Merci Tiennel d'avoir insisté sur ce doc, que j'avais un peu négligé au départ. Il y a en effet beaucoup de choses intéressantes, mais hélas quelques grosses bêtises.
Robelius a fait quelques efforts :
- l'idée de s'appuyer sur la production des puits géants est vieille et rebattue (et inefficace), mais facile à suivre
- la présentation de l'activité pétrolière est utile (tellement de gens pérorent sur les URR, qui n'ont jamais vu un BOP(*))
- la présentation des techniques propres aux sables est utile
Dans le domaine des bêtises :
-"This thesis is part of a research project, with the aim to predict when global peak oil production will occur." : ça démarre mal : il semble que son directeur de thèse n'ait toujours pas compris que
nous sommes incapables de prédire la date du Pic ; pire, il est possible que nous connaissions sa date
5 ans après sa survenance.
- l'historique du pétrole n'a rien à faire dans une thèse : on se croirait dans une lettre de l'ASPO

- "The latest oil region discovered is the North Sea, where United Kingdom and Norway have the lion share of the production." Faux, la Mer du Nord fut découverte il y a cinquante ans ; la région de l'avenir, c'est
l'Arctique. Je rappelle que certaines estimations (grandiloquentes il est vrai) parlent de 25 % des réserves mondiales dans cette région ; même si le chiffre est édulcoré, l'ordre de grandeur est probable (au moins 10 %). On ne trouve
aucune référence à l'Arctique dans cette thèse : comment peut-on être crédible dans ces conditions ?
- tout le chapitre 5 est du charabia et de la pseudo-science : il est intolérable qu'on trouve ce genre de galimatias dans un travail de thésard. De plus, la formule de la courbe en cloche est par erreur attribuée à Hubbert, qui n'avait pas beaucoup d'ordinateurs à sa disposition en 1949.
- Robelius passe tranquillement du modèle "Pic" (dépassé) au modèle "Plateau" (moderne, mais inexpliqué) sans la moindre explication
- chapitre économique : Robelius trahit son ignorance économique (et celle de ceux qui l'ont relu) en traduisant CAPEX par "Capital
and expenditure", ce qui est un contresens, car CAPEX= CAPital EXpenditure, qui ne veut pas du tout dire la même chose. La relation qu'il recherche entre le prix du baril (mondial) et les CAPEX des IOC est sans fondement
- déplétion : Robelius envisage 6, 10 et 16 % de taux de déclin. Pourquoi ? Aucun effort de justification.
En fait, il s'agit bien d'un scenario : Robelius prend un très grand nombre d'hypothèses (pourquoi pas) pour bâtir un plan de déplétion ; auquel cas son modèle ne s'applique qu'aux champs qu'il a couverts, et dans la mesure où ses hypothèses se vérifient.
Comme il a ignoré les champs non encore découverts (Arctique, Asie Centrale), son modèle n'est jamais
qu'un scenario de plus qui minore le comportement réel mondial. Encore un document qui ne contribue pas à la crédibilité de la bande de l'ASPO.
(*)PS : un joli
BOP de 380 tonnes