Spiritatus a écrit :Le principe d’une éolienne c’est de produire du courant quand il y a du vent
Un des principes du vent c’est de souffler par intermittence
Une éolienne produit donc de l’électricité en intermittence et ce n’est pas l’opérateur du réseau qui choisi si elle va produire du courant ou non.
Au niveau européen ça donne, si on prend le pire jour de l’année, celui ou zéphire mistral et autre fœhn se sont donnés congé, que sur une puissance éolienne installée de 100 installée seule 5 produira de l’électricité.
Le but d’un réseau électrique c’est de fournir assez de courant en toute heure de la journée.
Parmi les différentes source de courant disponible :
Type A : sont toujours présente en quantité quasi constante : hydro au fil de l’eau, nucléaire
Type B : varient fortement selon leur bon vouloir : vent, soleil
Type C : peuvent varier fortement selon le bon vouloir de l’opérateur réseau : hydro avec barrage, centrale a charbon/fioul/gaz
Accessoirement un réseau électrique ne connaît pas de frontières, exemple typique l’électricité nuke produite la nuit en France et utilisée pour pomper l’eau dans le barrage suisse. Cette eau serra turbinée de jour et revendu a prix d’or au français. Si l’on veut penser réseau il faut donc penser Europe et non pas pays.
Concrètement ça donne que, si l’on veut avoir du courant tous les jours, il faut que pour chaque éolienne installé il y aie une centrale de Type C en réserve qui soit prête a être allumée si le vent venait a faire défaut.
Tant que l’éolien fera quelques % au niveau d’un réseau on peut sans autre utiliser les centrales du type C déjà raccordées au réseau. Si l’éolien devait faire une part non négligeable de la production électrique > 10-15 % alors là on devra construire d’autre centrale de Type C.
Par ailleurs comme le possible de l’hydroélectriques a déjà été construit (valable Europe ouest), augmenter le parc éolien entraînera automatiquement une augmentation du nombre de centrales a charbon, a gaz, à fioul….
Question: sachant que ce genre d’argument n’est jamais/rarement présenté par les défenseurs/promoteur des éoliennes doit on conclure que ceux-ci ne sont pas au courant de la chose ou que les promoteur d’éolienne sont aussi promoteurs de centrales a combustible fossile ?
Bonjour,
C'est une vieille rumeur populaire partant d'une idée pas imbécile, mais ne résiste pas à une étude sur ce sujet. Crois moi, les producteurs renouvelables ne font pas le promotion du thermique, et je t'assure que c'est peu dire. En revanche, les opposants de l'éolien ne manifestent pas souvent contre les sites des centrales gaz en construction.
Revenons à ce sujet. Il ne faut pas oublier qu'en France, nous avons un parc hydraulique stockable de 13,6 GW, faisant l'intégralité de la pointe pendant plus de 250 jours par an. Le reste, nous utilisons notre parc de pointe (fioul), mais surtout nos importations. Je rappelle que les CCG en construction ne font pas de pointe, mais de la base/semi-base, et produisent plus de 20% de capacité durant 77% du temps de l'année (données 2007).
De plus, la France possède de très fortes capacités d'interconnexion : 25 GW de capacité.
A cela s'ajoute plus de 2000 MW de capacités d'effacement, certes peu utilisées (utilisé 32 jours depuis le 18/12/2006).
Enfin, la consommation continue à augmenter, augmentation tirée par les consos domestiques et tertiaire. Dans sa dernière actualisation, RTE a augmenté ses prévisions de 4 TWh pour 2013 par rapport à ses précédentes estimations datant d'un an environ. Cette augmentation de la conso provoque une baisse continue des exportations (56 TWh en 2007, en baisse de plus de 10%/2006, et très loin des 70 TWh des années 80), mais surtout la construction massive de centrales thermiques. Ces centrales, peu chères à construire et très rentables dans un contexte d'augmentation du prix de l'électricicté (75€/MWh en ce moment !!!!) et d'une demande soutenue sur la maille européenne, sont développées dans tous les sites favorables.
Ainsi, l'éolien arrivant sur le réseau se substitue tour à tour à chaque production la plus chère présente à ce moment. En premier, l'éolien se substitue à de la production fioul, puis à de la production thermique française et étrangère (augmentant alors les exports, ou réduisants les imports), puis à de la production hydraulique stockable (qui économise ainsi son stock et pourra se substituer plus tard à la production la plus chère -thermique) et ainsi de suite, jusqu'à arriver au nucléaire lorsque celle ci est marginale.
Le nucléaire n'est marginal en France moins de 15% du temps, toujours la nuit, et parfois le week end d'été. Du coup, l'éolien n'est quasiment jamais en concurrence avec le nucléaire. Actuellement avec 3GW, plus des 3/4 se substitue à de la production thermique (dont environ la moitié importé), et un peu moins d'un quart à du nucléaire ou est exporté.
Plus on installe d'éolien, et plus la capacité à supprimer se réduit. Reste donc a savoir si on ne va on pas un jour développer trop d'éolien et devoir construire des centrales thermiques.
La réponse dépend de trois facteurs : la consommation prospective, la disponibilité des groupes nucléaires, et la production éolienne installée (ainsi que sa répartition sur le territoire). En prenant l'hypothèse la plus contraignante pour l'éolien, c'est à dire aucune augmentation de la conso et une disponibilité du nucléaire identique à celle d'aujourd'hui, la concurrence éolien/(nucléaire+exports) n'arrive qu'à partir d'un parc éolien installé de 10GW, où l'on a alors une concurrence durant 15 à 20 nuits, toujours en hiver. La concurrence peut alors atteindre 2GW, uniquement durant quelques heures de la nuit. C'est toujours en hiver car c'est à ce moment que la production éolienne est statistiquement la plus forte, et cette augmentation de la production éolienne est supérieure à la hausse de la production thermique par rapport à l'été.
Cependant, la encore, il n'y aura dans les fait aucune concurrence : dans ce cas, le nucléaire devient marginal, ce qui signifie que le prix de l'électricité baisse au prix de la production nucléaire. La production éolienne sera alors exportée, et se substituera à de la production thermique étrangère. C'est en fait déjà visible en comparant les exports et la baisse de production nucléaire, dans les cas où la production nucléaire est inférieure à la disponibilité des groupes. Aujourd'hui, les 4/5 sont exportés (l'augmentation des exports est la nuit 4 fois plus importante que la baisse de la production nucléaire).
Avec un parc éolien de 20 GW (pouvant produire 15 GW maximum, mais restant en dessous de 10 GW 98% du temps de l'année), la concurrence est plus importante (quasiment tous les jours 4 à 6 semaines d'hiver, et durant les nuits de quelques semaines d'été, mais ne dépasse jamais les capacités d'export. Je rappelle que nous sommes ici toujours avec des hypothèses de maintien de la conso et une production nucléaire maximale.
Avec les hypothèses précédentes, et 10 GW éolien, cemla aurait donné cela en novembre/décembre 2007 :

Je vous ai entouré en rouge la plus forte baisse de production éolienne de l'année, pour comparaison avec les variations de la conso...
En refaisant l'exercice avec la hausse de conso prévu par le dernier bilan prévisionnel, l'éolien n'est quasiment jamais en concurrence avec le nucléaire, et ne nécessite pas de puissance supplémentaire d'ajustement.
Bref, l'éolien ne pose aucun problème particulier pour la gestion et la stabilité du réseau, même avec la situation unique au monde que nous avons en France.
Pour ce qui est du CO2, le chiffre calculé par EDF pour le compte de l'ademe il y a déjà au moins 4 ans était sur 300gCO2/kwh. Le chiffre réel non censuré dépasse les 600gCO2/kwh.
Essayez de trouver un moyen moins cher pour économiser du CO2. Pour rappel, un kwh éolien a un surcout en 2008 de 2,1 c€. Même avec les économies d'énergie, il n'y a rien de moins cher.
N'hésitez pas à demander si vous voulez plus d'indications.