Un «soleil artificiel» brille pendant près de 18 minutes en Chine à plus de 100 millions de degrés
Le Tokamak supraconducteur avancé expérimental (EAST) a maintenu un plasma stable pendant 1066 secondes en Chine, lundi 20 janvier. Atteignant une température supérieure à 100 millions de degrés, l’appareil bat son précédent record du monde et vise à reproduire le même processus que celui de la formation d’étoiles… Dans un futur lointain.
Guilhem Bernes 30 janvier 2025
Le Tokamak supraconducteur avancé expérimental à Hefei, en Chine, a été mis en service en 2006.
Nouveau cap franchi. Le Tokamak supraconducteur avancé expérimental (EAST) de Hefei, en Chine, a maintenu un plasma en fonctionnement à haut confinement pendant 1066 secondes lundi 20 janvier, selon un communiqué de l’Académie chinoise des sciences. Baptisé «soleil artificiel», l’appareil bat ainsi son propre record mondial, avec un temps précédent de 403 secondes – soit près de 7 minutes.
À l’instar du futur dispositif expérimental français de Cadarache (Bouches-du-Rhône), l’EAST chinois est un «tokamak», c’est-à-dire une machine visant à confiner du plasma afin de produire de l’énergie à partir de la fusion nucléaire. Concrètement, du gaz est injecté dans une chambre à vide en forme de donut avant d’être chauffé à une température supérieure à 100 millions de degrés Celsius. Le plasma ainsi formé est alors maintenu à l’écart des parois à l’aide d’électro-aimants. Poussé à de telles températures et pressions, le réacteur augmente alors les probabilités de provoquer une fusion entre deux atomes.
Un «soleil artificiel» brille pendant près de 18 minutes en Chine à plus de 100 millions de degrés© Xinhua/Huang Bohan
Le Tokamak supraconducteur avancé expérimental à Hefei, en Chine, a été mis en service en 2006.
Nouveau cap franchi. Le Tokamak supraconducteur avancé expérimental (EAST) de Hefei, en Chine, a maintenu un plasma en fonctionnement à haut confinement pendant 1066 secondes lundi 20 janvier, selon un communiqué de l’Académie chinoise des sciences. Baptisé «soleil artificiel», l’appareil bat ainsi son propre record mondial, avec un temps précédent de 403 secondes – soit près de 7 minutes.
À l’instar du futur dispositif expérimental français de Cadarache (Bouches-du-Rhône), l’EAST chinois est un «tokamak», c’est-à-dire une machine visant à confiner du plasma afin de produire de l’énergie à partir de la fusion nucléaire. Concrètement, du gaz est injecté dans une chambre à vide en forme de donut avant d’être chauffé à une température supérieure à 100 millions de degrés Celsius. Le plasma ainsi formé est alors maintenu à l’écart des parois à l’aide d’électro-aimants. Poussé à de telles températures et pressions, le réacteur augmente alors les probabilités de provoquer une fusion entre deux atomes.
L’objectif est ainsi d’atteindre un seuil à partir duquel la réaction s’autoentretient : elle se poursuit alors sans aucun apport d’énergie supplémentaire – soit le même processus qui participe à la formation d’étoiles. «Le but ultime d’un soleil artificiel est de créer une fusion nucléaire comme le soleil, fournissant à l’humanité une source d’énergie propre et sans fin», résume l’académie chinoise dans un communiqué.
Plus de 100 millions de degrés Celsius
Le Tokamak chinois a déjà franchi ces supra-températures, pointant jusqu’à 160 millions de degrés Celsius en juin 2021, mais sur une courte période d’une vingtaine de secondes. Lundi, les chercheurs chinois ont réussi à garder sous contrôle le plasma à une température de plus de 100 millions de degrés Celsius pendant près de 18 minutes, en évitant notamment que le plasma ne s'échappe ou endommage les parois du réacteur.
Le chemin reste toutefois encore long avant d’atteindre le seuil permettant d’injecter de l’électricité dans le réseau. «Un dispositif de fusion doit fonctionner de manière stable et à haut rendement pendant des milliers de secondes pour permettre la circulation autonome du plasma, ce qui est essentiel pour la production continue d'énergie des futures centrales à fusion», concède Song Yuntao, directeur de l’Académie chinoise des sciences dans un communiqué.
La Chine est membre du consortium du projet international de recherche sur le Réacteur thermonucléaire expérimental international (Iter). Cette expérimentation pourrait donc profiter au futur site de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, toujours en chantier. Après de nouveaux retards, le site français doit entrer en service en 2039.