Pétrole : Quels Coûts ?
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- weremouse
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Oui, je vois ce que vous voulez dire, et ça peut se comprendre. Le mec dont je parle m'a dit qu'il s'était formé essentiellement sur le terrain, et qu'il n'avait pas la curiosité d'aller connaître l'état des réserves pétrolières du monde, car une telle information releverait de sa propre initative ; pour l'instant, on lui dit de prospecter à tel endroit, il prospecte à tel endroit, et ne se pose pas d'autres questions. Mais il m'a quand même dit que la plupart des réserves étaient probablement surestimées.
La citation de Bernard Charbonneau est intéressante, mais je ne suis pas du tout sûr que le bon peuple d'aujourd'hui soit plus "ignorant" que celui de 1800. Tout cela sent un peu trop le "Ah là là là, tout fout le camp ma pauv'dame."
La citation de Bernard Charbonneau est intéressante, mais je ne suis pas du tout sûr que le bon peuple d'aujourd'hui soit plus "ignorant" que celui de 1800. Tout cela sent un peu trop le "Ah là là là, tout fout le camp ma pauv'dame."
- ktche
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Dans l'absolu non, mais en relatif oui, car, entre temps, on a accumulé au dessus de sa tête tout ce qu'il fallait pour l'éloigner de la possibilité de comprendre ce nouveau monde qu'il habite.weremouse a écrit :je ne suis pas du tout sûr que le bon peuple d'aujourd'hui soit plus "ignorant" que celui de 1800.
Plutôt que "tout fout le camp", ce serait plutôt "tout s'accumule et s'éloigne à la fois".
- energy_isere
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Je crois que c'est à prendre au 21ème degréenergy_isere a écrit :??peaknik a écrit :Quand on cherche du petrole à 8 ou 21 km de profondeur ce serait pas un petit peu du petrole abiotique??
Merci de citer ta source qui que "on" cherche du pétrole à 21 km de profondeur.
Merci.

Il n'y a aucune corrélation entre l'état de putréfaction d'une discussion et la réussite du vote.
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c'etait en reaction à un post de la page 5 du fil:
....comme tous les forages . AMC, le ratio nb de puits forés/découvertes varie selon les régions entre 7 et 9.
Les puits profonds posent plusieurs problèmes :
- plus c'est profond, plus l'interprétation des sismogrammes est délicate
- plus on risque d'avoir des gisements faillés (donc fuyards)
- plus on risque de traverser des couches à problèmes (poches de sel, couches dures, etc)
- plus c'est cher évidemment
- plus on est sûr de tomber sur du gaz (et non pas du liquide), matériau qui, jusqu'à une date récente, n'avait aucune valeur marchande, et qui n'en a toujours pas si le gisement est petit / loin d'un pipe.
On en creuse donc le moins possible ; il est donc raisonnable de dire que c'est une région de la planète que l'on n'a pas autant explorée que le reste, ce qui accrédite la sensation des professionnels que le Peak Gas est loin devant.
Il me semble que ce sont toujours les Russes qui détiennent le record de profondeur, avec un puits de recherche à 21 km, interrompu, entre autres raisons, par l'effondrement de l'URSS
- energy_isere
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comme on l' a déjà dit, les investissements pétroliers sont aussi freinés par le manque de main d' oeuvre qualifié, en particulier les ingénieurs du pétrole.
Peu de jeunes ingénieurs dans la profession, beaucoup de départ en retraite.
dans Time magazine : http://www.time.com/time/business/artic ... 84,00.html
Peu de jeunes ingénieurs dans la profession, beaucoup de départ en retraite.
dans Time magazine : http://www.time.com/time/business/artic ... 84,00.html
New Oil Crisis: An Engineer Shortage
You've heard the reasons for high oil prices: instability in the Middle East, booming demand in China and India, the sagging dollar. Now add another one to the list: Engineers.
The world doesn't have enough of them. From Alberta to Azerbaijan, the fervent hunt for new reserves of oil and natural gas is running up against a shortage of experienced oil patch professionals. "We anticipate a 10 to 15% shortfall" in the number of veteran engineers and project managers needed to lead the search for new energy supplies, says Candida Scott, director of cost research at Cambridge Energy Research Associates.
This comes as no surprise to people inside the industry. Membership in the Society of Petroleum Engineers has been graying for most of the past decade. Two-thirds of the membership is over 40. More than half of all oil-field professionals will reach retirement age during the next decade, according to CERA's calculations. Meanwhile, the low oil prices of the 1990s turned many petroleum engineering schools into near ghost towns.
With prices at near record highs, projects to extract hard-to-reach oil and gas are suddenly viable. But only if there are engineers and scientists to design the deep-water platforms, conduct the advanced seismology, route the new pipelines and so on. Complex projects take longer to build and put a premium on experience — at precisely the time that veteran managers and engineers are passing from the ranks.
American companies are responding to the shortage by opening design shops in Southeast Asia, where engineering graduates are more plentiful (though often inexperienced). Still, according to CERA's calculations, the supply of oil-and-gas professionals is stretched to the limit and can't keep pace with the long list of ambitious new projects planned for the next five years.
The brainpower shortage means these projects will cost more and take longer to complete, thus contributing to the high price of energy — great news if you happen to be an aspiring engineer. By graduation day last spring at the Colorado School of Mines, every student completing a petroleum engineering degree had already found a job — and most had their pick of competing offers. Starting salaries for undergraduate degree-holders range from $70,000 to $85,000, according to several sources, while engineers with graduate degrees command six figures. The average salary and benefits package for experienced oil professionals in the U.S. is over $160,000, a survey of SPE members recently found. Last year alone, average salaries rose more than 8%.
"Starting salaries for recent petroleum engineering graduates are the highest of any engineering profession," says Mark Rubin, executive director of the SPE, which has programs to encourage students as young as grade school to set their sights on the energy business. "In addition to the high pay," Rubin continued, "the work is exciting and high-tech — the oil and gas industry uses more computing power and data than any other industry except the military. An engineer sitting in a control room in Houston can steer a drill bit from a platform off the coast of Africa into an area the size of an average bedroom."
The University of Wyoming, which shut down its undergraduate program in petroleum engineering in 1997 due to lack of interest, revived the program last year. And colleges are clamoring for teaching staff: the Colorado School of Mines website, for example, is advertising for petroleum engineering professors at every level, from first-year assistants to candidates for endowed chairs.
But a shortage years in the making will not be cured overnight. Scott estimates that a young engineer needs eight years of experience to prepare for a lead role on a major project — even more to master deep-sea drilling. New mentoring programs are being developed to try to speed up the seasoning process, but that won't solve a problem that is right here, right now. Says Scott, "A problem the industry has known about for years is coming home to roost."
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Nos collègues de TOD viennent de monter une petite page Wiki recensant les projets supérieurs à 100.000 bbl/d.Ils se sont un peu gourrés dans les unités (courant chez les Etatsuniens
), mais la page est intéressante en dehors de cela.
Edit : erreur d'unité corrigée.

Edit : erreur d'unité corrigée.
Dernière modification par Environnement2100 le 23 nov. 2007, 23:30, modifié 1 fois.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
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Un petit retour sur le gros boulot accompli par nos camarades de TOD sur cette page de Wikipedia. Il s'agit de lister tous les projets connus, de taille supérieure à 100 kbbl/d, qui ont fait l'objet de déclarations dans la presse. J'ai ajouté tous ces chiffres approximativement, ce qui donne une idée des productions supplémentaires, généralement apportées par de nouveaux puits et gisements, chiffres en kbbl/d :
2007
OPEC : 2 500
non OPEC : 2 200
2008
OPEC : 2 900
non OPEC : 3 900
2009
OPEC : 3 000
non OPEC : 1 700
2010
OPEC : 2 300
non OPEC : 1 600
2011
OPEC : 2 200
non OPEC : 1 600
2012
OPEC : 1 400
non OPEC : 3 200
2013
OPEC : 0
non OPEC :0
2014
OPEC :
non OPEC : 200
2015
OPEC :
non OPEC : 200
soit environ 28 500 dans la période 2007-2013, ou 4 000 kbbl/d par an, ce qui représente 4.7 % de notre consommation annuelle chaque année : les adorateurs de spaghettis apprécieront. Je m'empresse de souligner qu'il s'agit bien de nos camarades S. Staniford et consort, peu suspects de tricher sur ces chiffres à la hausse.
2007
OPEC : 2 500
non OPEC : 2 200
2008
OPEC : 2 900
non OPEC : 3 900
2009
OPEC : 3 000
non OPEC : 1 700
2010
OPEC : 2 300
non OPEC : 1 600
2011
OPEC : 2 200
non OPEC : 1 600
2012
OPEC : 1 400
non OPEC : 3 200
2013
OPEC : 0
non OPEC :0
2014
OPEC :
non OPEC : 200
2015
OPEC :
non OPEC : 200
soit environ 28 500 dans la période 2007-2013, ou 4 000 kbbl/d par an, ce qui représente 4.7 % de notre consommation annuelle chaque année : les adorateurs de spaghettis apprécieront. Je m'empresse de souligner qu'il s'agit bien de nos camarades S. Staniford et consort, peu suspects de tricher sur ces chiffres à la hausse.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
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Effectivement très intéressant, et au moins c'est du concret !
4,7 % /an, c'est pile poil dans l'intervalle des taux de dépletion attendus des gisements existants. On réalise la difficulté de prévoir la date du pic : en supposant que les productions attendues soient au rendez-vous (attention ce ne sont que des attentes!), si les gisements s'épuisent à 4,5 % par an, on n'est pas encore au pic, alors que s'ils s'épuisent à 4,9 %/an , on y est !
Mais grosso modo, ce travail confirme ce que dit Fatih Birol, directeur de l'AIE : les gisements prévus, dans le meilleur des cas, suffiraient tout juste à remplacer le déclin des gisements existants. Et c'est le meilleur des cas, l'expérience récente est que ces gisements sont complexes et chers , et accumulent souvent les retards (j'ai lu récemment que le surnom anglosaxon de Kashagan, gisement miracle du Kasakhstan découvert en 2000 mais toujours pas en exploitation, etait ."Cash-all-gone").
Tout ça me parait donc alimenter assez solidement l'hypothèse du pic avant 2010.
4,7 % /an, c'est pile poil dans l'intervalle des taux de dépletion attendus des gisements existants. On réalise la difficulté de prévoir la date du pic : en supposant que les productions attendues soient au rendez-vous (attention ce ne sont que des attentes!), si les gisements s'épuisent à 4,5 % par an, on n'est pas encore au pic, alors que s'ils s'épuisent à 4,9 %/an , on y est !
Mais grosso modo, ce travail confirme ce que dit Fatih Birol, directeur de l'AIE : les gisements prévus, dans le meilleur des cas, suffiraient tout juste à remplacer le déclin des gisements existants. Et c'est le meilleur des cas, l'expérience récente est que ces gisements sont complexes et chers , et accumulent souvent les retards (j'ai lu récemment que le surnom anglosaxon de Kashagan, gisement miracle du Kasakhstan découvert en 2000 mais toujours pas en exploitation, etait ."Cash-all-gone").
Tout ça me parait donc alimenter assez solidement l'hypothèse du pic avant 2010.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".
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La situation s'aggrave - ou s'améliore
- sur le front du Pic.
J'avais attiré votre attention sur les gros travail réalisé par TOD, et particulièrement S. Staniford et Khebab sur les grands gisements pétroliers, page de Wikipedia. Même si la compilation de tous ces projets ne peut être considérée comme exhaustive, les mesures montrent qu'ils ont sans doute compilé plus de 70 % des mégaprojets existants. Mégaprojet signifie : plus de 100 000 bbl/d.
J'avais déjà souligné que les projets existants avaient l'air d'indiquer une mise en route de capacités de même ordre que ce que l'on peut attendre de la déplétion normale des champs existants. Mais la dernière mise à jour de ces projets indique des capacités nouvelles encore plus élevées, au point que l'un des lecteurs de TOD a publiéce schéma ci-dessous, avec le commentaire "désespéré" suivant, je cite :
"Je ne sais que penser de tout cela : quand je regarde ce graphe, il semble que le Pic ne puisse survenir avant au moins 2015."
La méthodologie et la qualité des informations sont sujettes à caution :
- les infos sont des annonces : il est plus fréquent qu'un projet soit en retard qu'en avance, et donc les courbes réelles sont plus aplaties
- les projets font figurer le régime nominal du puits : or il est courant, surtout sur les très gros projets, que l'on mette un an ou plus à atteindre ce régime, à partir du démarrage de la production ; mais il ne s'agit là que des très gros projets.
- en revanche, il manque les puits existants "boostés", et les puits de petite taille.
Dernier point, assez curieux : la communauté de TOD semble réfléchir comme si le plateau de consommation que nous constatons aujourd'hui allait perdurer : personne n'en sait rien, surtout sur 6 années. La consommation peut donc faiblir (voir 1973) ou, si le prix baisse à nouveau, croître (ce qu'elle fait depuis le mois dernier).
Pour essayer d'y voir clair :
- si on suppose que les projets ci-dessus sont aux 3/4 respectés
- si la consommation mondiale ne fait pas des bonds d'ici là,
alors un Pic avant 2012 est dorénavant exclu, et rien ne permet de penser qu'il puisse survenir avant 2015.
On ne peut que souligner l'honnêteté intellectuelle des participants de TOD, dont ce gros travail en profondeur aboutit à démontrer que beaucoup de bêtises ont été dites sur leur site depuis quelques temps.


J'avais attiré votre attention sur les gros travail réalisé par TOD, et particulièrement S. Staniford et Khebab sur les grands gisements pétroliers, page de Wikipedia. Même si la compilation de tous ces projets ne peut être considérée comme exhaustive, les mesures montrent qu'ils ont sans doute compilé plus de 70 % des mégaprojets existants. Mégaprojet signifie : plus de 100 000 bbl/d.
J'avais déjà souligné que les projets existants avaient l'air d'indiquer une mise en route de capacités de même ordre que ce que l'on peut attendre de la déplétion normale des champs existants. Mais la dernière mise à jour de ces projets indique des capacités nouvelles encore plus élevées, au point que l'un des lecteurs de TOD a publiéce schéma ci-dessous, avec le commentaire "désespéré" suivant, je cite :
"Je ne sais que penser de tout cela : quand je regarde ce graphe, il semble que le Pic ne puisse survenir avant au moins 2015."
La méthodologie et la qualité des informations sont sujettes à caution :
- les infos sont des annonces : il est plus fréquent qu'un projet soit en retard qu'en avance, et donc les courbes réelles sont plus aplaties
- les projets font figurer le régime nominal du puits : or il est courant, surtout sur les très gros projets, que l'on mette un an ou plus à atteindre ce régime, à partir du démarrage de la production ; mais il ne s'agit là que des très gros projets.
- en revanche, il manque les puits existants "boostés", et les puits de petite taille.
Dernier point, assez curieux : la communauté de TOD semble réfléchir comme si le plateau de consommation que nous constatons aujourd'hui allait perdurer : personne n'en sait rien, surtout sur 6 années. La consommation peut donc faiblir (voir 1973) ou, si le prix baisse à nouveau, croître (ce qu'elle fait depuis le mois dernier).
Pour essayer d'y voir clair :
- si on suppose que les projets ci-dessus sont aux 3/4 respectés
- si la consommation mondiale ne fait pas des bonds d'ici là,
alors un Pic avant 2012 est dorénavant exclu, et rien ne permet de penser qu'il puisse survenir avant 2015.
On ne peut que souligner l'honnêteté intellectuelle des participants de TOD, dont ce gros travail en profondeur aboutit à démontrer que beaucoup de bêtises ont été dites sur leur site depuis quelques temps.

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