[Uranium] Ressources, production et consommation mondiale

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Message par gte79 » 05 juil. 2007, 10:42

Jägermeifter a écrit :
1. Un combustible primaire abondant
La plupart des livraisons d'uranium s'effectue sur la base de contrats à long terme, dont les prix ne sont pas indexés sur l'évolution des cours de marché,
Mouais je sais pas où il a eu ses infos notre sénateur (ah si c'est marqué : EDF ;) ), mais les contrats long terme sont la plupart du temps indexés en partie sur le spot. En partie seulement, car à la hausse comme à la baisse leur but est d'atténuer les variations brutales du cours.

Et pour être tout à fait impartial ca par contre c'est vrai :
Reste que l'uranium acquis par les électriciens sur la base des prix « spot » ne correspond qu'à une fraction assez faible de leurs approvisionnements.

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Message par Jägermeifter » 06 juil. 2007, 19:28

gte79 a écrit :
Jägermeifter a écrit :La où j'ai bine rigolé, c'est quand ils parlent des réserves ... en uranium appauvri !!! hahaha, on a bien de la chance en France d'avoir les déchets des autres ! Ils ont oubliés de dire que l'uranium appauvri ne sert à rien, sinon à fabriquer des missiles anti bunker ! Et en plus de 3 ans de production. De production de qui? D'Areva, qui produit la moitié de la consommation française?
En toute objectivité, l'uranium appauvri est bien une ressource : on peut le réenrichir, mais cela coûte cher, et la production est évidemment moindre qu'avec de l'U naturel... Je ne pense pas qu'on l'ait jamais fait à George Besse, ou alors à titre expérimental. Si quelqu'un a des infos à ce sujet...

L'uranium dont parle ce rapport est celui issu du processus d'enrichissement de l'U naturel dans l'usine George Besse --> 8 kg d'U naturel (0,7% U235) donne 1 kg d'U enrichi (3,7% U235) utilisé pour fabriquer le combustible et 7 kg d'U appauvri (0,25% U235), pour l'instant stocké.

Par contre il est évident qu'une tonne d'U appauvri ne peut-être comparée à une tonne d'U naturel... Grosso-modo je dirais qu'il y a 4 fois moins "d'énergie utilisable" dans 1 tonne d'U appauvri.

A noter que l'on peut réenrichir le combustible usé qui sort des réacteurs (qui contient encore 0,85% d'U235), mais cet uranium là est contaminé car mélangé (et pas séparable à 100%) avec des produits de fission et actinides très radioactifs. Donc on ne le réenrichit pas dans notre usine que l'on veut garder "propre". En effet le combustible avant son passage dans un réacteur est infiniment moins radioactif qu'après : les pastilles de combustible neuf sont manipulables à la main, alors que les combustibles usés sont manipulés par des robots derrière 1 m de verre blindé...
Ca me rappelle les électriciens que je voie parfois qui me disent que l'uranium est une ressource très abondante et bien répartie. Et oui, d'ailleurs, le Rhône en charie 400 tonnes par an... Mouais, c'est bien répartit dans quelques petites zones très localisées dans le monde qui se compte sur les doigts de la main gauche. Regardez la localisation de toutes les principales mines... Les 3/4 de la production mondiale vient de la.

Bon je reviens sur l'uranium appauvri. Pour commencer, voir cette page pour faire des petits calculs : http://www.wise-uranium.org/nfceu.html.

Dans de l'uranium appauvri, on a certes des atomes de U-235, mais qui en très faible quantité sont très difficiles et très chers à récupérer. La consommation énergétique (en UTS) explose lorsque l'on descend le % U-235 vers les 0,15%, ce qui (en imaginant un passage de 0,25 à 0,15) une perte de plus de la moitié de l'uranium, et une consommation ENORME en UTS. Regardez les besoins en enrichissement que ca nécessiterait pour la consommation annuelle française si vous soulez vous faire peur. Tricastin, c'est 11 milliards d'UTS/an...

Compte tenu du prix de l'UTS de Tricastin qui a déjà aujourd'hui du mal a être vendu sur le marché, cela va être difficile à faire. D'ailleurs, on ne le fait pas, on l'envoie (non officiellement d'ailleurs) en Russie pour être réenrichit à 0,71% U-235, puis est réimporté en France pour être une nouvelle fois réenrichit (cette fois à Tricastin). C'est pas fait à Tricastin tout simplement parce que ça couterait beaucoup trop cher.

GBII fera certes baisser le coût de l'UTS, mais malgré ses capacités assez énormes, une alimentation d'une part importante du parc français est impossible, tant en temps qu'en capacités.

Je rapelle que si on se base dans un scénario où la production mondiale d'uranium remonte (ce qui serait bien souhaitable...), on a déjà une pénurie des capacités en enrichissement au niveau mondial, alors de la a réenreichir notre uranium appauvri...

L'uranium appauvri, c'est comme du gaz souffré. C'est certes de l'énergie, mais quasiment inutilisable dans les faits.

Pour ce qui est de l'uranium récupéré à la Hague, il me semble pas qu'il soit réutilisé en masse à cause des actinides mineurs. Est ce que tu as un ordre de grandeur de la quantité réenrichit et réutilisée réellement par an? Je pense pas que ca fasse beaucoup, de toute façon, la Hague a pas été faite pour ça.


Pour ce qui est de ton dernier post, je suis aussi tout à fait d'accord.

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Message par gte79 » 06 juil. 2007, 22:58

Jägermeifter a écrit :L'uranium appauvri, c'est comme du gaz souffré. C'est certes de l'énergie, mais quasiment inutilisable dans les faits.

Pour ce qui est de l'uranium récupéré à la Hague, il me semble pas qu'il soit réutilisé en masse à cause des actinides mineurs. Est ce que tu as un ordre de grandeur de la quantité réenrichit et réutilisée réellement par an? Je pense pas que ca fasse beaucoup, de toute façon, la Hague a pas été faite pour ça.

Pour ce qui est de ton dernier post, je suis aussi tout à fait d'accord.
Pifométriquement j'avais dit que l'U appauvri était sûrement 4 fois moins "énergétique" à poids égal que l'U naturel, mais sans considérer la dépense énergétique supplémentaire pour enrichir les dernières pouièmes... J'ai fait un bête règle de trois : de 0,25 à 0,15 = 0,10%, de 0,7 à 0,25 = 0,45%.

Pour l'U retraité on ne réenrichit pas en France, mais je crois que c'est possible en Russie (allez savoir pourquoi :-D)...

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Message par Jägermeifter » 07 juil. 2007, 15:27

Oui effectivement je suis d'accord, les 4 fois moins reflète la quantité d'énergie récupérable. Le truc, c'est que pour récupérer cette énergie, il faut dépenser beaucoup d'énergie, beaucoup beaucoup... Ca baisse d'autant plus le rendement énergétique global.

C'est dans le fond un peu comme quand on compare les ressources pétrolières canadiennes à celles de l'Arabie Saoudite.

Une question : l'uranium appauvri, sous quelle forme est il stocké? En UF6? ca doit faire un nombre impressionnant de bombonnes ! Sous quelle forme est il transporté entre la France et la Russie ?

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Message par gte79 » 07 juil. 2007, 19:33

L'uranium appauvri est stocké en fûts, sous forme de poudre (quelle formule exacte ?... sais pas)

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Message par GillesH38 » 07 juil. 2007, 22:34

J'aurais pensé que c'est sous forme d'oxyde U308 encore appelé "yellow cake", ce qui doit etre la forme la plus stable. La forme gazeuse UF6 est utilisée pour la séparation isotopique par diffusion gazeuse.

Sinon pour la séparation, l'uranium naturel est à 0,7 % et passe à 2 ou 3 %, soit un facteur 4 d'enrichissement. L'uranium appauvri étant aussi un facteur 4 en dessous , ca doit doubler à peu près l'énergie dépensée pour l'enrichir (il faut faire deux multiplications par 4 successives). Je ne sais pas quelle est la part de l'enrichissement dans le coût du combustible.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par gte79 » 08 juil. 2007, 10:35

GillesH38 a écrit :J'aurais pensé que c'est sous forme d'oxyde U308 encore appelé "yellow cake", ce qui doit etre la forme la plus stable.
AREVA confirme : http://www.cogema.fr/servlet/ContentSer ... 7328867461
Le procédé d'enrichissement de l'uranium génère de l'hexafluorure d'uranium appauvri en isotope 235 (UF6) dont la forme chimique n'est pas appropriée à un entreposage de longue durée. La défluoration vise à transformer l'UF6 appauvri en oxyde d'uranium appauvri (U3O8), chimiquement stable. Cette transformation s'accompagne de la production d'acide fluorhydrique commercialisable.

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Message par Jägermeifter » 08 juil. 2007, 12:23

GillesH38 a écrit :Sinon pour la séparation, l'uranium naturel est à 0,7 % et passe à 2 ou 3 %, soit un facteur 4 d'enrichissement. L'uranium appauvri étant aussi un facteur 4 en dessous , ca doit doubler à peu près l'énergie dépensée pour l'enrichir (il faut faire deux multiplications par 4 successives). Je ne sais pas quelle est la part de l'enrichissement dans le coût du combustible.
La dépense énergétique n'est pas proportionnelle au "facteur d'enrichissement", à cause de la logarithme dans la formule : voir Wikipedia en anglais, page "Enriched uranium", chapitre "Separative work unit". En fait, tu as raison, mais si tu accepte de perdre tout tes atomes de U235. Tout dépend du %-U235 que tu veux rejeter dans ton uranium "super appauvri", et donc de ce que tu acceptes de perdre comme ressource. Si tu accepte de perdre beaucoup, tu as raison.

Fait simplement le test à partir de cette page du projet WISE Uranium : Uranium Enrichment Calculator. D'ailleurs, on se rend compte en regardant ça que c'est très facile de faire de l'uranium hautement enrichit. Il me semble plus difficile et plus couteux de réenrichir de l'uranium appauvrit que de créer du HEU. Dis moi si je me trompe, mais il me semble aussi facile de passer de 4,5 à 95% que de passer de 0,21 à 4,5. Les iraniens doivent bien connaitre ce sujet.

Pour ce qui est des couts dans le nucléaire, je te conseille l'étude de la DIDEME de 2003 sur les coûts de référence de la production électrique. C'est très contestable, mais au moins c'est officiel. Pour répondre à ta question, regarde ça :

Image

Image

Ces couts vont d'ailleurs être bientôt réactualisés, et vont probablement changer en raison des changements de prix de l'uranium (j'ai mis les prix long termes ;-) ), de la conversion et de l'enrichissement.


Merci gte pour ta confirmation. Je sais justement qu'il y a eut du transport d'UF6 en bombonnes, et que cela a d'ailleurs posé parfois de sérieux problèmes, notamment en 86 en Oklahoma ou en 84 en mer du nord. Pour ceux qui ont peur, il y a ce dossier pour mieux dormir.

La recréation d'U308 est certes plus sure, mais coute cher. C'est les maires de Pierrelatte et de Malvési qui doivent être content. Voir à ce propos le dossier de presse sur les nouveaux investissements à Malvési
Dernière modification par Jägermeifter le 08 juil. 2007, 13:01, modifié 1 fois.

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Message par Jägermeifter » 13 juil. 2007, 19:19

http://fr.rian.ru/business/20070710/68667575.html
Le Kazakhstan pourrait priver la Russie de ses livraisons d'uranium (Nezavissimaïa gazeta)

10/07/2007 12:56 MOSCOU, 10 juillet - RIA Novosti. Le Kazakhstan est en train de négocier l'achat de 10% de Westinghouse, premier concurrent du groupe public Atomenergoprom dont la Russie a lancé le chantier. Grâce aux technologies empruntées aux Américains, il souhaite mettre fin d'ici 2014 à toutes les exportations d'uranium naturel, y compris vers la Russie, pour passer à la livraison du produit fini assorti d'une forte valeur ajoutée, autrement dit des cartouches de combustible nucléaire fabriquées en conformité avec les normes occidentales.

La compagnie publique Kazatomprom négocie avec le japonais Toshiba pour lui racheter une partie des actions du géant nucléaire américain Westinghouse. Selon la presse japonaise, il s'agit de l'acquisition d'une minorité de 10% pour 488 millions de dollars. Les formalités pourraient être achevées en juillet, mais des représentants de Kazatomprom ont déclaré lundi que l'acquisition des actions de Westinghouse était une affaire conclue, d'autant plus que "la réorientation des livraisons d'uranium vers les marchés américain, européen et asiatique constitue une priorité stratégique pour le Kazakhstan".

Cette année, le Kazakhstan doit produire 7.630 tonnes d'uranium naturel. Mais, d'ici 2010, Astana envisage d'augmenter sa production à 15.000 tonnes pour devenir le premier producteur mondial en dépassant l'Australie et le Canada qui fournissent actuellement 24% et 28% de la production mondiale respectivement. La Russie n'est pas en mesure de subvenir à ses propres besoins, et la renaissance mondiale de l'énergie nucléaire se soldera infailliblement par une pénurie d'uranium dont Astana compte profiter.

Les spécialistes russes du secteur nucléaire accueillent avec douleur la trahison des Kazakhs qui renoncent ainsi aux technologies soviétiques. C'est sans doute la raison pour laquelle ils donnent leurs commentaires sous le couvert de l'anonymat. "Pour l'instant, Westinghouse n'a pas pu créer un équivalent aux cartouches hexagonales russes, c'est pourquoi les Tchèques et les Finlandais ont dû renouer avec les fournisseurs russes, a déclaré un expert proche de l'Agence russe de l'énergie atomique (Rosatom). Et les tentatives des Français d'introduire leurs technologies à la centrale nucléaire hongroise ont débouché sur une contamination radioactive que les spécialistes russes ont été invités à éliminer."

Quant à la concurrence dans le domaine de la construction de centrales nucléaires, les Russes n'ont rien à craindre pour l'instant sur le sol kazakh. "Le réseau d'infrastructures sous-développé ne permet pas au Kazakhstan de construire des réacteurs aussi puissants que ceux dont dispose Westinghouse, et tout porte à croire que les premières centrales nucléaires kazakhes seront de fabrication russe, dotées d'une puissance de 300 MW", résume l'expert.

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Message par gte79 » 14 juil. 2007, 10:00

Jägermeifter a écrit :L'intervention de Pierre Gadonneix (EDF) est également très intéressante, en confirmant notamment la valeur des stocks d'uranium de LEU en France (8000 t). [Soit env. 10 - 11 mois de consommation]
Intervention d'un de ses conseillers lors de cette réunion avec le Sénat :
En ce qui concerne la sécurité d'approvisionnement en combustible nucléaire, EDF a mis en place, depuis longtemps, une politique d'approvisionnement par contrat à très long terme, en sachant que les principaux pays producteurs de ce combustible ne peuvent pas être immédiatement qualifiés d'instables. Il s'agit du Canada, de l'Australie ou de l'Afrique du Sud qui, a priori, nous mettent à l'abri de surprises politiques. Cette politique de contrat indexé à très long terme est couplée à une politique de stockage qui couvre, en moyenne, entre 2,5 ans et 3 ans de nos besoins. En termes de quantité, je n'ai pas les chiffres immédiatement en tête, (ttt, c'est pas sérieux ca ! :-D ) mais nous pouvons vous apporter une réponse plus documentée sur la question si vous le souhaitez.

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Message par Jägermeifter » 14 juil. 2007, 16:15

oui j'ai rouvé amusant ce passage. Le directeur de l'optimisation amont et du trading qui oublie un chiffre si important, c'est très difficile à croire.

Lorsque les 8000 tonnes sont évoqués
M. Marcel Deneux, rapporteur - Votre rapport évoque 8 000 tonnes.

M. Bruno Sido, président - C'est peu.

M. Philippe Huet - Effectivement.

M. Michel Francony, directeur général adjoint chargé du secteur régulé à EDF - Il faut savoir, M. le Président, que, si l'énergie nucléaire demande des infrastructures extrêmement lourdes alors que les autres formes d'énergie sont plus accessibles, un petit morceau de minerai d'uranium peut vous permettre d'alimenter une ville pendant pratiquement un an.
Michel Francony détourne alors tout de suite la conversation, en évoquant d'abord un argument totalement idiot (le volume nécessaire est faible), puis détournant immédiatement la conversation en parlant de la pointe puis des prix de l'électricité. Les rapporteurs ne reviendrons pas (officiellement) sur ce point, bien qu'il soit ensuite évoqué dans plusieurs autres auditions.

Je suis extrêmement étonné que ce rapport n'ai pas détaillé ce point car cela est capital pour la sécurité d'approvisionnement électrique de la France, sujet de ce rapport. Ils ont par contre bien détaillé de décrochage des éoliennes le 4 octobre, alors que cela était totalement normal et programmé (elle étaient programmés pour se déconnecté à 49,5 Hz). Ils n'ont rien comprit d'ailleurs sur ce point.
Le fait de supprimer d'un rapport la partie la plus importante (et la plus dérangeante pour l'industrie nucléaire) ne me rassure pas. Bruno Sido tout comme Gérard Longuet ou Pierre Lafitte sont des gens de grande qualité qui ne peuvent pas ignorer ce point.
Vive la république, et vive la France.

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Message par Jägermeifter » 25 juil. 2007, 10:07

L'ouverture attendue de Cigar lake s'effectuera avec au moins un an de retard de plus. Cette mine devait s'ouvrir initialement l'année dernière mais ne se fera donc pas avant 2011:
La semaine dernière Cameco, le plus important extracteur d'uranium au monde, dont le siège est à Saskatoon, révélait aussi qu'il serait plus long de remettre en route son projet de Cigar Lake, dans le nord de la Saskatchewan, à la suite de l'inondation de la mine, à 500 m de profondeur; la production serait ainsi reportée à 2011 au lieu de l'automne de 2010.
http://argent.canoe.com/lca/infos/canad ... 44028.html

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Message par Jägermeifter » 30 juil. 2007, 11:14

Nous diversifions nos approvisionnement, pour une plus grande indépendance énergétique:
Sarkozy : "aucun lien" entre libération des infirmières et réacteur nucléaire

Le président français Nicolas Sarkozy a assuré mercredi 25 juillet soir à Tripoli qu'il n'y avait "aucun lien" entre l'éventuelle fourniture à la Libye d'un réacteur nucléaire et la libération des infirmières bulgares. "Le seul (lien), c'est que si les infirmières n'avaient pas été relâchées, je ne serais pas venu", a-t-il dit.

Un protocole d'accord sur le nucléaire civil a été signé mercredi à Tripoli prévoyant d'étudier la fourniture à la Libye d'un réacteur nucléaire pour permettre à ce pays de désaliniser de l'eau de mer.

Le groupe nucléaire français Areva a "besoin d'uranium"
Le chef d'Etat français a souligné que Tripoli avait pris en 2003 "la décision d'abandonner toute ambition d'avoir l'arme nucléaire", mais indiqué que les Libyens possédaient "un stock d'uranium de 1.600 tonnes", datant des années où ils voulaient développer un programme nucléaire militaire.

Le président français a également annoncé que la France allait faire des recherches, avec les Libyens, "pour savoir s'il y a des ressources en matière première d'uranium en Libye", dans le sud, près du Niger qui est l'un des principaux fournisseurs de la France. Le groupe nucléaire français Areva a "besoin d'uranium", a-t-il souligné.
http://www.la-croix.com/article/index.j ... &rubId=786

Et selon notre président, les centrales nucléaire en Libye permettrons de lutter contre le terrorisme:
En Libye, Areva souhaite construire un réacteur mais aussi chercher des gisements d'uranium
LE MONDE | 27.07.07 | 14h07

Le "mémorandum d'entente" sur le nucléaire, signé lundi 25 juillet à Tripoli par le président de la République, Nicolas Sarkozy, et le numéro un libyen, Mouammar Kadhafi (Le Monde du 27 juillet), ouvre la voie à une coopération dans toutes les applications du nucléaire civil. Il intéresse les groupes français du secteur, surtout Areva, EDF et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), mais il a réveillé toutes les inquiétudes. Les risques de prolifération ont été dénoncés par les Verts et les associations écologistes français. Dans le quotidien économique Handelsblatt, le secrétaire d'Etat allemand aux affaires étrangères, Gernot Erler, a critiqué un accord impliquant son pays à travers Siemens, détenteur de 34 % du constructeur de réacteurs Areva NP.


En raison des délais de certification et de construction, la Libye ne disposera pas d'une centrale avant six à huit ans. M. Sarkozy estime que la manière de traiter la Libye sera scrutée à la loupe par le monde arabe. La priver du nucléaire, c'est s'exposer à "une guerre des civilisations", a-t-il prévenu. " Si on ne donne pas l'énergie du futur aux pays du sud de la Méditerranée, comment ils vont se développer ? s'est-il interrogé. Et s'ils ne se développent pas, comment on va lutter contre le terrorisme ?" Il a reconnu que tout risque de prolifération n'est pas écarté en ajoutant qu'il existe, en cas de crise, "un système permettant de désactiver une centrale nucléaire depuis l'extérieur".

L'accord pour la construction d'une centrale alimentant en électricité une usine de dessalement d'eau de mer - une activité très "énergivore" qui aurait pu être couplée à une centrale thermique - n'a pas été rendu possible par la seule libération des infirmières bulgares. Il supposait surtout que la Libye, signataire du traité de non-prolifération en 1975, renonce d'abord à son programme d'armes de destruction massive, notamment nucléaires. Tripoli l'a fait fin 2003 sous la pression des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne et a accepté le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur ses installations de recherche.

"TEMPS DES POLITIQUES"

La coopération Paris-Tripoli ne part pas de rien. Des discussions sur le nucléaire "durent déjà depuis plusieurs années", a indiqué, jeudi, le ministère des affaires étrangères. En mars 2006, le CEA a signé un accord portant sur le dessalement de l'eau de mer utilisant l'énergie nucléaire et sur la production de radio-isotopes (médecine, industrie). Récemment, une équipe d'Areva s'est rendue à Tripoli pour y présenter ses activités. "C'était une rencontre exploratoire, précise un porte-parole. Aujourd'hui, c'est le temps des politiques. Demain, ce sera celui des industriels."

Dans l'immédiat, le groupe d'Anne Lauvergeon s'intéresse à d'éventuels gisements d'uranium dans le Sud libyen. "Le contexte géologique est le même" qu'au Niger, où Areva exploite d'importantes mines, a indiqué M. Sarkozy. Le groupe discute aussi du rachat des 1 600 tonnes d'uranium stockées par Tripoli dans le cadre de son programme militaire.

De nombreux pays du pourtour méditerranéen (Egypte, Algérie, Maroc, Turquie) et du golfe Persique ont l'intention de se doter de centrales nucléaires. Et la concurrence va s'exacerber entre les français (EDF, Areva), les américains (General Electric), les japonais (Toshiba-Westinghouse) et les russes (Atomenergoprom). Areva et EDF n'ont "que quelques années d'avance" sur leurs concurrents, prévient le PDG d'un grand groupe d'énergie.

Les pays en pointe dans l'industrie nucléaire civile (Etats-Unis, Russie, France, Japon) tentent de concilier deux objectifs : exporter leurs produits (réacteurs, cycle combustible-retraitement) sans déclencher de phénomène de prolifération. D'où l'idée lancée par les présidents américain et russe, George Bush et Vladimir Poutine, de créer des centres de référence dans les pays "sûrs" où les nations émergentes voulant accéder au nucléaire civil puissent se fournir en uranium faiblement enrichi avant de leur renvoyer le combustible usagé pour retraitement.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 616,0.html

Et en plus de lutter contre le terrorisme et de diversifier l'approvisionnement de la France, ce programme nucléaire lybien permet de récupérer les déchets lybiens, afin de :
1: leur priver d'occasion de fabriquer des jouets au plutonium. na !
2: accumuler de l'uranium appauvri pour faire fonctionner nos prochains gen4 qui fonctionneront à partir de 2040... hihihi
3: garder le plutonium pour nous, toujours pour faire fonctionner nos futur Gen4. cool!

Elle est pas belle la vie. En France on a pas de pétrole, mais on a des idées ! Vive la république, et vive la France!
Dernière modification par Jägermeifter le 06 févr. 2008, 21:24, modifié 1 fois.

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Message par gte79 » 30 juil. 2007, 16:02

Sarko n'a pas tort quand il souhaite développer le partenariat avec les pays arabes, en matière d'énergie et d'alimentation en eau en particulier. Et il a raison également quand il dit que nos relations avec la Lybie seront scrutées de très près par le monde arabe. Perso je pense que son idée d'union euro-méditérannéenne va vraiment dans le bon sens.

Là où il se plante, c'est quand il qualifie le nucléaire d'énergie du futur, et quand c'est la seule à exister pour lui. Il y a du lavage de cerveau derrière tout ca, EDF fait un lobying intense et bon nombre de gens dans la garde rapprochée du président doivent considérer le nucléaire comme la seule solution énergétique, et doivent également penser que nous exploitons nos centrales nucléaires de façon exemplaire.

J'avais ces opinions aussi il y a 3 ans, j'ai changé d'avis depuis. Tout n'est pas à jeter dans le nucléaire, bien sûr, et sans nos centrales aujourd'hui on serait bien emmerdé. Mais à long terme, je pense que ce n'est pas la solution, mais un jouet pour les scientifiques, et un jouet dangereux.

La filière des renouvelables, manque, à mon avis, de personnes haut placées dans le gouvernement français capables de faire un lobbying efficace. Un homme politique, surtout sans background scientifique comme Sarko, croit ce que les plus persuasifs lui disent...

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Message par LeLama » 30 juil. 2007, 16:34

OK, je comprends peut etre mieux maintenant ce deal avec la lybie. Les 1600 tonnes d'uranium que possede la Lybie, ca represente combien par rapport aux besoins Francais ?

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