Un petit essai de synthèse.
Ces dernières années l'offre était contrainte (voir les stats EIA ou le graphe de Gilles). Et peu importe au final que cela soit dû à une impossibilité physique de produire plus (pour gagner plus

) ou à des capacités de production en réserve (ce qui me parait quand même peu probable).
Offre contrainte et demande en hausse : les prix montent, normal. C'est la loi de l'offre et de la demande. Ou encore de méchants spéculateurs jouent gagnants à la hausse. Ceci pour réconcilier Gilles et Aerobar

: la loi de l'offre et de la demande et spéculation sont les 2 facettes indissociables de la hausse des prix.
Maintenant cette spirale ascendante vient de casser. Normal, car la demande a brutalement fléchi. Et l'offre se trouve donc légèrement surabondante. Mais cela n'augure rien de bon pour l'avenir. Car, du coup, les megaprojets a moyen ou long terme vont être ralentis ou différés. Et, en période euphorique, ils accumulaient déjà difficultés et retards. A cause de leur difficulté technique. Tiens, un exemple : les nouveaux champs brésiliens qui devaient arriver à marche forcée vers 2015 avec leurs dizaines de Gb pour nous sauver du PO cela en est où ? De même, les immenses champs du Grand Nord Sibérien, de l'Articque qui doivent nous sauver la mise ? En période de vaches grasses on hésite, alors en période de vaches maigres ... Et le développement spectaculaire des merdouilles bitumeuses (de 1 à 4 Mb/j en une dizaine d'années), toujours d'actualité ?
Par contre à court terme je suis d'accord avec Aerobar :
A priori, on est obligé de finir un projet quand il est suffisamment engagé : les appros industrielles sont commandées, les études sont finies, autant aller jusqu'au bout du chantier histoire de produire un peu de pétrole, même bradé, histoire de ne pas perdre trop d'argent. Donc, les mises en production prévues sur 2008, 2009 et une partie de 2010 seront effectuées coûte que coûte.
Avec un petit bémol cependant. Les chantiers qui accumulent les retards et les dérives en cout sont en danger. En effet, le cas cité par Aerobar correspond à un cas d'école ou tout est bien maitrisé et arrive en temps et en heure dans le budget prévu. Par contre, en cas de dérapages permanents je pense que les investisseurs vont réfléchir un peu au
coûte que coûte.
Le plus marrant dans l'histoire c'est que tout cela risque d'anticiper le PO. Car les investissements différés (par exemple de 2012 à 2015-2020) ne seront pas là à temps pour compenser le déclin du pétrole classique.