par energy_isere » 13 déc. 2019, 21:24
Finance: les énergies fossiles constitueront bientôt la "même menace" que les "subprime" (Hulot)
AFP•13/12/2019
Nicolas Hulot, ancien ministre de la Transition écologique, a plaidé vendredi pour un verdissement de la politique des banques centrales face au réchauffement climatique qui, estime-t-il, menacera dès 2025 le système financier comme les crédits "subprime", déclencheurs de la crise financière de 2008.
L'ex-ministre a appelé les banquiers centraux à "traduire ce que dit le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, ndlr) dans une langue comprise par les marchés financiers", lors d'une conférence organisée par la Banque de France.
"En confirmant le risque de voir 24 trillions (24.000 milliards, NDLR) de dollars d'actifs disparaître sous le coup des catastrophes climatiques alors la mobilisation sera sonnée", a-t-il poursuivi.
"A partir de 2025, peut-être 2030, le surinvestissement dans les énergies fossiles fera peser sur le système financier la même menace que les +subprime+", a ajouté M. Hulot, critiquant l'absence de limites réglementaires.
Ces investissements sont non seulement "inutiles", a estimé l'ex-ministre, mais aussi sans "aucune valeur car le plus probable, et le plus souhaitable, est que ces projets ne soient jamais rentabilisés".
Quelque 12.000 milliards de dollars "pourraient partir en fumée dès lors que la fin de l'ère des énergies fossiles sera enfin considérée comme inéluctable, soit 3% des actifs de la planète", a argué Nicolas Hulot, citant l'économiste Laurence Scialom.
"Les premiers fonds à avoir fait faillite en 2008 avait initialement perdu autour de 2,5% de leurs actifs", a-t-il comparé.
Appelant "à renforcer plus que jamais les garde-fous financiers", l'homme politique a salué la récente prise de position du gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau en faveur de l'application des normes bancaires internationales de Bâle III, visant à augmenter les réserves de capital des banques en cas de choc économique.
Afin d'accélérer la transition écologique, Nicolas Hulot a appelé à augmenter le coût du refinancement auprès de la Banque centrale européenne (BCE) des grandes banques commerciales ayant un mauvais bilan carbone.
Autre piste suggérée par l'ancien ministre: le "verdissement de la politique du quantitative easing", la politique de rachat massif d'actifs lancée dès 2014 par Mario Draghi, ancien président de la BCE. Pour ce faire, il faudrait réduire les rachats de titres liés à l'extraction fossile tout en favorisant ceux de titres adossés à l'investissement vert, a suggéré M. Hulot.
Ces propositions s'inscrivent dans la droite ligne de l'appel lancé fin novembre par plus de 160 associations et universitaires à la nouvelle présidente de la BCE, Christine Lagarde, afin d'agir en faveur du climat à travers la politique monétaire. Cette dernière avait affirmé début décembre devant le Parlement européen vouloir prendre en compte les risques climatiques dans ses décisions de politique monétaire.
Plutôt que "le seul assouplissement quantitatif vert, mieux vaut sans doute être ambitieux et imaginer un programme de révisions du cadre opérationnel" de l'Eurosystème, a pour sa part affirmé François Villeroy de Galhau .
Le banquier central français a ainsi évoqué une intégration des risques climatiques à ses opérations monétaires, notamment dans "sa politique de gestion du collatéral", c'est-à-dire des actifs demandés à une banque commerciale par la BCE en contrepartie du prêt qu'elle lui accorde.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 37ffcd9f0e
[quote] [b]Finance: les énergies fossiles constitueront bientôt la "même menace" que les "subprime" (Hulot)[/b]
AFP•13/12/2019
[b]Nicolas Hulot, ancien ministre de la Transition écologique, a plaidé vendredi pour un verdissement de la politique des banques centrales face au réchauffement climatique qui, estime-t-il, menacera dès 2025 le système financier comme les crédits "subprime", déclencheurs de la crise financière de 2008.[/b]
L'ex-ministre a appelé les banquiers centraux à "traduire ce que dit le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, ndlr) dans une langue comprise par les marchés financiers", lors d'une conférence organisée par la Banque de France.
"En confirmant le risque de voir 24 trillions (24.000 milliards, NDLR) de dollars d'actifs disparaître sous le coup des catastrophes climatiques alors la mobilisation sera sonnée", a-t-il poursuivi.
"A partir de 2025, peut-être 2030, le surinvestissement dans les énergies fossiles fera peser sur le système financier la même menace que les +subprime+", a ajouté M. Hulot, critiquant l'absence de limites réglementaires.
Ces investissements sont non seulement "inutiles", a estimé l'ex-ministre, mais aussi sans "aucune valeur car le plus probable, et le plus souhaitable, est que ces projets ne soient jamais rentabilisés".
Quelque 12.000 milliards de dollars "pourraient partir en fumée dès lors que la fin de l'ère des énergies fossiles sera enfin considérée comme inéluctable, soit 3% des actifs de la planète", a argué Nicolas Hulot, citant l'économiste Laurence Scialom.
"Les premiers fonds à avoir fait faillite en 2008 avait initialement perdu autour de 2,5% de leurs actifs", a-t-il comparé.
Appelant "à renforcer plus que jamais les garde-fous financiers", l'homme politique a salué la récente prise de position du gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau en faveur de l'application des normes bancaires internationales de Bâle III, visant à augmenter les réserves de capital des banques en cas de choc économique.
Afin d'accélérer la transition écologique, Nicolas Hulot a appelé à augmenter le coût du refinancement auprès de la Banque centrale européenne (BCE) des grandes banques commerciales ayant un mauvais bilan carbone.
Autre piste suggérée par l'ancien ministre: le "verdissement de la politique du quantitative easing", la politique de rachat massif d'actifs lancée dès 2014 par Mario Draghi, ancien président de la BCE. Pour ce faire, il faudrait réduire les rachats de titres liés à l'extraction fossile tout en favorisant ceux de titres adossés à l'investissement vert, a suggéré M. Hulot.
Ces propositions s'inscrivent dans la droite ligne de l'appel lancé fin novembre par plus de 160 associations et universitaires à la nouvelle présidente de la BCE, Christine Lagarde, afin d'agir en faveur du climat à travers la politique monétaire. Cette dernière avait affirmé début décembre devant le Parlement européen vouloir prendre en compte les risques climatiques dans ses décisions de politique monétaire.
Plutôt que "le seul assouplissement quantitatif vert, mieux vaut sans doute être ambitieux et imaginer un programme de révisions du cadre opérationnel" de l'Eurosystème, a pour sa part affirmé François Villeroy de Galhau .
Le banquier central français a ainsi évoqué une intégration des risques climatiques à ses opérations monétaires, notamment dans "sa politique de gestion du collatéral", c'est-à-dire des actifs demandés à une banque commerciale par la BCE en contrepartie du prêt qu'elle lui accorde.
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