Un nouveau sarcophage pour la centrale nucléaire de Tchernobyl :
30 Mars 2012 thegreenweb
Cette structure ne devait être que provisoire. Elle surplombe pourtant ce qui a subsisté de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) depuis un quart de siècle. L'édifice se fissure et refait parler de lui à chaque anniversaire de l'accident. Le vingt-sixième ne fera pas exception à la règle.
Et pour cause :
la construction du nouveau sarcophage, destiné à repousser la menace de la radioactivité, toujours bien réelle dans la région, débutera le 26 avril prochain. C'est ce qu'a indiqué la présidence ukrainienne dans un communiqué citant le chef de l'État Victor Ianoukovitch, qui participe au deuxième Sommet international sur la sécurité nucléaire. Dominée par l'après-Fukushima et les velléités atomiques de la Corée du Nord et de l'Iran, la manifestation se déroule actuellement à Séoul (Corée du Sud).
La date du 26 avril n'a bien sûr pas été choisie au hasard. Le monde commémorera en effet ce jour-là le vingt-sixième anniversaire d'une tragédie épouvantable, due à une défaillance humaine et à de graves défauts de conception en amont (l'absence d'enceintes de confinement notamment), restée dans toutes les mémoires et dont les répercussions se font toujours sentir, avec là encore en toile de fond la catastrophe de Fukushima (Japon).
Parce que le risque subsiste, parce que l’unité de Tchernobyl se doit d’être recouverte par une structure solide et pérenne, il était indispensable de remplacer l’actuel sarcophage, une chape de béton construite à la hâte par des travailleurs exposés à d’intenses radiations et qui, pour nombre d’entre eux, l’ont finalement payé de leur vie. La future structure, une arche de cent-huit mètres de haut, d’un poids de vingt mille tonnes, assemblée sur un terrain contigu au réacteur accidenté (NDLR : le numéro quatre) avant d’être glissée au-dessus de la chape existante
et dont le coût a été évalué à un milliard cinq cents millions d’euros, est un projet pharaonique pour lequel la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), chargée de la gestion des fonds, est partie prenante.
Si la première phase de l’assemblage a déjà débuté cette année, comme la BERD l’a indiqué à nos confrères de l’AFP, on entrera dans le vif du sujet le mois prochain, « conformément au calendrier, sans retards », a assuré Anton Oussov, porte-parole de la représentation de la Banque. « Les fonds nécessaires sont disponibles » et toutes les conditions sont maintenant réunies « pour que la nouvelle enceinte soit complétée et installée au-dessus du réacteur accidenté à la mi-2015, comme prévu », a-t-il ajouté.
Rappelons que c’est le consortium Novarka, formé par les groupes français Bouygues et Vinci, qui a en 2007 remporté l’appel d’offres pour la construction du nouveau sarcophage.
Un défi titanesque l’attend. Il est vital qu’il le relève.