Projet de fusion nucléaire en Chine

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Projet de fusion nucléaire en Chine

Message par energy_isere » 25 sept. 2022, 21:37

Fusion nucléaire : la Chine prépare une centrale hybride révolutionnaire, et c’est pour bientôt

Antoine Gautherie le 21 septembre 2022

Les physiciens et ingénieurs chinois vont-ils damer le pion à ITER et aux autres tokamaks ?

D’après les informations du South China Morning Post, la Chine vient de faire une annonce assez inattendue qui a fait froncer les sourcils de quelques observateurs. Le gouvernement chinois aurait validé la construction d’une centrale hybride qui utiliserait à la fois les technologies de la fission et de la fusion nucléaire.

........................
https://www.journaldugeek.com/2022/09/2 ... r-bientot/

j'ai rien compris.

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Re: Projet de fusion nucléaire en Chine

Message par energy_isere » 26 oct. 2022, 09:55

Alors que l’Occident estime que la fusion nucléaire n’est pas pour demain, la Chine affirme qu’elle disposera d’un réacteur (hybride) fonctionnel d’ici six ans

24 octobre 2022

Le gouvernement chinois a approuvé en septembre la construction d’un réacteur à fusion nucléaire qui devrait produire de l’énergie d’ici 6 ans. Il s’agit d’une entreprise ambitieuse, car jusqu’à présent, on n’a jamais réussi à tirer d’un tel réacteur plus d’énergie qu’il n’en consomme.


« Il s’agira de l’étape la plus importante sur la voie de l’énergie de fusion pour les humains. » C’est ce qu’a déclaré en septembre Peng Xianjue, professeur de physique à l’Académie chinoise d’ingénierie physique, lors d’une réunion en ligne organisée par le groupe de réflexion Techxcope, basé à Pékin. C’est ce qu’a rapporté le journal South China Morning Post de Hong Kong en septembre.

Peng est un nom important en Chine dans le domaine de la physique nucléaire. Ce scientifique de 81 ans a longtemps travaillé sur l’arsenal nucléaire chinois, et il a également été l’un des principaux conseillers du gouvernement chinois en matière d’armes atomiques. Ses propos sont donc pris au sérieux au sein de la communauté scientifique chinoise.

Des prévisions ambitieuses

M. Peng prévoit que le réacteur à fusion nucléaire que lui et son équipe développent actuellement soit prêt dans trois ans seulement. Le dispositif produira de l’énergie de manière efficace après trois autres années. Enfin, la technologie devrait être commercialisée dès 2035.

La conception du réacteur est assez banale. Il s’agit d’une machine dite « Z-pinch », un dispositif qui imite les réactions de fusion qui se produisent dans une explosion nucléaire. En principe, ce n’est pas un concept nouveau : la Chine, les États-Unis et la Russie ont tous construit des machines Z-pinch au cours des dernières décennies. Ce qu’ils n’ont jamais réussi à faire, c’est extraire plus d’énergie d’un réacteur qu’il n’en a été injecté.

Réacteur hybride

La machine de Peng devrait changer cela : le réacteur produira environ 50 millions d’ampères, soit deux fois plus que le détenteur actuel du record aux États-Unis, estime le scientifique. Le plasma à haute énergie qui sera produit par la machine sera utilisé pour fusionner du deutérium et du tritium, deux isotopes lourds de l’hydrogène. Cette fusion devrait libérer une grande quantité d’énergie.

Mais c’est là que se cache la plus grande différence avec un réacteur à fusion « ordinaire ». La plupart des réacteurs expérimentaux se contentent d’essayer d’utiliser la chaleur qui résulte de la fusion pour produire de l’électricité. Mais les scientifiques chinois veulent aller un peu plus loin.

Ils veulent utiliser l’énergie des réactions de fusion pour bombarder les atomes d’uranium avec des particules plus petites, les séparant ainsi en deux. Cela devrait libérer une grande quantité d’énergie. La fission nucléaire est ce qui se produit dans les réacteurs nucléaires actuels. Le réacteur de Peng sera donc un hybride entre la fusion et la fission nucléaires.

Recyclage des déchets nucléaires

Les chercheurs chinois estiment que ce nouveau type de réacteur pourrait utiliser les déchets nucléaires pour produire de l’énergie. Il pourrait également utiliser le thorium, un élément beaucoup plus abondant sur Terre que l’uranium. Pour alimenter le réacteur à fusion nucléaire, seuls les isotopes d’hydrogène que sont le deutérium et le tritium sont nécessaires, bien que les réserves mondiales de ce dernier s’amenuisent.

En outre, le réacteur ne pourrait jamais surchauffer, car une fusion se produit par impulsions, provoquant une réaction toutes les 10 secondes. Il ne serait donc pas possible qu’un problème dégénère en réaction en chaîne.

Toutefois, ces prévisions ambitieuses doivent être prises avec prudence. La technologie est en cours de développement depuis près d’un siècle, et les chercheurs ont coutume de dire que « la fusion nucléaire est une technologie qui sera prête dans 30 ans », c’est même devenu une blague dans le milieu. Tant que le réacteur de Peng n’aura pas prouvé qu’il peut tenir ses promesses, il restera une chimère.
https://fr.businessam.be/chine-reacteur-hybride-fusion/

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Re: Projet de fusion nucléaire en Chine

Message par mobar » 26 oct. 2022, 11:04

Les chinois ne sont pas immunisés contre les charlatans, c'est quand même rassurant! :lol: :lol:
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: Projet de fusion nucléaire en Chine

Message par GillesH38 » 26 oct. 2022, 15:04

energy_isere a écrit :
26 oct. 2022, 09:55
Recyclage des déchets nucléaires

Les chercheurs chinois estiment que ce nouveau type de réacteur pourrait utiliser les déchets nucléaires pour produire de l’énergie. Il pourrait également utiliser le thorium, un élément beaucoup plus abondant sur Terre que l’uranium. Pour alimenter le réacteur à fusion nucléaire, seuls les isotopes d’hydrogène que sont le deutérium et le tritium sont nécessaires, bien que les réserves mondiales de ce dernier s’amenuisent.
c'est sur que les réserves de tritium vont vite s'épuiser vu qu'il n'y en a pas :lol:

dans un tokamak, le tritium est censé être produit in situ par bombardement du lithium mais je ne sais pas si c'est aussi le cas dans ce projet, dans ce cas c'est plutot les réserves de lithium qui posent problème.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: Projet de fusion nucléaire en Chine

Message par energy_isere » 30 janv. 2025, 15:25

Un «soleil artificiel» brille pendant près de 18 minutes en Chine à plus de 100 millions de degrés
Le Tokamak supraconducteur avancé expérimental (EAST) a maintenu un plasma stable pendant 1066 secondes en Chine, lundi 20 janvier. Atteignant une température supérieure à 100 millions de degrés, l’appareil bat son précédent record du monde et vise à reproduire le même processus que celui de la formation d’étoiles… Dans un futur lointain.

Guilhem Bernes 30 janvier 2025

Image
Le Tokamak supraconducteur avancé expérimental à Hefei, en Chine, a été mis en service en 2006.

Nouveau cap franchi. Le Tokamak supraconducteur avancé expérimental (EAST) de Hefei, en Chine, a maintenu un plasma en fonctionnement à haut confinement pendant 1066 secondes lundi 20 janvier, selon un communiqué de l’Académie chinoise des sciences. Baptisé «soleil artificiel», l’appareil bat ainsi son propre record mondial, avec un temps précédent de 403 secondes – soit près de 7 minutes.

À l’instar du futur dispositif expérimental français de Cadarache (Bouches-du-Rhône), l’EAST chinois est un «tokamak», c’est-à-dire une machine visant à confiner du plasma afin de produire de l’énergie à partir de la fusion nucléaire. Concrètement, du gaz est injecté dans une chambre à vide en forme de donut avant d’être chauffé à une température supérieure à 100 millions de degrés Celsius. Le plasma ainsi formé est alors maintenu à l’écart des parois à l’aide d’électro-aimants. Poussé à de telles températures et pressions, le réacteur augmente alors les probabilités de provoquer une fusion entre deux atomes.


Un «soleil artificiel» brille pendant près de 18 minutes en Chine à plus de 100 millions de degrés© Xinhua/Huang Bohan
Le Tokamak supraconducteur avancé expérimental à Hefei, en Chine, a été mis en service en 2006.
Nouveau cap franchi. Le Tokamak supraconducteur avancé expérimental (EAST) de Hefei, en Chine, a maintenu un plasma en fonctionnement à haut confinement pendant 1066 secondes lundi 20 janvier, selon un communiqué de l’Académie chinoise des sciences. Baptisé «soleil artificiel», l’appareil bat ainsi son propre record mondial, avec un temps précédent de 403 secondes – soit près de 7 minutes.

À l’instar du futur dispositif expérimental français de Cadarache (Bouches-du-Rhône), l’EAST chinois est un «tokamak», c’est-à-dire une machine visant à confiner du plasma afin de produire de l’énergie à partir de la fusion nucléaire. Concrètement, du gaz est injecté dans une chambre à vide en forme de donut avant d’être chauffé à une température supérieure à 100 millions de degrés Celsius. Le plasma ainsi formé est alors maintenu à l’écart des parois à l’aide d’électro-aimants. Poussé à de telles températures et pressions, le réacteur augmente alors les probabilités de provoquer une fusion entre deux atomes.

L’objectif est ainsi d’atteindre un seuil à partir duquel la réaction s’autoentretient : elle se poursuit alors sans aucun apport d’énergie supplémentaire – soit le même processus qui participe à la formation d’étoiles. «Le but ultime d’un soleil artificiel est de créer une fusion nucléaire comme le soleil, fournissant à l’humanité une source d’énergie propre et sans fin», résume l’académie chinoise dans un communiqué.

Plus de 100 millions de degrés Celsius

Le Tokamak chinois a déjà franchi ces supra-températures, pointant jusqu’à 160 millions de degrés Celsius en juin 2021, mais sur une courte période d’une vingtaine de secondes. Lundi, les chercheurs chinois ont réussi à garder sous contrôle le plasma à une température de plus de 100 millions de degrés Celsius pendant près de 18 minutes, en évitant notamment que le plasma ne s'échappe ou endommage les parois du réacteur.


Le chemin reste toutefois encore long avant d’atteindre le seuil permettant d’injecter de l’électricité dans le réseau. «Un dispositif de fusion doit fonctionner de manière stable et à haut rendement pendant des milliers de secondes pour permettre la circulation autonome du plasma, ce qui est essentiel pour la production continue d'énergie des futures centrales à fusion», concède Song Yuntao, directeur de l’Académie chinoise des sciences dans un communiqué.

La Chine est membre du consortium du projet international de recherche sur le Réacteur thermonucléaire expérimental international (Iter). Cette expérimentation pourrait donc profiter au futur site de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, toujours en chantier. Après de nouveaux retards, le site français doit entrer en service en 2039.
https://www.usinenouvelle.com/article/u ... s.N2226464

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