Le chauffage au bois

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energy_isere
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Message par energy_isere » 06 nov. 2007, 21:41

braskc78 a écrit : La seule contrainte au milieu de la nuit, c'est de mettre deux bûches dans la cheminée. C'est très loin d'être une corvée. L'année prochaine les choses devraient s'améliorer avec les travaux apportés dans l'isolation et et dans le mode de chauffage.
Un poéle ne serait il pas plus interessant qu' une cheminée ?
C' est une cheminée à foyer ouvert ou fermé ?

Parce qu' une cheminée à foyer ouvert c'est la cata au niveau rendement ! :roll:

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braskc78
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Message par braskc78 » 06 nov. 2007, 21:42

Avant de casser la maison ... en plein hiver, je préfère étudier le contexte dans lequel je débarque.
Pour l'instant nous sommes dans la phase d'étude et comme je n'ai pas pu dire à l'hiver d'attendre encore une année avant de venir, je fais avec. :lol:

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Message par energy_isere » 06 nov. 2007, 21:51

dans un autre fil GillesH38 a écrit :personnellement j'ai combiné cheminée avec insert + PAC atmosphérique (la géothermie, c'etait vraiment cher).
Avant on avait des convecteurs (achetés avec la maison..), qu'on laissait paresseusement allumés meme avec la cheminée.
En fait la cheminée suffit pour le moment. On programme juste la PAC le matin pour chauffer un peu une demi heure avant de se lever. Comme ça fait gros système, ma femme a sans doute l'impression qu'elle consomme plus qu'un convecteur et l'eteint le plus vite possible ! :lol: A mon avis on va tres nettement gagner en facture d'électricité... a verifier le printemps prochain.
Le soir, une grosse buche dans la cheminée tient jusqu'au lendemain, suffit de rouvrir l'entrée d'air et ça repart !
et le bois tu l' achéte, on te le donne, ou tu l' autoproduit ? :?:

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Message par fletcher » 12 nov. 2007, 14:01

Ben moi je traine ma remorque et je fait le tour des supermarchés et des marchands de matériaux :
Il y a une mine d'or à récupérer : cartons, palettes de bois, etc.
Je mets tout dans la cheminée.
Je pense à acheter une déchiqueteuse à papiers ou cartons car c'est inépuisable.
Le projet d'un four extérieur est envisagé avec production d'eau chaude.
le must serait une petite machine à vapeur pour produire un peu d'électricité.
Le bois chauffé dans une enceinte close produit du gaz ( gazogène )
et le sous produit serait du charbon de bois.
J(achèterais bien un hectare de bois mais j'ai pas les sous :-(

Bon courage.

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Message par energy_isere » 26 nov. 2007, 19:57

trouvé dans ce document : http://www.bois-de-chauffage.net/images ... lebois.doc
D’après l’enquête logement de l’INSEE réalisée en 2001, les consommations de bois de chauffage pour les appareils utilisés dans l’année représentent :

rural 10,2 stères / an / logement pour 1,87 millions de logements,

périurbain 7,6 stères/an/logement pour 2, 07 millions de logements,

urbain 5,1 stères/an/logement pour 1,5 millions de logements.

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Message par phyvette » 27 nov. 2007, 01:36

La source est indiqué en bas , le scan est une pub pour les poëles S***A

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Blackdress
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Message par Blackdress » 27 nov. 2007, 09:25

Petite précision : les foyers bois à haut rendement récents ont désormais un rendement comparable aux bons poêles.

Je viens de rénover 2 foyers HR avec récupérateurs, donnés pour un rendement minimal de 70 %, et une puissance nominale totale de 30 kW, ce qui fait déjà une belle source de chauffage annexe.

Cela étant, le prix du bois n'en fait pas forcément une solution économique pour autant.

Par comparaison, l'aérothermie (ex : climatisation réversible) assure des COP compris entre 4 et 5, et sont classés A.

A moins d'habiter une région de grand froid cette dernière solution reste très intéressante malgré la présence du gaz réfrigérant (il n'y a pas non plus des fuites tous les jours).

Surtout chez nous où la production primaire d'électricité est peu émettrice de CO2 (même si le nuke n'est pas la panacée).

Dans les grands volumes, on conseille généralement un panachage de solutions telles que gaz condensation, solaire thermique, bois haut rendement, clim réversible.

Le seul petit bémol c'est que tout ça représente de sacrés investissements...
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Message par vincent128 » 05 déc. 2007, 11:11

Blackdress a écrit :Petite précision : les foyers bois à haut rendement récents ont désormais un rendement comparable aux bons poêles.

Je viens de rénover 2 foyers HR avec récupérateurs, donnés pour un rendement minimal de 70 %, et une puissance nominale totale de 30 kW, ce qui fait déjà une belle source de chauffage annexe.
Pour un immeuble ou un petit chateau, c'est effectivement une belle source de chauffage annexe. Par contre, c'est 4 fois trop puissant pour une villa récente de 150 m²... Soit tu as une maison immense, soit y'a un problème dans ton dimensionnement.
Cela étant, le prix du bois n'en fait pas forcément une solution économique pour autant.
Tout dépend comment on s'approvisionne. 43 % de l'appro bois-bûche en France est de l'auto-consommation (coût zéro mais temps de travail), 20 % est de l'auto-approvisionnement (affouage ou achat de bois sur pied, donc coût bas + temps de travail). Même parmi ceux qui achètent le bois, un certain nombre l'achètent bon marché en longueur de 2 mètres, et le recoupent et refendent eux-même. Ceux qui paient plein pot pour du bois coupé et fendu sont donc une petite minorité.

On peut indiquer en gros, en région rurale, les coûts d'achat suivants : 0 € si auto-consommation, 0 à 30 euros/stère si auto-approvisionnement, 30 à 50 euros si achat en 2 mètres, 40 à 70 euros/stère si achat de bois coupé et fendu.

A 60 €/stère, 1700 kWh/stère et 60% de rendement moyen annuel pour un poêle à haut rendement, ça donne du 6 c€/kWh utile, pour un investissement relativement réduit (par rapport à un chauffage central). Le coût d'usage du chauffage électrique et du fioul sont à peu près au double, le chauffage au propane au triple.

Le bois est une solution économique, avec un appareil à haut rendement. Ce qui peut rendre le chauffage au bois coûteux, ce n'est pas le prix du bois en tant que tel, mais l'utilisation d'appareils peu performant : insert de conception ancienne (30 % de rendement moyen, donc consommation double de celle d'un poêle performant), cheminée ouverte (5 à 10 % de rendement moyen, donc consommation de 6 à 12 fois supérieure à celle d'un poêle haut rendement).
Par comparaison, l'aérothermie (ex : climatisation réversible) assure des COP compris entre 4 et 5, et sont classés A.

A moins d'habiter une région de grand froid cette dernière solution reste très intéressante malgré la présence du gaz réfrigérant (il n'y a pas non plus des fuites tous les jours).
Tout dépend ce qu'on appel grand froid. Par construction, une clim réversible voit son COP chuter fortement en dessous de 3 °C. Je connais quelqu'un qui est chauffé avec ça : ils ont eu très froid la semaine où il a fait entre -3 et -6 °C. Ils sont obligés de compléter avec des radiateurs électriques (rendement de l'ordre de 90 % car si le rendement de conversion est forcément de 100 %, il y a un mauvais rendement d'émission et de régulation). En plus ils ont chaud à la tête et froid aux pieds, car la position haute d'une clim résersible ne permet pas un flux d'air confortable.

Le COP moyen réel d'une clim réversible utilisée en chauffage doit être de l'ordre de 2 à 3. En région froide et utilisation d'un chauffage électrique d'appoint, comme mes amis malheureux et inconfortables, le COP moyen total (en incluant le chauffage électrique) doit être entre 1,5 et 2.

A part les endroits les plus chauds de France (zone H3, et encore, surtout la partie sud et littorale), je ne considère pas la clim réversible comme une solution de chauffage pertinente.
Dans les grands volumes, on conseille généralement un panachage de solutions telles que gaz condensation, solaire thermique, bois haut rendement, clim réversible.
Je ne sais pas qui conseille cela, mais ça me paraît aberrant. Au contraire, plus il y a des forts besoins de chauffage, plus il est pertinent de choisir une seule solution performante plutôt que la juxtaposition de plusieurs solutions partielles. Encore faudrait-il préciser ce que tu appelles "grands volumes".
Le fond de l'air est frais.

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Message par phyvette » 06 déc. 2007, 21:13

Ce mois (déc/jan), un gros dossier sur le chauffage bois dans "La Maison Écologique".

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Message par Blackdress » 06 déc. 2007, 21:19

Grands volumes (tout est relatif) : 300 m2 / 2,8 m en moyenne de HSP.

Un peu grand certes, mais on ne choisit pas toujours.

Pour le chauffage bois, je ne critique pas, je compte bien l'utiliser, d'où les transformations.

Pour la clim réversible : il existe des consoles qui soufflent à 20 cm du sol l'air chaud, très confortable et agréable, et à 1 m 20 environ l'air froid en mode clim.

Notre modeste expérience par froid sérieux (légèrement négatif) est que cela chauffe sans problème aux 19° recommandés, et un test a montré que cela sortait plus si nécessaire.

Voilà, je ne prétend aucunement détenir LA vérité sur le sujet, j'essaie de faire pragmatique, efficace et surtout réaliste.

On verra le résultat quand j'aurai fini, pas pour cet hiver donc.

@+

PS : merci pour la recommandation de lecture ;)
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Message par fuste23 » 07 déc. 2007, 19:21

A propos des poeles de masses...
Hier, je parlais avec un vendeur de poeles de masses Tuliki... finlandais...
Il m'a expliqué que le prix des poeles prennaient 5% environs par ans car ces poeles sont réalisés avec de la steatite, une roche exploité en finlande et qui sera épuisé d'ici 50 ans!!

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Message par energy_isere » 07 déc. 2007, 20:41

Les Assises de la forêt sont ouvertes

22/11/2007

Michel Barnier, Ministre de l’agriculture et de la pêche a ouvert les Assises de la forêt qui ont pour objectif de renforcer la production forestière en l’inscrivant dans une gestion durable , prenant en compte la biodiversité forestière, et la gestion des risques. La forêt stocke chaque année autant de CO2 que le volume que l’on demande à nos industriels de réduire dans leurs émissions, a rappelé Michel Barnier Le bois étant une forme durable de stockage du carbone, le ministre a estimé qu’il était nécessaire d’accroître sa part dans la construction. En outre, l est indispensable, si l’on veut obtenir en 2020, 20 % d’énergie d’origine renouvelablei, a-t-il souligné. Pour atteindre cet objectif, nous aurons besoin de 12 Mm3 supplémentaires. Le Ministre a retenu l’objectif de sortir de nos forêts, 21 Millions de m3 supplémentaires à moyen terme. Michel Barnier a précisé que tous les acteurs étaient appelés à un vrai changement d’échelle dans leurs réflexions, leurs actions et leurs investissements d’autant plus qu’un autre challenge doit être relevé simultanément pour adapter la forêt au changement climatique.
Les membres de la filière ont été invités par le Ministre à réviser les outils d’actions et d’interventions existant et à en élaborer de nouveaux qui devront trouver place dans le projet de loi consécutif au Grenelle de l’environnement. À cet effet, trois groupes de travail ont été constitués, leur composition a été élargie à tous les acteurs concernés par le sujet. Deux réunions de chacun des groupes de travail sont programmées.
source : Actu-environnement http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... _3936.php4

et
Michel Barnier, Ministre de l'agriculture et de la pêche, a réuni, hier, les membres du Conseil Supérieur de la Forêt, des Produits Forestiers et de la Transformation du Bois (CSFPFTB).

Monsieur Bernard Roman-Amat, Directeur de l'ENGREF-Nancy, a rendu compte de la mission qui lui a été confiée par les Ministres en charge de l'agriculture et de l'écologie sur les conséquences pour la forêt du changement climatique. Monsieur Jean-Marie Ballu, Ingénieur Général du GREF, a présenté le rapport sur la sous- exploitation de la forêt.

Le Ministre a mobilisé l'ensemble des acteurs de la filière forêt-bois en ouvrant des Assises de la forêt qui ont pour objectif de renforcer la production forestière en inscrivant dans une gestion durable , prenant en compte la biodiversité forestière, et la gestion les risques.

Michel Barnier a déclaré : « Le grenelle a placé la filière au centre des enjeux qui nous permettront de relever le défi du changement climatique ».

* La forêt stocke chaque année autant de CO² que le volume que l'on demande à nos industriels de réduire dans leurs émissions.
* Le bois est une forme durable de stockage du carbone : il est nécessaire d'accroître sa part dans la construction. Un doublement de la consommation nécessite de trouver 9Mm3
* Le bois est indispensable, si l'on veut obtenir en 2020, 20 % d'énergie d'origine renouvelable. Pour atteindre cet objectif, nous aurons besoin de 12 Mm3 supplémentaires.


Sur la base des rapports qui lui ont été présentés, le Ministre a retenu l'objectif de sortir de nos forêts, 21 Millions de m3 supplémentaires à moyen terme. Atteindre et traiter ce volume nécessite un engagement de tous les acteurs. Michel Barnier a précisé que de son point de vue « tous les acteurs étaient appelés à un vrai changement d'échelle dans leurs réflexions, leurs actions et leurs investissements d'autant plus qu'un autre challenge doit être relevé simultanément pour adapter la forêt au changement climatique ».

Les membres de la filière ont été invités par le Ministre à réviser les outils d'actions et d'interventions existant et à en élaborer de nouveaux qui devront trouver place dans le projet de loi consécutif au Grenelle - environnement. A cet effet, trois groupes de travail ont été constitués, leur composition a été élargie à tous les acteurs concernés par le sujet. Deux réunions de chacun des groupes de travail sont programmées dans les prochains jours.
source : http://www.newspress.fr/communique_195375_580.aspx

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Message par Blackdress » 07 déc. 2007, 21:14

Autant je suis critique sur le bonus-malus "écolo" (dans ses modalités, pas dans son principe bien sur), autant là je dis bravo au gouvernement, et à Barnier en particulier, un des rares politiques à se soucier du fond et du long terme.
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Message par energy_isere » 07 déc. 2007, 21:17

@Blackdress

je m' attend à voir mobar débarquer et déconstruire cette mesure .... :roll:

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Re:

Message par energy_isere » 28 déc. 2007, 23:31

LeMonde a écrit :Des experts dénoncent la pollution due aux chaufferies à bois

LE MONDE | 28.12.07 GRENOBLE ENVOYÉE SPÉCIALE

Le chauffage au bois est-il aussi écologique qu'il en a l'air ? A priori, cette source d'énergie semble parée de toutes les vertus ; elle est notamment considérée comme neutre en matière d'émission de gaz à effet de serre - à condition que l'on replante l'équivalent de ce qui est brûlé. Aussi l'Etat a-t-il encouragé l'expansion des chaudières à bois par l'entremise de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Selon celle-ci, 1 880 chaudières sont aujourd'hui installées sur le territoire national, notamment dans la région Rhône-Alpes, la deuxième du pays en puissance installée.

Or des spécialistes de l'environnement de la région s'inquiètent des émissions nocives dues à la combustion. L'arbre capte en effet tous les éléments contenus dans l'atmosphère et dans le sol et, lorsqu'il est brûlé, on retrouve dans l'air un certain nombre de produits dangereux.

Gabriel Ullmann, expert auprès de la cour d'appel de Grenoble pour les questions d'environnement, n'hésite pas à parler d'une "véritable chape de plomb et de malhonnêteté intellectuelle". "C'est une véritable bombe à retardement sanitaire qui nous attend, similaire à ce qui s'est passé pour les incinérateurs" de déchets, affirme-t-il. Un risque d'autant plus grave que, contrairement aux incinérateurs installés hors des cités, les grandes chaufferies sont construites en centre-ville, près des écoles, des maisons de retraite, des hôpitaux et des habitations.

"FLOU ARTISTIQUE"
M. Ullmann s'alarme du fait que 85 % des chaudières à bois, dont la puissance est inférieure à 2 MW, échappent à toute réglementation. Quant aux autres, même si elles doivent respecter des normes en matière d'émission de polluants, elles sont autorisées à rejeter des effluents en quantités plus importantes que les incinérateurs. Cela concerne les poussières - et notamment celles dont le diamètre est inférieur à 10 microns et qui se logent dans les poumons -, le monoxyde de carbone et les oxydes d'azote et de soufre.

Contrairement aux incinérateurs, aucune valeur limite n'est précisée concernant les émissions de métaux, de dioxine et d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dont une grande partie est cancérigène. Au total, "on reste dans un flou artistique", ajoute M. Ullmann. A tel point que la direction régionale des affaires sanitaires et sociales de Rhône-Alpes s'en est émue et a demandé à la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, sa position face à ce risque sanitaire. Sans réponse pour l'instant. D'autres régions (PACA, Centre, Lorraine, Ile-de-France, Picardie) posent la même question.

Marie-Blanche Personnaz, directrice de l'Association pour le contrôle et la prévention de l'air de la région grenobloise (Ascoparg) estime que "l'on risque de tuer le bébé avec l'eau du bain si on ne prend pas des mesures sanitaires dès maintenant". Selon elle, il serait dommage d'arrêter le développement de la filière énergie-bois pour ne pas avoir su faire face au problème des émissions dangereuses. Déjà, Grenoble et Lyon sont saisies par l'Union européenne en raison d'un taux de poussières trop élevé. "Et, pour les HAP, ajoute-t-elle, Grenoble est proche de la valeur cible imposée par une directive européenne de décembre 2004."

Les pouvoirs publics sont avertis de la difficulté qui a été abordée lors des discussions du Grenelle de l'environnement. En février, Philippe Richert, vice-président du Sénat (UMP, Bas-Rhin), expliquait déjà, dans un rapport sur la qualité et le changement climatique, que la pollution due à la combustion du bois était une "réalité aujourd'hui méconnue, voire occultée en France". Et il mettait en avant "la nécessité pour les pouvoirs publics de se saisir à bras le corps de ce problème, pour éviter qu'à l'horizon de dix ans, le bois ne devienne dans notre pays l'un des principaux contributeurs aux émissions les plus toxiques".

Le blocage est peut-être dû au coût des filtres. Un système minimal renchérit en effet le prix de la chaudière de 20 %. Ce surcoût peut atteindre 100 % si l'on veut arriver au niveau de filtration des incinérateurs à ordures.

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