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L'équipement en éoliennes offshore du Golfe Atlantique Médian (Middle-Atlantic Bight ou MAB) permettrait de couvrir largement les besoins énergétiques des États riverains. Tel est le résultat d'une modélisation réalisée par une équipe de scientifiques de l'Université du Delaware et de Stanford.
Le MAB s'étend du Cap Hatteras (Caroline du Nord) au Cap Cod (Massachusetts) sur près de 1000 kilomètres. La plateforme continentale, généralement large (isobathe 100 m située à environ 100 km des côtes) et l'absence de cyclone de force 5 dans cette zone, sont des facteurs propices à l'installation de parcs éoliens offshore. Grâce aux données anémométriques des bouées de la NOAA et en prenant en compte les contraintes environnementales (couloirs de migration, chenaux de navigation, zones de défense, panoramas), les scientifiques ont estimé qu'il était possible d'installer 166 720 turbines de 80 mètres de hauteur et d'une puissance nominale 5 MW sur une emprise unitaire de 0,54 km2.
La puissance installée totaliserait 895 GW avec une capacité moyenne mobilisable de 40%, soit 330 GW. Cette puissance correspond à 1/3 des capacités actuelles de production électrique des États-Unis et à 1,8 fois les besoins énergétiques de la région, estimés à 73 GW électriques, 29 GW de carburants et 83 GW de combustibles domestiques. Ce parc éolien épargnerait 57% des émissions de gaz à effet de serre de la région. Les fluctuations de charge pourraient être gérées par un maillage plus grand des réseaux et par le basculement d'une partie substantielle de la flotte des 29 millions de véhicules à essence en véhicules à batterie et en plug-in hybrides susceptibles d'emmagasiner du courant à l'arrêt.
Plusieurs projets de fermes éoliennes offshore sont en cours de développements sur la côte atlantique, dont le plus important est Cape Wind, dans le Nantucket Sound (Massachusetts), comprenant 130 turbines (420 MW). Mais ces projets se heurtent à de fortes oppositions environnementales et aucun d'entre eux ne semble susceptible d'aboutir à court terme.
Pour mémoire, Cape Wind fait l'objet d'un blocage organisé par un sénateur "local". Au bout du Nantucket Sound, il y a Martha's Vineyard, l'île des milliardaires de bonne famile, plus exclusive que Moustique, plus chère que la 5e avenue. Le sénateur en question bloque le projet parce qu'il
voit les éoliennes depuis son île.
Il s'appelle Kennedy, il doit trouver que sa famille n'est pas encore assez maudite comme ça.
Au-delà de cette anecdote, ce genre de dossier a l'intérêt de présenter l'éolien sous un jour qu'on ne lui connaissait pas : une solution mesurée, calculée, facile à mettre en oeuvre, limite barbant : il n'y aura bientôt plus rien de révolutionnaire dans ces parcs offshore, et c'est une bonne nouvelle.