Dormez braves gens !fastolfe a écrit :sur boursorama
L'Opep paupérisée ?
Etrange - et provocante ! - question à l'heure où les cours du pétrole ne cessent de battre des records historiques...Il n'en demeure pas moins qu'il y a là un débat qui mérite d'être posé et ce pour au moins deux raisons.
En premier lieu, l'analyse des prix nominaux est - ici comme ailleurs- assez trompeuse : en effet, le pétrole est encore relativement éloigné de ses plus hauts en termes réels (aux alentours de 100 dollars le baril, selon le déflateur retenu) atteints en 1979.
Les esprits forts, si abondants sur les marchés financiers, ne manqueront pas de nous rétorquer que 80 dollars c'est quand même plutôt un prix de haut de cycle mais cet argument n'est guère convaincant : rappelons qu'à la fin des années 1970, l'éveil de la Chine n'était encore qu'un sujet de best-seller (visionnaire il faut bien le dire) ; autant comparer les Etats-Unis du 19ème et du 20ème siècle !
En second lieu, on ne saurait ignorer l'impact de la dépréciation du dollar: à cet égard, il est d'ailleurs très révélateur de constater que le plus haut historique du baril va de pair avec un plus bas du dollar depuis une quinzaine d'années.
En adoptant davantage de recul, on notera que si les cours du brut se sont appréciés de 150 % (en dollars) depuis 2003, la hausse du baril exprimée en euros se limite - si l'on peut dire... - à 75 %.
L'OPEP a d'ailleurs souligné à de multiples reprises ces derniers mois que son appréciation du niveau adéquat des cours du pétrole dépend de plus en plus de ses anticipations relatives au billet vert.
Et comment les en blâmer lorsque l'on sait que l'Arabie saoudite, par exemple, importe aujourd'hui 2 fois plus de biens et services de l'Union européenne que des Etats-Unis...
Au final, rien ne se perd, rien ne se crée : la création monétaire désordonnée des 10 dernières années a alimenté, entre autres joyeusetés, la baisse du dollar et la hausse des cours des matières premières; et ceux qui enjoignent aujourd'hui les banques centrales de baisser leurs taux militent, inconsciemment ou cyniquement, pour la poursuite d'un tel scénario...
Il n'y a pas de pénurie de matières premières, ce n'est qu'un vulgaire problème de monnaie

Incroyable de lire une telle propagande...
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