Production cumulée : 8Gb
Production future : 7 Gb
Sources
ASPO
IEA: http://www.iea.org/dbtw-wpd/textbase/pa ... oilgas.pdf
EIA
ONGC
Une grande partie du sous-continent indien est un craton, c'est à dire une pièce de croute continentale datant du précambien. Sur plus de la moitié du territoire indien, le socle granitique est à l'affleurement ou presque, donc il n'y a aucune chance de trouver des hydrocarbures. Le sous-continent a une histoire assez mouvementée, se séparant gondwana (où il était limitrophe des masses continentales qui sont devenues l'afrique et l'antarctique), devenant être un continent autonome jusqu'à sa collision avec l'asie il y a 45 millions d'année, collision qui donna naissance au massif de l'himalaya. Pendant les ères géologiques ou se sont formées les principales roches sources dans le monde (permien, jurassique), l'inde avait un climat assez froid dionc peu propice à la prolifération et à la sédimentation d'algues, se situant fort loin au sud. C'est l'une des raisons pour lesquelle le pays est relativement pauvre en hydrocarbures.
Le pays fut le cadre de civilisations extrêmement anciennes, posséda toujours une culture variée et plusieurs religions (deux des religions les plus importantes du monde, l'hindousime et le bouddhisme, en proviennent) et jusqu'en 1948 ne fut jamais jamais unifié, sauf sous occupation étrangère : mongole puis brittanique (les turcs n'avaient jamais occupé tout le pays, seulement le nord).
Certes ce résumé est quelque peu succint (l'histoire d'un des plus grands pays du monde en 300 octets, ça ne peut pas trop casser de briques) mais passons

On peut définir cinq régions pétrolières différentes en Inde.
Dans la partie nord-est de l'Inde, la zone quasiment enclavée entre le Bangladesh, la Chine et la Birmanie, la présence de pétrole (fuites naturelles de gisements peu profonds) était connu de longue date, et les Anglais exploitèrent du pétrole à Digboi (on raconte que la ville doit son nom à l'ordre "dig boys, dig" que les ingénieurs lançaient aux ouvriers, mais c'est probablement une légende) dès 1889. Ce petit gisement (qui contribua, certes modestement, à l'effort de guerre en 1940-45) est encore en production, c'est le plus ancien de la planète continuellement exploité (certains gisements américains plus vieux produisent encore, mais ils ont connu des interruptions). De même, la raffinerie mitoyenne est la plus ancienne encore en service dans le monde.
La région (Assam et états voisin) est bien sur mature aujourd'hui. La région pétrolière en question est asez indigestement désignée par l'usgs comme "Sylhet-Kopili/Barail-Tipam Composite Assessment Unit 80340101". Les roches sources datent de l'ère tertiaire, elles ne sont ni très riches ni très matures. Le gros des réserves de ce bassin n'a été trouvé qu'après la seconde guerre mondiale, dans des gisements bien plus profond. Environ 2.5Gb on été trouvés au total selon l'USGS.
Quand l'Inde accéda à l'indépendance en 1947, elle ne produisait que 5 kb/j, venant entièrement de l'Assam.
Un bassin pétrolier plus important (bassin de bombai) se trouve à l'ouest du pays, en offshore, au large du Gujarat et du Maharashtra. Il fut exploré par les compagnies nationales indinnes dans les années 60, avec une importante aide technologique soviétique. L'influence des méthodes aprises auprès des russes reste d'ailleurs très forte dans le secteur pétrolier indien, certains chiffres de réserves sont donc à considérer comme réserves "russes" proches des dénitions 3P (10% de chances) occdientales. Le principal gisement but appelé Bombay High (nom assez étrange vu qu'il est en mer...). Il est difficile de trouver des infomrations précises à son sujet. jean Lahérrère dans une présentation de 2007 met en évidence l'existance de deux familles de sources, certaines qui le donnent pour 4 Gb ultime, d'autres pour 1.5. On peut imaginer qu'il s'agisse en réalité d'un complexe, et que ce qui est appelé "bombay high" pour les uns soit divisé en plusieurs gisements pour les autres. Selon lahérrère, près de 3 Gb ont été extraits. Le pic de production fut atteind en 1984 à 450 kb/j (presque 80% de la production du pays à l'époque!). Un grave incendit détruisit une plate forme (11 morts) en 2005. Le gisement semble produire quelques 200 kb/j aujourd'hui, mais il est très difficile de trouver des informations.
Le bassin de bombay se prolong au nord, en offshore (état du Gujarat), par le bassin de Cambai, mineur et assez mature.
Le bassin de Barmer dans le Rajahstan constitue une zone d'exploration nouvelle, même si il existe une certaine continuité géologique avec les bassins de bombay et de cambay (c'est la prolongation du même rift). Du fait de son exploration récente et par des compagnies privées (principalement la compagnie anglais cairn energy), il est bien mieux documenté.
Les premières découvertes dates de 2001 et une production a petite échelle a lieu depuis 2005. Au total, Cairn a découvert 24 gisements (celà inclut probablement des découvertes non commerciales) dont la somme en terme de pétrole en place avoisine les 4 Gb (d'un pétrole relativement lourd, 2Gb se trouvant dans trois gisements, le principal est nommé Mangala). Le pétrole est très riche en paraffines, au point d'être quasiment solide à température ambiante. Le taux de récupération risque néanmoins d'être relativement faible du fait des caractéristiques des gisements. Cairn va recourir à la récupération assistée chimique (surfactants) dès l'entrée en service de certaines gisements (alors que ce genre de technologie s'applique en général sur des gisements viellissants). Un pipeline (chauffé, pour fluidifier le pétrole) reliant le bassin aux rafineries de la côte est en construction. La production devrait atteindre 175 kb/j en 2012 - ce qui fera de cairn une compagnie pétrolière significative.
Bien sur, d'autres compagnies sont allé au Rajahstan mais cairn a clairement pris les meilleurs terrains.
Autre région d'importance croissante : le delta de Krishna Godavari (KG) sur la cote est (pour l'essentiel en offshore profond). Cette région a surtout donné du gaz naturel, mais 10 à 15% des réserves sont du pétrole. On trouve ici ONGC (compagnie nationale), Reliance (un groupe multi industrie, pétrole, électricité, acier, chimie, répondant au slogan orwellien "growth is life"), et à nouveau Cairn. Il y a ici des strates des ères secondaires et tertiaires.. Reliance a commencé la production, et compte atteindre 550 kbe/j (barrils équivalents) en 2010 - mais c'est essentiellement du gaz. Les gisements Dirubhai -1 à -4 de reliance totalisent plus de 300 km3 de gaz et quelques 500 Mb de liquides. En termes de réserves équivalente celà fait de l'Inde un détenteur majeur de réserves "deepwater", probablement le 6e (après le Brésil, les Etats-Unis, l'Angola, le Nigéria, l'Australie).
Le gaz servira principalement a nourir de nombreuses centrales électriques.
Deux autres basins deltaïques tertiaires se trouve sur la cote est. Le bassin de mahanadi (près du bangladesh) avait d'abord (source energyfiles) fait l'objet d'une soixantaine de forages en offshore peu profond sans résultats, mais plus récemment trois petits gisements de gaz ont été faite en offhore profond. Le bassin de Cauveri a lui aussi donné quelques petits gisements de gaz.
Le territoire maritime autour des îles Andaman et Nicobar couvre une partie etrême des sédiments du delta du gange (qui a donné des découvertes de gaz au Bengladesh) et aussi une fraction de bassin d'Irwaddi (auquel appartient le gaz exploité par total en birmanie). Les quelques puits creusés jusqu'ici n'ont pas donné de grands résultats et si il y a quelque chose se sera du gaz.
Les données disponible sont assez mauvaises, et il n'est pas facile d'évaluer l'URR du pays.
Colin Campbell donne 11.5 Gb dans sa newsletter de 2005, mais il exclut les LGN (qui représentent environ 100 kb/j de la production actuelle, et leur part devrait s'accroitre) dans sa définition du pétrole, et les découvertes récentes rendent probablement ce chiffre obsolète. Je tente 15 Gb, laissant 7 Gb à produire (pour ce que ça vaut : les réserves officielles sont de 5.5 Gb).
Ces 7 Gb, je les ventiles comme suit :
Rajahstan 1.5 Gb, avec un long plateau de production fixé par la capacité de l'oléoduc
Bassin KG 1Gb, avec un développement rapide, lié à la mise en exploitation du gaz
Tout le reste (donc incluant les bassin de Cambay, Bombay et Assam, avec les découvertes futures, et d'enventuels nouveaux bassin) : 4.5 Gb.
Le pays pourrait toucher le million de barrils/jours.

