Politique de modération: dictatoriale
Thème: est-ce qu’il existe des objections profondes à la durabilité d’un modèle économique capitaliste-fédéraliste-démocratique dans lequel l’état: 1) procurerait une rente décente à chaque famille envoyant ses enfants à l’école, 2) remplacerait l’énergie fossile par l’énergie renouvelable, 3) procurerait des rentes aux organisations territoriales pour la préservation/restauration d’écosystèmes 4) remplacerait une grande partie de l’alimentation carnée par farine d’insecte et viande laboratoire, et 5) remplacerait cuivre par aluminium?
Matériel relié:
nemo a écrit : ↑31 mai 2023, 00:00Je peux pas te préciser grand chose comme ça parce que pour moi parler de "développement durable" sans préciser dans quelle organisation sociale il serait inscrit n'a aucun sens. On pourrait aussi bien coller le qualificatif à la société de Sart Trek ou à celle de chasseurs-cueilleurs. Pour être plus précis : il est selon moi impossible d'avoir un "développement durable" dans le cadre sociétal actuel. Pas sans une mise en cause profonde du paradigme capitaliste et au de là du point de vue moderne dans toute sa globalité.Jeudi a écrit : ↑30 mai 2023, 23:51« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs «
Faudrait que tu précise, en l’état ta phrase me semble compatible autant avec des scénarios de croissance durable qu’avec d’autres non durables.
nemo a écrit : ↑31 mai 2023, 15:53Les émotions gênent la pensée oui mais à s'en couper on diminue notre capacité d'action. C'est pourquoi j'ai tenu à relever la "neutralisation" opérer par ton discours. C'est ça qui permet à de nombreux connard de continuer à dormir : leur capacité à neutraliser (comme on neutralise un animal) les discours de façon à parler bien poliment et proprement de trucs bien dégueulasses.Jeudi a écrit : ↑31 mai 2023, 14:38Tout-à-fait! Tu as bien compris que « pollution et inégalité », je parle extinctions, enfant crevant de faim, etc. Mais un langage émotif tend à nuire à la réflexion. Par exemple je suis presque convaincu que ce serait contreproductif de pendre les milliardaires avec leurs boyaux, mais c’est plus dur de s’en convaincre avec en tête des nourrissons squelettiques tentant de téter les seins vides du cadavre de leur mère.
Mais oui puisque le but ici est de réfléchir restons policé.
Cette première formulation me parait impropre : les limites sont pas du à notre système. Notre système nous fait toucher plus ou moins rapidement ces limites.Jeudi a écrit : ↑31 mai 2023, 14:38En quoi penses-tu que les limites de la planète ou de la démographie sont-elles dues à notre organisation économique?nemo a écrit : ↑31 mai 2023, 11:34Dans le cadre où on discute dans ce fil : limites de la planète, démographie et limite dans la croissance et la probable future décroissance de la population les défauts que tu cites sont suffisant. Je remarque toutefois que ce sont des conséquences du capitalisme pas ses causes qu'il convient de comprendre si on souhaite que ça change.Un qui aurait une autre relation à la notion de limite, dont l'alpha et l'oméga ne serait pas l'accumulation et qui s'organiserait avec des décideurs qui ne soient pas tous banquiers ou à leur service. Un qui intégrerait le vivant et la terre comme sujet et pas comme un objet. Pas même un objet à préserver/protéger.
Mon commentaire à ce stade: je ne suis pas tout-à-fait convaincu que ce soit une bonne idée de chercher une idée trop spécifique, parce que la question autorise une diversité de modèle, certains qui vont te (dé)plaire, mais sans que ce soit nécessairement indicatif de leur (in)faisabilité Pour te répondre quand même, dans mon idée j’imagine un futur débat sur l’application du point 1) entre la gauche et la droite:nemo a écrit : ↑31 mai 2023, 21:13On parle pas des même gens. Je suis passé par les phases que tu décris et je comprend donc bien ce que tu dis. Les gens de "bonne volonté" ne rentre pas dans la catégories "connard" et ne sont donc pas concerné par ce dont je parle. Et je suis de plus en plus méfiant avec les discours de type technocratique même quand ceux qui les prononces sont bienveillant. Il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur les effets du langage en général mais ce serait un tout autre sujet.Jeudi a écrit : ↑31 mai 2023, 17:37Je comprend très bien ce feeling. Je differe sur ce diagnostic:Perso je crois que la plupart s’efforce de faire au mieux pour apporter un bénéfice net dans leur contexte. La plupart des gens que la pauvreté préoccupe, incluant des travailleurs humanitaires qui en font plus pour les plus abîmés que toi et moi, passent par une ou des phases d’indignations, suivies de phase de tristesses, suivies de phase d’acceptation qu’ils ne savent pas quelles actions pourraient vraiment faire une différence. C’est plus dur après de continuer de croire qu’on peut faire une différence.
J'ai du mal à voir comment s'installerais un tel modèle sans un changement de paradigme.Jeudi a écrit : ↑31 mai 2023, 17:37Ok. Quelles sont les limites que tu vois à un modèle capitalisme/fédéraliste qui 1) procurerait une rente décente à chaque famille envoyant ses enfants à l’école, 2) remplacerait l’énergie fossile par l’énergie renouvelable, 3) procurerait des rentes aux organisations territoriales pour la préservation/restauration d’écosystèmes 4) remplacerait une grande partie de l’alimentation carnée par farine d’insecte et viande laboratoire, et 5) remplacerait cuivre par aluminium?
Par ailleurs qui décide de ce qui est "décent"? de ce qu'on enseigne à l'école? de ce qui arrive quand tu veux pas mettre tes enfants à l'école? du niveau de "restauration" et de ce qui doit être "préserver/restaurer"? de quelle quantité d'énergie produite et ou et comment? Quid des multinationales? de la privatisation du vivant? de l'eau? des terres? quid des gens à la rue? des migrants? J'ai besoin de réponse à ces questions pour répondre.
Ta démarche est symétriquement inverse de la mienne ce qui rends ça intéressant pour moi : tu parts d'un changement précis qui te parais possible et souhaitable et tu cherches à remonter à la généralisation. J'aurais la démarche exactement inverse de partir des généralisations souhaitables et essayer de trouver comment concrètement les mettre en place par des mesures précises.
Je ne sais pas. Je ne prétend pas détenir un système clé en main. Mais si tu ouvres un fil c'est avec plaisir que j'y participerais.Jeudi a écrit : ↑31 mai 2023, 17:37À developper. Aurais-tu déjà assez de matériel pour un fil spécifique?nemo a écrit : ↑31 mai 2023, 15:53Un qui aurait une autre relation à la notion de limite, dont l'alpha et l'oméga ne serait pas l'accumulation et qui s'organiserait avec des décideurs qui ne soient pas tous banquiers ou à leur service. Un qui intégrerait le vivant et la terre comme sujet et pas comme un objet. Pas même un objet à préserver/protéger.
(Croisement)
« Selon une revue narrative socio-constructiviste de la littérature scientifique, donner aux parents 120% du revenu median, quel(le(s)) que soi(en)t leur.e.s genres, races et situations de handicap multifactoriels et multisystémiques, maximiserait les bénéfices à long terme pour tout le monde! (et à plus court terme pour notre clientèle électorale) »
« Selon ma grand-mère plus les impôts sont élevés moins on créé de richesse, donc si descend à 20,3% (ce qui quand même 0,3% au dessus du minimum constitutionnel, et c’était un revenu tout-à-fait convenable du temps de nos glorieux ancêtres) ça ferait plus de pépettes un jour pour la nation! (et à plus court terme pour notre clientèle électorale) »
Tu vois comme le simple fait de choisir la formulation de la question oriente le débat politique et amène les électeurs à pouvoir se comparer entre groupes qui font des choix différents. Par exemple perso j’aurais aucun problème à ce que les sceptiques des politiques sanitaires se regroupent pour former la majorité d’une juridiction, et ils pourront avoir exactement ce qu’ils choisissent. J’espère que tu vois mieux ce que je veux dire par « 1) donner un revenu décent à chaque parent ». De ton côté, est-ce que ces exemples t’aident à voir ce qui cloche?