Démographie, naissances...

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energy_isere
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Message par energy_isere » 10 mars 2007, 23:59

Un article de Hérvé Kempf :
Nourrir 9 milliards de Terriens

LE MONDE / 10.03.07

La planète pourra-t-elle fournir de quoi manger aux 9 milliards d'humains qu'elle portera en 2050 ? Les agronomes du monde entier se posent cette question avec d'autant plus de circonspection qu'aujourd'hui, sur les 6,5 milliards d'habitants que compte la Terre, 2 milliards sont mal nourris et 854 millions sont "affamés", disposant de moins de 2 200 calories par jour. "Le défi est déjà de produire 30 % de plus pour que les humains mangent à leur faim, puis d'élever la production en 2050 pour nourrir 9 milliards de personnes, dit Marcel Mazoyer, professeur à AgroParisTechn. Pour atteindre ces objectifs, la production agricole mondiale devra doubler."



Comment faire ? La première piste est l'augmentation des surfaces cultivées : les terres arables représentent aujourd'hui 1,5 milliard d'hectares. Ce chiffre pourrait être presque doublé, selon l'étude prospective "World agriculture : towards 2030/2050" menée par la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). S'appuyant sur des images satellitaires, l'étude estime à 2,8 milliards d'hectares l'ensemble des terres utilisables, avec notamment des terres disponibles en Afrique et en Amérique du Sud. "Il est possible de multiplier par 1,7 la superficie cultivée tout en réservant les terrains nécessaires pour les habitations et les infrastructures et en préservant les forêts", estime M. Mazoyer. Cette thèse très optimiste est cependant contestée par d'autres experts. "Les terres apparemment vides sont déjà utilisées en jachères par rotation longue des cultures, souligne Michel Griffon, du Cirad (Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement). Je pense que les estimations de la FAO ne sont pas réalistes."

Deuxième piste pour répondre au défi démographique, faire progresser les rendements moyens des surfaces cultivées. Une solution que la majorité des agronomes estime réalisable. Dans les pays développés, l'agriculture intensive permet des rendements élevés (de 2 à 10 tonnes par hectare). Mais ils ne pourront plus tellement progresser, et le modèle n'est pas transférable aux pays du Sud, où les faibles rendements ont de grandes marges de progression. L'usage des produits chimiques et phytosanitaires entraîne au Nord une forte pollution, et "leur prix va forcément augmenter dans les trente à quarante prochaines années, du fait de la hausse du coût du pétrole, note Michel Griffon. Nous allons vers une agriculture au coût énergétique élevé, disposant de peu d'engrais et devant économiser l'eau."

Quelle nouvelle approche technique imaginer ? Les OGM, étudiés ou cultivés en Inde, en Chine, au Brésil ou en Argentine, sont-ils une solution pour les pays les plus pauvres ? "Cette réponse n'est pas à la hauteur des enjeux, estime M. Griffon. Il n'est pas impossible qu'ils soient intéressants, mais pour la sélection des plantes, il existe des techniques rapides et beaucoup moins onéreuses."

Pour les agronomes, il faut utiliser moins de machines, d'engrais chimiques et de pesticides - que d'ailleurs les paysans pauvres peuvent rarement se payer - pour "inventer une agriculture écologiquement intensive qui tire un meilleur rendement sans dégrader les écosystèmes", précise M. Griffon.

"Une expertise pilotée par la Banque mondiale et regroupant 800 experts internationaux est actuellement en cours et va dans ce sens", ajoute Bernard Hubert, de l'INRA (Institut national de la recherche agronomique). Ce travail collectif, sous l'acronyme d'IAASTD (International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development), devrait être publié fin 2007.

Ce nouveau modèle, dénommé écoagriculture, agroécologie, ou agroforesterie, pourrait faire doubler, sans moyens conséquents, les rendements des pays du Sud, là où la nécessité est la plus criante. Il repose sur la capacité des écosystèmes à se régénérer grâce à des associations de plantes différentes, avec des successions de multiples cultures au long des années... "Dans le Sahel, les rendements peuvent ainsi être doublés en associant la culture du mil et la plantation d'acacias", illustre Marc Dufumier, de l'INA (Institut national agronomique).

Ces pistes concrètes pour répondre au défi démographique et agricole comportent cependant un certain nombre d'inconnues. Quelle sera l'ampleur du développement des biocarburants ? L'utilisation à des fins énergétiques des sols pour la culture du maïs ou de la canne à sucre pourrait concurrencer des productions alimentaires. Déjà au Mexique, qui s'approvisionne aux Etats-Unis, le prix des tortillas à base de maïs a augmenté de 14 % en un an, les cultures américaines se dédiant de plus en plus à la production d'éthanol. Autre incertitude, l'amplitude du changement climatique annoncé - auquel, d'ailleurs, participe l'agriculture chimique, en émettant des gaz à effet de serre avec les tracteurs, les engrais et autres transports d'aliments d'un bout à l'autre de la planète. "Des surprises graves sont imaginables, relève Frédéric Dévé, un consultant indépendant, par exemple si le Bangladesh est inondé ou si des phénomènes de dégradation des sols se produisent à l'image du Dust Bowl (tempêtes de poussière) aux Etats-Unis dans les années 1920." Certes, le réchauffement pourrait améliorer la production agricole au Canada, en Russie, et au nord de la Chine. Mais les terres brésiliennes, africaines et australiennes pourraient voir, elles, leur fertilité diminuer.

Enfin, si la voie "agroécologique" est une solution pour nourrir 9 milliards de personnes, sa mise en oeuvre est tributaire de choix politiques : "Le problème à résoudre d'ici à 2050 est la répartition des revenus. Les gens ne peuvent se nourrir car ils sont trop pauvres, analyse M. Dufumier, Comment faire pour que la paysannerie augmente ses ressources ?" En cause, la concurrence sur les marchés mondiaux des produits agricoles des pays du Nord, fortement subventionnés. "Si on laisse le marché mondial ouvert, poursuit M. Dufumier, les prix trop bas empêcheront les paysans pauvres de survivre. Ils iront par centaines de millions vers les villes où il n'y a pas assez d'emplois."

"Un milliard de personnes vivent déjà dans les bidonvilles, ajoute M. Dévé. Si ce chiffre double, voire triple, ces personnes auront du mal à accéder à une alimentation suffisante. Des problèmes de congestion urbaine, de criminalité vont émerger." Selon M. Griffon, un changement de priorité est nécessaire, "la paysannerie est actuellement considérée comme résiduelle, comme si le monde nouveau devait se faire contre elle. Il faut faire de l'agriculture une priorité des politiques publiques."

Hervé Kempf
j' ai souligné en rouge les items qui concernent Oléocéne, et remarquez bien, ils ont été déja maintes fois évoqués sur le Forum.

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Message par phyvette » 11 mars 2007, 00:50

LE MONDE a écrit :La planète pourra-t-elle fournir de quoi manger aux 9 milliards d'humains qu'elle portera en 2050 ?
Les enfants que je n'ai pas eus ne me remercions jamais comme je le mérite de ne pas les avoir conçus.

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Message par Shilmu » 11 mars 2007, 01:17

phyvette a écrit : Les enfants que je n'ai pas eus ne me remercions jamais comme je le mérite de ne pas les avoir conçus.

Phyvette
Oua j'adore ta phrase ^^ met un copyright :D

Nan plus sérieusement je crois qu'une dénatalité progressive (ou pas?) serais la meilleure chose.
Si il faut doubler les surfaces arables on aura plus de forêts Amazonienne, Africaine et Asiatique. Et chez nous même topo...
Je tiens pas à vivre dans un monde sans arbres :(

Sinon un conflit mondial, mais bon c'est pas moi qui décide. lol :twisted:
Et au vu de ce qui se passe actuellement, une étincelle suffirait.

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Message par Tiennel » 11 mars 2007, 13:20

Nan plus sérieusement je crois qu'une dénatalité progressive (ou pas?) serais la meilleure chose.
C'est bien parti en Europe (-1% d'ici 2050 selon les prévisions de l'ONU). Mais pendant ce temps, Afrique et Inde/Asie Centrale vont croître de 15%
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Message par tanguy » 11 mars 2007, 13:33

Il faudrait que la baisse de la population suive la courbe de Hubbert, ou les courbes equivalentes pour d'autres matieres premieres, jusqu'a un point d'equilibre entre 1 et 2 milliards de personnes.

En tous cas pour moi, c'est zero enfants, et c'est clair. C'est le cas pour pas mal de personnes de mon age qui connaissent le probleme egalement. J'aime bien les enfants, mais faut ce qu'il faut. Deja que je suis le 3eme de ma fratrie...

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Message par Tiennel » 11 mars 2007, 14:12

Ca n'empêchera pas l'Inde de gagner 500 millions d'habitants dans les 40 prochaines années.
Méfiez-vous des biais cognitifs

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Message par tanguy » 11 mars 2007, 14:34

Tiennel, tu veux parier combien que la population de l'Inde dans 40 ans n'aura pas augmente d'un iota? :-D

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Message par Tiennel » 11 mars 2007, 14:52

Si j'en crois cela, j'ai du mal à croire qu'on puisse gagner un tel pari :

Image
Evolution démographique de l'Inde - source : wikipedia

Ajoutons à cela que son économie est fondée sur le charbon, dont elle dispose de 2 siècles de réserves.
Dernière modification par Tiennel le 11 mars 2007, 15:05, modifié 1 fois.
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Message par tanguy » 11 mars 2007, 14:56

On est sur un forum qui parle principalement de quoi la, deja ? ;)

Plus de bouffe supplementaire = plus d'humains suplementaires.

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Message par Tiennel » 11 mars 2007, 15:01

Ils feront raser l'Amazonie pour pouvoir manger à leur faim, c'est tout.
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Message par Jägermeifter » 11 mars 2007, 15:46

Pour que la faim régule la population, c'est que c'est très très grave. Les famines de ces dernières dizaines d'années sont à peine visibles dans les courbes de population des pays concernés. Voir par exemple la Somalie, la Tanzanie, ou la Corée du nord.

Les guerres ne semblent pas non plus une super solution, car les morts sont très rapidement compensés par la hausse des naissances dans les années qui suivent. Voir Liberia, ou l'Angola.
Même chose pour les génocides, comme par exemple au Rwanda, où les morts on été compensés en moins de 5 ans par la hausse des naissances.

La seule solution est le controle des naissances et la santé. Voir les exemples des pays de l'est tels que la Roumanie, ou la Bulgarie, même si ca ne marche pas aussi rapidement pour d'autres pays (voir chine).

Bref, la solution dans le fond la moins douloureuse, la plus "équitable" et la seule capable d'être plus rapide que le PO serait une petite grippe aviaire. :evil: Elle peut se répandre en qq semaines dans le monde entier (le H1N1 de 1917 a traversé les USA en moins d'une semaine), touchant toute la population (50% de la population mondiale a été affectée, dans tous les pays sans exceptions). Le taux de mortalité n'était alors que de 3%, soit beaucoup moins que le H5N1, mais avait tout de même tué entre 20 et 40 millions de morts.
Ca tombe bien :"Vu le cycle de réapparition des épidémies de grippe mortelle s’espaçant, au maximum constaté, de 39 ans, la dernière datant de 1968, l’OMS prévoit « statistiquement » l’apparition d’une pandémie de grippe mortelle d’ici 2010 à 2015.", soit exactement à la date entre autre du PO, de l'emballement du RC, et du non financement des retraites.

Niveau sobriété énergétique, on serait alors très très fort. :twisted: :twisted:
Dernière modification par Jägermeifter le 11 mars 2007, 16:17, modifié 1 fois.

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Message par phyvette » 11 mars 2007, 16:01

Jägermeifter a écrit :Bref, la solution dans le fond la moins douloureuse et la seule capable d'être plus rapide que le PO serait une petite grippe aviaire.
Ben oui ! tu n'a pas tort , cependant de par son vrais nom " la peste aviaire", mobilise bien trop les autorités sanitaires pour avoir une chance de devenir une pandémie . Quand elle apparaît, des mesures extrêmes sont prises pour la tuer dans l'oeuf.

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Message par Jägermeifter » 11 mars 2007, 16:10

phyvette a écrit :Ben oui ! tu n'a pas tort , cependant de par son vrais nom " la peste aviaire", mobilise bien trop les autorités sanitaires pour avoir une chance de devenir une pandémie. Quand elle apparaît, des mesures extrêmes sont prises pour la tuer dans l'oeuf.
Si un foyer apparait dans un village de Malaisie, d'Indonésie ou du Pakistan, je doute que les autorités pourraient empécher la pandémie, du moins sur de larges continents. La "peste" de 1917 a été foudroyante, touchant toute les populations mondiales en seulement quelques mois, alors que les transports à l'époque étaient très réduits.

Et dans le fond, même sans aucun mort sur le sol français, les mesures prises par les autorités, c'est fermeture des liaisons internationales, suppression du tourisme "lointain", moins d'import-export, réduction drastique des transports longue distance (voiture). Ca toucherait directement le secteur des transports, le plus sensible niveau PO.
Les gens fuiraient les villes pour la campagne, et réduiraient forcément leur consommation de viande, surtout de volaille... Ca serait la aussi très bon niveau organisation de la société et de l'agriculture au vu du PO.
La production industrielle (et avec elle la consommation électrique) se réduirait considérablement, du fait de la réduction des transports internationaux, puis de la population.
Disneyland, les clubs meds et les Gaumont seraient fermés :-)
Les gens iraient moins faire leurs courses dans des grands centres commerciaux, ou le risque d'infection est le plus grand. :-) :-)
Le problème de logement et de la bulle immobilière seraient aussi immédiatement résolus. :D
Si les personnes âgés sont plus touchés, ce qui est probable, le problème des retraites serait résolus, du moins pour un moment.
Le chômage serait aussi immédiatement supprimé.

Bref, que des trucs bons niveau sobriété énergétique, PO et RC...

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Message par Tiennel » 11 mars 2007, 16:41

Le chômage serait aussi immédiatement supprimé.
Ca, je n'y crois pas trop. Dès qu'il y a désorganisation et peur du lendemain, le secteur privé règle la voilure au minimum pour passer le coup de tabac.

La voilure, c'est les employés.
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Message par phyvette » 11 mars 2007, 16:43

Jägermeifter a écrit : les transports à l'époque étaient très réduits.
Loin de vouloir te contredire sur le reste , le point si-dessus est contestable , a plusieurs niveaux.

L'année 1917 fut très fructueuse pour le transport maritime que ce soit le fret , ou les passagers . Jamais dans l'histoire du transport transatlantique on ne vit une telle activité et une telle affluance dans les ports Européens et Etatsuniens. Idem pour 1918 et 1919 années de la pandémie la plus mortelle de l'histoire dans un laps de temps aussi court

Le brassage de population fut si important qu'il ne fait aucun doute que se soit la raison principal de la grande mortalité de cette pandémie , exceptionnelle par le bilan, comparé au 2 suivante du 20ème siècle.

Autre point il est indéniable que le manque de coopération international a aggravé la situation , surtout en Europe.

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