[Monnaie] Fin de la suprématie du Dollar ?
Modérateurs : Rod, Modérateurs
-
- Kérogène
- Messages : 4
- Inscription : 10 mars 2007, 23:54
A vos marques
Signes de fièvre
Le Shanghai Index faisait ce qu’il avait pris l’habitude de faire : il montait. En 2006 déjà, son irrésistible ascension l’avait propulsé de 130%, et n’était-ce le léger repli du début 2007, il continuait. Le 26 février, l'indice culmina à 3040 points, après dix séances de hausse quasi-ininterrompue et un gain de 16% ! Le 27, coup d'arrêt : les bourses chinoises flanchaient, Shanghai en tête, de 8,84%, après que les autorités eurent commencé à limiter le crédit pour les spéculateurs, et que l’on craignit que le prochain Congrès National du Peuple en fît plus sur cette question et d’autres. La zone pacifique flancha d’emblée, Tokyo bien sûr, dauphin mondial, qui acheva de transir les parquets : l'Europe, puis New York, chutèrent d'environ 3%, et le reflux dura les jours suivants. Pourtant, si la Chine s’affirme comme l’un des moteurs de la croissance planétaire, c’est encore une naine boursière : fin 2006, ses places ne représentaient que 5,65% de la capitalisation mondiale, loin derrière la locomotive américaine (1). Et rien ne vaut qui n’émane du prince lui-même : la grande affaire viendra des Etats-Unis … En attendant, comme à l’accoutumée, une étincelle avait suffi, imprévisible, et le feu s’était répandu partout, où qu’il pût consumer.
L'émoi permit d’épousseter l'opinion. Les doutes récurrents sur l'économie américaine resurgirent subitement quand le Bureau of Economic Analysis revit en baisse notable la croissance au quatrième trimestre 2006. L’estimation parue en janvier, qui briguait une hausse de 3,5% du PIB en rythme annuel, fut balayée : on se contenterait de 2,2%, soit une erreur de près de 40% ! Une peccadille de 100 milliards de dollars ! Bah, l'Amérique n’est pas la seule aux prises avec les prévisions trompeuses. Henry Paulson, secrétaire d'Etat au Trésor, écarta vite doutes et mécomptes : « Je suis attentivement la croissance et je crois que l’économie américaine est en bonne santé » (2). Le grand argentier parle et nous le croyons. Comme nous l’entendions du temps où il présidait Goldman Sachs, quand la banque encensait Enron à deux mois de sa faillite ! Et si rien ne permet de dire combien de valeur ajoutée, miscible au PIB, contenait les 100 milliards de dollars de recettes d'Enron – entre autres fiascos - (3), tout porte à croire que quelques chiffres sont pipés, et des discours, vides de sens. Les marchés crurent mieux Alan Greenspan, qui fit signe, à son habitude, opinant « qu’une récession était possible cette année, mais pas probable » (4).
Et voici que l’on retrouve la Chine ... Dans les années 1970, tandis que l’Empire du Milieu sombrait dans les ténèbres, les Etats-Unis, au faîte de leur puissance, dénonçaient les accords de Bretton Woods, et inauguraient une pratique dont ils ne se déferaient plus : l’heure vint aux déficits, gagés sur un papier-monnaie, le dollar, à peine moins respecté que l’étalon-or que l’on venait précisément d’abandonner. Le commerce extérieur de l’Union, qui noua son premier déficit en 1971, ne produira plus alors aucun excédent, sauf en 1973 - l’année du choc pétrolier ! -, et 1975. L’exercice 2006 fut désastreux, qui paracheva un solde négatif de 763,6 milliards de dollars, doublant celui de 2001 (5). Quelques-uns signalèrent la moindre dégradation de ce déficit, comme un fait notable, nous rappellant que le Titanic coula moins vite que le Lusitania ! Un tiers du déficit des biens provient … de Chine (232,5 milliards de dollars), devant l’Union Européenne (116,6), et le Japon (88,4) (6), aussi peu réputés les uns que les autres pour la richesse de leur sous-sol. Ainsi, l’importation de matières premières, de pétrole notamment, n’est-elle pas la cause première du déséquilibre : en 1997, les biens de technologie avancée était excédentaires de 32,2 milliards de dollars, en 2006, ils étaient déficitaires de 38,3 milliards (7). Les Etats-Unis consomment plus qu’ils ne produisent : ils sont devenus dépendants. Donc nerveux.
La profonde mutation vers les activités de services a accéléré le déclin de l'industrie américaine : Airbus a rallié Boeing, Lenovo devancera Dell, bientôt les programmeurs indiens développeront les prochains Windows … La réalité du déficit commercial abyssal est bien celle-ci, qui montre l'improductivité de la nation, son incapacité à produire toutes sortes de biens qu’elle importe à outrance, du tout-venant, venant de partout. Et de cette dépendance émerge une géopolitique outrancière, délétère, qui inquiète par son unilatéralisme naissant. Ainsi, le meilleur produit d'exportation des Etats-Unis semble-t-il bien être sa puissance militaire, qu'ils déploient et font parader, loin des mandats onusiens. En Irak par exemple, où « la quatrième armée du monde » selon les propres termes de Dick Cheney fut expédiée en six semaines, ou dans les outre-tombes afghanes et nord-coréennes. Premier budget mondial de la défense, dépassant celui de tous les pays réunis, l’oncle Sam, ultra-libéral, fait du Keynes comme Keynes lui-même n’en aurait pas rêvé : la croissance par la dépense militaire financée par le déficit (8) ! Mais qui peut bien menacer les Etats-Unis ?
Quoi qu'il en soit, le déficit commercial américain doit être compensé. Avant Bretton Woods, un partenaire créditeur aurait présenté ses excédents de dollars à la Fed, et aurait obtenu du caissier leur convertibilité en or ; l’affaire eût été soldée sur le champ. En sorte que si l’on n’avait plus d’or, on n’avait plus d’argent, a fortiori plus de déficits commerciaux ! C’était aussi simple que cela. L’Amérique inventa mieux : plus d’or mais encore du papier-monnaie, avec la meilleure caution qui soit, celle de la première puissance planétaire. Ainsi, les dollars exportés sont-ils réimportés sous forme d’actifs - entreprises, titres, immeubles, etc -, et de signes monétaires - bons du Trésor, obligations, etc -, au point qu’aujourd’hui les montants des réserves en dollars détenus par les étrangers sont cyclopéens. Particulièrement, ceux de la Chine, qui pourrait s’acheter les trois premières entreprises américaines ExxonMobil, General Electric et Microsoft ! Au train où vont les choses, Citigroup et Bank of America pourraient être ajoutées au panier avant deux ans (9) …. Mais ces détenteurs pourraient aussi décider de se débarrasser d’une part de leurs avoirs, assurant pour le coup la glissade du dollar, et par contrecoup, toutes sortes d’effets collatéraux.
Résumons : Chine échauffée, croissance américaine douteuse tendance récessive, déficit commercial abyssal, structurellement déséquilibré, géopolitique agressive et budgets militaires keynésiens … quelques éléments parmi d’autres d’un équilibre fragile. Que celui-ci vienne à rompre, et les marchés financiers ne se feront pas prier. Le grand soir, s’il a lieu, viendra d’Amérique. D'ici là, tout va bien.
(1) Fédération Internationale des Bourses de Valeurs (FIBV)
http://www.world-exchanges.org/WFE/home.Asp
Fin 2006, la capitalisation boursière mondiale s'élevait à 50.635 milliards de dollars. Les places américaines contribuaient pour 38% de l'ensemble (NYSE 15.421 et Nasdaq 3.865) devant le Japon 15% (Tokyo 4.614 et Osaka 3.122). La Bourse de Londres capitalisait 3.794 milliards de dollars, Euronext 3.708. Quant aux places chinoises, elles capitalisaient : Hong-Kong 1.715 milliards de dollars, Shanghai 917 et Shenzen 228.
(2) Les Echos, le 02/03/2007
(3) Emmanuel Todd - « Après l'Empire »
(4) Le Temps, le 03/03/2007
(5) http://www.census.gov/foreign-trade/sta ... /gands.pdf
Déficit commercial américain en milliards de dollars : 2001: -365.8 ; 2002: -421,1 ; 2003: -494,9 ; 2004: -611,3 ; 2005: -716,7 ; 2006: -763,6
(6) http://www.census.gov/foreign-trade/balance
(7) http://www.census.gov/foreign-trade/balance/c0007.html
(8) Il s'agit ici bien sûr du déficit budgétaire
(9) Les Echos, le 06/02/2007
Les réserves en dollars de la Banque centrale chinoise sont estimées, selon les sources, à environ mille milliards de dollars.
Extrait blog Marc Aragon
Article paru le Mercredi 07 Mars 2007
.
Le Shanghai Index faisait ce qu’il avait pris l’habitude de faire : il montait. En 2006 déjà, son irrésistible ascension l’avait propulsé de 130%, et n’était-ce le léger repli du début 2007, il continuait. Le 26 février, l'indice culmina à 3040 points, après dix séances de hausse quasi-ininterrompue et un gain de 16% ! Le 27, coup d'arrêt : les bourses chinoises flanchaient, Shanghai en tête, de 8,84%, après que les autorités eurent commencé à limiter le crédit pour les spéculateurs, et que l’on craignit que le prochain Congrès National du Peuple en fît plus sur cette question et d’autres. La zone pacifique flancha d’emblée, Tokyo bien sûr, dauphin mondial, qui acheva de transir les parquets : l'Europe, puis New York, chutèrent d'environ 3%, et le reflux dura les jours suivants. Pourtant, si la Chine s’affirme comme l’un des moteurs de la croissance planétaire, c’est encore une naine boursière : fin 2006, ses places ne représentaient que 5,65% de la capitalisation mondiale, loin derrière la locomotive américaine (1). Et rien ne vaut qui n’émane du prince lui-même : la grande affaire viendra des Etats-Unis … En attendant, comme à l’accoutumée, une étincelle avait suffi, imprévisible, et le feu s’était répandu partout, où qu’il pût consumer.
L'émoi permit d’épousseter l'opinion. Les doutes récurrents sur l'économie américaine resurgirent subitement quand le Bureau of Economic Analysis revit en baisse notable la croissance au quatrième trimestre 2006. L’estimation parue en janvier, qui briguait une hausse de 3,5% du PIB en rythme annuel, fut balayée : on se contenterait de 2,2%, soit une erreur de près de 40% ! Une peccadille de 100 milliards de dollars ! Bah, l'Amérique n’est pas la seule aux prises avec les prévisions trompeuses. Henry Paulson, secrétaire d'Etat au Trésor, écarta vite doutes et mécomptes : « Je suis attentivement la croissance et je crois que l’économie américaine est en bonne santé » (2). Le grand argentier parle et nous le croyons. Comme nous l’entendions du temps où il présidait Goldman Sachs, quand la banque encensait Enron à deux mois de sa faillite ! Et si rien ne permet de dire combien de valeur ajoutée, miscible au PIB, contenait les 100 milliards de dollars de recettes d'Enron – entre autres fiascos - (3), tout porte à croire que quelques chiffres sont pipés, et des discours, vides de sens. Les marchés crurent mieux Alan Greenspan, qui fit signe, à son habitude, opinant « qu’une récession était possible cette année, mais pas probable » (4).
Et voici que l’on retrouve la Chine ... Dans les années 1970, tandis que l’Empire du Milieu sombrait dans les ténèbres, les Etats-Unis, au faîte de leur puissance, dénonçaient les accords de Bretton Woods, et inauguraient une pratique dont ils ne se déferaient plus : l’heure vint aux déficits, gagés sur un papier-monnaie, le dollar, à peine moins respecté que l’étalon-or que l’on venait précisément d’abandonner. Le commerce extérieur de l’Union, qui noua son premier déficit en 1971, ne produira plus alors aucun excédent, sauf en 1973 - l’année du choc pétrolier ! -, et 1975. L’exercice 2006 fut désastreux, qui paracheva un solde négatif de 763,6 milliards de dollars, doublant celui de 2001 (5). Quelques-uns signalèrent la moindre dégradation de ce déficit, comme un fait notable, nous rappellant que le Titanic coula moins vite que le Lusitania ! Un tiers du déficit des biens provient … de Chine (232,5 milliards de dollars), devant l’Union Européenne (116,6), et le Japon (88,4) (6), aussi peu réputés les uns que les autres pour la richesse de leur sous-sol. Ainsi, l’importation de matières premières, de pétrole notamment, n’est-elle pas la cause première du déséquilibre : en 1997, les biens de technologie avancée était excédentaires de 32,2 milliards de dollars, en 2006, ils étaient déficitaires de 38,3 milliards (7). Les Etats-Unis consomment plus qu’ils ne produisent : ils sont devenus dépendants. Donc nerveux.
La profonde mutation vers les activités de services a accéléré le déclin de l'industrie américaine : Airbus a rallié Boeing, Lenovo devancera Dell, bientôt les programmeurs indiens développeront les prochains Windows … La réalité du déficit commercial abyssal est bien celle-ci, qui montre l'improductivité de la nation, son incapacité à produire toutes sortes de biens qu’elle importe à outrance, du tout-venant, venant de partout. Et de cette dépendance émerge une géopolitique outrancière, délétère, qui inquiète par son unilatéralisme naissant. Ainsi, le meilleur produit d'exportation des Etats-Unis semble-t-il bien être sa puissance militaire, qu'ils déploient et font parader, loin des mandats onusiens. En Irak par exemple, où « la quatrième armée du monde » selon les propres termes de Dick Cheney fut expédiée en six semaines, ou dans les outre-tombes afghanes et nord-coréennes. Premier budget mondial de la défense, dépassant celui de tous les pays réunis, l’oncle Sam, ultra-libéral, fait du Keynes comme Keynes lui-même n’en aurait pas rêvé : la croissance par la dépense militaire financée par le déficit (8) ! Mais qui peut bien menacer les Etats-Unis ?
Quoi qu'il en soit, le déficit commercial américain doit être compensé. Avant Bretton Woods, un partenaire créditeur aurait présenté ses excédents de dollars à la Fed, et aurait obtenu du caissier leur convertibilité en or ; l’affaire eût été soldée sur le champ. En sorte que si l’on n’avait plus d’or, on n’avait plus d’argent, a fortiori plus de déficits commerciaux ! C’était aussi simple que cela. L’Amérique inventa mieux : plus d’or mais encore du papier-monnaie, avec la meilleure caution qui soit, celle de la première puissance planétaire. Ainsi, les dollars exportés sont-ils réimportés sous forme d’actifs - entreprises, titres, immeubles, etc -, et de signes monétaires - bons du Trésor, obligations, etc -, au point qu’aujourd’hui les montants des réserves en dollars détenus par les étrangers sont cyclopéens. Particulièrement, ceux de la Chine, qui pourrait s’acheter les trois premières entreprises américaines ExxonMobil, General Electric et Microsoft ! Au train où vont les choses, Citigroup et Bank of America pourraient être ajoutées au panier avant deux ans (9) …. Mais ces détenteurs pourraient aussi décider de se débarrasser d’une part de leurs avoirs, assurant pour le coup la glissade du dollar, et par contrecoup, toutes sortes d’effets collatéraux.
Résumons : Chine échauffée, croissance américaine douteuse tendance récessive, déficit commercial abyssal, structurellement déséquilibré, géopolitique agressive et budgets militaires keynésiens … quelques éléments parmi d’autres d’un équilibre fragile. Que celui-ci vienne à rompre, et les marchés financiers ne se feront pas prier. Le grand soir, s’il a lieu, viendra d’Amérique. D'ici là, tout va bien.
(1) Fédération Internationale des Bourses de Valeurs (FIBV)
http://www.world-exchanges.org/WFE/home.Asp
Fin 2006, la capitalisation boursière mondiale s'élevait à 50.635 milliards de dollars. Les places américaines contribuaient pour 38% de l'ensemble (NYSE 15.421 et Nasdaq 3.865) devant le Japon 15% (Tokyo 4.614 et Osaka 3.122). La Bourse de Londres capitalisait 3.794 milliards de dollars, Euronext 3.708. Quant aux places chinoises, elles capitalisaient : Hong-Kong 1.715 milliards de dollars, Shanghai 917 et Shenzen 228.
(2) Les Echos, le 02/03/2007
(3) Emmanuel Todd - « Après l'Empire »
(4) Le Temps, le 03/03/2007
(5) http://www.census.gov/foreign-trade/sta ... /gands.pdf
Déficit commercial américain en milliards de dollars : 2001: -365.8 ; 2002: -421,1 ; 2003: -494,9 ; 2004: -611,3 ; 2005: -716,7 ; 2006: -763,6
(6) http://www.census.gov/foreign-trade/balance
(7) http://www.census.gov/foreign-trade/balance/c0007.html
(8) Il s'agit ici bien sûr du déficit budgétaire
(9) Les Echos, le 06/02/2007
Les réserves en dollars de la Banque centrale chinoise sont estimées, selon les sources, à environ mille milliards de dollars.
Extrait blog Marc Aragon
Article paru le Mercredi 07 Mars 2007
.
- Tiennel
- Modérateur
- Messages : 4959
- Inscription : 12 mars 2005, 00:37
Tout cela n'est pas hyper-original, cela a été dit et redit sur ce forum, on mériterait bien une petite référence en contrepartie de cette invitation (Google-rank interested ?) pour aller consulter ton blog 

Méfiez-vous des biais cognitifs
-
- Kérogène
- Messages : 4
- Inscription : 10 mars 2007, 23:54
Je vous prie de m'excuser ; je n'avais pas vu que tout cela avait été dit en long en large et en travers en ce lieu, avec les niveaux de détail, les liens officiels ; ce qui rend bien sûr tout à fait compliqué l'abord d'un sujet entièrement nouveau. Je vous renvoie l'ascenseur : la dernière ligne de mon blog référencera ce lien sur ce forum. 

-
- Brut léger
- Messages : 477
- Inscription : 29 juil. 2006, 15:32
Re: A vos marques
Le dollar a déja glissé mais c'est la monnaie chinoise qui est la plus sous evaluée pour doper ses exportations.Marc Aragon a écrit :Quoi qu'il en soit, le déficit commercial américain doit être compensé. Avant Bretton Woods, un partenaire créditeur aurait présenté ses excédents de dollars à la Fed, et aurait obtenu du caissier leur convertibilité en or ; l'affaire eût été soldée sur le champ. En sorte que si l'on n'avait plus d'or, on n'avait plus d'argent, a fortiori plus de déficits commerciaux ! C'était aussi simple que cela. L'Amérique inventa mieux : plus d'or mais encore du papier-monnaie, avec la meilleure caution qui soit, celle de la première puissance planétaire. Ainsi, les dollars exportés sont-ils réimportés sous forme d'actifs - entreprises, titres, immeubles, etc -, et de signes monétaires - bons du Trésor, obligations, etc -, au point qu'aujourd'hui les montants des réserves en dollars détenus par les étrangers sont cyclopéens. Particulièrement, ceux de la Chine, qui pourrait s'acheter les trois premières entreprises américaines ExxonMobil, General Electric et Microsoft ! Au train où vont les choses, Citigroup et Bank of America pourraient être ajoutées au panier avant deux ans (9) . Mais ces détenteurs pourraient aussi décider de se débarrasser d'une part de leurs avoirs, assurant pour le coup la glissade du dollar, et par contrecoup, toutes sortes d'effets collatéraux.
Tu as bien indiqué Marc qu'aujourd'hui les détenteurs peuvent se payer au lieu de l'or en entreprise, immeubles et autre actifs qui eux-même peuvent rapporter de l'argent. Aujourd'hui, on est aussi à l'ère de l'informatique et du virtuel, de l'économie du savoir, des biotechnologies, des copyrights sur tout et n'importe quoi. La compétition est mondiale et tout les coups ou presque sont permis. Que le meilleur gagneur et malheur au perdant. Finalement plus ca change et plus c'est au fond toujours la même histoire : une lutte humaine pour le pouvoir et les richesses. Reste que je prefere une guerre économique aux guerres réelles de nos grands parents.
Que represente le déficit commercial US par rapport à tout les actifs US rapidement négociables ?
Que represente la dette publique US par rapport aux actifs de l'Etat US rapidement négociables ?
-
- Kérogène
- Messages : 4
- Inscription : 10 mars 2007, 23:54
... la puissance dominante ne doit rien à personne puisqu’elle produit elle-même l’argent qu’elle doit à tout le monde ! Faisons les mécomptes : la dette de l’Union est considérable, de l'ordre de 100% du PIB, contrebalancée par des créances à hauteur de 80% du même PIB. La dette est exclusivement libellée en dollar, insensible au change, mais les créances sont pour 70% libellées en monnaie étrangère (10). En sorte, qu’une dévaluation du dollar de 35% annulerait l'endettement net des Etats-Unis ... La planche à billets est une option : l’Empire a le choix des armes, pour le temps qu’il occupera le devant de la scène et que demeurera le mythe d’un dollar as good as gold (11). On rappelera que le billet vert a chuté de 65% contre l’euro entre octobre 2000 et décembre 2004 ... (Dernier article de mon blog le 25/03/2007)
Ce soir le Brent Oil a pris 7% entre 18H00 CET et 21H30 CET ...
Aïe !
Ce soir le Brent Oil a pris 7% entre 18H00 CET et 21H30 CET ...
Aïe !
- Tiennel
- Modérateur
- Messages : 4959
- Inscription : 12 mars 2005, 00:37
- Environnement2100
- Hydrogène
- Messages : 2489
- Inscription : 18 mai 2006, 23:35
- Localisation : Paris
- Contact :
Les Etats-uniens ont toujours été très bons dans ce domaine, à savoir laisser chuter le dollar quand ils sont fort endettés, juste assez longtemps pour rembourser en monnaie de singe, mais pas assez pour étouffer la consommation interne : tant que ça marche, comme disait le Belge, ça joue.Marc Aragon a écrit :l’Empire a le choix des armes, pour le temps qu’il occupera le devant de la scène et que demeurera le mythe d’un dollar as good as gold (11).
Quand on voit où se trouve l'Euro, on a l'impression qu'il y a du pétrole en Europe : notre politique monétaire monomaniaque sera bientôt source principale de problèmes.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
- Schlumpf
- Modérateur
- Messages : 2367
- Inscription : 20 nov. 2005, 12:11
- Localisation : Wiesbaden
-
- Condensat
- Messages : 548
- Inscription : 21 mars 2006, 21:38
Je l'avais signalé dans un fil sur Oléocène il y a quelque temps.
Cela fait un peu plus de 40 ans que les tenants du dollar le font "respirer" à contre-temps (ou en contre-point) dans son rapport au change avec le "reste du monde". Les États-Unis ont déjà fait ainsi payer, à ce "reste du monde": la guerre du Vietnam et le pied sur la Lune (au moins). Cela avait été signalé à l'époque par un journaliste perspicace. Avec un euro à 1,33 dollar actullement ça continue. Simplement la géostratégie a considérablement changée depuis.
Les États-Unis seraient aux abois....
Enfin, rien ne vaut le style grandiose de Victor Hugo. En le parodiant, peut-on écrire:
La faillite géante à la face effarée
Qui, pâle, épouvantant les plus fièrs financiers
Change subitement la monnaie en diarrhée...?
Cela fait un peu plus de 40 ans que les tenants du dollar le font "respirer" à contre-temps (ou en contre-point) dans son rapport au change avec le "reste du monde". Les États-Unis ont déjà fait ainsi payer, à ce "reste du monde": la guerre du Vietnam et le pied sur la Lune (au moins). Cela avait été signalé à l'époque par un journaliste perspicace. Avec un euro à 1,33 dollar actullement ça continue. Simplement la géostratégie a considérablement changée depuis.
Les États-Unis seraient aux abois....
Enfin, rien ne vaut le style grandiose de Victor Hugo. En le parodiant, peut-on écrire:
La faillite géante à la face effarée
Qui, pâle, épouvantant les plus fièrs financiers
Change subitement la monnaie en diarrhée...?
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97928
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Pour faire suite à ce que Rafa à rapporté là : http://forums.oleocene.org/viewtopic.ph ... 795#121795
Koweit : indexation du dinar sur une panier de devises
Evènement plus que symbolique, qui risque d'avoir des répercussions sur les marchés financiers et de faire des émules ...
Le Koweït a indexé dimanche sa monnaie, le dinar, sur un panier de devises, plus de quatre ans après l'avoir lié au dollar américain, a annoncé la banque centrale.
Allors que l'Iran a plusiseurs fois affirmé sa préférence pour l'euro, que les Emirats semblent vouloir faire des infidélités au dollar, le lancement d'une monnaie unique pour les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) - dont le Koweit - devrait avoir lieu comme prévu en 2010.
Le riche émirat pétrolier du Golfe a historiquement indexé le dinar sur un panier de devises avant de le lier uniquement au dollar le 5 janvier 2003 dans la perspective de la mise en place, à partir de 2010, d'une monnaie unique du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont le Koweït est membre.
Le cours du dinar koweïtien a aussitôt réagi, passant de 289,14 fils pour un dollar à 288,01 fils pour un dollar. Le dinar compte 1.000 fils.
Dans un communiqué cité par l'agence officielle Kuna, le gouverneur de la Banque centrale, cheikh Salem Abdel Aziz al-Sabah, a indiqué que cette décision avait été prise par le gouvernement le 13 mai.
La chute du cours du dollar, qui a suivi la décision en 2003 de lier le dinar au billet vert, "a eu un impact négatif sur l'économie koweïtienne ces deux dernières années", a-t-il expliqué.
A l'issue de son 27e sommet, le 10 décembre 2006, à Riyad, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a confirmé l'objectif de réaliser l'union économique et monétaire en 2010 avec l'adoption d'une monnaie unique. Conseillé par la Banque centrale européenne, le CCG a accepté le principe de commencer par les pays qui auront achevé le processus d'intégration, comme ce fut le cas pour l'euro. Cinq pays membres - Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats, Koweït et Qatar - estiment qu'ils seront prêts. Le sultanat d'Oman prévoit de rester à l'écart.
Déjà réunis dans une union douanière depuis 2003, les membres du CCG viennent de fixer ainsi les critères de leur union monétaire.
La décision de lancer une monnaie commune a été approuvée lors du 22e sommet du CCG, tenu en 2001 à Mascate, capitale d'Oman. Le processus sera réalisé en trois étapes, les travaux associés au troisième stade venant de débuter. Une commission a été fondée pour donner un nom à la nouvelle monnaie commune.
La première étape consistant à lier les monnaies de tous les Etats membres du CCG avec le dollar américain s'est achevée en 2002, la deuxième, sur les critères du rapprochement économique, s'est terminée en 2005.
Le CCG a été crée en 1981 pour promouvoir la coopération et l'intégration parmi ses Etats membres.
Sources : AFP, l'économiste maghrébin, Jeune Afrique, dubaifrance.com
- oliomobile
- Kérogène
- Messages : 25
- Inscription : 02 août 2005, 17:31
- Localisation : Genève
- Contact :
Le Koweit ouvre une boite de Pandore pour le $
Cette décision unilatérale du Koweit montre à quel point certains pays, pourtant alliés économiques des USA, ne peuvent plus, au risque de se sacrifier, tenir leurs engagements pour maintenir l'illusion (le mirage dans ces contrées désertiques) du $$$La banque centrale koweïtienne décide par nécessité de lâcher le dollar
Le Koweït vient d’annoncer, sans concertation préalable avec ses partenaires régionaux, qu’il mettait fin à l’indexation de son dinar sur le dollar états-unien. Pénalisé par son accumulation de pétrodollars devant être convertis en euros pour ses importations de produits européens, l’émirat entend ainsi juguler une inflation galopante qui dépasse largement les objectifs de sa banque centrale et réévaluer sa monnaie que le dollar a dangereusement tirée vers le bas.
Traversant actuellement une phase de stabilité relative, le dollar pourrait donc poursuivre sa chute, d’autant que d’autres pays du Golfe comme le Qatar ou les Émirats Arabes Unis sont susceptibles de suivre l’exemple du Koweït dans les mois à venir. Ce mouvement, parallèlement à une diversification des réserves initiée par la Syrie, la Chine et la Russie principalement, obéit à une logique que nous avions explicitée l’année passée, alors que la Banque asiatique de développement sonnait l’alarme. Maintenant que le Koweït, fidèle allié des États-Unis, a ouvert une brèche dans le Golfe non pas comme une manœuvre de guerre économique mais par nécessité, la tendance devrait même s’accélérer.
http://www.voltairenet.org/article148364.html
Domino sur toute la région, c'est fort probable. Les risques de garder le $ comme index de référence est devenu bien plus dangereux que de s'attirer les foudres de Washington? C'est dire l'ampleur de la débacle à venir.
- MadMax
- Modérateur
- Messages : 2971
- Inscription : 12 août 2005, 08:58
- Localisation : Dans un cul-de-sac gazier
Des liquidités qui changent le monde
Les Echos du 08/06/2007Il est des statistiques sur lesquelles le G8 réuni cette semaine à Heiligendamm s'est abstenu de porter toute l'attention qu'elles mériteraient. Les achats massifs de soutien du dollar effectués par les banques centrales d'un nombre accru de pays émergents ou aspirant à le devenir (Botswana...) vont en s'accélérant depuis le dernier trimestre de 2006. Il en résulte une nouvelle et forte augmentation du total des réserves internationales détenues sous forme d'avoirs en devises, la composante dollar restant prépondérante. Au 31 mars, leur montant s'élevait à l'équivalent de 5.500 milliards de dollars, soit 55 fois plus qu'en 1973, année où la monnaie américaine - et donc toutes les autres avec elle - est devenue flottante, rompant son dernier lien avec l'or. Les réserves de la Chine, on le sait, sont passées au chiffre « fantastique » de 1.200 milliards, soit 40 % d'augmentation sur une année. Spectaculaires sont les rythmes d'accumulation du Brésil (+ 83 %, à 110 milliards) et de la Russie (65 %, à 370 milliards).
Ces opérations produisent des effets considérables. Elles mettent à la disposition du système bancaire et financier international d'énormes liquidités. Elles provoquent et entretiennent (en les amplifiant) des déséquilibres de balance des paiements. Il en est ainsi depuis qu'on a commencé (1963 !) à s'inquiéter du déficit extérieur des Etats-Unis et des interventions (alors modestes) de soutien du dollar.
On s'étonnerait à tort de l'inversion de la relation de cause à effet à laquelle on procède ici. C'est parce que le dollar est la monnaie internationale (une devise est par définition une créance sur les actifs du pays considéré) et que les banques centrales du monde entier détiennent des dollars - autre façon de dire qu'elles font crédit à l'Amérique - que les Etats-Unis peuvent être et sont effectivement en permanence déficitaires. L'axiome qui a du mal à rentrer dans les têtes est : pas de prêteur, pas de déficit possible ! La notion galvaudée de « déficit structurel » est une foutaise.
Pratiquement un seul pays débiteur, les Etats-Unis, émetteur de la monnaie internationale, fait face désormais à l'ensemble des autres pays de la planète, ses créanciers. Même les pays très pauvres ou mal gérés (Argentine...) voient aujourd'hui leur créance progresser vis-à-vis du débiteur unique.
Ce n'est pas seulement dans ces colonnes qu'on établit un lien direct entre, d'une part, la faiblesse congénitale du dollar et, de l'autre, l'extraordinaire abondance des liquidités ! Le phénomène crève les yeux. Il suscite des commentaires à Londres et New York. Le « Financial Times » publiait le 24 mai un article sous le titre « A weak dollar is the driving force behind global liquidity », qu'on peut traduire: « Un dollar faible est la force motrice qui se cache derrière l'abondance mondiale des liquidités ».
Une remarque incidente que son auteur fait en termes généraux nous ramène en droite ligne à l'euro. Alan Ruskin, chef de la stratégie internationale auprès d'un fonds américain, le RBS Greenwich Capital, écrit : «Ironiquement, les pays qui cherchent à diversifier leurs réserves et qui pour cela vendent leurs actifs en dollars pour procéder à d'autres investissements sont souvent les mêmes qui rachètent des dollars pour empêcher la hausse de leur propre taux de change. Ainsi se met en place un mécanisme géant d'accroissement indéfini des réserves.» Les banques centrales qui cherchent le matin à se débarrasser de leurs dollars pour se procurer des euros (ou des livres sterling) se retrouvent le soir non seulement avec des réserves augmentées en valeur absolue, mais avec une proportion en dollars inchangée, sinon plus importante ! Un pareil processus se met en marche chaque fois qu'un organisme quelconque se porte acheteur d'un produit x ou y à un prix supérieur à celui qui équilibre le marché (une partie des offres ne trouve pas de demandeurs au prix proposé). Naguère, les gestionnaires de la politique agricole commune avaient ainsi stocké des montagnes de céréales et de beurre.
L'affaiblissement du dollar se traduit en effet par la tendance à la revalorisation de presque toutes les autres devises par rapport à lui. De plus en plus de pays, évidemment les plus fragiles en première ligne, entendent à tout prix s'opposer à cette tendance naturelle à la surévaluation de leur propre change. Ce faisant, ils gonflent l'actif du bilan de leur propre banque d'émission. Ces «réserves» servent de contrepartie à une expansion du crédit interne et externe.
Banques d'investissement et sociétés de «private equity» ainsi que «hedge funds» (Angela Merkel voudrait à juste titre les rappeler à l'ordre commun) regorgent de liquidités. Ils financent au pas de charge les opérations de fusion-acquisition, désormais aussi importantes en Europe qu'en Amérique du Nord. Ce faisant, ils nourrissent l'exubérance boursière. Les banques centrales n'osent pas remonter les taux au niveau qui pourrait «faire mal». Elles ont peur d'un effondrement brutal. Pourtant, l'argent facile favorise aussi la hausse vertigineuse de tous les cours de matières premières à la fois : agricoles, minières et, bien sûr, gaz et pétrole. L'impact sur l'économie «réelle» est évident. Les profits maximaux pourraient en être atteints de 2 façons : soit par une remontée des prix à la consommation conduisant à une revalorisation des salaires, soit par une chute du tonus économique.
Lentement mais sûrement, le système conduit à de nouvelles formes d'extension de l'appropriation par les Etats. La Chine va à son tour créer un SWF (« sovereign wealth fund »), c'est-à-dire un fonds public d'investissement. Au lieu de placer la totalité de ses réserves en bons et obligations du Trésor (surtout américain), elle en consacrera une portion à acheter des actifs financiers, voire industriels. Son entrée au capital du groupe de « private equity » Blackstone a fait du bruit, même si elle a renoncé au droit de vote.
Comme il est facile, et faux, de prétendre que la clef est entre les mains des Chinois (en 1974-1975, on avait imaginé qu'elle était en possession des Arabes maîtres des champs pétrolifères) : que Pékin laisse le yuan monter comme il se doit ! Plus lucides que les Occidentaux, les dirigeants chinois ont compris quelle a été la raison principale de la longue déflation au Japon : la surévaluation du yen exigée par les Américains. Le yen fort n'a fait disparaître ni les excédents japonais ni le déficit américain. En Europe, Sarkozy et d'autres veulent que la BCE « intervienne » (et donc achète des dollars) pour faire baisser l'euro. Le seul facteur d'autonomie qui reste à l'Europe tient à l'abstention de Jean-Claude Trichet dans ce domaine !
- MadMax
- Modérateur
- Messages : 2971
- Inscription : 12 août 2005, 08:58
- Localisation : Dans un cul-de-sac gazier
-
- Hydrogène
- Messages : 8227
- Inscription : 11 oct. 2005, 03:46
- Localisation : Limoges
un bon résumé de la situation. Je cherche toujours une critique crédible de ce point de vue. Merci MadMax
"Tu connaîtras la vérité et la vérité te rendra libre"
Saint Jean 8, 32
"Dans le spectacle la vérité est un moment du mensonge"
Debord
"Aucun compromis sur les principes, toutes les adaptations sur le terrain."
Anonyme
Saint Jean 8, 32
"Dans le spectacle la vérité est un moment du mensonge"
Debord
"Aucun compromis sur les principes, toutes les adaptations sur le terrain."
Anonyme
- LeLama
- Hydrogène
- Messages : 5656
- Inscription : 08 août 2006, 23:12
- Localisation : Angers, France
- Contact :
Je ne comprends pas bien l'argumentation. Les US se financent par la dettent et ils galerent pour rembourser, le deficit se creuse. C'est exactement la meme chose en France. La dette est dans les memes valeurs, aux alentours de 60% de pib, et on galere aussi pour rembourser la dette, dont les interets avalent presque entierement l'impot sur le revenu.
Est-ce qu'il n'y aurait pas de l'antiamericanisme un peu primaire dans l'analyse, a montrer du doigt les US alors que c'est la meme chose pour la France ?
Est-ce qu'il n'y aurait pas de l'antiamericanisme un peu primaire dans l'analyse, a montrer du doigt les US alors que c'est la meme chose pour la France ?