"Effondrement" de Jared Diamond
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J'ai acheté le bouquin, mais j'ai encore une pile de livres à lire... ce ne sera pas fini avant un bout de temps!
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux
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Un dossier sur le sujet dans le dernier "L'Histoire". http://www.histoire.presse.fr/product.asp?sku=316
C'est interessant de comparer le point de vue d'historiens sur les travaux et la methode de Diamond.
Globalement pas de remise en cause du serieux du travail de Diamond, même s'il a encore debats sur certains points (iles de paques, mayas, ...)
"the greatest shortcoming of the human race is our inability to understand the exponential function"- Bartlett.
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A ce sujet, d'ailleurs :


L'article décrit une île de Pâques dont les ressources s'épuisent plus graduellement et discrètement (notamment par les rats importés de Polynésie qui dévorent les graines des fameux palmiers), les Européens donnant le coup de grâce par quelques massacres et les maladies contagieuses.L’île de Pâques détruite par les rats?
Terry Hunt - est professeur au département d’anthropologie de l’Université de Hawaï.
Des fouilles ont été menées sur le probable lieu d’abordage des premiers Polynésiens de l’île de Pâques. Elles suggèrent un peuplement tardif et une destruction massive des forêts par les rats arrivés avec les colons.
Extrait :
Chaque année, des milliers de touristes admirent les mégalithes de l’île de Pâques. Depuis la première visite d’Européens sur l’île en 1722, ces moai intriguent les visiteurs. Comment furent-ils fabriqués ? Transportés ? Toutes les tentatives de réponse conduisent à la même obsédante question : qu’est-il arrivé à leurs créateurs ? Ceux-ci, les Pascuans, se nomment Rapanui dans leur langue, et ils nomment Rapa Nui leur île. Toutes sortes de théories existent sur leur déclin. La plus répandue, celle qui passe pour vérité scientifique, suppose une catastrophe écologique provoquée par les Rapanui eux-mêmes. Selon cette version largement admise, les insulaires auraient d’abord été longtemps prospères. Toutefois, comme ce petit peuple prétendument irresponsable surexploitait son environnement pour ériger des statues, les moais, il aurait fini par provoquer des pénuries, des famines, des guerres tribales et, finalement, l’effondrement complet de sa culture.
Comme nous allons le voir, la vérité est, semble-t-il, plus complexe : la dégradation de l’environnement insulaire n’a guère été causée par les Pascuans eux-mêmes, et ne les a pas empêchés de continuer à vivre. Quant à leur catastrophique déclin, il est tardif et seulement lié à la fin de leur isolement. [...]
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Diamond explique qu'il n'y a jamais une seule cause à la disparition d'une civilisation. Il expose les différentes hypothèses sur l'île de Pâques. Quand on voit avec quel niveau de détails il est capable de montrer la destruction de l'île, je vois mal comment il pourrait se tromper....Tiennel a écrit :A ce sujet, d'ailleurs :
L'article décrit une île de Pâques dont les ressources s'épuisent plus graduellement et discrètement (notamment par les rats importés de Polynésie qui dévorent les graines des fameux palmiers), les Européens donnant le coup de grâce par quelques massacres et les maladies contagieuses.L’île de Pâques détruite par les rats?
Terry Hunt - est professeur au département d’anthropologie de l’Université de Hawaï.
Des fouilles ont été menées sur le probable lieu d’abordage des premiers Polynésiens de l’île de Pâques. Elles suggèrent un peuplement tardif et une destruction massive des forêts par les rats arrivés avec les colons.
Extrait :
Chaque année, des milliers de touristes admirent les mégalithes de l’île de Pâques. Depuis la première visite d’Européens sur l’île en 1722, ces moai intriguent les visiteurs. Comment furent-ils fabriqués ? Transportés ? Toutes les tentatives de réponse conduisent à la même obsédante question : qu’est-il arrivé à leurs créateurs ? Ceux-ci, les Pascuans, se nomment Rapanui dans leur langue, et ils nomment Rapa Nui leur île. Toutes sortes de théories existent sur leur déclin. La plus répandue, celle qui passe pour vérité scientifique, suppose une catastrophe écologique provoquée par les Rapanui eux-mêmes. Selon cette version largement admise, les insulaires auraient d’abord été longtemps prospères. Toutefois, comme ce petit peuple prétendument irresponsable surexploitait son environnement pour ériger des statues, les moais, il aurait fini par provoquer des pénuries, des famines, des guerres tribales et, finalement, l’effondrement complet de sa culture.
Comme nous allons le voir, la vérité est, semble-t-il, plus complexe : la dégradation de l’environnement insulaire n’a guère été causée par les Pascuans eux-mêmes, et ne les a pas empêchés de continuer à vivre. Quant à leur catastrophique déclin, il est tardif et seulement lié à la fin de leur isolement. [...]
Les rats, les blancs, il y en a eu sur les autres îles du pacifique sans les détruire pour autant...
Il faut lire le livre pour comprendre que cette île était climatiquement, géologiquement, culturellement différentes des autres îles polynésiennes.
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JD ne pense pas être certain de ce qu'il avance, mais des hypothèses présentées dans son livre mettant en avant le climat spécifique de l'île (relativement froid pour la polynésienne), la géologie spécifique (pauvreté de la terre), La géographie (pas de lagon, peu de plages, récifs) la culture de cette peuplade (le culte des statues) semble être la cause de leur disparition....
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Re:
Pierre M. Boriliens nous signale un article ou N.Sarkozy parle du livre de Jared Diamond !
Pierre M. Boriliens a écrit :Pour rire un peu : .........
Et pas que ça :
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/12/TANURO/15400
Monsieur Nicolas Sarkozy ne parle quasiment plus d’écologie sans faire référence à l’« excellent livre de Jared Diamond, Effondrement (1) ». A quatre reprises au moins, le président de la République a dit publiquement à quel point cet ouvrage l’avait impressionné (2). Alors que se termine à peine le modeste tintamarre du Grenelle de l’environnement, il n’est pas sans intérêt d’examiner la pensée d’un auteur qui semble exercer une telle influence sur le chef de l’Etat français.
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Re: "Effondrement" de Jared Diamond
Cet ouvrage m'a aussi impressionné (dans le sens où ça laisse une marque dans l'esprit), mais je pense que c'est le seul point commun que j'ai avec N. Sarkozy*.
J'ai aussi lu "Guns, germs and steel" qui m'a également impressionné , en français c'est traduit par "De l'inégalité parmi les sociétés: essai sur l'homme et l'environnement dans l'histoire", qui vient de sortir en poche semble-t-il.
Je vais peut-être me lancer dans "Le troisième chimpanzé", est-ce que quelqu'un l'a lu et le conseille ?
* A noter, dans la version anglaise en tout cas, pas mal de belles photos ethnographiques, c'est peut-être ça qui a impressionné M. Sarkozy
J'ai aussi lu "Guns, germs and steel" qui m'a également impressionné , en français c'est traduit par "De l'inégalité parmi les sociétés: essai sur l'homme et l'environnement dans l'histoire", qui vient de sortir en poche semble-t-il.
Je vais peut-être me lancer dans "Le troisième chimpanzé", est-ce que quelqu'un l'a lu et le conseille ?
* A noter, dans la version anglaise en tout cas, pas mal de belles photos ethnographiques, c'est peut-être ça qui a impressionné M. Sarkozy

- Birdy
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Re: "Effondrement" de Jared Diamond
Sarkozy ? Marrant, j'aurais plutôt vu Chirac lire ce genre de bouquin.
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Re: "Effondrement" de Jared Diamond
Ce qui est vraiment inquiétant avec cet auteur, Jared Diamond c'est qu'il est dans une pensée totalement occido-centriste. On parle souvent de facismeécolo mais là on est en plein dedans... après 1929 la barbarie nazie, après 2009 l'écolobarbarie... Pas mal d'écologistes m'ont parlé de cette dérive, je ne voyais pas venir, mais là effectivement je ne suis pas étonné que certains approuvent totalement la vision de l'auteur...
Extrait bu bouquin :
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/12/TANURO/15400
"Quand les gens sont désespérés, sous-alimentés, et sans espoir, ils blâment leurs gouvernements, qu’ils voient comme responsables ou incapables de résoudre leurs problèmes. Ils essaient d’émigrer à tout prix. Ils se battent entre eux pour la terre. Ils s’entre-tuent. Ils lancent des guerres civiles. Ils s’imaginent qu’ils n’ont rien à perdre, donc ils deviennent terroristes, ou soutiennent ou tolèrent le terrorisme. Les résultats de ces connexions transparentes sont des génocides comme ceux qui ont déjà explosé au Bangladesh, au Burundi, en Indonésie et au Rwanda ; des guerres civiles ou des révolutions, comme dans la plupart des pays cités ; des appels à l’envoi de troupes des pays développés, comme en Afghanistan, en Haïti, en Indonésie, en Irak, aux Philippines, au Rwanda, aux îles Salomon et en Somalie ; l’effondrement des gouvernements, comme en Somalie et dans les îles Salomon ; et une pauvreté généralisée, comme dans tous les pays cités. C’est pourquoi les meilleurs indicateurs des « échecs des Etats modernes » – par exemple les révolutions, les changements de régime violents, l’effondrement de l’autorité, et le génocide – s’avèrent être des mesures de la pression environnementale et démographique, au même titre qu’une mortalité infantile élevée, une croissance rapide de la population, un pourcentage élevé de grands adolescents ou de jeunes adultes dans la population et des hordes de jeunes hommes sans perspectives d’emploi et mûrs pour le recrutement dans les milices. »
Extrait bu bouquin :
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/12/TANURO/15400
"Quand les gens sont désespérés, sous-alimentés, et sans espoir, ils blâment leurs gouvernements, qu’ils voient comme responsables ou incapables de résoudre leurs problèmes. Ils essaient d’émigrer à tout prix. Ils se battent entre eux pour la terre. Ils s’entre-tuent. Ils lancent des guerres civiles. Ils s’imaginent qu’ils n’ont rien à perdre, donc ils deviennent terroristes, ou soutiennent ou tolèrent le terrorisme. Les résultats de ces connexions transparentes sont des génocides comme ceux qui ont déjà explosé au Bangladesh, au Burundi, en Indonésie et au Rwanda ; des guerres civiles ou des révolutions, comme dans la plupart des pays cités ; des appels à l’envoi de troupes des pays développés, comme en Afghanistan, en Haïti, en Indonésie, en Irak, aux Philippines, au Rwanda, aux îles Salomon et en Somalie ; l’effondrement des gouvernements, comme en Somalie et dans les îles Salomon ; et une pauvreté généralisée, comme dans tous les pays cités. C’est pourquoi les meilleurs indicateurs des « échecs des Etats modernes » – par exemple les révolutions, les changements de régime violents, l’effondrement de l’autorité, et le génocide – s’avèrent être des mesures de la pression environnementale et démographique, au même titre qu’une mortalité infantile élevée, une croissance rapide de la population, un pourcentage élevé de grands adolescents ou de jeunes adultes dans la population et des hordes de jeunes hommes sans perspectives d’emploi et mûrs pour le recrutement dans les milices. »