[Aérien] Compagnies aériennes en difficulté

Forum dédié aux discussions sur les moyens de transport.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
Sylvain
Modérateur
Modérateur
Messages : 1812
Inscription : 17 déc. 2004, 08:34

Message par Sylvain » 11 juil. 2005, 10:57

Avec des nouvelles pareilles, comment être crédible lorsqu'on annonce à la préfecture de Loire-Atlantique qu'il est inutile de construire un second aéroport dans le département ?
La compagnie aérienne Ryanair annonce l'ouverture de la ligne régulière Nantes-Shannon (Irlande), à raison de 3 fréquences par semaine. Décollage prévu début novembre 2005.
Dès la mi-février 2006, la compagie Iberia avec sa filiale Air Nostrum proposera un vol quotidien Nantes-Madrid.

Source : Le journal Presse-Océan (édition Saint-Nazaire La Baule) du vendredi 8 juillet 2005, page 3.
Le reste de l'article sert la soupe à l'aéroport de Nantes et à Ryanair. Pas une syllabe sur les surplus de gaz à effets de serre que causeront tous ces vols. On ne va quand même pas gâcher la fête, puisque
Ryanair a écrit :l'ouverture de cette ligne représente un levier de croissance important pour le tourisme et l'économie de la région.
Il est beau le protocole de Kyoto. Pffff ...

second aéroport : lien 1
second aéroport : lien 2

Avatar de l’utilisateur
Sylvain
Modérateur
Modérateur
Messages : 1812
Inscription : 17 déc. 2004, 08:34

Message par Sylvain » 11 juil. 2005, 13:48

Tiennel a écrit :Sait-on combien les collectivités locales subventionnent Ryanair pour qu'elle accepte de poser ses roues à Nantes ?
Hum ... l'article dit également :

La solide réduction de la redevance aéroport et passagers offerte à toute compagnie aérienne qui ouvre une ligne régulière dans le ciel européen a joué en faveur de [l'aéroport] Nantes-Atlantique.
François Marie, directeur de l'aéroport Nantes-Atlantique a écrit :La première année, cette réduction est de 50%, de 30% la deuxième année et de 10% la troisième. Nous sommes le premier aéroport a avoir mis en place cette formule car la compagnie qui ouvre une nouvelle ligne prend des risques financiers.
EDIT : D'après la page 13 du rapport d'activité 2004 de l'aéroport de Nantes-Atlantique, cette réduction est une initiative de l'aéroport. Ce n'est pas une mesure d'envergure nationale (ou européenne) qui s'applique à l'ensemble des aéroports français (ou européens)

Avatar de l’utilisateur
Maurin
Kérogène
Kérogène
Messages : 73
Inscription : 16 juil. 2005, 16:36
Localisation : France - Paris

Les compagnies aériennes continuent de souffrir

Message par Maurin » 17 juil. 2005, 15:11

Devant le nombre des messages, j'ai éprouvé le besoin de faire le point ; le voici : (merci à ceux qui en ont le courage de compléter)

Compagnies aériennes – point au 17 juillet 2005

Le marché est en croissance "folle" :
- croissance du trafic international de passagers de 15.3 % (2004/2003) sce Iata, après 2% /an en 2002 et 2003
- croissance prévue de 14 % en 2005 sce Iata

Les compagnies font face à l'augmentation du prix du kérosène qui représente une part importante de leurs coûts (de l’ordre de 10 %, en forte croissance)
- la facture carburant (toutes compagnies) est passée de 44 M$ en 2003
- 63 m$ en 2004, base baril à 37 $
- la facture passerait à 76 Md $ en 2005, sur la base d’un baril moyen à 43$

Elles perdent des sommes considérables depuis 2001:
- pertes accumulées 2001-2005 (prévision pour 2005) : 40 Md $
- pertes 2004 : 5 Md$ (dont 5.2 M$ pour Delta Airlines ! )
- pertes prévues 2005 : 5.5 Md $ (sur la base d’un baril à 43$)

Leur point mort – dans leur structure de coût et de marchés actuels – est de $36/b ; à $30/b les compagnies aériennes gagneraient $5bn. On peut donc supposer (hors couvertures éventuelles) qu’à $60/b elles perdraient (à tarifs inchangés) environ $20bn en 2005 (mais leurs prévisions de pertes – basées sur un baril à 43 $, sont trois fois moindres, ce qui est cohérent) ;

Elles font tout ce qu’elles peuvent pour diminuer leurs coûts :
- les pilotes de Delta Airlines ont accepté de réduire d’1/3 leurs salaires,
- les salariés de US Airways ont également accepté des pertes de rémunérations,
- elles ferment des destinations, (mais en ouvrent d’autres aussi),
- et licencient en nombre : American Airlines, a licencié 3 000 personnes fin janvier 2005 ; Delta en licencie 7 000 ; 20 000 licenciements prévus par les compagnies américaines en 2005 ; Japan airlines licencie 5900 personnes (mars 2005)
- elles se placent aux US sous la protection de la loi sur les faillites
et espèrent ainsi échapper ou retarder leur faillite ;

Leur stratégie est néanmoins aujourd'hui de se battre pour des parts de marché et assurer des taux de remplissage correct. Cette politique peut permettre "d'assainir le marché" en poussant les plus faibles à la faillite ; elles baissent les prix de façon parfois spectaculaire :
- Delta Airlines a baissé le prix des vols domestiques de 50 % en début d’année, ce qui devrait conduire US Airways à la faillite,

A terme, la seule solution viable est d’augmenter les prix et retrouver des marges satisfaisantes, … quitte à perdre des parts de marché vis-àvis d'autres moyens de transport (le TGV en France par exemple) :
- Air France augmente ses prix de 3 % long courriers et 2 % moyens courrier à dater du 1er nov 2004 plus surtaxe fuel de 11 euros sur les longs courriers (oct 2004) ; entre mai 2004 et juillet 2005, Air France aura augmenté ses surtaxes carburant à 5 reprises, les portant à 7 euros sur les vols intérieurs, 10 euros sur les vols moyen courrier et 38 euros sur les longs courrier ;
- United Airlines (sous chapitre 11) augmente ses prix de 3 % (domestique et international) en juin 2005,

Les compagnies qui s’en tireront le mieux ? :
- celles qui ne sont pas en concurrence forte sur certaines lignes, leur permettant d’augmenter leurs tarifs,
- celles qui auront des coûts plus faibles (coût de personnel) pour les compagnies asiatiques,
- celles qui auront les coûts énergie au km les faibles (les flottes récentes)
- ???

Merci de vos commentaires sur cette synthèse et sur les compagnies aériennes qui ont un avenir radieux !

et ?? votre pronostic sur la (dé)croissance du trafic pour 2005 (+ 14 % selon Iata pour vous aider !)
Dernière modification par Maurin le 19 juil. 2005, 10:24, modifié 4 fois.
"Ne compter que sur soi-même... et encore pas beaucoup" - Tristan Bernard

Jeuf
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 3697
Inscription : 01 janv. 2005, 18:08
Localisation : Poitou

Message par Jeuf » 17 juil. 2005, 15:40

Comme l'avait notifié Phillipe, ici présent sur ce forum, dans une interview dans le journal de la décroissance, l'aviation civile n'a pas dix ans à vivre. Je dirai même 5 ans...disons, le plus tôt sera le mieux.

En conséquence de quoi, je pronostique une diminution de 97 ou 99% du trafic aérien civil d'ici 2010. (bon, ça répond un peu à côté de la question)

Mais, on le répêtera jamais assez j'ai l'impression, c'est vraiment pas grave, il fallait ça pour sauver le climat (ouf!); ça nous empêchera pas de vivre (d'ailleurs 95% des humains se passent de prendre l'avion). Ce qui me semble plus important, c'est qu'on n'est pas sûr d'avoir assez à manger, ce qui me semble être un acquis plus intéressant à conserver...Les avions, c'est le cadet de mes souci dans cette affaire de Pique Oïle...
Dernière modification par Jeuf le 18 juil. 2005, 21:12, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
Maurin
Kérogène
Kérogène
Messages : 73
Inscription : 16 juil. 2005, 16:36
Localisation : France - Paris

avion ou nourriture ?

Message par Maurin » 17 juil. 2005, 17:05

La diminution proposée me semble irréaliste :

- elle correspond à 5 années successives de baisse de 50%, ce qui est très largement supérieur à toute les baisses de production envisagées (même la Grande Bretagne n'a vu sa production baisser "que" de 11 % ) ; les rythmes de déplétion rencontrés varient le plus souvent de 3% à 6% (ce qui est déjà colossal) ; pour mémoire, après le 11 sept 2001, qui a particulièrement choqué les américains, la baisse du trafic avait été de 1 % (de mémoire) ;

- les déplacement en avion sont effectués par les riches (de tous pays) et les moyennement riches des pays riches ; je crains que les arbitrages se feront plutôt au détriment des pauvres des pays pauvres qui n'auront plus les moyens de mettre de l'essence dans leur mobylette pour aller travailler ou du gasoil pour aller pêcher (cf les articles ci-après) puis les moyennement riches des pays riches qui arbitreront avec d'autres formes de loisirs (la campagne française plutôt qu'un club de loisirs à l'autre bout la planète),

- Nous risquons donc de voir se développer à la fois, des famines d'abord locales dans les pays pauvres, puis touchant des populations importantes, pendant que se poursuivront des déplacements aériens, même en nombre plus réduits. J'espère très sincérement que l'avenir me donnera tort.

Mon pronostic : une baisse légère en 2006, puis comprise entre 3 et 5 % annuels,

"Nous voulons les aider à repartir en mer" :
A special fund will be set up to assist the 87,000 fishermen who have been hit hard by the rising cost of diesel..."We are concerned with their plight and want to help them go back to sea,"
http://www.nst.com.my/Current_News/NST/ ... dexb_html/

"les pêcheurs de la région de Lampung ne peuvent plus aller pêcher" et autres difficultés de transport
http://www.nst.com.my/Current_News/NST/ ... dexb_html/
In Sumatra, transport on the strategic Jambi river remains at a standstill. Fishermen in the neighbouring province of Lampung are unable to put out to sea.
Police were immediately ordered to secure fuel stations across the country in anticipation of unrest.
Dernière modification par Maurin le 18 juil. 2005, 10:09, modifié 1 fois.
"Ne compter que sur soi-même... et encore pas beaucoup" - Tristan Bernard

Philippe
Brut léger
Brut léger
Messages : 458
Inscription : 22 mars 2005, 23:15
Localisation : région parisienne

Message par Philippe » 17 juil. 2005, 17:54

Le cas de l’aviation est atypique, et on ne pourra plus longtemps extrapoler des tendances. Il arrivera un moment où il n’y aura plus évolution (à la baisse) mais rupture. Il est vrai que les riches voudront continuer à prendre l’avion, mais cela ne suffira plus à assurer le coefficient de remplissage des avions pour que les compagnies aériennes ne perdent pas trop d’argent. Les moins riches ne paient pas leur billet plein pot, mais leur apport permet aux compagnies de rester à flot. Le jour où cette clientèle disparaît, le système s’effondre.

Je reconnais que ce scénario de rupture peut sembler choquant, mais des ruptures, il y en aura, et l’aviation civile (et les messageries rapides qui utilisent aussi l’avion) est en première ligne.

Avatar de l’utilisateur
mahiahi
Modérateur
Modérateur
Messages : 7243
Inscription : 14 sept. 2004, 14:01
Localisation : île de France

Message par mahiahi » 17 juil. 2005, 21:21

Attention!

Les compagnies aériennes auxquelles nous pensons sont des compagnies de transport GRAND PUBLIC, basées sur le tourisme DE MASSE.

Une fois le pétrole bon marché oublié, il restera une niche pour le tourisme DE LUXE (avions particuliers pour des séjours particuliers) ; de telles compagnies existent déjà, il me semble (j'en ai entendu parler dans un reportage, mais je n'y ai pas prêté attention sur le coup).

Avatar de l’utilisateur
lionstone
Gaz naturel
Gaz naturel
Messages : 916
Inscription : 08 avr. 2005, 18:40
Localisation : nulpart

Message par lionstone » 18 juil. 2005, 08:43

Le kérosène plombe les billets d'avion

jeudi 07 juillet 2005 (Liberation - 06:00)

On connaissait la taxe pour excédent de bagages, il va falloir se faire à sa petite soeur, la surcharge carburant. Elle se niche sur la ligne YQ du billet d'avion. Une taxe qui grimpe, qui grimpe, depuis que le baril s'envole, c'est-à-dire depuis un peu plus d'un an. Les compagnies aériennes sont sacrément réactives. A chaque poussée de fièvre du pétrole, elles donnent un coup de pouce à la taxe. Air France a annoncé lundi 1 euro de relèvement sur chaque vol domestique, 2 euros sur un moyen-courrier et 4 euros sur un long-courrier. La compagnie a été suivie le lendemain par Lufthansa et Aeroflot. Pas de quoi vraiment s'emporter. Sauf que la hausse, chez Air France, est la cinquième du genre en quatorze mois. Si bien que le petit chiffre calé sur la ligne YQ atteint 76 euros pour un aller-retour Paris New York, 20 euros sur le Paris-Athènes et 14 euros sur le Paris-Toulouse. La compagnie se veut rassurante : «Dès que le baril repassera sous la barre des 50 dollars (il est à plus de 60 dollars aujourd'hui, ndlr), on supprimera le dernier cran.» Mais pour gommer définitivement la taxe, il faudra que le pétrole «descende sous les 30 euros». On en est loin.

Forfait. Certains se croient protégés. Ceux qui ont acheté un forfait à un voyagiste et déjà signé un contrat. Ils ont tout faux. S'ils partent en août, et s'ils n'ont pas encore réglé le solde, le tour-opérateur peut, en toute légalité, revoir le prix du voyage à concurrence de 10 % au maximum. Jusqu'à trente jours avant le départ, le voyagiste peut relever son forfait dans trois cas clairement identifiés : hausse du coût du carburant, des taxes d'aéroport ou du taux de change. Chez le tour-opérateur Voyageurs du monde, on râlait hier sur la précipitation d'Air France. La taxe va s'appliquer dès le 19 juillet. «Mais nous ne pourrons répercuter les hausses que pour les clients qui partent après le 4 août», a déjà calculé Emmanuel Cohen, directeur des transports chez le voyagiste. Cependant, il dit réfléchir à deux fois avant de répercuter la surcharge à son client : «C'est du travail supplémentaire, il faut ressortir les dossiers, prévenir les clients en recommandé, tout cela pour récupérer au mieux dix euros !» Reste que l'accumulation des taxes carburant commence à drôlement charger le prix de certains billets. «Un billet Paris-New York à 200 euros, hors taxes, peut revenir à 400 euros, une fois comptées les taxes aéroport et kérosène», dénonce Voyageurs du monde. René-Marc Chikli, le président de l'Association des tour-opérateurs, est plus incisif encore : «Ce système de la taxe, très astucieux à l'origine, atteint aujourd'hui ses limites ! Que les compagnies revoient leurs prix pour y intégrer la hausse du kérosène, et qu'elles arrêtent de se défausser sur une taxe !» Ces derniers jours, une quinzaine de compagnies, à l'instar d'Air France, ont levé leur dîme : Emirates, Air Canada, Delta, Iberia, Olympic Airways, British Airways... Mais pas les compagnies low cost, comme Easyjet ou Ryanair. Elles en font même un argument de marketing. Mais Emmanuel Cohen n'est pas dupe : «Elles compensent en limitant le nombre de sièges accessibles aux plus bas tarifs.»
Moderacene: le site de la moderation brut

Avatar de l’utilisateur
Sylvain
Modérateur
Modérateur
Messages : 1812
Inscription : 17 déc. 2004, 08:34

Message par Sylvain » 18 juil. 2005, 22:15

Prévisions de croissance du trafic par les avionneurs
Il y a également la compagnie Japan Airlines qui supprime 5900 emplois (article de lexpansion.com du 10 mars 2005).
La géologie pétrolière se moque de votre envie de conduire une automobile.

Hervé
Charbon
Charbon
Messages : 223
Inscription : 07 oct. 2004, 22:28
Localisation : banlieue parisienne

Message par Hervé » 19 juil. 2005, 09:52

Sylvain a écrit :Il y a également la compagnie Japan Airlines qui supprime 5900 emplois (article de lexpansion.com du 10 mars 2005).
oui mais ça ne veut rien dire par rapport à l'avenir. toutes les boites suppriment autant d'emplois qu'elles le peuvent, en ce moment... et comme dit l'article : "En parallèle, le transporteur table néanmoins sur une progression continue de ses profits."

Avatar de l’utilisateur
lionstone
Gaz naturel
Gaz naturel
Messages : 916
Inscription : 08 avr. 2005, 18:40
Localisation : nulpart

Message par lionstone » 26 juil. 2005, 10:18

24/07/05 AP - The Associated Press
La flambée du prix du pétrole freine le redressement de Swiss

Genève/Zurich (AP) La flambée du prix du pétrole risque de freiner le redressement de Swiss, a déclaré le patron de la compagnie aérienne Christoph Franz dans deux entretiens parus dans la presse ce week-end. La compagnie helvétique, rachetée par Lufthansa, devrait toutefois parvenir à améliorer son résultat par rapport à la perte de 140 millions de francs réalisée en 2004.
Les prix élevés du pétrole créent un environnement extrêmement difficile pour Swiss et compromettent le redressement prévu cette année, a déclaré Christoph Franz dans la «NZZ am Sonntag». En extrapolant à partir du niveau des prix de mai et juin, la facture de kérosène aura en effet un impact «à neuf chiffres» sur le chiffre d'affaires en 2005, a-t-il estimé dans «Le Temps» de samedi.»
C'est un montant énorme et nous ne savons pas quel sera le prix du pétrole dans les mois à venir», souligne encore l'Allemand. Le patron de Swiss reste toutefois confiant et table sur une amélioration du résultat en 2005.
Moderacene: le site de la moderation brut

Avatar de l’utilisateur
Maurin
Kérogène
Kérogène
Messages : 73
Inscription : 16 juil. 2005, 16:36
Localisation : France - Paris

Cathay Pacific augmente ses taxes / pétrole

Message par Maurin » 27 juil. 2005, 14:55

Cathay Pacific, à son tour, ajuste ses surtaxes carburant les passant à 71 $ pour les vols long courriers.

Ce qui est étonnant, c'est la part des coûts carburants qui passent de 24 % à 30 % des coûts !
The airline won permission ... to raise the levy on long-haul routes to HK$332 (S$71) per flight.

Fuel costs now make up more than 30 per cent of Cathay Pacific's operating costs, compared with 24 per cent in 2004, chief executive Philip Chen said on May 11.
A partir de quelle augmentation cela peut-il commencer à peser sur le trafic ?


ici
"Ne compter que sur soi-même... et encore pas beaucoup" - Tristan Bernard

Avatar de l’utilisateur
Maurin
Kérogène
Kérogène
Messages : 73
Inscription : 16 juil. 2005, 16:36
Localisation : France - Paris

Air China et les autres compagnies chinoises suivent ...

Message par Maurin » 27 juil. 2005, 16:30

l'article
From Aug 1 to Dec 31, airlines will be able to collect 20 yuan (S$4.10) from each passenger travelling less than 800 km and 40 yuan from each traveller on flights exceeding that distance,
En clair pour les surcharges carburants, plus 4.10 $ pour les vols inférieurs à 800 km et 8.20 $ de plus pour les autres.

PS ; je m'exprime en $ parce que le pétrole est (encore) vendu en $ !!! (pour l'instant)
"Ne compter que sur soi-même... et encore pas beaucoup" - Tristan Bernard

Avatar de l’utilisateur
Sylvain
Modérateur
Modérateur
Messages : 1812
Inscription : 17 déc. 2004, 08:34

Message par Sylvain » 01 août 2005, 12:17

Daniel, pilote de ligne au USA a écrit :Je demande à mon Captain s'il veut couper le moteur qu'on vient juste d'allumer pour économiser du pétrole.

Ma compagnie [aérienne] est au bord de la faillite, et elle veut imposer une réduction de salaire. Que ce soit les mécanos à Northwest ou les hôtesses à United, les menaces de grèves sont partout dans le secteur. Si ALPA [un syndicat de pilotes de ligne] fait un appel à la grève chez nous, on sait que la compagnie ne survivra pas. Elle fermera ses portes à jamais, comme Eastern en 1991.

31 juillet 2005
Cette citation est extraite du journal d'un pilote de ligne aux USA.
La géologie pétrolière se moque de votre envie de conduire une automobile.

Airliner
Kérogène
Kérogène
Messages : 1
Inscription : 04 août 2005, 10:34
Localisation : Genève
Contact :

Message par Airliner » 04 août 2005, 11:10

Salut à tous,

Je vais vous donner l'avis d'un "insider" puisque je travaille pour PrivatAir à Genève qui est la compagnie aérienne des têtes couronnées, des stars et des chefs d'Etat.

J'ai récemment participer au premier sommet mondial de l'aviation et de l'environnement avec tous les grands patrons de l'industrie, et le mot d'ordre était le suivant: au dessus de 40$ le baril l'ensemble de l'industrie est virtuellement banqueroute...tous le disais, du patron d'airbus, d'airfrance et de biritsh airways aux dirigeants de IATA. Je crois que c'est clair...
Le but pour eux est donc de maintenir la croissance du traffic tout en réduisant les régulations qui font tourner les avions pendant des dizaines de minutes autour des aéroports mais aussi d'avoir des subventions supplémentaires pour de la recherche et le développement de moteurs moins gourmants afin de réduire la consommation de kérosen. Utopique!

Pour moi le futur de l'aviation est en train de se dessiner par le biais de ce que PrivatAir développe depuis 4 ans, à savoir le contraire de Easyjet, des vols exclusivement en classe business sur des vols transatlantiques. Nous avons déjà 4 vols réguliers en partenariat avec Lufthansa et Swiss avec des A319 et des BBJ configurés avec 48 sièges business. Le principe est de remplacer des A340, par exemple, et de couper l'ensemble de la classe éco dont le remplissage est très aléatoire alors que la classe business est régulière. Cela permet non seulement de réduire les couts de fonctionnement mais surtout d'assurer des taux de remplissages plus élevés avec des prix (3500 euros le vol) qui permettent de couvrir les frais de fonctionnement.

De notre côté nous ne prenons aucun risque sur le remplissage car nous sommes payé sur une base d'heure de vol. Les contrats que nous avons sont principalement sur le financement de l'avion, des équipages (salaires miséreux depuis 2 ans), de la maintenance et de l'assurance.

On voit donc se profiler une aviation réservée à ceux qui peuvent payer. Ce business nous rapporte beaucoup ce qui permet de continuer à faire voler des 757 pour que madame je suis riche aille faire ses courses à New York avec trois copines :evil: :evil:

Je n'ai pas la possibilité de vous donner des noms, mais sachez que les plus puissants de ce monde se déplacent avec nous...

Comme nous sommes une petite structure, j'ai la possibilité de parler directement au PDG, j'ai plusieurs fois fait des appels du pied pour que nous commencions au moins à instaurer un système de compensation des émissions de Co2 en faisant payer des billets MyClimate (http://www.myclimate.org) à nos passagers, mais malheureusements ils restent encore sourd :-x Je continue le travaille en interne tout en étant prêt à sauter en marche lorsque le mur sera trop proche.

Pour finir sachez que l'aviation est plus que crucial pour maintenir l'économie mondiale et que les Etats subventionneront jusqu'au dernier centime ce secteur afin de maintenir au moins le "business travel".

Répondre