par energy_isere » 30 sept. 2019, 17:54
Quand les touristes ne sont plus les bienvenus
GATEAUD PASCAL Usine Nouvelle 29/09/2019
Une tendance de fond ! Après la honte de voler ("flygskam"), venue de Suède, la contestation du tourisme de masse prend de l’ampleur. Amsterdam, Barcelone, Dubrovnik, Paris, Venise... Dans ces villes très visitées, de plus en plus d’habitants se sentent chaque jour un peu plus dépossédés de leur quartier.
La saturation des transports en commun y va très souvent de pair avec la disparition des commerces de proximités au profit de boutiques et restaurants dévolus aux touristes. Les élus et les professionnels du secteur commencent à imaginer des solutions pour limiter la dégradation et la saturation de ces destinations phares.
Il est plus que temps. Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) des Nations unies, un nouveau record a été battu en 2018 avec 1,4 milliard de touristes internationaux, soit 6 % de plus que l’année précédente. L’OMT, qui avait prévu un tel résultat pour... 2020, va sans doute revoir sa projection pour 2030, qui tablait sur 1,8 milliard de touristes à cet horizon. Le tourisme pèse 10 % du PIB mondial et sa croissance est plus rapide que celle de l’économie dans son ensemble. Ici ou là, il est déjà question de réduire l’impact environnemental des paquebots (quelque 30 millions de personnes devraient faire une croisière dans le monde en 2019, soit une augmentation de 70 % en dix ans) ou de limiter l’emprise des plates-formes comme Airbnb, accusées de chasser les habitants des quartiers centraux.
À Paris, le Louvre, le musée le plus visité au monde, en raison notamment de "La Joconde", de Léonard de Vinci, va rendre obligatoire, d’ici à la fin de l’année, la réservation en ligne. Avec plus de 10 millions de visiteurs par an, il ne peut plus assurer, l’été, de bonnes conditions de visite. À Dubrovnik, la mairie a décidé d’échelonner l’arrivée des bateaux de croisière. À Amsterdam, le nouvel exécutif local compte augmenter les taxes touristiques et durcir les règles pour les calèches et autres beer bikes, bannir les cars et les bateaux touristiques du centre-ville et limiter les autorisations de nouvelles chaînes de boutiques et de restaurants. Quant aux locations de type Airbnb, elles seront limitées à trente jours dans le centre-ville et pourraient même être interdites dans certains quartiers. À Barcelone, où il n’est pas rare de croiser des banderoles "Tourists, go home", la municipalité a limité le nombre de visiteurs dans certains lieux comme le parc Güell...
https://www.usinenouvelle.com/article/q ... us.N882155
[quote] [b]Quand les touristes ne sont plus les bienvenus[/b]
GATEAUD PASCAL Usine Nouvelle 29/09/2019
[b]Une tendance de fond ! Après la honte de voler ("flygskam"), venue de Suède, la contestation du tourisme de masse prend de l’ampleur. Amsterdam, Barcelone, Dubrovnik, Paris, Venise... Dans ces villes très visitées, de plus en plus d’habitants se sentent chaque jour un peu plus dépossédés de leur quartier.[/b]
La saturation des transports en commun y va très souvent de pair avec la disparition des commerces de proximités au profit de boutiques et restaurants dévolus aux touristes. Les élus et les professionnels du secteur commencent à imaginer des solutions pour limiter la dégradation et la saturation de ces destinations phares.
Il est plus que temps. Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) des Nations unies, un nouveau record a été battu en 2018 avec 1,4 milliard de touristes internationaux, soit 6 % de plus que l’année précédente. L’OMT, qui avait prévu un tel résultat pour... 2020, va sans doute revoir sa projection pour 2030, qui tablait sur 1,8 milliard de touristes à cet horizon. Le tourisme pèse 10 % du PIB mondial et sa croissance est plus rapide que celle de l’économie dans son ensemble. Ici ou là, il est déjà question de réduire l’impact environnemental des paquebots (quelque 30 millions de personnes devraient faire une croisière dans le monde en 2019, soit une augmentation de 70 % en dix ans) ou de limiter l’emprise des plates-formes comme Airbnb, accusées de chasser les habitants des quartiers centraux.
À Paris, le Louvre, le musée le plus visité au monde, en raison notamment de "La Joconde", de Léonard de Vinci, va rendre obligatoire, d’ici à la fin de l’année, la réservation en ligne. Avec plus de 10 millions de visiteurs par an, il ne peut plus assurer, l’été, de bonnes conditions de visite. À Dubrovnik, la mairie a décidé d’échelonner l’arrivée des bateaux de croisière. À Amsterdam, le nouvel exécutif local compte augmenter les taxes touristiques et durcir les règles pour les calèches et autres beer bikes, bannir les cars et les bateaux touristiques du centre-ville et limiter les autorisations de nouvelles chaînes de boutiques et de restaurants. Quant aux locations de type Airbnb, elles seront limitées à trente jours dans le centre-ville et pourraient même être interdites dans certains quartiers. À Barcelone, où il n’est pas rare de croiser des banderoles "Tourists, go home", la municipalité a limité le nombre de visiteurs dans certains lieux comme le parc Güell...
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https://www.usinenouvelle.com/article/quand-les-touristes-ne-sont-plus-les-bienvenus.N882155