Le pic pétrolier n'entraîne pas les autres fossiles dans sa chute...
Le 4 janvier 2008, Les Echos a écrit :Le charbon américain en plein essor
Dans le monde de l'énergie, France rime avec nucléaire, Etats-Unis avec charbon.
DE NOTRE BUREAU DE NEW YORK.
Un pétrole à 100 dollars. Un thermomètre en dessous de zéro... L'année ne pouvait pas mieux commencer pour le charbon américain. Mercredi, d'ailleurs, alors que la Bourse cédait près de 2 %, Peabody, le numéro un américain du charbon, voyait lui son cours de Bourse monter de 1,75 %. La planète peut bien s'inquiéter de la flambée du brut et des gaz à effet de serre, ce poids lourd de l'anthracite et de la houille, lui, est loin de broyer du noir : l'an dernier, sa capitalisation boursière a bondi de 55 %. Sur cinq ans, le cours de cet « Exxon » du charbon affiche même un insolent... + 775 % !
Dans le reste du monde, « or noir » est peut-être synonyme de pétrole mais, aux Etats-Unis, c'est aussi le charbon, « King Coal » comme on le surnomme. Ici, plus de 50 % de la production d'électricité sort de centrales au charbon. Et ce dernier a le vent en poupe puisque, d'ici à 2030, sa part dans la production d'électricité devrait même avoir atteint les 57 % selon le ministère de l'Energie. Dans les deux décennies à venir, ce sont plus d'une centaine de nouvelles centrales qui devraient pousser sur le territoire américain. Car, même si les écologistes ont obtenu l'abandon de certains projets, les Etats-Unis, parfois qualifiés d'« Arabie saoudite du charbon », ne renonceront pas à cette ressource clef.
Un bel avenir devant lui
Pas cher et abondant, le coke « made in USA » a encore un bel avenir devant lui. Deuxième consommateur mondial de charbon derrière la Chine (567 millions de tonnes en équivalent pétrole, contre 1.200 pour la Chine) et champion du monde en termes de réserves (250 milliards de tonnes, soit un quart du total mondial), l'Amérique a beau ne pas avoir ratifié le protocole de Kyoto, elle ne peut néanmoins se désintéresser totalement du réchauffement climatique. Paradoxalement, la hausse du pétrole est sur ce front une bonne nouvelle pour un lobby du charbon pointé du doigt par les adversaires du CO2. Au nom de la réduction de la dépendance face au pétrole, les pouvoirs publics se montrent de plus en plus généreux en faveur d'un charbon qui se veut, demain, propre. Plusieurs milliards de dollars de financements publics et d'incitations fiscales ont ainsi été débloqués pour que soient développées des techniques de charbon plus propre, passant, entre autres, par la mise au point de centrales capables de capter les émissions de gaz polluants.
L'accent est aussi mis sur la recherche et la production de charbon liquéfié pouvant se substituer à l'essence. Si certains pays, voulant prendre leurs distances avec le pétrole, parlent d'énergies dites « renouvelables », en Amérique le mot clef est énergies « alternatives ». Le solaire et les turbines à gaz ont la cote, mais finalement moins que le charbon dit propre ou l'éthanol constitué à base de maïs.
N'oubliez pas que les charbonniers font croire aux politiques que "propre" signifie "sans CO2" alors qu'il s'agit juste de réduire (ce qui n'est pas rien cela dit) les autres polluants : SOx, NOx... C'est un peu comme si on disait que le pot catalytique était la solution au RC
