http://www.lesechos.fr/entreprises-sect ... 576242.php« L’avenir est au biocarburant et à l’avion plus électrique »
17 Juin 2013 Les Echos
Questions à Jean Botti Directeur général délégué technologie et innovation d'EADS. -
Quelles seront les grandes tendances de l’innovation technologique pour les deux prochaines décennies ?
L’aéronautique du futur sera encore plus tournée qu’aujourd’hui vers les économies d’énergies et la réduction de son empreinte environnementale, l’objectif étant de faire totalement disparaître l’aéronautique de la problématique environnementale. Nous devons y parvenir pour que les gens puissent continuer à voler en toute liberté et que les prix des billets d’avion ne deviennent pas prohibitifs. Pour cela, nous travaillons principalement sur deux axes. Le premier est le développement d’une offre alternative de carburant, avec les biocarburants. Nous avons déjà démontré que l’on pouvait faire voler un avion en toute sécurité avec des algues ou d’autres technologies. Mais il reste encore à constituer une chaîne de valeur qui permette à cette filière de fonctionner sans subvention. Le deuxième axe de travail est l’électrification des avions, depuis le tout électrique jusqu’aux formules hybrides. Dans ces domaines, nous aurons de beaux projets à présenter au Salon du Bourget.
Quels projets allez-vous présenter au Salon du Bourget ?
Dans le domaine de l’aviation générale, nous allons présenter l’E-FAN, le premier avion à turbine électrique, développé en partenariat avec ACS, une petite entreprise du Poitou. Nous avions déjà fait ensemble le Cricri en 2007 [le plus petit avion de tourisme bimoteur ultraléger, NDLR]. Ce petit avion à propulsion entièrement électrique pourrait permettre de relancer les aéroclubs et l’aviation générale en France, qui souffrent beaucoup de l’augmentation du prix du carburant. Rien à voir avec le Solar Impulse et ces 60 mètres d’envergure : il s’agit d’un véritable petit avion, que nous espérons bien pouvoir faire voler au Bourget. Mon souhait serait de commercialiser l’E-FAN au sein d’une entité liée à EADS, en le faisant fabriquer en partenariat avec des écoles aéronautiques. Cela permettrait à la fois de dispenser une formation pratique par l’apprentissage, de poursuivre les études et de produire l’E-FAN dans une structure légère et compétitive. Toujours dans le domaine de l’aviation légère, nous présenterons une nouvelle version du Dimona, l’avion hybride développé avec Diamond et Siemens [un avion de tourisme dont l’hélice est actionnée par un moteur électrique, alimenté par des batteries rechargées par un petit moteur thermique, NDLR]. Par rapport à la première version, présentée en 2011, nous avons réduit son poids de 80 kilos.
Y aura-t-il également des choses nouvelles dans le domaine des avions de ligne ?
Pour les plus gros avions, nous présenterons notre « e-concept » : un ensemble de turbines actionnant des génératrices, qui alimenteront elles-mêmes différents équipements électriques à bord des avions, selon un concept de supraconduction. Il s’agit d’un concept permettant d’optimiser le rendement des moteurs électriques, en optimisant la circulation des ions sur le circuit électrique. Cela consiste notamment à installer un système de refroidissement à base d’azote liquide sur le système électrique, ce qui permet de faire passer beaucoup plus de puissance sans avoir à augmenter la taille des câbles. Dans l’aéronautique, où l’obstacle est la loi de la gravité et l’ennemi principal le poids, ce genre de technologies présente un grand intérêt. Dans une auto, le rendement puissance/poids est généralement compris entre 0,5 et 1 kilowatt par kilo. Mais, dans l’aéronautique, on doit atteindre un rendement de 7 à 8 kilowatts par kilo pour concilier les besoins grandissants de puissance électrique et de réduction du poids. Avec le motoriste Rolls-Royce, nous avons ainsi développé un beau projet, qui devrait offrir une amélioration de 15 % à 30 % du rendement énergétique du circuit électrique et qui pourrait très bien s’adapter, à l’avenir, sur des appareils du type actuel. Par ailleurs, nous présenterons aussi le projet de maquette numérique FDMU (Functional Digital Mock-Up), qui doit permettre une intégration complète de toutes les étapes de la fabrication d’un avion, depuis les premières études jusqu’à la réalisation des pièces. Astrium a déjà commencé à l’utiliser pour ses projets futurs.
Mais il reste encore à constituer une chaîne de valeur qui permette à cette filière de fonctionner sans subventions, une paille !

et puis belle boulette d' un directeur de technologie, à moins que ca ne soit un mauvais coup du journaleux, ce n' est pas des ions mais des electrons qui circulent dans le le circuit électrique de l' avion.