Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par mobar » 24 mars 2025, 15:58

https://www.tf1info.fr/societe/energie- ... 60989.html
Les futurs réacteurs nucléaires annoncés par Emmanuel Macron en février 2022 auront plusieurs années de retard et un coût beaucoup plus élevé que prévu.
Fin 2023, le coût du projet avoisinait déjà les 70 milliards d'euros, soit 30% de plus que prévu.
Les dépassements de budget et de planning sont sur les rails, tous sont mobilisés pour pulvériser les records établis par l'EPR de Flamanville! :lol: :lol:

Pronostic mobarien : rien d'opérationnel avant 2050 et 500 milliards engloutis!

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par energy_isere » 18 mars 2025, 02:11

Nucléaire: l'Elysée évoque "une première mise en service" des réacteurs EPR2 "d'ici 2038" au lieu de 2035

AFP le 17 mars 2025

L'Elysée a évoqué lundi une "première mise en service" du premier des six futurs réacteurs nucléaires EPR2 "d'ici 2038", alors que l'horizon affiché jusqu'ici était 2035, à l'issue d'un conseil de politique nucléaire autour du président Emmanuel Macron.

Ce conseil de politique nucléaire tenait sa 4e réunion depuis le discours du chef de l'Etat à Belfort en février 2022, qui avait acté la relance d'un programme nucléaire.

Le président avait alors annoncé un programme de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires et une option pour huit autres, avec une mise en service vers 2035 pour le premier d'entre eux.

Mais un audit gouvernemental de février 2022 évoquait déjà l'horizon 2037 pour les premières mises en service.

Lundi, les participants ont "examiné les grands principes du schéma de financement" de ce programme EPR2, précisant qu'il serait notamment "basé sur un prêt de l'État bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction", selon un communiqué de la présidence.

L'Elysée avait relevé vendredi que l'Union européenne avait validé le financement de la centrale tchèque de Dukovany essentiellement par un prêt de l'Etat à taux zéro, semblant y voir une source d'inspiration.

Ce modèle de financement serait assorti d'un contrat sur la production nucléaire à un prix garanti par l'Etat de 100 euros maximum du mégawattheure (MWh) en euros de 2024, a précisé le communiqué.

L'Elysée espère désormais "finaliser dans les prochaines semaines les discussions entre l'État et EDF" et "initier rapidement les échanges avec la Commission européenne, dans la perspective d'une décision finale d'investissement d'EDF en 2026", dernière étape cruciale avant le lancement du chantier de construction.

Le coût du programme aux conditions de 2020, initialement estimé à 51,7 milliards d'euros en 2022, est désormais évalué à 67,4 milliards et à 79,9 milliards d'euros aux conditions de 2023, a indiqué en janvier la Cour des comptes, sur la base d'un chiffrage d'EDF de fin 2023.

En février, le ministre chargé de l'Energie Marc Ferracci avait donné une enveloppe fixant les ordres de grandeur, en évoquant un coût "en-dessous de 100 milliards d'euros", tenant compte notamment de l'inflation.

EDF avait indiqué le 20 février que l'évaluation complète des coûts et du calendrier de la construction des six futurs réacteurs EPR2 d'EDF prendrait encore "plusieurs mois".
https://www.connaissancedesenergies.org ... 035-250317

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par energy_isere » 21 févr. 2025, 23:50

Nucléaire : le devis des futurs EPR2 repoussé de « plusieurs mois »

AFP le 20 février 2025

L'évaluation complète des coûts et du calendrier de la construction des six futurs réacteurs EPR2 d'EDF, dans le cadre de la relance du nucléaire voulue par l'État, va prendre encore "plusieurs mois", a-t-on appris jeudi de source proche de l'électricien.

Un devis désormais attendu en décembre 2025

"Dans les prochains mois, nous arriverons à maturité sur les coûts et les délais avec la volonté ferme de garantir la compétitivité dans la durée et de dérisquer le programme", selon cette source.

Selon le journal Les Échos, "le nouveau calendrier arrêté avec l'État mise désormais sur décembre 2025", alors "que le gouvernement misait initialement sur un devis fin 2024".

L'objectif d'EDF et de son unique actionnaire, l'État, est d'éviter la répétition d'un scénario à la Flamanville, le chantier de l'EPR normand émaillé d'une série de dérapages de coûts et de calendrier.

Un rapport accablant de 2019 de l'ex-patron du constructeur automobile PSA, Jean-Martin Folz, avait notamment pointé "l'irréalisme" des estimations initiales. Le réacteur a finalement démarré fin 2024 avec 12 ans de retard.

Une enveloppe « en dessous de 100 milliards d'euros » pour les trois paires

Le mois dernier, la Cour des comptes s'est montrée sceptique sur la crédibilité du programme EPR2 en alertant sur ses "incertitudes".

La facture des six EPR2 a déjà bondi de 30%, à 67,4 milliards d'euros selon un chiffrage prévisionnel d'EDF datant de fin 2023, révélé en mars 2024. À l'époque, le groupe avait expliqué mener "une phase d'optimisation des coûts et du planning".

Le PDG d'EDF Luc Rémont compte en effet, vers la fin du programme, construire chaque réacteur en 70 mois au maximum grâce à l'effet d'industrialisation.

L'évaluation finale prendra donc encore plusieurs mois. En attendant, le ministre chargé de l'Énergie Marc Ferracci a donné une enveloppe fixant les ordres de grandeur : "le coût, c'est en dessous de 100 milliards d'euros" pour les trois paires de réacteurs, a-t-il dit mercredi sur Sud Radio. "Le schéma de financement sera annoncé dans les prochaines semaines", a-t-il aussi indiqué.

S'inspirer du programme tchèque validé par la Commission européenne


"Les principaux paramètres (...) doivent être validés préalablement par le Conseil de politique nucléaire (une instance présidée par Emmanuel Macron, NDLR), avant que le projet ne soit présenté à la Commission européenne" pour vérifier si un soutien étatique est compatible avec le droit de la concurrence, a indiqué Bercy jeudi à l'AFP.

"C'est un projet structurant pour la politique énergétique du pays pour les décennies à venir (...). L'ampleur financière - plusieurs dizaines de milliards d'euros - et temporelle nécessite d'avancer avec méthode", ajoute le ministère.

Selon Marc Ferracci, ce cadre de financement "s'inspirera d'autres exemples validés par la Commission européenne pour la construction de réacteurs nucléaires". Il s'agit notamment du programme tchèque de Dukovany, financé à plus de 90% par un prêt étatique à taux zéro, selon la source proche de l'électricien.

En France, le schéma prévoit, outre ce prêt à taux zéro, un mécanisme de financement qui permet de fixer un prix garanti pour les ventes d'électricité, selon cette même source. EDF mise sur une décision finale d'ici fin 2026, avant l'élection présidentielle.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ois-250220

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par energy_isere » 23 janv. 2025, 22:29

Nucléaire: lancement du débat public sur le projet d'EPR2 dans l'Ain

AFP le 23 janvier 2025

Le débat public sur le projet de réacteurs EPR2 près de la centrale nucléaire du Bugey (Ain), les seuls réacteurs de nouvelle génération envisagés en bord de fleuve, se tiendra du 28 janvier au 15 mai, a annoncé jeudi la Commission nationale du débat public (CNDP).

Huit réunions publiques, des échanges sur les marchés, des permanences près du site, mais aussi un recueil de commentaires en ligne permettront de recevoir les avis sur cet énorme chantier d'un coût estimé à 15,3 milliards d'euros, ont précisé lors d'un point-presse les organisateurs du débat.

Emmanuel Macron a annoncé en 2022 un vaste programme de relance de l'atome en France prévoyant la construction d'au moins six réacteurs EPR2: deux à Penly (Seine-Maritime), deux à Gravelines (Nord), et deux au Bugey, au bord du Rhône.

Sur ce dernier site, où existe déjà quatre réacteurs nucléaires d'une puissance de 900 MW chacun, les maîtres d'ouvrage, EDF et RTE, prévoient de construire d'ici 2040 deux réacteurs à eau pressurisée d'une puissance de 1.670 MW chacun.

La consultation publique sur ce projet, qui intervient après celles de Penly et Gravelines, devrait à nouveau porter sur leur impact économique ou "la place du nucléaire dans le mix énergétique", a anticipé David Chevallier qui présidera ce débat.

Mais il s'agit du "premier projet d'EPR en bord de fleuve et non en bord de mer", ce qui suscite des questionnements particuliers, et une réunion, le 8 avril, portera spécifiquement sur leur impact sur le Rhône, a-t-il souligné.

Fleuve le plus puissant d'Europe, son étiage moyen a déjà baissé ces dernières années sous l'effet du réchauffement climatique selon l'Agence de l'eau, et certains craignent que les nouveaux EPR n'aggravent la situation.

Selon EDF et RTE, les futurs réacteurs entraîneront une hausse de la température de moins de un degré entre l'aval et l'amont, et une consommation de 0,5% du débit du Rhône, avec des pointes inférieures à 2% en période de canicule.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ain-250123

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par mobar » 20 janv. 2025, 11:20

:^o
Les STEP servent plus à équilibrer le réseau à cause du manque de flexibilité du nuke qu'à cause d'une soi disant imprédictibilité des EnR

Plus la puissance nuke est élevée dans le mix électrique, plus on a besoin de moyens de pompage afin de combler les creux de consommation qui correspondent à des hauts de production incompressibles et de turbinage pour alimenter les pics de consommation que le nuke ne sait pas satisfaire non plus

D'ailleurs les STEP ont été construites en amont et en parallèle avec le programme nucléaire alors que le PV et l'éolien étaient quasiment inexistant en France
En France, il existe 6 principales STEP en activité offrant une capacité d’appoint significative au réseau électrique national (par ordre de puissance de turbine) :

Grand’Maison en Isère, d’une puissance en turbine de 1 790 MW ;
Montézic dans l’Aveyron (910 MW) ;
Super-Bissorte en Savoie (730 MW) ;
Revin dans les Ardennes (720 MW) ;
Le Cheylas en Isère (460 MW)
La Coche en Savoie (330 MW).

Toutes ces installations ont été mises en service au cours des années 1970/1980 et sont exploitées par EDF
https://www.connaissancedesenergies.org ... mpage-step

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par energy_isere » 18 janv. 2025, 10:54

Ben oui on a des STEP, je n' ai jamais dis le contraire, et heureusement. Ca aide.

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par mobar » 18 janv. 2025, 07:14

Vous êtes vraiment aveuglés par la propagande pro nuke! :lol: :lol:

S'il y a les STEP, c'est bien pour combler les lacunes du nuke

Avec la puissance installée du nucléaire qui représente plus de 70% de la puissance totale du parc, si le parc nucléaire était capable de moduler l'énergie qu'il produit on n'aurait pas besoin des STEP ni de brader de l'électricité excédentaire que l'on produit quand on n'en a plus besoin, à nos voisins.

De plus, le cout de fonctionnement d'un réacteur à régime réduit est pratiquement le même que celui d'un réacteur à pleine charge, ce qui fait que le cout de production du kWh en régime réduit est bien supérieur à celui du même réacteur à pleine charge. Et on ne parle même pas du cout du kWh d'un parc avec une dizaines de réacteurs à l'arrêt comme c'est régulièrement le cas! :-D

Le suivi de charge réduit la durée de vie des centrales et est une des causes de vieillissement accéléré du parc, avec les arrêts et redémarrages contraints
À quoi ressemble la modulation nucléaire ?

Les centrales nucléaires françaises sont capables de faire varier leur production d’électricité de 30 % à 100 % de leur puissance nominale en fonction des besoins. En règle générale, la production est divisée en 4 phases :

12 heures à pleine puissance,
3 heures de baisse de production progressive pour atteindre la puissance recherchée,
6 heures à puissance limitée,
3 heures de hausse de production progressive.
Cela n'est en rien comparable à la réactivité à une STEP qui elle peut stocker de l'énergie excédentaire et être mise à pleine puissance, dans un sens ou dans l'autre en quelques minutes, ou encore d'une centrale à gaz qui elle, peut réagir en moins de 30 secondes
Quand les besoins de production sont trop faibles, il arrive que des réacteurs nucléaires soient également éteints. Cependant, EDF cherche à éviter ce genre de cas de figure, car le redémarrage d’une centrale est très long. Il faut en général compter au moins vingt-quatre heures, ce qui entraîne une perte de flexibilité au niveau de la production.

En comparaison, une centrale à gaz ou à charbon peut être éteinte ou redémarrée en quelques heures seulement et leur puissance peut être ajustée rapidement. Selon le cabinet de conseil Sia Partners une turbine à gaz à cycle ouvert peut, par exemple, faire varier sa production de 30 % en 30 secondes seulement.
https://www.revolution-energetique.com/ ... dangereux/

Prolonger la durée de vie des centrales nucléaires est d'autant plus risqué que celles- ci ont fonctionné en suivi de charge pendant des années et ont été fragilisée par ce type d'exploitation non prévu lorsqu'elles on été conçues!

http://www.global-chance.org/IMG/pdf/MarignacASN184.pdf

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par energy_isere » 17 janv. 2025, 23:07

Jeuf a écrit :
17 janv. 2025, 22:58
mobar a écrit :
17 janv. 2025, 14:07
Le nuke n'est pas capable d'équilibrer l'éolien et le solaire!

Il est juste capable de moduler 10% de sa puissance en 24 heures,
alors là, j'aimerai bien avoir la source de cette info
par ailleurs, il n'est pas tout seul, il y a aussi les STEP.
C'est des bobards à Mobar. :-D

le 22 decembre 2024 pour le nuke : min 31.4 GW à 5h du matin, 46.7 GW à 18h. données RTE

soit -32.8 % pour le creux de 5 du matin. \:D/

le 25 novembre 2024 : min 30.1 GW à 4 h du matin, 48.2 GW à 21 h. données RTE
soit -37.5 % pour le creux de 4 h du matin.

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par Jeuf » 17 janv. 2025, 22:58

mobar a écrit :
17 janv. 2025, 14:07
Le nuke n'est pas capable d'équilibrer l'éolien et le solaire!

Il est juste capable de moduler 10% de sa puissance en 24 heures,
alors là, j'aimerai bien avoir la source de cette info
par ailleurs, il n'est pas tout seul, il y a aussi les STEP.

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par energy_isere » 17 janv. 2025, 18:35

Et bien tu verras que bientôt les réseaux obligeront les nouveaux parc solaire PV et éoliens à prévoir dés l'étude de projet une proportion croissante de capacité de batteries stationnaires.

C'est déjà le cas en Australie.

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par mobar » 17 janv. 2025, 14:43

Ben non dans une logique de réseau multimodaux c'est au réseau de prévoir et de s"équiper pour optimiser au mieux les apports des différentes sources de production et aussi de mettre en place procédures et moyens de d'orienter et maitriser les consommations

Les producteurs unitaires sont esclaves, seul le réseau est maitre et habilité pour configurer pour optimiser l'ensemble

C'est d'ailleurs tout l'intérêt d'avoir une entité unique pour commander l'ensemble

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par energy_isere » 17 janv. 2025, 14:25

mobar a écrit :
17 janv. 2025, 14:07
Le nuke n'est pas capable d'équilibrer l'éolien et le solaire!

Il est juste capable de moduler 10% de sa puissance en 24 heures, alors que le solaire et l'éolien doi,t pour être correctement régulé, avoir des temps de réactions inférieur à 10 minutes sur des puissances importantes
C'est à l'éolien et le solaire de s'équiper de batteries pour se lisser par eux même.

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par mobar » 17 janv. 2025, 14:07

Le nuke n'est pas capable d'équilibrer l'éolien et le solaire!

Il est juste capable de moduler 10% de sa puissance en 24 heures, alors que le solaire et l'éolien doi,t pour être correctement régulé, avoir des temps de réactions inférieur à 10 minutes sur des puissances importantes

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par energy_isere » 14 janv. 2025, 23:14

Construction de deux réacteurs EPR2 : à quoi pourrait ressembler la centrale nucléaire de Gravelines ?

14 janv 2025 france3-regions

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Deux réacteurs type EPR2, plus puissants et massifs, pourraient être construits en face des six réacteurs déjà existant de la centrale nucléaire de Gravelines. • © FTV

Un débat public est en cours concernant le projet de construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR2. Si le projet aboutit, c'est presque une deuxième centrale nucléaire qui sortirait de terre.

Il faut imaginer deux nouveaux dômes, plus grands, plus massifs, positionnés face aux six autres déjà existants et alignés face à la mer. Pour le grand public, ces deux nouveaux bâtiments seraient alors la partie visible de la mise en activité des deux nouveaux réacteurs nucléaires, qui auront transformé en profondeur le paysage du centre de production nucléaire de Gravelines.

Concrètement, deux bâtiments jumeaux abriteraient deux réacteurs de troisième génération, fonctionnant grâce à un principe physique de réaction à l'eau pressurisée. Ils seraient capables de produire chacun 1670 MW d’électricité, près de deux fois plus que les six réacteurs déjà en activité à Gravelines. Autour des réacteurs, des bâtiments abritant des générateurs diesels, d'ultimes secours pour assurer un haut niveau de sûreté au site. Résultat : une production d'électricité bas-carbone d'au moins 20 TWh par an, pendant au moins 60 ans. Voilà pour le projet.

Un site métamorphosé

S'il aboutit, c'est presque une deuxième centrale nucléaire qui sortirait de terre à l'horizon 2037. En face du site existant, côté Loon-Plage, les deux nouveaux réacteurs seraient séparés de l'actuelle centrale par une route. Ils disposeraient de leur propre canal d'amenée, utilisé pour acheminer l'eau de mer jusqu'au réacteur. Des canalisations souterraines devraient permettre ensuite d'acheminer les eaux utilisées et réchauffées vers le point de rejet déjà existant pour le centre actuel.

Image
En bleu, le site d'implantation des deux réacteurs EPR2, face à la CNPE (Centre Nucléaire de Production d'Electricité). En orange, les différents sites de travaux. • © EDF

Deux phases de travaux sont donc prévues. La première concernerait des opérations de génie civil pour préparer le site. "C'est une phase préparatoire. On devrait par exemple renforcer le sol, qui est trop sableux, puisque les réacteurs EPR2 sont deux fois plus lourds et deux fois plus puissants que ceux qui existent déjà" prévient Antoine Ménager, directeur du programme "nouveau nucléaire" pour EDF. Pour la circulation de l’eau depuis et vers la mer, "d’autres travaux d’ouvrages sont aussi nécessaires pour créer ce fameux canal d’amenée et les canalisations vers le canal de rejet afin d’assurer le refroidissement des réacteurs" poursuit Antoine Ménager.

Une centrale 2.0 "toujours à l'état de projet"

Cette métamorphose en profondeur du site est actuellement présentée lors de réunions ouvertes à tous et menées par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) afin d’informer les citoyens. Ces débats se sont ouverts en septembre 2024 et se poursuivent jusqu’au 17 janvier 2025. Deux enquêtes publiques devraient ensuite s'ouvrir en 2026 et 2028.

Car la construction des deux nouveaux réacteurs est soumise à plusieurs phases d'information et d'autorisation. "Par exemple, nous allons déposer une demande d'autorisation environnementale et une demande d'autorisation des installations nucléaires de base dont nous attendons les réponses d'ici à l'automne 2026. Il faut le rappeler, tout cela est à l'état de projet" rappelle Antoine Ménager devant plusieurs dizaines de citoyens désireux de s'informer et connectés lors d'un webinaire qui s'est tenu jeudi 9 janvier dernier. D'autres réunions d'information du même ordre sont prévues jusqu'au 17 janvier 2025.

Le défi du raccordement électrique

Dans ce projet de construction de deux nouveaux réacteurs à Gravelines, EDF est associé à RTE pour raccorder l’énergie produite au réseau. Là encore, d'autres travaux sont donc à prévoir. Il faudra construire deux lignes électriques aériennes et quatre lignes souterraines. La construction se fait en deux phases, avec les travaux de liaisons en sous-sol prévus entre 2027 et 2029. "Les câbles seront déroulés dans des rouleaux de cuivres placés dans des tranchées enterrées à 1m50 sous le sol" décrit François Maillard responsable de projet chez RTE. Ensuite, les travaux de construction des liaisons aériennes commenceraient à l’horizon 2030 et dureraient deux ans. "On aurait deux pylônes électriques mesurant entre 40 et 60 mètres de haut, très semblables aux pylônes déjà existants" conclut François Maillard.

En tout, l'ensemble des travaux devraient durer douze ans. "Il faut compter sept ans, rien que pour construire les bâtiments" rappelle Antoine Ménager. Pour créer cette centrale 2.0, il faudrait, selon EDF, 1 million de m3 de béton, 200 000 tonnes de ferraille, 300 kilomètres de tuyaux, 3 000 kilomètres de câbles... Derrière les chiffres, impressionnant, une réalité : la centrale nucléaire de Gravelines serait métamorphosée.
https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 90325.html

Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

par energy_isere » 14 nov. 2024, 00:05

Nucléaire: EDF vise une décision d'investissement pour les futurs EPR "en 2026", indique Olga Givernet

AFP le 13 nov. 2024

EDF devrait prendre une décision d'investissement en conseil d'administration pour la construction de ses six premiers futurs EPR nucléaires "autour de 2026", a déclaré la ministre de l'Energie Olga Givernet devant le Sénat, une décision déjà actée au niveau politique, mais devant être validée par le groupe.

L'entreprise décidera aussi la même année de l'attribution des sites pour les huit EPR supplémentaires prévus, a-t-elle ajouté.

"Nous sommes aux alentours de 2026 pour une décision en conseil d'administration par EDF pour les six premiers EPR", a déclaré Mme Givernet lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat, portant notamment sur la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) dont le texte est en cours de concertation jusqu'au 15 décembre.

"L'attribution de sites" pour les huit EPR supplémentaires envisagés "est également prévue pour 2026" a-t-elle précisé.

L'objectif de la PPE est de parvenir à 200 Twh de production d'électricité renouvelable en France en 2030 et à 360 TWh de production d'électricité nucléaire, soit "560 TWh de production décarbonée d'ici 2030", a-t-elle rappelé.

Pour le financement des futurs projets nucléaires, le plan d'investissement public France 2030 "consacre environ 1 milliard d'euros au développement des petits réacteurs nucléaires", a-t-elle rappelé en évoquant trois appels à projets.

Du côté d'EDF, le groupe public a déjà investi "quelques 5 milliards d'euros" dans des études sur le nouveau nucléaire, a ajouté la ministre.

"Il y a une demande d'EDF et notamment du conseil d'administration, d'avoir un peu plus de visibilité sur l'engagement de l'État en termes de financement" de ce nouveau nucléaire, a admis la ministre en disant qu'une réponse pourrait arriver avant la fin 2024: "Nous sommes à visée de fin de l'année pour pouvoir avoir un cadre de financement qui soit adéquat" a-t-elle déclaré.

L'État est "dans l'attente des devis pour les trois premières paires d'EPR" qui "donneront un montant global sur lesquels il faut pouvoir se positionner", a précisé la ministre.
https://www.connaissancedesenergies.org ... net-241113

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