whoa, ce fil a vraiment décollé de son côté.
Je réalise aujourd'hui, surtout, que j'ai rabaché moi-même l'immense majorité des arguments lus ici, au sujet du fast-crash : l'érosion du marché des crédits, le fonctionnement financier et (en particulier monétaire), etc.
Mais ça fait environ 2 ans et demin maintenant que je suis PO-aware "a fond". Depuis deux ans 1/2, je me disais qu'au rythme ou vont les choses, il n'y en a plus que pour un an, qu'il va y avoir des millions de personnes qui vont perdre leurs emplois, leurs comptes en banque vont être verrouillés, ils vont se retrouver dans la m****, il va y avoir des émeutes, des pillages. Et puis il y a le "si on dépasse 80 dollars le baril, c'est la fin". A 80, on dit, "si on dépasse 120 dollars le baril, c'est la fin". A 120, c'est "si on dépasse 140 dollars le baril, c'est la fin".
Et le sort de Freddie Mac et de Fannie Mae ne m'a pas empêché de bien dormir récemment, d'un sommeil très réparateur.
Sans rien enlever à la très certaine et très prochaine contraction économique, sans rien enlever à la réalité du PO et du plateau ondulé sur lequel nous sommes, il me faut admettre que je souffrais d'une maladie. On pourrait l'appeler l'"apocalyptisme", une sorte de désir inconscient et malsain de voir le monde se terminer rapidement dans un bouquet de feu d'artifice impressionnant.
Cette attitude est encore plus dangereuse pour le porteur de la maladie que pour les gens autours de lui, mais elle est contagieuse. C'est comme un cancer qui bouffe tout à l'intérieur. Bien plus dangereux que le PO et ses conséquences, si vous me demandez.
Et le pire, c'est que maintenant que je suis sur le chemin de la guérison, je me rends seulement compte que j'ai contaminé une partie de mon entourage, qui, pour le coups, devient acide, aigrie (comme tous ceux qui souffre d'apocalyptisme) et dépressifs. Et maintenant, il va falloir que j'essaye de les guérir.
Ça n'enlève rien au travail de préparation et de relocalisation que j'ai fait entamer à mes proches : comme je le disais plus tôt, ce projet s'accordait de toute façon avec les désirs des uns et des autres et, dans certains cas, avec leurs orientations professionnelles.
Mais il faut que ceux qui se reconnaissent plus ou moins dans ces désirs malsains acceptent l'évidence : NON, le monde ne va pas terminer demain comme si un énorme astéroïde venait en heurter la surface (sauf, bien évidemment, si c'est le cas

). OUI, demain matin, vous allez pouvoir aller acheter votre pain à la boulangerie, à une somme extrêmement modique, sans craindre de vous faire agresser par des maraudeurs du déserts organisés en gangs de motards depuis l'effondrement.
C'est avant tout dans la tête que ça se passe. Ça n'enlève rien à la nécessité de changer, de se préparer, mais tous ces délires d'effondrement n'auront pas lieu. Pas en ces termes. Je vous parie même que la démographie ne sera que légèrement modifiée, par une très légère baisse de l'espérance de vie et peut-être une bonne grosse stabilisation des naissances, mais oubliez le "die-off".