Le 30 mars a eu lieu un "séminaire"
http://www.fondation-nicolas-hulot.org/node/24982
"Financer l'avenir sans creuser la dette"
Résumé
En ce début de XXIème siècle, nous sommes confrontés à un défi d’ampleur. Il nous faut réorienter notre modèle économique pour éviter son effondrement, qui conduirait
inexorablement à un effondrement social, tout en répondant aux impératifs écologiques. Pour engager ces évolutions majeures, un plan d’investissement massif dans la transition économique, écologique et sociale est indispensable. Malheureusement, l’argent fait défaut.
Dans un contexte économique difficile fragilisé encore par la volatilité sur les marchés financiers, les banques limitent leurs soutiens. Dans un tel environnement, le secteur privé peut difficilement financer les investissements de la transition. Les retours sur investissements sont, en effet, trop longs ou trop faibles pour intéresser ces acteurs, aujourd’hui, orientés vers le très court terme. Du côté du secteur public, dans un contexte où les besoins de couverture sociale augmentent tandis que les recettes fiscales diminuent, les Etats européens dépendent, de plus en plus, du recours à l’emprunt auprès du secteur privé. Les inconvénients de cette dépendance sont évidents. Le mur de la dette, accrue par le sauvetage des banques et les plans de relance, paralyse l’action publique. Pire, depuis près d’un an, les Etats s’imposent, pour satisfaire les marchés, des cures d’austérité qui vont encore ralentir l’économie et aggraver le chômage.
Face à cette situation, la Fondation Nicolas Hulot propose de recourir à une troisième source de financement pour que les Etats soient en mesure d’investir dans l’avenir : l’emprunt à la banque centrale. Cette pratique couramment utilisée dans le monde et notamment aux Etats-Unis est interdite dans la zone euro depuis le traité de Maastricht. La Banque Centrale Européenne est sortie de ce carcan pour sauver les banques puis la Grèce. Il faut, maintenant, aller plus loin afin que les Etats européens retrouvent les prérogatives monétaires qu’ils ont abandonnées depuis 30 ans. Non seulement le financement octroyé par la banque centrale réduirait le coût de la dette et assainirait les finances publiques, mais en plus l’autonomie financière ainsi acquise face aux marchés réduirait les attaques spéculatives comme celles qui ont eu lieu contre l’euro depuis 2010.
Afin d’éviter les dérapages, cette pratique serait cantonnée à un plan d’investissements de transition qui ferait l’objet d’un encadrement strict et d’une évaluation continue. En première estimation, il serait nécessaire de débloquer en France 600 milliards d’euros entre 2012 et 2020. Le choix des investissements ferait l’objet d’un processus de concertation nationale et régionale massif afin de mobiliser et de faire adhérer les citoyens et les acteurs sur des projets qui font sens.
Après une présentation de la proposition par Alain Grandjean, membre du Comité de Veille Ecologique de la Fondation, les différents intervenants réagiront lors de deux tables rondes
Avec la participations de
-Nicolas Bouleau, Directeur de recherches à l'école des ponts, chercheur associé au CIRED
-François Carlier, professeur associé d'économie à l'Université de Paris Sud
-Jean Gadrey, Professeur émérite d'économie à l'Université Lille1
-Gaël Giraud, Chargé de recherches en économie au CNRS ; membre de l’Ecole d’Economie de Paris
-Patrick Herter, Président Financière Roche Noire et Gérant PROXEUS
-Didier Janci, Directeur du Département Etudes, Planification Stratégique et Développement Durable de la CDC
-Dominique Plihon, Professeur d'économie financière à l'Université Paris XIII)
-Alain Trannoy, Directeur d'étude à l'EHESS, Directeur de recherche au GREQ-AM