Déplétion halieutique [Pic de Pêche de Poissons] / Aquaculture
Modérateurs : Rod, Modérateurs
- Schlumpf
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oui. J'ai utilisé le terme endémique dans le sens "local". D'ici quoi. Mais ce n'est pas très juste j'en convient. Je pensais à l'anguille qui parcourt des milliers de km à travers l'Atlantique, mais ne se reproduit qu'à très peu d'endroits. Les animaux en voie de disparition étaient jusqu'ici du type "Tigre de Sibérie", etc... Mais on n'avait jamais imaginé que ce qui vivait dans la mare d'à côté serait un jour aussi en voie de disparition... Vous n'en avez jamais rêvé, eh ben, ca aussi on l'a fait !
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...
- Tiennel
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On nous avait prédit le retour du chiracus pataugibus dans la Seine il y a quelques années... Hélas, même lui a franchi son pic 

Méfiez-vous des biais cognitifs
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- Kérogène
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Pour info, jeudi soir sur France 2 est prévue la diffusion d'un reportage sur la disparition possible du cabillaud dans les eaux de Terre-Neuve :
http://envoye-special.france2.fr/emissi ... 726-fr.php
Problème avec cette émission : on ne sait jamais trop à quelle heure va passer le reportage qu'on veut voir (sauf s'il passe en premier
) et il y a parfois des déprogrammations en fonction de l'actualité.
http://envoye-special.france2.fr/emissi ... 726-fr.php
Problème avec cette émission : on ne sait jamais trop à quelle heure va passer le reportage qu'on veut voir (sauf s'il passe en premier

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- Kérogène
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Bon, je fais un peu à l'arrache un résumé du reportage qui est passé dans l'émission Envoyé Spécial.
En mer du nord, il reste du cabillaud, mais l'espèce est clairement menacée si on ne limite pas les ardeurs des pêcheurs. La logique économique à court terme (pour rembourser l'emprunt contracté pour l'achat d'un bateau, le patron pêcheur est plus ou moins obligé de pêcher du cabillaud qui rapporte bien) est de nature à entraîner un résultat parfaitement irrationnel à moyen terme (si on laisse faire, l'espèce disparaîtra très rapidement et une partie de la profession avec...). Le reportage avait ainsi le mérite de mettre l'accent sur un cercle vicieux qui semble imparable. Les autorités européennes veillent toutefois apparemment au grain et les contrôles sont nombreux. Ceux qui tentent de préserver l'avenir sont toutefois vus comme des empêcheurs (
) de tourner en rond. A noter la tentation du déni par un jeune patron pêcheur (dont on se rend compte quand même que le système ne lui laisse pas trop le choix) : si l'espèce disparaît, ce n'est pas la faute à la surpêche mais à un réchauffement des eaux. Personnellement, même si cela était le cas, je ne vois pas la différence quant à la décision qui doit s'imposer en pareil cas.
Stupéfiant était le passage sur la région de Terre-Neuve. Déjà, on ne parle plus là-bas de déclin du cabillaud mais de disparition pure et simple (du moins en termes de possibilités de pêche industrielle : il n'a pas été précisé s'il en restait un peu en quantité anecdotique). Des milliers de personnes en vivaient. Le reportage montrait des villages à moitié fantômes, des zones industrielles à l'abandon. Dans les années 80, les quantités de poisson extraites de la mer étaient hallucinantes (je n'ai plus le chiffre en tête mais c'était assez délirant). Les prises miraculeuses n'ont pas duré et un désastre économique a suivi. C'était troublant à voir : on aurait dit un avant-goût à l'échelle locale des conséquences globales possibles du pic à long terme, c'est-à-dire un déclin économique inexorable faute des ressources qui faisaient tourner le système. Aujourd'hui, il reste beaucoup moins de pêcheurs et d'employés dans les usines de traitement du produit de la pêche. La nouvelle ressource depuis la fin du cabillaud, c'est le crabe (mais cela ne donne du travail que pour 3 mois alors que c'était de 8 à 9 mois pour le cabillaud). Sauf que le reportage se termine en annonçant que le crabe est également en train de disparaître et que des mesures de préservation ont dû être mises en place !
La cerise sur ce sombre gâteau ne figurait pas dans le reportage. A mon idée, le pire est que des tas de gens auront vu le reportage et qu'une partie d'entre eux continuera à consommer du cabillaud comme si de rien n'était...
En mer du nord, il reste du cabillaud, mais l'espèce est clairement menacée si on ne limite pas les ardeurs des pêcheurs. La logique économique à court terme (pour rembourser l'emprunt contracté pour l'achat d'un bateau, le patron pêcheur est plus ou moins obligé de pêcher du cabillaud qui rapporte bien) est de nature à entraîner un résultat parfaitement irrationnel à moyen terme (si on laisse faire, l'espèce disparaîtra très rapidement et une partie de la profession avec...). Le reportage avait ainsi le mérite de mettre l'accent sur un cercle vicieux qui semble imparable. Les autorités européennes veillent toutefois apparemment au grain et les contrôles sont nombreux. Ceux qui tentent de préserver l'avenir sont toutefois vus comme des empêcheurs (

Stupéfiant était le passage sur la région de Terre-Neuve. Déjà, on ne parle plus là-bas de déclin du cabillaud mais de disparition pure et simple (du moins en termes de possibilités de pêche industrielle : il n'a pas été précisé s'il en restait un peu en quantité anecdotique). Des milliers de personnes en vivaient. Le reportage montrait des villages à moitié fantômes, des zones industrielles à l'abandon. Dans les années 80, les quantités de poisson extraites de la mer étaient hallucinantes (je n'ai plus le chiffre en tête mais c'était assez délirant). Les prises miraculeuses n'ont pas duré et un désastre économique a suivi. C'était troublant à voir : on aurait dit un avant-goût à l'échelle locale des conséquences globales possibles du pic à long terme, c'est-à-dire un déclin économique inexorable faute des ressources qui faisaient tourner le système. Aujourd'hui, il reste beaucoup moins de pêcheurs et d'employés dans les usines de traitement du produit de la pêche. La nouvelle ressource depuis la fin du cabillaud, c'est le crabe (mais cela ne donne du travail que pour 3 mois alors que c'était de 8 à 9 mois pour le cabillaud). Sauf que le reportage se termine en annonçant que le crabe est également en train de disparaître et que des mesures de préservation ont dû être mises en place !
La cerise sur ce sombre gâteau ne figurait pas dans le reportage. A mon idée, le pire est que des tas de gens auront vu le reportage et qu'une partie d'entre eux continuera à consommer du cabillaud comme si de rien n'était...

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- Hydrogène
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Bonjour,
Les français ont une énorme responsabilité dans ce gâchis que sont les bancs de Terre-neuve. Pendant des années l'état à encouragé cette pêche au mépris de toute réflexion scientifique du problème.
J'en parle avec d'autant plus d'amertume que j'ai participé à ça indirectement, j'ai fait une campagne de pêche sur le bâtiment qui assurait l'assistance aux pêcheurs.
Mais les vrais responsables sont les canadiens qui ont feint de ne rien voir durant des décennies, les scientifiques savaient mais les politiques ont laissé faire jusqu'à ce qu'il ne soit trop tard.
Patrick
Les français ont une énorme responsabilité dans ce gâchis que sont les bancs de Terre-neuve. Pendant des années l'état à encouragé cette pêche au mépris de toute réflexion scientifique du problème.
J'en parle avec d'autant plus d'amertume que j'ai participé à ça indirectement, j'ai fait une campagne de pêche sur le bâtiment qui assurait l'assistance aux pêcheurs.
Mais les vrais responsables sont les canadiens qui ont feint de ne rien voir durant des décennies, les scientifiques savaient mais les politiques ont laissé faire jusqu'à ce qu'il ne soit trop tard.
Patrick
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- Brut lourd
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Vu également le reportage d'Envoyé Spécial, que puis je ajouter au très bon résumé de fab ?
Ah oui, le ministre canadien des pêches qui a imposé le moratoire en 94 a failli se faire lyncher à l'époque. Ce fut d'ailleurs sa dernière décision, la plus difficile de sa carrière, il a pris sa retraite juste après. Il pensait que le moratoire serait levé au bout de 2 ou 3 ans, aujourd'hui son regret est d'avoir pris sa décision trop tard.
Ah oui, le ministre canadien des pêches qui a imposé le moratoire en 94 a failli se faire lyncher à l'époque. Ce fut d'ailleurs sa dernière décision, la plus difficile de sa carrière, il a pris sa retraite juste après. Il pensait que le moratoire serait levé au bout de 2 ou 3 ans, aujourd'hui son regret est d'avoir pris sa décision trop tard.
« Sauf événements majeurs, la probabilité est forte que le prix du baril redescende vers 30 dollars l’an prochain. » Thierry Desmaret, Le Figaro, novembre 2004
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- Hydrogène
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La problèmatique pour les pêcheurs est simple : ils meurent (au sens économique) demain s'ils arrêtent de pécher, plus tard s'ils continuent. Et ce "plus tard" ils espérent que cela sera beaucoup plus tard. Enfin, ils tentent de se persuader.
Je reprends donc : vous pouver mourir tout de suite ou "plus tard". Quel est votre choix ?
Je reprends donc : vous pouver mourir tout de suite ou "plus tard". Quel est votre choix ?
- phyvette
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- Thibaud
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L'interdiction de la pêche du Thon Rouge étendue par Bruxelles à l'Atlantique :

SourceLCI a écrit :SCIENCES > Environnement
12h14>La Commission européenne annonce la fermeture de la pêche au thon rouge en Méditerranée et dans l'Atlantique
ECONOMIE > Pêche
12h09>Bruxelles ferme la pêche au thon rouge en Méditerranée et dans l'Atlantique

- ticaribou
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autre conséquence du réchauffement : un appauvrissement de l'eau en oxygène, avec des conséquences évidentes. En mer du nord les crevettes grises disparaissent sans émouvoir qui que ce soit, et c'est le cas d'autres espèces.
http://www.sciencepresse.qc.ca/node/15660
http://www.sciencepresse.qc.ca/node/15660