GillesH38 a écrit :précisément le fait que le prix du gaz soit tombé en dessous de son prix de rentabilité signifie que la production d'équilibre est a priori dépassée, et donc que la valeur réelle est en dessous de l'actuelle - il n'y a donc pas de raison de croire à une croissance forte de la production. Si les pétroliers sont obligés de faire baisser la production pour remonter les prix, le point d'équilibre offre-demande est inférieur à la valeur actuelle (en volume) et supérieur (en prix).
Là c'est le problème de l'oeuf et de la poule : la production va baisser et les prix se stabiliser, ou au contraire les prix en réaugmentant vont stimuler la production ?
Ton interprétation est tout à fait légitime et cohérente mais une autre est possible :
La montée aux USA de la production de gaz non conventionnel a été tellement rapide que le marché n'a pas pu l'absorber assez vite : on ne remplace pas des centrales au charbon par du gaz ou des véhicules à essence par du gaz aussi vite que l'on creuse des puits ! D'où une surproduction et un écroulement du prix temporaires. Mais une fois cet épisode surmonté la production de gaz conventionnel va ré-augmenter avec une substitution progressive du pétrole-charbon par du gaz. Et les hydrates de gaz risquent d'y participer.
En fait tout est une question de prix. Très grossièrement :
Le baril de pétrole est à 100$
L'équivalent en gaz (1 MTBU ~ 1 GJ ; 1 tep = 42 J ; 7 bep ~ 1 tep ; 1 bep ~ 6 MBTU )
2$/MBTU -> 12$/bep
5$/MTBU -> 30$/bep
à 5$ le MTBU la conversion au gaz est encore TRES intéressante.
Je pense donc que sauf limitation géologique et technique , qui semblent surmontées, le gaz non conventionnel va progressivement remplacé le pétrole. Cela aura d'ailleurs pour effet de faire baisser le prix et la production de ce dernier ! Tout comme celle du charbon que l'on constate actuellement ... Tout cela va donc évoluer vers un nouveau point d'équilibre.
Quelques points (mais cela change vite !) :
1) à 2-3$ le MTBU (12-18$ le bep) le gaz conventionnel n'est pas rentable
2) à 5$ il l'est (30$ le bep)
3) le pétrole non conventionnel et le pétrole classique 'difficile' sont rentables à partir de 70$ le baril.
4) le débit de production du pétrole (conventionnel ou non) est au taquet pour des raisons techniques et géologiques.
5) le débit de production du gaz non conventionnel ne semble pas limité pour le moment, surtout si les hydates débarquent (cela prendra quand même des années).
Avec la conversion progressive au gaz (si la géologie et la technique le permettent donc) le pétrole risque alors de chuter au dessous de 70$ le baril. Et le pétrole non conventionnel de disparaitre alors !
On en saura plus dans quelques années. Surtout si d'autres pays se lancent aussi avec succès (ou échec !) dans le gaz non conventionnel.
Et laquelle des deux interprétations est la bonne.
[quote="GillesH38"]précisément le fait que le prix du gaz soit tombé en dessous de son prix de rentabilité signifie que la production d'équilibre est a priori dépassée, et donc que la valeur réelle est en dessous de l'actuelle - il n'y a donc pas de raison de croire à une croissance forte de la production. Si les pétroliers sont obligés de faire baisser la production pour remonter les prix, le point d'équilibre offre-demande est inférieur à la valeur actuelle (en volume) et supérieur (en prix).[/quote]
Là c'est le problème de l'oeuf et de la poule : la production va baisser et les prix se stabiliser, ou au contraire les prix en réaugmentant vont stimuler la production ?
Ton interprétation est tout à fait légitime et cohérente mais une autre est possible :
La montée aux USA de la production de gaz non conventionnel a été tellement rapide que le marché n'a pas pu l'absorber assez vite : on ne remplace pas des centrales au charbon par du gaz ou des véhicules à essence par du gaz aussi vite que l'on creuse des puits ! D'où une surproduction et un écroulement du prix temporaires. Mais une fois cet épisode surmonté la production de gaz conventionnel va ré-augmenter avec une substitution progressive du pétrole-charbon par du gaz. Et les hydrates de gaz risquent d'y participer.
En fait tout est une question de prix. Très grossièrement :
Le baril de pétrole est à 100$
L'équivalent en gaz (1 MTBU ~ 1 GJ ; 1 tep = 42 J ; 7 bep ~ 1 tep ; 1 bep ~ 6 MBTU )
2$/MBTU -> 12$/bep
5$/MTBU -> 30$/bep
à 5$ le MTBU la conversion au gaz est encore TRES intéressante.
Je pense donc que sauf limitation géologique et technique , qui semblent surmontées, le gaz non conventionnel va progressivement remplacé le pétrole. Cela aura d'ailleurs pour effet de faire baisser le prix et la production de ce dernier ! Tout comme celle du charbon que l'on constate actuellement ... Tout cela va donc évoluer vers un nouveau point d'équilibre.
Quelques points (mais cela change vite !) :
1) à 2-3$ le MTBU (12-18$ le bep) le gaz conventionnel n'est pas rentable
2) à 5$ il l'est (30$ le bep)
3) le pétrole non conventionnel et le pétrole classique 'difficile' sont rentables à partir de 70$ le baril.
4) le débit de production du pétrole (conventionnel ou non) est au taquet pour des raisons techniques et géologiques.
5) le débit de production du gaz non conventionnel ne semble pas limité pour le moment, surtout si les hydates débarquent (cela prendra quand même des années).
Avec la conversion progressive au gaz (si la géologie et la technique le permettent donc) le pétrole risque alors de chuter au dessous de 70$ le baril. Et le pétrole non conventionnel de disparaitre alors !
On en saura plus dans quelques années. Surtout si d'autres pays se lancent aussi avec succès (ou échec !) dans le gaz non conventionnel.
Et laquelle des deux interprétations est la bonne.