’on respire. Leur présence silencieuse façonne désormais une forme de pollution omniprésente, dont les effets sur les écosystèmes marins et la santé humaine ne cessent d’inquiéter les chercheurs.

Ces microdéchets qui envahissent l’environnement sans qu’on les voie

À chaque rotation de roue, les pneus s’effritent, laissant derrière eux un flux constant de résidus invisibles à l’œil nu. Ces particules, bien que microscopiques, composent une part essentielle de la pollution plastique mondiale. D’après une estimation relayée par la revue Regional Studies in Marine Science, près de 2,26 millions de tonnes de ces particules seraient libérées chaque année par le trafic routier à l’échelle mondiale, représentant environ 28% des microplastiques présents dans l’environnement.

Contrairement aux bouteilles ou aux sacs en plastique, ces déchets-là ne s’accumulent pas en surface. Ils s’infiltrent. D’abord piégés dans les fossés ou les grilles d’égout, ils rejoignent les rivières, puis les océans, portés par les eaux de pluie et le ruissellement urbain. Des analyses réalisées à Oxford, dans le Mississippi, ont ainsi permis d’identifier plus de 30 000 particules d’usure dans seulement 24 litres d'eau pluviale.

Cette pollution, d’autant plus insidieuse qu’elle est difficile à quantifier, a aussi une forme aérienne. Dans certaines zones très fréquentées, des composés issus des pneus se retrouvent en suspension dans l’air, exposant les populations riveraines à une inhalation quotidienne. Une étude chinoise récente y a détecté des traces de 6PPD-quinone, un composé toxique issu des antioxydants utilisés dans les pneus, dans les urines d’adultes et d’enfants.

Les particules d’usure des pneus s’accumulent jusque dans les profondeurs marines

Loin de s’arrêter à la surface des eaux, les particules d’usure s’infiltrent jusqu’aux strates les plus profondes des milieux marins. Une équipe de chercheurs en chimie environnementale a récemment mené une campagne d’échantillonnage dans les fjords suédois, croisant les relevés atmosphériques, ceux de la surface microlaire et de l’eau sous-jacente. Leurs résultats, publiés dans Environmental Science & Technology, révèlent une présence systématique de particules de pneus dans la mer, avec une concentration particulièrement marquée dans la fine pellicule organique qui recouvre la surface des océans.

Ce film, appelé microcouche de surface marine, agit comme une interface entre l’air et l’eau. Il concentre les microplastiques transportés par le vent ou la pluie, et constitue une porte d’entrée idéale vers les chaînes alimentaires marines. Des fragments issus des pneus, souvent enrichis en zinc, plomb, et autres métaux lourds, s’y retrouvent piégés puis ingérés par le plancton, les mollusques, les poissons ou les crustacés.

Cette pollution diffuse peut même affecter le cycle du carbone marin. Des transformations chimiques, favorisées par les UV et le sel, modifient la composition des résidus et amplifient leur toxicité. En Amérique du Nord, plusieurs populations de saumons coho ont vu leur taux de mortalité dépasser 50% lors de leur remontée des rivières, en lien direct avec l’exposition à ces contaminants. Ces observations pointent du doigt la dangerosité du 6PPD-quinone pour de nombreuses espèces aquatiques.

Une pollution sournoise que la science tente d’enrayer

Face à l’ampleur de cette menace, des solutions émergent pour limiter la dispersion des particules avant qu’elles n’atteignent les milieux naturels. Des chercheurs de l’université du Mississippi ont mis au point un système de filtration à base de biochar et de copeaux de bois, des matériaux issus de déchets agricoles. Installés dans des chaussettes filtrantes placées en sortie de caniveaux, ces dispositifs retiennent jusqu’à 90% des particules d’usure lors des épisodes pluvieux.

Le potentiel de cette approche réside dans sa simplicité et son faible coût, mais sa généralisation nécessitera des études à grande échelle pour évaluer sa durabilité dans des zones à fort trafic. D’autant que, comme le souligne l’Interstate Technology and Regulatory Council, aucune alternative véritablement efficace au 6PPD n’est aujourd’hui disponible sur le marché, malgré la reconnaissance croissante de ses effets nocifs.

En parallèle, la recherche s’attèle à mieux comprendre les mécanismes de transport et de transformation de ces particules. L’absence de normes standardisées pour détecter et mesurer ces contaminants complique toute action coordonnée à l’échelle mondiale. Dans les pays en développement, les données sont encore trop rares pour évaluer correctement l’impact de cette pollution émergente.

Ainsi, malgré leur invisibilité apparente, les particules d’usure des pneus tracent un sillage durable dans notre environnement. À mesure que les connaissances progressent, elles soulignent l’urgence d’intégrer cette pollution méconnue dans les politiques de transition écologique.
https://www.science-et-vie.com/nature-e ... 06397.html

Re: Conséquences des déchets plastiques

par energy_isere » 03 juil. 2025, 01:33

La Malaisie sévit contre les importations de déchets plastiques

AFP •02/07/2025

La Malaisie a annoncé mercredi l'introduction d'une législation stricte visant à réduire les importations massives de déchets plastiques, une mesure supplémentaire pour ce pays en développement d'Asie du sud-est qui s'efforce de réduire sa pollution.

Kuala Lumpur est "engagé à favoriser un environnement commercial légitime, responsable et respectueux de l'environnement afin de soutenir (…) des objectifs sociaux-économiques durables", a affirmé le ministère de l'Investissement, du Commerce et de l'Industrie du pays.

Pour autant, la Malaisie "n'hésitera pas à agir fermement contre tout individu ou entreprise qui tenterait de contourner les contrôles sur les importations de déchets ou de s'engager dans des activités illicites d'importations de déchets", a prévenu le ministère après l'entrée en vigueur des nouvelles lois mardi.

En 2023, le pays a importé plus de 450.000 tonnes métriques de ces déchets – suffisamment pour remplir environ 162 piscines de taille olympique -, selon la plateforme de données en ligne Statista.

La Malaisie a déclaré être disposée à délivrer des "certificats d'approbation" pour l'importation légale de déchets plastiques "à condition que les importateurs remplissent toutes les conditions prévues par la législation malaisienne et que les exportateurs appartiennent à ou soient originaires de pays qui ont signé et ratifié la convention de Bâle".

La plupart des déchets plastiques viennent des Etats-Unis, suivis par l'Allemagne et l'Espagne, selon Statista.

Mais les Etats-Unis, comme le Timor oriental, Haïti ou le Soudan du Sud, ne font pas partie de la convention de Bâle, un traité des Nations Unies conclu en 1989 qui réglemente les mouvements de déchets dangereux.

Depuis 2018, l'Asie du sud-est est inondée de déchets plastiques venant d'économies plus développées telles que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, notamment après que la Chine - qui possédait auparavant une industrie de recyclage massive - a stoppé la plupart des importations de déchets plastiques.

De nombreuses entreprises de recyclage chinoises se sont installées en Malaisie, ce qui a entraîné l'acheminement d'énormes quantités de plastique sans autorisation.

Dans le cadre d'efforts continus pour lutter contre le déversement de déchets plastiques et électroniques, la police malaisienne a saisi 106 conteneurs de déchets électroniques dangereux l'année dernière et a démantelé un réseau d'importation illégale de déchets.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... acfe9f4514

Re: Conséquences des déchets plastiques

par energy_isere » 21 avr. 2025, 10:59

Sur le Rhône, à la recherche de microplastiques qui se fondent dans le vivant

AFP •21/04/2025

Sur le Rhône presque limpide, le bateau pneumatique fend la brume matinale. A bord, des scientifiques du CNRS et des bénévoles jettent et retirent inlassablement deux filets flottants. Ils veulent comprendre comment les microplastiques disséminés dans la pollution du fleuve interagissent avec le vivant.

Pendant cette mission de recherche de trois semaines en avril, "nous voulons savoir ce que transportent les plastiques, s'ils vont être eux-mêmes un véhicule de produits chimiques dans le fleuve, puis dans la mer", détaille Jean-François Ghiglione, directeur de recherche en écotoxicologie microbienne marine.

Est-ce que ces microplastiques mêlés à des bactéries et des éléments naturels sont absorbés par les organismes ou animaux marins? La question taraude Alexandra Ter Halle, physico-chimiste, l'une des premières à avoir identifié les zones d'accumulation océanique du plastique, surnommées "le septième continent".

L'AFP a suivi une journée l'équipe scientifique, qui est soutenue par le fonds de dotation Kresk 4 Oceans et accompagnée par l'ONG "expédition 7e continent".

- Travail de fourmi -

Un véritable travail de fourmi: les chercheurs filtrent l'eau du fleuve, récupèrent des microplastiques de quelques millimètres, qu'ils mesurent, identifient, classent et analysent.

Quasiment la même équipe, dans une autre mission en 2019 dont les résultats ont été publiés le 7 avril, a montré que les grands fleuves européens sont envahis de microplastiques à raison de trois par mètre cube d'eau en moyenne, soit, pour le Rhône, "900 par seconde".

Leur démarche pluridisciplinaire illustre ce que de nombreux scientifiques appellent désormais l'Anthropocène: la plus récente des ères géologiques de la planète, dont le plastique serait le principal marqueur en montrant l'effet perturbateur des activités humaines sur le fonctionnement des éléments naturels.

Au bout d'une demi-heure sur le bateau à petite vitesse, on remonte les deux filets. Deux collecteurs, tubes gris d'une dizaine de centimètres de diamètre, ont récupéré tout ce qui flottait à la surface de l'eau. Ils sont vidés avec soin sur un tamis posé sur un seau.

Armée d'une pince à épiler, Alexandra Ter Halle démêle un enchevêtrement de débris et de déchets : branchages, mousses, boules de pollen, bouchon, brin de plastique vert venu d'une fausse pelouse, particule bleue ou rose d'un jouet ou d'un bidon depuis longtemps désintégré.

Les déchets organiques sont rejetés à l'eau. Les plastiques sont conservés, triés par taille et rangés dans des sacs plastique transparents étiquetés avec le jour et les conditions de collecte.

"Nous cherchons à doser les perturbateurs endocriniens" trouvés sur les plastiques, explique Alexandra Ter Halle qui mène les recherches dans son laboratoire à Toulouse.

La recherche cible quatre d'entre eux: phtalates, bisphénol, PCB et filtres solaires des cosmétiques.

Les deux premiers sont des additifs incorporés dans le plastique lors de sa fabrication et désormais interdits. Le Polychlorobyphenyl (PCB), un isolant électrique lui aussi interdit, se trouve depuis des dizaines d'années dans les sédiments du Rhône, issu des rejets des usines du couloir de la chimie au sud de Lyon.

Pour les détecter, l'équipe analyse le "biofilm" bactérien qui se forme sur les plastiques dérivants dans l'eau, en utilisant la pyrolyse et la spectrométrie de masse.

"Ce dont on s'est rendu compte, c'est qu'un plastique est hydrophobe, c'est-à-dire huileux. Et quand on a deux gouttes d'huile, elles vont se coller l'une à l'autre. C'est la même chose sur un morceau de plastique: il va accrocher tout ce qui est huileux, donc tout ce qui est hydrocarbure, pesticides, métaux lourds", ainsi que des bactéries, explique Jean-François Ghiglione: le biofilm qui se forme "attire les molécules chimiques qui viennent s'accrocher sur le plastique".

Ces rencontres contribuent-elles à fabriquer des molécules Frankenstein dans la nature, avec le plastique qui se mêle au vivant?

Alexandra Ter Halle éclate de rire: "Je n'ai jamais utilisé ce terme, mais oui, on peut dire ça", répond-elle à l'AFP.

"Plus on travaille sur les plastiques, plus on se rend compte qu'ils ont une toxicité qui n'était pas envisagée au départ, et aujourd'hui on fait face à une réelle pollution (...) qui touche tous les écosystèmes", complète Jean-François Ghiglione. "Ils sont une vraie +éponge à polluants+".

Son parcours scientifique personnel a été bouleversé par sa rencontre avec le plastique dans les milieux naturels, qui "perturbe la façon dont le monde fonctionne".

"Je voulais être océanographe, je voulais travailler avec les dauphins, je ne voulais pas être éboueur", dit-il, en souriant un peu tristement.
avec les photos : https://www.boursorama.com/actualite-ec ... b91501b5ea

Re: Conséquences des déchets plastiques

par energy_isere » 18 avr. 2025, 14:56

Sciences de la mer. Comprendre l’accumulation des microplastiques dans les grands fonds marins

En partenariat avec l’Institut de l’océan de l’alliance Sorbonne Université, « le marin » a lancé une série d’articles qui donne la parole à dix doctorants en sciences de la mer et met en avant les enjeux maritimes au cœur de leur thèse. Valentin Dettling a choisi de se plonger dans les archives du Muséum national d’Histoire naturelle pour comprendre l’accumulation des microplastiques dans les grands fonds marins.

Image
Filtration d’un contenu digestif d’un concombre de mer. | VALENTIN DETTLING

Publié le 18/04/2025 Le marin

La production de plastique n’a cessé d’augmenter depuis les années 1950. On sait désormais que les plastiques polluent tous les écosystèmes, y compris le milieu marin car ils s’y accumulent. Cependant, nous avons peu de données quant à l’évolution dans le temps de cette accumulation, notamment dans des environnements mal connus comme les grands fonds marins.

ngérés par de nombreux organismes
Les microplastiques représentent la majorité de la pollution plastique totale en milieu marin, et proviennent principalement de la dégradation d’objets plus grands. Les microplastiques sont ingérés par de nombreux organismes, y compris les organismes vivant au fond des océans, appelés organismes benthiques. Les concombres de mer sont des organismes benthiques, qui, pour se nourrir, ingèrent de grandes quantités de sédiments… et donc probablement des microplastiques ! Ils représentent donc un organisme intéressant pour étudier les microplastiques.

La pollution plastique est un problème urgent. Pour obtenir rapidement des réponses, nous avons donc utilisé les archives du Muséum national d’Histoire naturelle, qui recèlent de nombreux organismes marins, échantillonnés au cours d’expéditions scientifiques passées. Ces archives, appelées également collections, contiennent des concombres de mer, récoltés tout autour de la planète, et notamment en Nouvelle-Calédonie.

50 concombres de mer analysés

Parmi ces collections, nous avons identifié deux espèces de concombres de mer, pour lesquelles nous disposions d’individus récoltés entre 1985 et aujourd’hui. Grâce à une collaboration Alexandra ter Halle et Magali Albignac du laboratoire de chimie SoftMat, situé à l’université de Toulouse Paul Sabatier, nous avons mis au point une méthode qui permet de connaître les types de microplastiques présents dans les intestins de ces animaux, et également d’en calculer les concentrations.


La production de plastique n’a cessé d’augmenter depuis les années 1950. On sait désormais que les plastiques polluent tous les écosystèmes, y compris le milieu marin car ils s’y accumulent. Cependant, nous avons peu de données quant à l’évolution dans le temps de cette accumulation, notamment dans des environnements mal connus comme les grands fonds marins.


Ingérés par de nombreux organismes
Les microplastiques représentent la majorité de la pollution plastique totale en milieu marin, et proviennent principalement de la dégradation d’objets plus grands. Les microplastiques sont ingérés par de nombreux organismes, y compris les organismes vivant au fond des océans, appelés organismes benthiques. Les concombres de mer sont des organismes benthiques, qui, pour se nourrir, ingèrent de grandes quantités de sédiments… et donc probablement des microplastiques ! Ils représentent donc un organisme intéressant pour étudier les microplastiques.

La pollution plastique est un problème urgent. Pour obtenir rapidement des réponses, nous avons donc utilisé les archives du Muséum national d’Histoire naturelle, qui recèlent de nombreux organismes marins, échantillonnés au cours d’expéditions scientifiques passées. Ces archives, appelées également collections, contiennent des concombres de mer, récoltés tout autour de la planète, et notamment en Nouvelle-Calédonie.

50 concombres de mer analysés
Parmi ces collections, nous avons identifié deux espèces de concombres de mer, pour lesquelles nous disposions d’individus récoltés entre 1985 et aujourd’hui. Grâce à une collaboration Alexandra ter Halle et Magali Albignac du laboratoire de chimie SoftMat, situé à l’université de Toulouse Paul Sabatier, nous avons mis au point une méthode qui permet de connaître les types de microplastiques présents dans les intestins de ces animaux, et également d’en calculer les concentrations.

Nous avons débuté l’analyse de 50 animaux, pour lesquels nous obtiendrons des résultats d’ici la fin de l’année 2025. Ces résultats nous permettront d’en connaître plus sur l’évolution de la pollution plastique dans cette région du monde, qui abrite une des plus riches biodiversités de la planète.
https://lemarin.ouest-france.fr/science ... f61e6be38b

Re: Conséquences des déchets plastiques

par energy_isere » 08 avr. 2025, 02:30

Pollution aux microplastiques : les fleuves d'Europe massivement envahis

information fournie parFrance 24 •07/04/2025

Une pollution invisible mais massive : tous les grands fleuves européens sont envahis de microplastiques. Ce sont les résultats de 14 études scientifiques publiées ce lundi. De l’Elbe à l’Ebre, en passant par la Loire, aucun des cours d’eau étudiés n’est épargné. La masse de petits microplastiques invisibles à l'oeil nu est même plus importante que celle de ceux qu'on voit. Des résultats préoccupants selon les scientifiques, qui appellent à réduire drastiquement la production plastique.
4mn30 de vidéo : https://www.boursorama.com/videos/actua ... ea462c35e2

Re: Conséquences des déchets plastiques

par mobar » 08 janv. 2025, 07:05

Le problème avec la question des "déchets plastiques", ce n'est pas "plastique" mais "déchet"

On traite, on recycle, on incinère, on enfoui, on transforme, on réutilise ... les déchets, on ne les jette pas dans la nature qu'ils soient en bois, en béton, en plastique , en ferraille ou en tout ce qu'on veut!

Re: Conséquences des déchets plastiques

par kercoz » 05 janv. 2025, 18:40

Ca fait penser à ce film/ dessin animé ou un petit robot survit ds un monde envahi d'objets en plastique....

Re: Conséquences des déchets plastiques

par energy_isere » 05 janv. 2025, 15:18

A Bali, nettoyage de plages envahies par l'un des "pires" échouages de déchets plastiques

AFP •05/01/2025

Des centaines de bénévoles ont participé samedi à un grand nettoyage de plages à Bali, île d'Indonésie très prisée des touristes, alors que les pluies de la mousson y ont causé l'un des "pires" échouages de déchets plastiques jamais connus, s'est alarmée une ONG environnementale.

"Sungai Watch" a qualifié ces échouages de déchets de "pire" pollution plastique connue sur les plages de Bali.

"Nous n'avons jamais vu une telle accumulation de déchets plastiques, d'un mètre de haut, sur le sable. En seulement six jours de nettoyage, nous avons collecté 25 tonnes, ce qui est un record pour nous", constate Gary Bencheghib, fondateur de cette ONG environnementale.

Sur la plage de Kedonganan, dans le sud de l'île, des gobelets en plastique, des pailles, des couverts et des sachets de café vides sont éparpillés sur le sable, mêlés à des débris végétaux et de bois.

Environ 600 bénévoles, notamment des habitants de la zone, des travailleurs de l'hôtellerie et des touristes, ont bravé une matinée pluvieuse pour ramasser les déchets à la main, remplissant des centaines de grands sacs.

Tatiana Komelova, une touriste russe et bénévole lors de l'opération, s'est dite choquée à la vue de ces déchets, et a confié qu'elle souhaitait désormais réduire son usage du plastique au quotidien.

"Je savais que ce problème existait, mais je ne savais pas que c'était aussi grave", déplore-t-elle. "J'utilise beaucoup de produits composés de plastique dans ma vie quotidienne; désormais, j'essaierai de les réduire autant que possible."

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Selon un audit, la majorité de ces déchets plastiques proviennent généralement des villes de Java, l'île la plus peuplée d'Indonésie, a précisé Gary Bencheghib.

L'Indonésie est l'un des plus grands contributeurs mondiaux de pollution plastique et de débris marins, en particulier lorsque les pluies de la mousson et les vents charrient des montagnes de déchets depuis les régions urbaines et les rivières jusqu'à l'océan.

Certains de ces déchets dérivent sur des centaines de kilomètres - le phénomène s'accentuant entre novembre et mars - avant de s'échouer sur les plages de l'île paradisiaque de Bali, très prisée des touristes étrangers notamment pour les vacances de fin d'année.

Début décembre, des négociations menées pendant une semaine à Busan, en Corée du Sud, pour parvenir à un traité mondial contre la pollution plastique, ont échoué face à l'opposition d'un groupe de pays pétroliers, et doivent reprendre à une date ultérieure.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 291496b5bc

Re: Conséquences des déchets plastiques

par phyvette » 27 déc. 2024, 07:46

Tout de même cette histoire de plastiques omniprésents dans les sols, selon l'Ademe, me semble un peu exagéré.





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Re: Conséquences des déchets plastiques

par GillesH38 » 27 déc. 2024, 07:40

il faut criminaliser l'emballage des bottes de foin sous plastique?

Re: Conséquences des déchets plastiques

par kercoz » 27 déc. 2024, 07:36

energy_isere a écrit :
26 déc. 2024, 22:01
France: les microplastiques omniprésents dans les sols, selon l'Ademe

AFP •26/12/2024


Un approfondissement des connaissances est indispensable pour "caractériser les contaminations courantes et (...) en identifier les sources, afin de mettre en place un plan d'actions efficace" pour limiter et prévenir ces pollutions, précise Isabelle Deportes, ingénieure impacts sanitaires et écotoxicologiques de l’économie circulaire à l'Ademe, citée dans un communiqué de cet organisme.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 211cc2c696
Ce qui est édifiant, c'est que ces faits sont connus depuis des lustres et devraient etre criminalisés , pénalisables , ....les lamentations comme ces articles ne servent qu' à banaliser et décriminaliser des "économies" et des acteurs qui savent tres bien ce qu'ils font....en présentant les dégâts irrémédiables comme des catastrophes "naturelles".

Re: Conséquences des déchets plastiques

par mobar » 26 déc. 2024, 23:59

https://www.actu-environnement.com/ae/n ... %20vierges).
Recyclage chimique du plastique : l'huile de pyrolyse perd son statut de déchet
Un arrêté fixe les critères de sortie de statut de déchets de l'huile de pyrolyse produite à partir de plastique destinée à la production de nouveaux polymères.

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