par tom » 23 avr. 2007, 17:32
Le bioéthanol aussi nocif que l’essence
Une nouvelle étude américaine révèle que le bioéthanol présente autant de risques sanitaires et de pollution que l’essence. Ce carburant dit vert, pourrait être à l’origine d’une augmentation des pathologies respiratoires aux Etats-Unis. Mark Z. Jacobson, professeur à la Stanford University, remet ainsi en cause l’innocuité de cette nouvelle source d’énergie présentée comme une révolution écologique.
L’éthanol, appelé aussi bioéthanol [1] lorsqu’il extrait à partir de plantes, est souvent présenté comme le carburant vert et non polluant du futur. Cependant, selon une étude de la Stanford University, publiée en ligne dans l’édition du 18 avril de The journal of Environmental Science & Technology, son utilisation à grande échelle est nocive à l’environnement et à la santé humaine. L’équipe du professeur Mark Z. Jacobson a conclut que si l’on remplaçait tous les véhicules roulant à l’essence aux Etats-Unis par des véhicules roulant à l’éthanol, il en résulterait une augmentation du nombre de morts et d’hospitalisations dues à des problèmes respiratoires.
Jacobson se base dans cette étude sur un modèle mathématique capable de simuler la qualité de l’air aux Etats-Unis à l’horizon 2020, suite à une généralisation de l’utilisation de l’E85, un carburant hybride composé de 85 pour cent d’éthanol et de 15 pour cent d’essence. « Nous avons découvert que la généralisation de l’utilisation des véhicules roulant à l’E85 aurait pour conséquences d’une part de réduire les niveaux de concentration atmosphérique de deux élément cancérigènes à savoir le benzène et le butadiène, mais d’autres part d’en augmenter la concentration de deux autres : le formaldéhyde et l’acétaldéhyde » explique le chercheur. « Au final, l’incidence des cancers liés à l’E85 serait similaire à ceux liés à l’essence. Par ailleurs, dans certaines régions du pays, l’utilisation du E85 aurait pour conséquence d’augmenter la concentration en ozone, un parfait ingrédient du brouillard » poursuit Jacobson.
Le modèle montre une augmentation de la concentration atmosphérique de l’ozone à Los Angeles et dans le Nord-Est des Etats-Unis, contrairement au Sud-Est du pays où elle serait revue à la baisse. « Notre étude montre qu’aux Etats-Unis, l’E85 augmenterait la mortalité due à l’ozone de 200 décès par an comparativement à l’essence, dont 120 concernerait Los Angeles » indique Jacobson. Selon l’étude, d’ici 2020, ces taux seront supérieurs de 4 pour cent aux Etats-Unis et de 9 pour cent à L.A. à ceux observés pour l’essence. Toujours selon l’étude, le nombre d’hospitalisations pour causes de crise d’asthme et de problèmes respiratoires augmenterait respectivement de 770 et 990 cas par an.
Enfin, la nocivité de l’éthanol serait la même, quelque soit la matière première utilisée pour le produire. Jacobson remet ainsi en cause la pertinence de la promotion de l’éthanol et autres biocarburants comme carburant du futur, si au final ils causent autant de pollution que l’essence, qui pour rappel est responsable de 10.000 décès annuels au Etats-Unis. « Il existe d’autres alternatives, telles que les batteries électriques et les cellules à hydrogène, dont l’énergie peut provenir de sources propres comme le vent et le soleil. Ces véhicules n’émettent théoriquement aucune substance toxique ni gaz à effet de serre contrairement à l’éthanol, qui en plus, nécessitera des millions d’hectares de terres agricoles pour sa production » rappelle Jacobson.
[1] Le bioéthanol est un biocarburant destiné aux moteurs à essence. Proposé comme carburant, le bioéthanol issu de matières premières agricoles. Les végétaux contenant du saccharose (betterave, canne à sucre…) ou de l’amidon (blé, maïs…) peuvent être transformés pour donner du bioéthanol, obtenu par fermentation du sucre extrait de la plante sucrière ou par distillation de l’amidon du froment ou du maïs. (Source : Dictionnaire de l'environnement)
[quote][b]Le bioéthanol aussi nocif que l’essence [/b]
Une nouvelle étude américaine révèle que le bioéthanol présente autant de risques sanitaires et de pollution que l’essence. Ce carburant dit vert, pourrait être à l’origine d’une augmentation des pathologies respiratoires aux Etats-Unis. Mark Z. Jacobson, professeur à la Stanford University, remet ainsi en cause l’innocuité de cette nouvelle source d’énergie présentée comme une révolution écologique.
L’éthanol, appelé aussi bioéthanol [1] lorsqu’il extrait à partir de plantes, est souvent présenté comme le carburant vert et non polluant du futur. Cependant, selon une étude de la Stanford University, publiée en ligne dans l’édition du 18 avril de The journal of Environmental Science & Technology, son utilisation à grande échelle est nocive à l’environnement et à la santé humaine. L’équipe du professeur Mark Z. Jacobson a conclut que si l’on remplaçait tous les véhicules roulant à l’essence aux Etats-Unis par des véhicules roulant à l’éthanol, il en résulterait une augmentation du nombre de morts et d’hospitalisations dues à des problèmes respiratoires.
Jacobson se base dans cette étude sur un modèle mathématique capable de simuler la qualité de l’air aux Etats-Unis à l’horizon 2020, suite à une généralisation de l’utilisation de l’E85, un carburant hybride composé de 85 pour cent d’éthanol et de 15 pour cent d’essence. « Nous avons découvert que la généralisation de l’utilisation des véhicules roulant à l’E85 aurait pour conséquences d’une part de réduire les niveaux de concentration atmosphérique de deux élément cancérigènes à savoir le benzène et le butadiène, mais d’autres part d’en augmenter la concentration de deux autres : le formaldéhyde et l’acétaldéhyde » explique le chercheur. « Au final, l’incidence des cancers liés à l’E85 serait similaire à ceux liés à l’essence. Par ailleurs, dans certaines régions du pays, l’utilisation du E85 aurait pour conséquence d’augmenter la concentration en ozone, un parfait ingrédient du brouillard » poursuit Jacobson.
Le modèle montre une augmentation de la concentration atmosphérique de l’ozone à Los Angeles et dans le Nord-Est des Etats-Unis, contrairement au Sud-Est du pays où elle serait revue à la baisse. « Notre étude montre qu’aux Etats-Unis, l’E85 augmenterait la mortalité due à l’ozone de 200 décès par an comparativement à l’essence, dont 120 concernerait Los Angeles » indique Jacobson. Selon l’étude, d’ici 2020, ces taux seront supérieurs de 4 pour cent aux Etats-Unis et de 9 pour cent à L.A. à ceux observés pour l’essence. Toujours selon l’étude, le nombre d’hospitalisations pour causes de crise d’asthme et de problèmes respiratoires augmenterait respectivement de 770 et 990 cas par an.
Enfin, la nocivité de l’éthanol serait la même, quelque soit la matière première utilisée pour le produire. Jacobson remet ainsi en cause la pertinence de la promotion de l’éthanol et autres biocarburants comme carburant du futur, si au final ils causent autant de pollution que l’essence, qui pour rappel est responsable de 10.000 décès annuels au Etats-Unis. « Il existe d’autres alternatives, telles que les batteries électriques et les cellules à hydrogène, dont l’énergie peut provenir de sources propres comme le vent et le soleil. Ces véhicules n’émettent théoriquement aucune substance toxique ni gaz à effet de serre contrairement à l’éthanol, qui en plus, nécessitera des millions d’hectares de terres agricoles pour sa production » rappelle Jacobson.
[1] Le bioéthanol est un biocarburant destiné aux moteurs à essence. Proposé comme carburant, le bioéthanol issu de matières premières agricoles. Les végétaux contenant du saccharose (betterave, canne à sucre…) ou de l’amidon (blé, maïs…) peuvent être transformés pour donner du bioéthanol, obtenu par fermentation du sucre extrait de la plante sucrière ou par distillation de l’amidon du froment ou du maïs. (Source : Dictionnaire de l'environnement)
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