Blackdress a écrit :Petite précision : les foyers bois à haut rendement récents ont désormais un rendement comparable aux bons poêles.
Je viens de rénover 2 foyers HR avec récupérateurs, donnés pour un rendement minimal de 70 %, et une puissance nominale totale de 30 kW, ce qui fait déjà une belle source de chauffage annexe.
Pour un immeuble ou un petit chateau, c'est effectivement une belle source de chauffage annexe. Par contre, c'est 4 fois trop puissant pour une villa récente de 150 m²... Soit tu as une maison immense, soit y'a un problème dans ton dimensionnement.
Cela étant, le prix du bois n'en fait pas forcément une solution économique pour autant.
Tout dépend comment on s'approvisionne. 43 % de l'appro bois-bûche en France est de l'auto-consommation (coût zéro mais temps de travail), 20 % est de l'auto-approvisionnement (affouage ou achat de bois sur pied, donc coût bas + temps de travail). Même parmi ceux qui achètent le bois, un certain nombre l'achètent bon marché en longueur de 2 mètres, et le recoupent et refendent eux-même. Ceux qui paient plein pot pour du bois coupé et fendu sont donc une petite minorité.
On peut indiquer en gros, en région rurale, les coûts d'achat suivants : 0 € si auto-consommation, 0 à 30 euros/stère si auto-approvisionnement, 30 à 50 euros si achat en 2 mètres, 40 à 70 euros/stère si achat de bois coupé et fendu.
A 60 €/stère, 1700 kWh/stère et 60% de rendement moyen annuel pour un poêle à haut rendement, ça donne du 6 c€/kWh utile, pour un investissement relativement réduit (par rapport à un chauffage central). Le coût d'usage du chauffage électrique et du fioul sont à peu près au double, le chauffage au propane au triple.
Le bois est une solution économique, avec un appareil à haut rendement. Ce qui peut rendre le chauffage au bois coûteux, ce n'est pas le prix du bois en tant que tel, mais l'utilisation d'appareils peu performant : insert de conception ancienne (30 % de rendement moyen, donc consommation double de celle d'un poêle performant), cheminée ouverte (5 à 10 % de rendement moyen, donc consommation de 6 à 12 fois supérieure à celle d'un poêle haut rendement).
Par comparaison, l'aérothermie (ex : climatisation réversible) assure des COP compris entre 4 et 5, et sont classés A.
A moins d'habiter une région de grand froid cette dernière solution reste très intéressante malgré la présence du gaz réfrigérant (il n'y a pas non plus des fuites tous les jours).
Tout dépend ce qu'on appel grand froid. Par construction, une clim réversible voit son COP chuter fortement en dessous de 3 °C. Je connais quelqu'un qui est chauffé avec ça : ils ont eu très froid la semaine où il a fait entre -3 et -6 °C. Ils sont obligés de compléter avec des radiateurs électriques (rendement de l'ordre de 90 % car si le rendement de conversion est forcément de 100 %, il y a un mauvais rendement d'émission et de régulation). En plus ils ont chaud à la tête et froid aux pieds, car la position haute d'une clim résersible ne permet pas un flux d'air confortable.
Le COP moyen réel d'une clim réversible utilisée en chauffage doit être de l'ordre de 2 à 3. En région froide et utilisation d'un chauffage électrique d'appoint, comme mes amis malheureux et inconfortables, le COP moyen total (en incluant le chauffage électrique) doit être entre 1,5 et 2.
A part les endroits les plus chauds de France (zone H3, et encore, surtout la partie sud et littorale), je ne considère pas la clim réversible comme une solution de chauffage pertinente.
Dans les grands volumes, on conseille généralement un panachage de solutions telles que gaz condensation, solaire thermique, bois haut rendement, clim réversible.
Je ne sais pas qui conseille cela, mais ça me paraît aberrant. Au contraire, plus il y a des forts besoins de chauffage, plus il est pertinent de choisir une seule solution performante plutôt que la juxtaposition de plusieurs solutions partielles. Encore faudrait-il préciser ce que tu appelles "grands volumes".
Le fond de l'air est frais.