Le carburant du futur ? :
2Al + 3H2O --> 3
H2 + Al2O3 + chaleur
Le Monde, 10 septembre 2007
Un alliage prometteur pour l'avenir des piles à combustible
De l'eau, de l'aluminium, du gallium : c'est le cocktail énergétique concocté par une équipe de chercheurs américains de l'université Purdue de West Lafayette (Indiana). Ses inventeurs en ont détaillé la recette devant la deuxième Conférence internationale sur l'énergie et les nanotechnologies, qui s'est tenue du 5 au 7 septembre à Santa Clara (Californie). Pour la petite histoire, l'un d'eux, Jerry Woodall, aurait découvert par hasard, en 1967, alors qu'il travaillait dans l'industrie des semi-conducteurs et qu'il lavait à l'eau un creuset contenant un alliage liquide d'aluminium et de gallium, que se produisait alors un dégagement d'hydrogène. L'idée a lentement fait son chemin, le temps de rencontrer une donne économique mondiale favorable à la recherche de solutions alternatives aux énergies fossiles. Un brevet a été déposé. Et une start-up, AlGalCo, créée pour commercialiser le procédé. L'industrie automobile pourrait être intéressée. Tous les grands constructeurs cherchent, en effet, à développer des moteurs utilisant l'hydrogène, soit comme carburant, soit pour alimenter une pile à combustible qui, sur le principe d'une électrolyse inversée, produit de l'électricité à partir de l'oxygène de l'air et d'hydrogène. Problème : ce dernier gaz, fortement explosif, est difficile à stocker. De plus, sa production, généralement par vapocraquage d'hydrocarbures (un procédé qui consiste à casser des molécules), relâche du CO2. Ces inconvénients pourraient être écartés par un système embarqué de production à la demande, à la fois propre et sûr.
La réaction d'oxydation de l'aluminium au contact de l'eau est connue : l'oxygène de l'eau se combine avec le métal pour former de l'oxyde d'aluminium, ou alumine, et l'hydrogène est libéré. La nouveauté consiste, ici, à utiliser un mélange liquide d'aluminium et de gallium, qui améliore la réaction chimique. Le gallium, métal que l'on trouve à l'état de traces dans les minerais de bauxite et de zinc, a le désavantage d'être onéreux. L'équipe de Jerry Woodall, qui utilisait au départ un alliage composé à 72 % de gallium, a réussi à mettre au point un mélange où ce métal n'entre plus que pour 20 %. De surcroît,
le gallium, qui n'a pas besoin pour cette réaction d'être aussi pur que celui entrant dans la fabrication des composants électroniques, peut être totalement réutilisé.
Quant à l'alumine, elle peut être recyclée en aluminium. Les chercheurs estiment que ce procédé pourrait permettre d'obtenir à terme un carburant qui serait "
compétitif avec l'essence". A condition, toutefois, que soit mise en place une filière industrielle complète. Aux côtés de l'automobile, le chauffage domestique pourrait aussi constituer un débouché.
Il existe suffisamment d'aluminium aux Etats-Unis pour satisfaire tous les besoins en électricité pendant trente-cinq ans, ont calculé les scientifiques. Et suffisamment de réserves de gallium connues pour faire rouler un milliard de voitures. Pour Paul Lucchese, directeur du programme Nouvelles technologies de l'énergie au Commissariat à l'énergie atomique (CEA), "il s'agit d'une piste parmi d'autres". Le CEA explore d'autres filières de production d'hydrogène, à grande échelle - comme l'électrolyse à haute température - ou, au contraire, dédiées à des systèmes miniaturisés intégrés, par exemple, aux ordinateurs ou aux téléphones portables. Les technologies utilisant l'hydrogène pour faire rouler les véhicules individuels devraient arriver à maturité, estime Paul Lucchese, vers 2015 ou 2020.
http://pubs.lemonde.fr/RealMedia/ads/ad ... 427,0.html
Une BMW Série 7 carburant à l'Aluminium et à l'eau (
recyclage solaire de l'alumine produite et réutilisation en boucle du Gallium), sympa comme perspective.
Et l'Aluminium ne pose aucun problème de stockage
- Rien de plus simple que de concentrer l'énergie solaire avec des miroirs (chaleur, électricité)
- Rien de plus simple que de faire réagir de l'eau sur de l'Aluminium pour produire de l'Hydrogène. (Pour faire réagir une masse d'aluminium avec de l'eau, il faut enlever la couche d'oxyde Al2O3, alumine, qui le protège et travailler à l'abri de l'oxygène de l'air - mais attention, l'hydrogène réagit ensuite de manière explosive avec l'oxygène : danger !)
Site "officiel : "
Making of Hydrogen from Aluminum (VIDÉOS etc.)
http://hydrogen.ecn.purdue.edu/

Professor Jerry Woodall, winner of the National Medal of Technology, being congratulated by President George W. Bush at the White House ceremony June 2002
Un problème majeur : le recyclage de l'Alumine ( 2Al2O3 + 3C => 4Al + 3CO2 - Réduction carbothermique de l'alumine ) conduit à la libération de
CO2 : à part la séquestration du CO2 par les microalgues, et/ou l'utilisation de charbon de bois comme source de C (carbonisation de la biomasse de Jatropha, Pongamia etc.), existe-t-il une méthode pour éviter un mauvais bilan carbone ? Existe-t-il une autre voie de réduction de l'alumine ? Avec un meilleur rendement que 50% ? Avec du Si à la place du C pour réagir avec O2-, cela marche ? Avec Pb ? Sn ? (
famille 4)
2Al2O3 + 3Si => 4Al + 3SiO2 ?
Bon de toute manière, on déplace le problème car il faut ensuite régénèrer Si, Pb ou Sn...
Zut, c'est la seule étape qui coince...
Dans tous les cas, cette technologie est de loin bien plus intéressante que la liquéfaction du charbon pour produire du carburant car le C02 produit lors du recyclage de l'Alumine (bien entendu hors du véhicule) peut être séquestré, ce qui n'est pas le cas du C02 produit par la combustion dans un véhicule du carburant à base de charbon.
Anode inerte : Vers une solution du problème CO2 lors de la réduction de l'alumine en aluminium ?
Aluminium : produire autrement (Voir paragraphe "Des ruptures techniques en attente")
http://www.usinenouvelle.com/article/al ... ment-95308
Voir aussi :
http://usinfo.state.gov/xarchives/displ ... s0.1483728
J.M. Jancovici : "[Le CSP] est d'ores et déjà économiquement compétitif dans les zones très bien insolées. Certains pays tropicaux pourraient exporter de l'électricité solaire ! (...) nous résoudrions au moins pour partie le problème du RC"