A ce sujet, il est prudent de penser que les sols ont une quantité limitée d'éléments ; quand on y fait pousser une plante quelconque, elle puise dans ces éléments pour se construire. Quand on la récolte, on enlève au cycle naturel la possibilité de récupérer ces éléments après la mort de la plante. Au fur et à mesure des récoltes et si l'on ne mettait pas d'engrais, le sol s'apauvrirait inexorablement, jusqu'à la stérilité finale.
Le problème de l'agriculture actuelle, c'est que l'on produit en masse et que nous puisons les engrais sur des terres extérieures à l'exploitation agricole ; c'est un double pillage : on épuise le sol agricole et on épuise la nature (voir les tourbes et autres réserves de minéraux, etc).
Dans l'idéal, il faudrait que la nourriture qui est produite sur une exploitation y soit aussi consommée et rendue à la terre (déjections) ; ainsi le cycle serait fermé. Il en était ainsi autrefois ; il en est encore ainsi dans de nombreux pays.
On n'en parles pas souvant, mais le problème de nos déjections est un problème majeur.
La biomasse fécale humaine n'est pas quantité négligeable ; elle fait partie intégrante de la biosphère et à ce titre n'est pas un déchet à éliminer, mais à recycler. Sa destruction sous prétexte d'épuration crée un déficit dans la fertilisation des sols. L'épuration transforme l'azote et le phosphore qu'elle contient en pollution par les nitrates (responsable de l'asphyxie des rivières).
80 à 100% de la pollution organique de nos rivières est d'origine domestique.
97% de l'azote et 50 à 80% du phosphore contenus dans les eaux usées urbaines proviennent de nos wc.
Moi tout ce bon engrais que l'on balance aux chiottes, ça me rend malade
