
http://www.tourmag.com/La-politique-de- ... 13797.html
Michel Ghesquière a lu l'ouvrage d'Eric Laurent « La face cachée du pétrole » (éd. Plon) et en extrapole les conséquences au secteur du tourisme.
Nous vivons un monde étonnant.Dans notre secteur, au sens élargit du terme, les enjeux du futur nécessitent des investissements majeurs. Pourtant toutes les décisions des entreprises se font à court ou moyen terme. Si l'on y regarde bien, le court terme pour de nombreux décideurs c'est dans l'année, le moyen terme, ce sont les deux à trois années qui suivent et pour ce qui est du long terme, l'échéance se situe dans les cinq années à venir. Quant au très long terme, c'est très simple… il n'est que très rarement envisagé...
... l'expérience montre que généralement les entreprises pratiquent avec allégresse la loi de l'autruche. Elles refusent avec une obstination touchante d'envisager toutes les conséquences du futur. Même celui qui s'annonce parfois '' gros comme une maison'' !
La mort du tourisme bon marché
Certaines destinations seront plus touchées que d'autres. Nous pensons principalement aux destinations lointaines comme les Caraïbes ou la République Dominicaine qui n'ont que le soleil comme argument de vente. En effet, ces pays ont joué la carte des plages lointaines accessibles au plus grand nombre. Nous pensons également à certains pays de la Méditerranée dont l'équipement hôtelier est basé sur l'accueil du tourisme de masse. Lorsque le prix du transport aura fait doubler les atrifs d'une semaine, les clients actuels vont logiquement les quitter. Autre solution, se contenter de ne plus partir qu'une année sur deux. Quant aux clients plus nantis, nous ne les voyons pas accepter de passer leurs vacances dans des établissements de trois étoiles.
Le tourisme qualitatif va mieux résister
Le tourisme qualitatif ou haut de gamme va logiquement mieux résister pour deux raisons. Tout d'abord, les clients de cette cible auront encore les moyens financiers de partir. Ensuite, dans cette niche de produits, les marges étant actuellement plus élevées, il sera plus aisé pour les hôteliers, par exemple, de réaliser des économies de fonctionnement.
Parmi les entreprises, certaines vont souffrir et d'autres auront le sourire. Nous pensons aux TO qui se sont lancés dans la bataille des tarifs avec comme principal, voire unique, argument de vente le prix le plus bas possible et ayant donc un portefeuille de clientèle bas de gamme. Ces groupes vont connaître des lendemains qui déchantent.