par energy_isere » 15 avr. 2023, 11:06
Perfluorés: une nouvelle étude confirme des taux anormalement élevés dans les poissons du Rhône
BFM 14 avril 2023
Les analyses menées sur de nouvelles espèces dans trois secteurs distincts révèlent d'importants taux de "polluants éternels".
Les résultats sont tombés le 31 octobre dernier. Ce jour-là, la préfecture du Rhône confirme ce qui n'était alors qu'une hypothèse: des taux anormalement de perfluorés (PFAS), surnommés "polluants éternels", circulent dans le secteur de la "Vallée de la chimie", où sont installés les sites de Daikin et d'Arkema.
L'étude menée par les services de l'État atteste de "la présence de PFAS dans toutes les espèces, en aval immédiat de la plate-forme de Pierre-Bénite, mais aussi sur des stations plus éloignées", avec des "teneurs parfois supérieures aux futures teneurs maximales sur les denrées alimentaires du règlement européen qui entrera en vigueur début 2023".
Dans ce contexte, l'ARS recommande de ne pas consommer les poissons pêchés dans le Rhône en aval de Pierre-Bénite et dans le Garon, dans l'attente de nouvelles analyses. Notamment les barbeaux, les gardons ou les goujons.
Des œufs de poule également contaminés
Les nouvelles analyses en question ont été conduites en décembre. La Fédération de pêche a demandé un prélèvement d'échantillons sur une palette d'espèces élargie (ablette, brochet, sandre, barbeau), vivant dans trois secteurs distincts: la zone témoin (Grand large et canal de Jonage), en aval du barrage de Pierre-Bénite et en amont du Garon.
Ils ont été transmis à un laboratoire nantais, qui a publié jeudi les résultats de ses travaux. Comme dans certains œufs de poules produits localement, une teneur anormale en perfluorés a été détectée, révèle Jean-Pierre Faure, directeur technique de la Fédération de pêche du Rhône, au Progrès.
Plus de 4700 molécules composent la famille des perfluorés, dont les propriétés antiadhésives et imperméables sont appréciées dans le monde de l'industrie. Dans le cas du Rhône et du Garon, ce sont des "PFOS" qui "ont été prélevés sur différentes espèces".
D'autres prélèvements à venir
"En aval de Pierre-Bénite, relate Jean-Pierre Faure, "on a des teneurs deux à 20 fois plus fortes que sur la zone témoin amont". Tandis que "dans le Garon amont, au niveau de Thurins, les valeurs -sur le goujon essentiellement- sont à peu près équivalentes à la zone témoin du Grand Large et du canal de Jonage."
L'intéressé juge ces résultats "d’autant plus surprenants qu’on est à six kilomètres de la source du Garon, avec très peu de zones urbanisées. Alors que la zone témoin sur le Rhône au niveau du Grand Large et du canal de Jonage draine un bassin-versant de 10.000 m pouvant récolter beaucoup plus de perfluorés".
Toujours selon nos confrères, la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) a lancé de nouvelles campagnes de prélèvements "dans le plan d’eau de la Combe Gibert, entre Orliénas et Taluyers, alimenté par l’eau du Rhône, et sur des sédiments du Garon, à hauteur de Messimy et du barrage de Thurins".
"Sans tarder"
Hasard du calendrier, ces nouveaux résultats attestant d'une présence anormale de perfluorés dans la "Vallée de la chimie" interviennent au moment la publication d'un rapport de l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD). Le document recommande au gouvernement "d'engager sans tarder les actions de maîtrise du risque les plus urgentes".
"La réglementation française des émissions industrielles encadre encore trop peu les rejets en PFAS et leur suivi en banque de données est quasi-inexistant", peut-on lire en préambule de ce rapport commandé en février 2022 par Barbara Pompili, alors ministre de la Transition écologique, et consulté par l'Agence France-Presse (AFP).
Les auteurs du rapport regrettent notamment que "la France ne réglemente aucun PFAS dans le contrôle des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine" et militent en faveur de restrictions.
10.000 composés interdits d'ici à 2025?
Alors que les services de l'État étaient pointés du doigt ces derniers mois pour l'absence de démarches à suivre lorsqu'une pollution de ce type est avérée, le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires a publié le 17 janvier un plan d’action ministériel sur les PFAS. Avec l'objectif "de renforcer la protection des populations et de l’environnement contre les risques liés à ces composés".
Dans le même temps, l’Agence européenne des produits chimiques s'affaire pour interdire les perfluorés. "Cinq pays européens (Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suède et Norvège), avec le soutien de la France, ont déposé un projet en ce sens", rappelle le ministère.
Le recours à près de 10.000 composés chimiques pourrait être prohibé d'ici à 2025 si cette proposition aboutit.
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/fra ... aa7&ei=120
[quote] [b][size=120]Perfluorés: une nouvelle étude confirme des taux anormalement élevés dans les poissons du Rhône[/size][/b]
BFM 14 avril 2023
Les analyses menées sur de nouvelles espèces dans trois secteurs distincts révèlent d'importants taux de "polluants éternels".
Les résultats sont tombés le 31 octobre dernier. Ce jour-là, la préfecture du Rhône confirme ce qui n'était alors qu'une hypothèse: des taux anormalement de perfluorés (PFAS), surnommés "polluants éternels", circulent dans le secteur de la "Vallée de la chimie", où sont installés les sites de Daikin et d'Arkema.
L'étude menée par les services de l'État atteste de "la présence de PFAS dans toutes les espèces, en aval immédiat de la plate-forme de Pierre-Bénite, mais aussi sur des stations plus éloignées", avec des "teneurs parfois supérieures aux futures teneurs maximales sur les denrées alimentaires du règlement européen qui entrera en vigueur début 2023".
Dans ce contexte, l'ARS recommande de ne pas consommer les poissons pêchés dans le Rhône en aval de Pierre-Bénite et dans le Garon, dans l'attente de nouvelles analyses. Notamment les barbeaux, les gardons ou les goujons.
Des œufs de poule également contaminés
Les nouvelles analyses en question ont été conduites en décembre. La Fédération de pêche a demandé un prélèvement d'échantillons sur une palette d'espèces élargie (ablette, brochet, sandre, barbeau), vivant dans trois secteurs distincts: la zone témoin (Grand large et canal de Jonage), en aval du barrage de Pierre-Bénite et en amont du Garon.
Ils ont été transmis à un laboratoire nantais, qui a publié jeudi les résultats de ses travaux. Comme dans certains œufs de poules produits localement, une teneur anormale en perfluorés a été détectée, révèle Jean-Pierre Faure, directeur technique de la Fédération de pêche du Rhône, au Progrès.
Plus de 4700 molécules composent la famille des perfluorés, dont les propriétés antiadhésives et imperméables sont appréciées dans le monde de l'industrie. Dans le cas du Rhône et du Garon, ce sont des "PFOS" qui "ont été prélevés sur différentes espèces".
D'autres prélèvements à venir
"En aval de Pierre-Bénite, relate Jean-Pierre Faure, "on a des teneurs deux à 20 fois plus fortes que sur la zone témoin amont". Tandis que "dans le Garon amont, au niveau de Thurins, les valeurs -sur le goujon essentiellement- sont à peu près équivalentes à la zone témoin du Grand Large et du canal de Jonage."
L'intéressé juge ces résultats "d’autant plus surprenants qu’on est à six kilomètres de la source du Garon, avec très peu de zones urbanisées. Alors que la zone témoin sur le Rhône au niveau du Grand Large et du canal de Jonage draine un bassin-versant de 10.000 m pouvant récolter beaucoup plus de perfluorés".
Toujours selon nos confrères, la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) a lancé de nouvelles campagnes de prélèvements "dans le plan d’eau de la Combe Gibert, entre Orliénas et Taluyers, alimenté par l’eau du Rhône, et sur des sédiments du Garon, à hauteur de Messimy et du barrage de Thurins".
"Sans tarder"
Hasard du calendrier, ces nouveaux résultats attestant d'une présence anormale de perfluorés dans la "Vallée de la chimie" interviennent au moment la publication d'un rapport de l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD). Le document recommande au gouvernement "d'engager sans tarder les actions de maîtrise du risque les plus urgentes".
"La réglementation française des émissions industrielles encadre encore trop peu les rejets en PFAS et leur suivi en banque de données est quasi-inexistant", peut-on lire en préambule de ce rapport commandé en février 2022 par Barbara Pompili, alors ministre de la Transition écologique, et consulté par l'Agence France-Presse (AFP).
Les auteurs du rapport regrettent notamment que "la France ne réglemente aucun PFAS dans le contrôle des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine" et militent en faveur de restrictions.
10.000 composés interdits d'ici à 2025?
Alors que les services de l'État étaient pointés du doigt ces derniers mois pour l'absence de démarches à suivre lorsqu'une pollution de ce type est avérée, le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires a publié le 17 janvier un plan d’action ministériel sur les PFAS. Avec l'objectif "de renforcer la protection des populations et de l’environnement contre les risques liés à ces composés".
Dans le même temps, l’Agence européenne des produits chimiques s'affaire pour interdire les perfluorés. "Cinq pays européens (Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suède et Norvège), avec le soutien de la France, ont déposé un projet en ce sens", rappelle le ministère.
Le recours à près de 10.000 composés chimiques pourrait être prohibé d'ici à 2025 si cette proposition aboutit.
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