[RC/CC]Réchauffement Arctique(banquise/calotte du Groenland)

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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Message par Environnement2100 » 12 déc. 2007, 11:03

Seiya a écrit : Ca me parrait très exagéré de tirer des tendances à partir d'une seule année. C'est comme si on annonçait une dépletion du pétrole US à -10% par an, en ce basant uniquement sur l'année Katrina.
Très juste, dans l'absolu. Le problème est que :
- il y a une raison à cette accélération, que l'on a du mal à identifier pour le moment
- elle s'est manifestée dans d'autres domaines, depuis l'an 2000 environ
- la perte de banquise est un phénomène auto-entretenu: plus nous perdons de banquise, et plus l'Arctique se réchauffe.

Il semble que l'Arctique se réchauffe à un rythme plus du double du reste de la planète. Une animation assez spectaculaire.
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Message par Environnement2100 » 12 déc. 2007, 15:08

Sur ce schéma on distingue mieux :)
- l'accélération soudaine vers 2000
- causant une divergence inexpliquée vis-à-vis des modèles les plus pessimistes.


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Message par thorgal » 12 déc. 2007, 15:28

Environnement2100 a écrit :Une animation assez spectaculaire.
ce sont des données ???!!! ou y a t-il des projections dans cette vidéo ? hallucinant !

Pour le réchauffement, je comprends tout à fait que d'une phase thermodynamique, on passe à une phase mécanique à cause d'une perte sérieuse d'albedo.

EDIT: au temps pour moi, j'avais pas vu les dates en bas à droite. En fait, il s'agit de la fonte estivale 2007. On voit d'ailleurs vers la fin que la glace reprend du terrain.
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Message par Tiennel » 13 déc. 2007, 23:07

Le Monde a écrit :Dans l'Arctique, le réchauffement a des effets plus forts que prévu

Les prévisions du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sur l'élévation du niveau des mers seraient à revoir, selon de nombreux glaciologues présents au congrès d'automne de l'American Geophysical Union (AGU), qui se tient à San Francisco (Californie) jusqu'au vendredi 14 décembre. En cause : la rapidité imprévue du réchauffement des hautes latitudes.


D'après des résultats présentés par Marco Tedesco (NASA, université du Maryland), l'été 2007 a vu tomber tous les records de fonte du Groenland. La surface de la calotte glaciaire ayant fondu au-dessus de 2 000 m d'altitude est supérieure de 150 % à la moyenne mesurée entre 1988 et 2006. Au-dessous de 2000 m, cet écart à la moyenne a été de 30 %. Le nombre de journées pendant lesquelles fond la calotte a été supérieur à la moyenne de vingt-cinq à trente jours, selon les régions.

Ces chiffres vont de pair avec les récentes mesures de la couverture estivale de la banquise, exceptionnellement réduite cette année (Le Monde du 19 septembre), ainsi qu'avec les relevés concernant l'océan Arctique, qui montrent, au nord de l'Alaska et au large de la Sibérie orientale, "une température des eaux de surface supérieure de 3,5 oC à la moyenne et supérieure de 1,5 oC au maximum historique", selon Michael Steele (université de Washington).

Ce réchauffement d'une ampleur inattendue de l'Arctique ainsi que la fonte de la calotte favorisent un phénomène récemment identifié : le "glissement" des glaciers. "Au sommet de la calotte, des lacs de dégel se forment ; l'eau ruisselle et s'infiltre sous la glace. Elle contribue à lubrifier le socle de la calotte et favorise l'avancée des glaciers dans la mer", explique Konrad Steffen (université du Colorado). Cet "écroulement" serait responsable "d'une perte annuelle de masse d'environ 100 milliards de tonnes de glace, alors que la fonte en elle-même ne compte que pour une perte de 30 milliards de tonnes de glace".

Or ce phénomène n'a pas été pris en compte dans les dernières estimations du GIEC, qui prévoient une élévation du niveau des mers de 18 à 59 cm d'ici à 2100. Pourquoi ? "Simplement parce que les modèles mathématiques capables de prévoir l'évolution du phénomène dans le futur n'ont pas encore été développés, explique Raymond Pierrehumbert (université de Chicago). La plupart des glaciologues considèrent désormais que les estimations du GIEC sont un minimum absolu. Il est certain que la réalité dépassera ces projections."

Au cours d'une conférence sur le réchauffement rapide de l'Arctique, Mark Serreze (National Snow and Ice Data Center, Boulder, Colorado) a insisté sur les différences relevées entre les prévisions et les mesures du réchauffement aux hautes latitudes. Il estime ouverte la question de savoir s'il restera en 2030, en été, le moindre morceau de glace dans l'océan Arctique.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... r=RSS-3208
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Message par Environnement2100 » 14 déc. 2007, 04:29

Ce n'est pas tant la date où la banquise d'été aura disparu qui sera intéressante ; en effet, dans les dernières années de présence de banquise, le peu de glace qui se formera sera d'une épaisseur si faible que :
- elle sera brisée par la moindre tempête
- elle sera franchissable par de nombreux bateaux "ordinaires" (pas des brise-glace)

La véritable date importante, c'est plutôt celle à laquelle le passage du Nord-Est va rester libre 90 % de l'année, autorisant une navigation commerciale non dangereuse. A partir de là, le Canal de Suez va commencer à voir son traffic ralentir. Cette date va survenir bien avant 2030, ce sera plutôt 2015, on attend impatiemment les données de Cryosat-2 en 2009.

C'est le moment de vendre ses actions de Suez. C'est nationalisé ? Ah ben tant lieux alors. Ci-dessous, des essais de navigation avec un cargo standard en Mer du Labrador.

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Message par energy_isere » 14 déc. 2007, 13:27

Environnement2100 a écrit : ......A partir de là, le Canal de Suez va commencer à voir son traffic ralentir.
Tu penses pas plutot que c' est le canal de Panama qui va souffrir plus que celui de Suez ?

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Message par Environnement2100 » 14 déc. 2007, 14:14

Il semble à peu près certain que le premier trajet libéré par les glaces sera le passage du Nord-Est, c'est-à-dire Europe-Asie : c'est plutôt Suez qui y perd. Il n'est pas exclu que le parcours New York-Shanghai soit également plus court en employant le passage du Nord-Est, mais j'avoue n'avoir pas mesuré. Je vais voir si je peux faire ça avec Google Earth.
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Message par Francis Déry » 14 déc. 2007, 23:24

Environnement2100 a écrit :
C'est le moment de vendre ses actions de Suez. C'est nationalisé ? Ah ben tant lieux alors. Ci-dessous, des essais de navigation avec un cargo standard en Mer du Labrador.
La mer du Labrador n'est pas l'océan Arctique. Autant comparer le golfe de Botnie et la mer adriatique.

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Message par Lansing » 15 déc. 2007, 14:50

Les distances sont une chose le commerce une autre. On peut se focaliser sur l'orthodromie* dans l'optique d'une traversée transatlantique pour gagner quelques heures de trajet mais dans le cas du contournement d'un continent les contingences logistiques priment, le tout est de savoir ce que l'on transporte.
Si on prend l'exemple du porte-conteneur, étant donné le nombre de boites qu'ils embarquent en plusieurs escales, je ne suis pas sûr que le passage du nord-est soit le plus judicieux, c'est un endroit économiquement mort.
Il y a aussi le coté technique, le passage du Canal de Suez y compris l'attente moyenne fait perdre en gros 24 heures, ce qui est assez peu comparé au gain.
Pour info à 25 noeuds sur un trajet Shangaï/Rotterdam on gagne plus de 5 jours, y compris la perte de vitesse et l'attente, en passant par Suez pour éviter de contourner le cap de Bonne espérance.
En ce qui concerne la route du nord-est, je n'ai pas les éléments exacts en tête, mais je pense que ça doit être l'inverse, la route est plus longue.
Si on prend le Japon comme zone économique asiatique la plus nord, pour aller en Europe faire la tour par le nord doit être défavorable au niveau distance. Se taper le trajet par le détroit de Behring en remontant le long du Kamtchatka puis monter au nord de la péninsule de Taïmyr, puis contourner la Nouvelle Zamble (les russes ne laisseront jamais les bateaux de commerce passer la mer de Kara), je ne m'y risquerais pas.
Il y a ICI, un calculateur de distance/coût maritime mais il ne prend pas en compte les routes circum-polaires.
Reste aussi les conditions météo, le nord de la Russie est un endroit très mal pavé de ce point de vue, hors en cas de gros temps les porte-conteneurs tirent des bords, pas bon pour la moyenne.

Patrick

* Pour ceux qui ne connaissent pas, l'orthodromie est le plus court chemin entre deux points sur une sphère. C'est une portion d'arc de grand cercle (un diamètre, en gros).
Sur les cartes de navigation (projection Mercator) elle est représentée par un ligne droite, jusqu'aux latitudes de 70° environ.
C'est pour avoir voulu chercher le plus court chemin et cette orthodromie que le Titanic est allé chatouiller d'un peu trop près les latitudes nord.
Dans l'Atlantique nord on utilise une orthodromie mixte faite de deux bouts d'orthodromie et d'un petit bout de loxodromie (arc de petit cercle) qui permet de passer plus sud.

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Message par Tiennel » 23 déc. 2007, 10:14

La situation au jour le jour des banquises et calottes sur Cryosphere Today

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Re:

Message par energy_isere » 23 févr. 2008, 20:34

J' ai entendu à France Inter que le TARA est rentré en Bretagne (plus tot que prévu).

Est ce que quelqu' un connait un site qui parle des expériences scientifiques menée à cette ocasion et d' éventuelles synthéses déja disponible ? :?:

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Re: Re:

Message par phyvette » 23 févr. 2008, 23:50

energy_isere a écrit : Est ce que quelqu' un connait un site qui parle des expériences scientifiques menée à cette ocasion et d' éventuelles synthéses déja disponible ? :?:
Ceci te convient il ?..... Image
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

пошел на хуй пу́тин
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Re: Re:

Message par energy_isere » 24 févr. 2008, 00:24

merci Phyvette ! :-P
le programme scientifique est la : http://www.taraexpeditions.org/fr/scien ... e24d4bf638

un petit détail interessant de la liste :
8) Chimie océanique
Des prélèvements d’eau de surface (10 cc) seront effectués régulièrement pour des dosages de 018 permettant d’identifier l’origine des eaux douces de surface. Plus le rapport O18/O16 est élevé et plus l’eau douce est d’origine continentale. Des prélèvements (1l) d’eau de surface seront réalisés pour doser l’iode 129 originaire des stations de retraitement des déchets nucléaires à la Hague (France) et à Sellafield (UK)

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Re: Re:

Message par Lo » 24 févr. 2008, 02:39

8) Chimie océanique
Des prélèvements d’eau de surface (10 cc) seront effectués régulièrement pour des dosages de 018 permettant d’identifier l’origine des eaux douces de surface. Plus le rapport O18/O16 est élevé et plus l’eau douce est d’origine continentale. Des prélèvements (1l) d’eau de surface seront réalisés pour doser l’iode 129 originaire des stations de retraitement des déchets nucléaires à la Hague (France) et à Sellafield (UK)
Ils sont cachés partout ces écolos. ;-)

Des rapports isotopiques de tous poils ont participé aux reconstructions paléoclimatiques, c'est assez bien expliqué dans le bouquin de Duplessy (gros temps sur la planète). L'auteur est anti-écolo :? ... mais la partie scientifique de son livre est bonne.

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Re: Réchauffement Arctique (banquise et calotte du Groenland)

Message par Aerobar » 26 févr. 2008, 00:57

Nous sommes tous voués à devenir ennuyeux.
Paul Valéry, Autres Rhumbs

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