Pura Vida a écrit :Ainsi le NON à la nouvelle constitution vénezuelienne aurait passé "à un poil près".
Oui, c'est interessant d'ailleurs de remarquer que du côté chaviste on accepte, le coeur lourd, certes, mais pleinement les resultats; alors que de l'autre côté, même avec des differences énormes du genre 63% contre 37%, une partie ne l'admettait pas, et criet à la fraude.
Je n'ose imaginer si ça avait été l'inverse, si le OUI l'avait emporté par moins d'1% d'écart, le dechainement médiatique qui se serait declenché pour crier à la fraude et pour ne pas reconnaître le résultat.
Voilà quelque chose que tous ceux qui croient réellement à la démocratie devraient méditer: il y a au vénézuela deux camps, un qui accepte toujours les résultats éléctoraux, qu'ils lui soient favorables ou pas; et un autre qui ne les accepte que quand ils lui sont favorables.
A chacun d'en tirer ses conclusions.
Surtout si une partie des NON vient des propres partisants de Hugo Chávez.
Impossible évidemment de savoir avec exactitude qui a voté quoi, puisque le vote est secret.
Par contre, en quantités de vote, le nombre de votes du NON est à peu près identique au nombre de votes du candidat d'opposition Manuel Rosales en 2006 (un peu supérieur, mais pas significativement).
Par contre, le nombre des votes pour le OUI sont de 3 millions inferieurs à ceux du candidat Hugo Chavez en 2006.
L'abstention favorise, ça semble une constante universelle, le statut-quo, et donc dans le cas du Vénézuela, l'opposition, qui s'oppose au changement.
Ce difference de votes est fort liée à la culture politique vénézuelienne (qui ne date pas d'hier) très présidentialiste; les votants ne se mobilisent que pour les éléctions presidentielles, pour tout le reste l'abstention est très grande; l'opposition s'est mobilisé en masse car elle a vu, et elle a eu bien raison, la première occasion de remporter une victoire (même de 1%) en 8 ans.
C'est interessant de noter que la reforme constitutionnelle avait comme but de changer le cadre politique pour donner plus de pouvoir aux communautés; pas seulement un pouvoir decisionnel/de gestion, mais l'attribution directe des fonds et même de la propriété de biens (un exemple qui fut donné, la propriété par les communautés des bureaux de poste, centrales téléphoniques, gares, etc dans leur périmètre; ce qui empêcherait de fait la fermeture decidée, pour raisons de rentabilité, par un focntionnaire de la capitale; c'est les communautés qui auraient eu le pouvoir de decider en fonction de leurs besoins.
Dans le camp-même de Chávez, il peut y avoir des agents de ce type.
Mais il y en a!
Et d'ailleurs bon nombre d'entre eux se sont demasqués au fil du temps.
C'est pour ça aussi qu'il n'est pas aussi simple que certains le croient de "trouver un successeur" qui puisse être élu aux éléctions suivantes.