La définition du taux de déplétion ?

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par toto » 20 mai 2006, 06:04

Suite au post de Sylvain sur la conférence à l'IFP, la présentation d'Yves Mathieu parle de "déplétion" sur la courbe de Hubbert. Yves Cochet également.

Je me suis donc permis d'envoyer un courriel à Monsieur Yves Mathieu.
Bonjour



Tout d’abord félicitations et merci pour votre présentation AFTP-CFE-IFP dont j’ai téléchargé le pdf sur Internet. C’est du très beau travail avec des tableaux clairs.



Je suis un citoyen moyen, sensibilisé aux problèmes du PO et membre du forum Oléocène.

Je me permets de vous écrire pour une question précise.



Nous sommes plusieurs, sur le forum Oléocène à essayer de comprendre ce que « déplétion » veut dire.

Le taux de déplétion tel que calculé dans les documents de l’ASPO est le rapport de la production d’une année sur les réserves estimées à la fin de cette année. C’est donc lié directement aux réserves. Il y a déplétion dés que les réserves diminuent. On dit bien qu’un champ est en déplétion dés que l’on commence à le mettre en production, ses réserves diminuent dés le premier jour.



Pourquoi à ce moment là, parler de déplétion en parlant de la courbe de Hubbert, qui elle est la courbe de production. Yves Cochet parle également de déplétion sur la courbe de Hubbert.



N’y aurait-il pas là un abus de langage ou sommes-nous (sur le forum Oléocène) sur une fausse interprétation du sens du mot « déplétion » ?



Tout cela n’est qu’une question de langage et n’inversera pas le déclin de la courbe de production. Il est cependant important d’être précis dans son discours et sur un forum, tout le monde peut dire n’importe quoi, pour remettre les choses à leur place il est impératif de savoir de quoi l’on cause.



Vous nous obligeriez en nous faisant part de votre avis sur le sujet.



Je publie ce courriel sur le forum Oléocène et si vous avez la gentillesse de me répondre, je publierai également vos propos.



Recevez Monsieur, mes plus sincères salutations.



Georges TURLIN

par toto » 08 mai 2006, 17:33

De tout ce que j'ai pu lire, la déplétion et son taux sont relatifs à un stock, une réserve, qui restent. C'est un peu comme un silo, on puise dedans et de temps en temps on en remet. Si au bout d'une année, on en a retiré plus qu'on en a mis, le silo est en déplétion et le taux sera
  • ce qu'on a mis dedans
    moins
    ce qu'on a retiré
    le tout divisé par
    ce qui reste dans le silo
C'est bien (D-P)/R

Ce qui importe n'est pas ce qu'on a retiré mais la différence entre ce qu'on a retiré et ce qu'on a mis, en d'autres termes, - Découvertes - Production.

Si aprés une année, on a découvert plus qu'on a produit, cette année là le taux de déplétion est positif et les réserves mondiales ont été en réplétion, quelque soit le taux de production. C'est la courbe que l'on trouve sur tous les sites parlant du PO, différence entre découvertes et production. Elle fut chaotique vers les années 80 et depuis 90 descend doucement mais inexorablement. Et ceci alors que la courbe de production continue de croître

Les courbes de depletion proposees par Gilles donnent ca.
Image
Nouvelle conclusion
  • On entre en depletion quand on a passe le pic des reserves.
    la courbe de depletion n'indique rien d'interessant, la courbe des reserves suffit a marquer la depletion.
    le taux de depletion n'a pas beaucoup de sens, sauf pour un champs.
    la courbe de Gilles serait en correlation avec la comprehension de "90% depleted" en "90% de ce qui est extractible a ete extrait".

Edit
Les tableaux de l'ASPO donnent bien comme taux de déplétion le rapport entre la production de l'année sur le total qui resterait à produire (futures découvertes comprises) c'est à dire l'ensemble des réserves.
O = B / M (M = J + L)

La déplétion est bien une notion liée au déclin des réserves et non au déclin de la production, telle que définie par l'ASPO, qui je pense fait foi en la matière.

par echazare » 08 mai 2006, 11:16

Pour moi ce que tu appelles taux de déplétion de la production est le taux de déclin, mais ta definition me convient. Les reserves en place ne peuvent pas donner une idée du taux de déclin, ni du taux de déplétion. 100Gb des sables du Canada auront des taux différents des 100Gb de Gawar (?). Personne ne peut dire quelle sera le debit maximum que pourra donner les reserves mondiales. On peu juste approximer que le max de debit sera vers le milieu des reserves. Dans ton hypothèse d'une découverte de 100Gb au Boukistan occidental, la conséquence sera avec certitude que le taux de déplétion mondial va diminuer dans un premier temps (débit fixe et réserves supérieures) puis peut être augmenter (ou baisser) après mise en exploitation. Cela dépendra de l'état d'exploitation des réserves déjà en place avant la découverte.

par GillesH38 » 08 mai 2006, 11:01

Les débats sont interminables parce qu'on veut absolument que les deux paramètres coïncident : le montant des réserves et la production.

Dans le modèle de Hubbert, il y a un lien clair entre des les deux, parce qu'il suppose (un peu arbitrairement) que le pic de production a lieu au moment ou la moitié du gisement a été exploité. Mais ce n'est qu'approximativement exact. Et comme le dit Toto pour le monde entier les réserves augmentent à cause des découvertes. Supposez que demain Shell annonce la découverte d'une réserve de 100 Gb dans le Baloutchistan occidental, les réserves feront un bond alors que la production ne bougera pas d'un poil dans l'immédiat !

Donc il faut choisir de définir la dépletion par rapport au montant des réserves OU par rapport à la production, mais il n'y a pas de lien systématique entre les deux.

D'ou ma définition initiale de DEUX taux de dépletion : un taux de dépletion des réserves et un taux de dépletion de la production.

par echazare » 08 mai 2006, 10:31

toto a écrit :
sceptique a écrit :Le problème du PO c'est justement l'incapacité à maintenir le débit de production.
Faux! Le debit de production n'a jamais ete tenu, c'est impouvable. Cependant, la production etait en progression positive parce qu'il y avait des decouvertes. Ce qui fait le PO, c'est un probleme de debit ET de non decouvertes.
Je ne comprend pas, sans nouvelles decouvertes la production augmente au debut pour passer par un max et finir a 0, non ?

par toto » 08 mai 2006, 10:25

sceptique a écrit :Le problème du PO c'est justement l'incapacité à maintenir le débit de production.
Faux! Le debit de production n'a jamais ete tenu, c'est impouvable. Cependant, la production etait en progression positive parce qu'il y avait des decouvertes. Ce qui fait le PO, c'est un probleme de debit ET de non decouvertes.

par toto » 08 mai 2006, 10:16

Nous sommes apparemment tous d'accord sur le fait que le taux de depletion d'un champs est bien le rapport de la production d'une periode sur les reserves a la fin de cette periode. Un champs rentre bien en depletion des sa naissance.

Seulement, si on applique le meme raisonnement a un ensemble de champs, les reserves evoluent avec les decouvertes et il faut bien prendre au numerateur les decouvertes moins la production. Ce qui est etudie c'est la variation des reserves et non la variation de la production. Le taus de depletion est le rythme d'exploitation pour un champs, puisque la reserve du champs est unique et ne varie pas car il n'y a pas de decouvertes. Pour la production mondiale, le taux de depletion est bien lie aux reserves et non a l'exploitation. Le declin de la production mondiale n'est pas le fait qu'on ne puisse maintenir un debit mais bien le fait qu'il n'y a plus de decouvertes et que les reserves s'amenuisent. Le taux de depletion donne une information sur le declin des reserves.

Si on prend le calcul du taux de depletion pour les reserves mondiales, en ne prenant au numerateur que la production, on en revient a la courbe d'un precedent post
Image
Et la valeur du taux de depletion ainsi calculee n'a pas de signification.

par sceptique » 08 mai 2006, 10:12

Pour moi, le plus intéressant est justement le déclin. Par exemple :
2000 : 1.000 Mb/j
2001 : 0.970
2002 : 0.941
2003 : 0.913
2004 : 0.885
on a une production avec un taux de déclin de 3% par an. C'est "parlant". Car parler de déplétion d'un champ dont la production est stable ou augmente ... Tout le monde sait que à partir du moment ou on exploite un gisement non renouvelable la quantité diminue. Le problème du PO c'est justement l'incapacité à maintenir le débit de production.

par echazare » 08 mai 2006, 09:46

thorgal a écrit :pourrait-on simplement parler de depletion lorsque la valeur 'absolue' du nombre de barils commencent a decroitre de maniere continue ? le taux de depletion pourrait alors etre la derivee 1ere de la courbe de production du nombre absolu de barils. Dans ce cas, un 'taux' negatif signifie une baisse ou depletion et vice-versa. Si cette courbe a grosso-modo une forme de gaussienne, on peut facilement calculer sa derivee 1ere en n'importe quel point (ou annee). Seulement, je ne crois pas que la gaussienne soit appropriee dans ce cas, la croissance a l'air exponentielle mais la decroissance sera plus du genre parabole renversee a partir de la fin du plateau (region du pic).
Il me semble que tout champ de pétrole rentre en dépletion au moment de sa mise en exploitation. Dépletion signifie que l'on entame son capital et taux de depletion c'est le rythme d'exploitation. Il ne faut pas confondre avec déclin, qui correspond à l'incapacité de maintenir le debit (signe du passage du pic). Le taux de depletion ne donne pas d'information sur le declin.

par GillesH38 » 08 mai 2006, 09:26

Je définirais la dépletion totale (toujours positive), comme le pourcentage de tout ce qui a eté produit divisé par tout ce qui a été découvert, ça me parait le plus logique.

soit dep = int (P dt) / int ( D dt )

Comme R = int (D dt) - int (Pdt)

on peut aussi écrire dep = 1 /(1+R/int(Pdt)) = 1/(1+réserves/production cumulée).

Quand elle est supérieure à 50%, on a passé le "point milieu", qui est selon Hubbert aussi le moment ou il y a le pic de production : c'est le moment ou les réserves restantes sont EGALES à la production cumulée:
c'est à dire maintenant suivant Deffeyes et consort (environ 1000 Gb chacun). Pour les optimistes, il reste 2000 Gbl et depl = 30 % uniquement.

Cependant, l'amélioration continue des techniques d'extraction peut reculer la date du pic, mais on le constate, au détriment d'une chute plus brutale une fois le pic passé.

par toto » 08 mai 2006, 03:26

Tu as raison, d'ailleurs elle ressemble comme deux gouttes d'eau a la courbe des reserves et comme je l'ai dit plus haut, j'ai du mal a sasir ce que veut dire physiquement, integrer un pourcentage.

En resume et apres relecture attentive des posts de ce fil, nous pourrions dire:
  • il y a depletion des que la courbe des reserves s'inflechit
    taux de variation des reserves positif = repletion
    taux de variation des reserves negatif = depletion
    pour un puits isole, la courbe des reserves s'inflechit des la mise en production, le puits est en depletion des sa naissance.
    le calcul du taux de depletion est bien (D - P) / R, pour un puits, D=0 et on a bien -P/R.
La production petroliere mondiale est en depletion depuis plus de vingt ans.

ImageImage

par GillesH38 » 07 mai 2006, 23:24

pas de problème pour le taux de dépletion, mais c'est l'integrale de ce taux qui n'a pas un sens clair pour moi. Comme je t'ai dit ca donne finalement ln(R/R0), d'ailleurs ça devrait tendre vers - l'infini avec le temps....

par toto » 07 mai 2006, 12:14

Oublions la quatrième courbe appelée déplétion pour l'instant et concentrons nous sur la troisième, le taux de déplétion.

Le taux de déplétion calculé ici, c'est (D-P)/R, c'est à dire que je prends en compte les découvertes, ce qui semble logique, le taux de déplétion étant le gradient de diminution d'une réserve, le taux de réplétion le taux d'augmentation d'une réserve.
Est-ce correct?

Ca donne une courbe positive quand on est en réplétion et négative quand on passe en déplétion. Ce qui est encore logique, la diminution d'une réserve étant vécue comme une perte et non un gain, perte qui communément est prise négative.

Cette façon de calculer le taux de déplétion me satisfait.

Passons maintenant à la courbe appelée "déplétion".

Ce n'est autre que l'intégrale de la courbe "taux de déplétion", elles incluent donc toutes deux les découvertes. Je l'ai tracée car elle est plus parlante évidemment que celle du taux.

Le fait de tracer dans ce sens est plus facile à comprendre, instinctivement, le mot déplétion indique un décroissance. Ca correspond aussi au dessin de l'ASPO, à la différence que la courbe est celle de la production et non des réserves.

Si l'approche est bonne, la conclusion majeure serait:
  • nous sommes bien entrés en déplétion depuis plus de vingt ans et quelque soient les efforts et les avancées technologiques, la courbe décline.

par GillesH38 » 07 mai 2006, 10:03

Toto , ce que tu appelles "dépletion" (=P/R) est AUSSI un taux en % par an , comme le taux de dépletion. Un taux d'une manière générale est le quotient de la dérivée d'une quantité par cette même quantité (taux d'inflation = (dP / dt) /P où P est le prix moyen d'un produit.

La seule différence entre ce que tu appelles "taux de dépletion" et "dépletion" (les deux derniers graphiques) c'est que dans un cas tu inclus les découvertes et dans l'autre cas non. Mais les deux sont des taux.

Il faudrait donner un nom différent pour les deux. On peut parler de "taux de dépletion global" pour l'ensemble découverte/production (je mettrais d'ailleurs un signe - pour qu'il soit POSITIF quand il y a vraiment dépletion, et NEGATIF quand les réserves nettes augmentent par suite des découvertes); soit ta 3e courbe (inversée).

et "taux de production" pour la 4e ? (qui n'est que l'inverse du nombre d'années de réserves R/P).

par toto » 05 mai 2006, 01:16

Bon, j'me lève, ça va chauffer.

La déplétion d'un champs, c'est bien - la production/les réserves - P/R. Les réserves de départ sont fixes et n'augmentent pas, le champs rentre en déplétion dés le premier jour.

Les réserves globales varient en fonction de la production et des découvertes. Si l'on compare avec la déplétion de la couche d'ozone, il y a déplétion quand elle diminue et réplétion quand elle se reforme.
Pour l'état des réserves de pétrole, l'étude de sa variation ce n'est pas P/R mais - (Découvertes - Production)/Réserves - (D-P)/R.
  • Si (D-P > O) Réplétion
    Si (D-P <0) Déplétion
Image
A ce moment là, parler de déplétion a un sens et la seule erreur qu'il y aurait sur le dessin de ASPO France, serait de prendre la courbe de production,(celle du PO) à la place de la courbe des réserves.

Ce qui cloche, c'est que ça ne donne pas les mêmes valeurs que le tableau de l'ASPO.

Il n'empêche que le taux de déplétion ainsi calculé n'atteindra jamais de valeurs négatives importantes car les découvertes s'amenuisent mais la production diminue dans le même temps. Ce qui compte c'est le débit et l'écart qui se creuse entre la production et une demande qui ne peut être satisfaite.
On tergiverse sur la déplétion mais ça n'a pas d'importance, les réserves diminuent, certe, mais il y en a encore pour trés longtemps. Eternel refrain, il n'y en aura pas pour tout le monde et c'est la fin du pétrole bon marché qui importe, non la fin du pétrole. Ca fait toujours du bien d'asséner des vérités comme celle-là.

Le point important, c'est que nous sommes en déplétion depuis une vingtaine d'années. A tous ceux qui nous disent que la sismique 3D va nous sauver, la réponse est là. Ils n'ont pas réussi à infléchir la courbe.

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